La radiodiffusion au cameroun de 1941 à 1990( Télécharger le fichier original )par Louis Marie ENAMA ATEBA Université de Yaoundé I - Master II en Histoire des Relations Internationales 2011 |
CHAPITRE IIIRAYONNEMENT INTERNATIONAL, DIFFICULÉS ET DÉFIS DE LARADIODIFFUSION AU CAMEROUN
Dans le monde moderne, les institutions aspirent à un meilleur rayonnement international qui ferait d'elles des références. C'est l'exemple des radiodiffusions publiques dont le rôle fondamental est de promouvoir les politiques gouvernementales. Pour garantir son évolution et son perfectionnement, la radiodiffusion du Cameroun entretenait des relations avec les médias étrangers. Dans son fonctionnement, elle faisait face à des difficultés non négligeables. I- LA RADIODIFFUSION DU CAMEROUN DANS L'UNIVERS MÉDIATIQUE INTERNATIONALEn dépit de l'indépendance et de la réunification du pays, la radiodiffusion du Cameroun ne pouvait échapper à l'influence des médias internationaux. Elle a ainsi intégré le système de l'information mondial. Ce système est alors apparu comme le socle de son évolution.
I.1. La radio nationale et la coopération internationaleAprès l'indépendance et la réunification du pays, la radiodiffusion s'est affirmée comme un cadre de coopération important entre le Cameroun et le monde extérieur. La coopération radiophonique s'exprimait par le truchement de l'A.CA.P. et des accords de soutien signés avec les anciennes puissances coloniales. I.1.1. La coopération par l'intermédiaire de l'A.CA.P.L'importance du rôle de l'A.CA.P. se traduisait par les missions que lui avaient assignées les pouvoirs publics, et son déploiement. Principale sources d'informations des organismes de presse nationaux, l'A.CA.P. s'est avérée indispensable à l'évolution de la radiodiffusion camerounaise. L'A.CA.P. était un établissement public, doté de la personnalité civile, et géré selon les règles commerciales. Elle avait pour missions: la recherche d'informations complètes et objectives; la distribution des services d'informations mondiales; la mise à disposition des informations nationales et internationales; l'entretien des services de dépêches portant sur la vie politique. L'activité de l'A.CA.P. consistait à recueillir, à élaborer et à diffuser des informations, dans les meilleures conditions. L'A.CA.P. était libre. Elle avait le monopole de distribution des informations, et faisait ainsi office de « puissance politique »106(*). Cela était de nature à influencer le gouvernement, car l'opinion publique était sensible. Voilà pourquoi le gouvernement contrôlait systématique ses sources d'informations. D'où l'adoption au Cameroun de la loi n°66/LF/9 du 10 juin 1966107(*). En tant que structure étatique, l'A.CA.P. collectait des informations nationales et internationales crédibles, et en assurait la distribution aux organes de presse. Elle jouissait d'un monopole certain sur toute l'étendue de la République fédérale. Toute reproduction ou exploitation de ses services était subordonnée à un accord préalable108(*). * 106 Henri Konnang, « La liberté de presse au Cameroun », Mémoire de licence en Droit, université fédérale du Cameroun, Yaoundé, année universitaire 1971 /1972, p. 36. * 107 Cette loi abroge l'ordonnance n°60/5 du 20 janvier 1960 portant création d'une agence camerounaise de presse. * 108 Ibid. |
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