II. Prophylaxie
II. 1. Mesures prophylactiques chez les animaux
Les mesures prophylactiques sanitaires doivent
s'appliquer à tous les acteurs du cycle biologique du parasite, voire le
chat (hôte définitif), l'homme et les ruminants (hôte
intermédiaires) et le milieu extérieur. Elles seraient d'une
grande efficacité si elles étaient faciles à mettre en
placent. Ces mesures consistent à :
- Empêcher l'accès des bâtiments et des
réserves de céréales aux chats ;
- Ne pas laisser les placentas des femelles ayant
avorté à la portée des autres femelles ;
- Conserver les brebis qui auront été
infectées par ce processus pathologique puisqu'elles sont
immunisées ;
- Surveiller les mises-bas surtouts lors d'avortements
enzootiques chez les petits ruminants.
La prophylaxie médicale est aussi difficile
puisque aucun vaccin anti-toxoplasmique n'est encore efficacement disponible.
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II. 2. Prévention de la femme enceinte
- Porter des gants avant ou se laver soigneusement les mains
après avoir :
1) Manipuler de la viande crue ;
2) Manipuler des crudités ;
3) Faire le jardinage. ²?
- Eviter tout contact avec les chats sinon :
1) Eliminer des fèces du chat et changer sa
litière avec des gants et à des intervalles réguliers
inferieures à 24 heures ;
2) Désinfecter les objets souillés par de l'eau
bouillante pendant 5 minutes. ²?
- Suivre un régime alimentaire :
1) Consommer toute viande bien cuite (ovins, bovins,
volailles) ;
2) Eviter la consommation de crudités ou les laver
soigneusement ;
3) Eviter la consommation d'oeufs crus et de lait
cru. ²?
III. Rôle du vétérinaire
Il n'est pas rare de voir des femmes enceintes se
renseigner chez leur vétérinaire sur le niveau toxoplasmique de
leur chat. Ici, le vétérinaire doit prendre le temps d'instaurer
un dialogue avec sa cliente et d'éclairer toutes les interrogations de
celle-ci.
Dans un premier temps, il doit insister sur le fait
que le chat n'est pas la seule origine de contamination par la toxoplasmose, et
qui ne représente pas nécessairement le risque majeur. Les
mesures préventives concernant l'alimentation doivent être
rappelées à la propriétaire avant même de parler du
chat.
Les examens disposées pour détecter
les chats `'dangereux'' sont les examens coprologiques et les examens
sérologiques. Le premier permet de mettre en évidence du rejet
d'oocystes dans les matières fécales. Le second est utile pour
diagnostiquer une éventuelle toxoplasmose clinique affectant le chat.
Une sérologie positive indique que le chat est infectée par
T. gondii depuis plusieurs semaines au moins et souvent plusieurs
mois. Cet animal n'est donc pas dangereux sauf dans le cas d'une
immunodépression récente.
Le vétérinaire doit dicter les mesures
prophylactiques pour éviter l'infection ou la réinfection du
chat. La nourriture des chats doit être régulièrement
contrôlée. Le chat ne doit plus pouvoir chasser ni manger des
proies potentiellement contaminées, des abats ou de la viande crue. Ils
doivent être nourris avec de la viande bien cuite, voire exclusivement
avec des aliments industriels.Qu'il exerce en zone rurale, ou urbaine, ou qu'il
soit spécialisé en hygiène alimentaire, le
vétérinaire a donc toujours un rôle
prépondérant dans l'information nécessaire à la
prévention de la toxoplasmose.
CONCLUSION
La toxoplasmose est une maladie parasitaire due
à un protozoaire, Toxoplasmagondii, qui affecte un grand nombre
d'espèces animales domestiques et sauvages et également l'homme.
Parmi les animaux domestiques, on peut citer les animaux d'élevage
(ovins, caprins, bovins, porcins, équins, volailles), les animaux de
compagnie (chiens et chats). Les chats constituent avec les autres
félidés, les seuls animaux domestiques considérés
comme hôtes définitifs du parasite.
La maladie humaine a été
décrite dans plusieurs pays. La plupart des études qui ont
été menées dans ces pays rapportent la consommation de
viande infestée et de légumes crus ou mal cuits comme
étant les principales sources de contamination pour l'homme. Le
rôle du chat comme hôte définitif domestique du parasite,
dans l'épidémiologie de la toxoplasmose est rarement
rencontré dans la littérature. Or, plusieurs facteurs peuvent
influencer l'épidémiologie de la maladie d'une région
à l'autre parmi lesquels on peut citer les mesures d'hygiène
appliquées dans les abattoirs, les technologies et
procédés de cuisson des aliments, les conditions climatiques mais
également la densité des chats et des félidés
sauvages dans l'environnement.
Les professionnels en contact avec la viande crue,
des animaux vivants ou des selles de félins contaminés, voire des
objets portant le germe sont les plus exposés. Ainsi, les
recommandations générales sont:
Pour les vétérinaires: bien
respecter les règles d'hygiène du métier en utilisant
des gants pour la consultation des chats et en changeant ces gants d'un animal
à un autre ou encore se laver les mains d'une consultation à
l'autre.
Pour les propriétaires et gardiens des chats:
- Nettoyer chaque jour les cages des chats. Eviter le plus
possible que ce nettoyage soit fait par une personne immunodéficiente ou
une femme enceinte. Mais en cas de nécessité, utiliser des gants
et de l'eau chauffée à une température supérieure
à 70°C et un détergent car les ookystes non sporulés
ne sont pas infestant;
- Faire examiner les chats: la coprologie est peu
coûteuse et efficace si l'animal est positif mais en cas de
négativité, faire la sérologie ;
- Bien se laver les mains avant et après la
préparation des aliments;
- Eviter de consommer la viande crue ou peu cuite, ne manger
que de la viande bien cuite, fumée ou salée car le parasite est
détruit à plus de 65°C.
- Préférer des aliments (viande, poisson etc.)
soumis à une congélation de -12°C pendant plus de 24h;
- Bien laver les fruits et les légumes avant de les
consommer avec de l'eau vinaigrée;
- Ne donner aux chats que des aliments cuits, en conserve ou
secs (croquettes);
- Essayer de garder les chats à l'intérieur pour
les empêcher de se nourrir de leur chasse.
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