I.1.1. L'HYPERTENSION ARTERIELLE « HTA »
Une personne est considérée comme hypertendue si
sa pression artérielle systolique (qui correspond à la pression
du sang au moment où le coeur se contracte (systole) et propulse le sang
dans les artères et vers les poumons à partir de l'aorte et de
l'artère pulmonaire) atteignait 140 mm Hg
et/ou si sa pression artérielle diastolique (qui
correspond à la pression du sang au moment où les cavités
ventriculaires se dilatent (diastole) pour recevoir le sang arrivant dans les
oreillettes par les veines caves et les veines pulmonaires) atteignait
90 mm Hg6.
L'HTA est une pathologie à part entière qui
affecte principalement le cerveau, le coeur et les reins. Selon l'OMS, elle
vient en deuxième position, après le tabagisme et avant
6 Selon les critères de la classification de
l'OMS de 1999.
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l'alcoolisme, sur la liste des facteurs diminuant le nombre
d'années de vie en bonne santé. L'hypertension artérielle
est un des facteurs de risque majeurs d'événement vasculaire (AVC
en particulier) car ils sont linéairement corrélés au
niveau de pression artérielle. Certains éléments comme le
stress, le tabagisme, la consommation de café, des apports faibles en
calcium et magnésium peuvent favoriser l'hypertension. Cette affection
cardio-vasculaire augmente la morbidité et la mortalité et elle
la diminue avec un bon suivi du traitement (Marmot M. et al.
,1993).
La lutte contre l'HTA diminuerait de façon
significative le risque de survenue d'évènements
cardio-vasculaires (Arveux I. et al. ,2002). Et
d'après Collins R. et al. (1990), une baisse
de la pression artérielle systolique de 6 mm Hg entraînerait une
diminution parallèle de 40 % du risque d'AVC et de 15 % celui des
attaques cardiaques. Donc pour prévenir les AVC et lutter contre les
maladies cardio-vasculaires, au niveau de la population, il faut réagir
sur l'exposition au risque et enregistrer une baisse dans l'incidence des
maladies à risques dont l'HTA.
L'étude MONICA
(MONItoring of trends and determinants of
CArdiovascular diseases) coordonnée par l'OMS a
été réalisée dans 21 pays (38 populations) en 1985.
En France, la première enquête de population, en lien avec cette
grande étude, a été effectuée entre 1985 et 1987
pour mesurer les facteurs de risques cardio-vasculaires en Haute-Garonne, dans
le Bas-Rhin et dans la région de Lille. Un peu plus tard (2005 à
2007), une seconde enquête de population a été
réalisée pour effectuer les mêmes évaluations. Cette
étude porte le nom de « Mona Lisa » dont les participants
étaient âgés entre 35 et 74 ans (4 825 personnes). Il a
été conclu que la prévalence de l'HTA, en France, est plus
élevée chez les hommes que chez les femmes (47% contre 35 %).
Elle augmente avec l'âge. Cette étude a aussi
démontré, que la prévalence de l'HTA est plus importante
dans la classe d'âge la plus élevée (65-74 ans) que chez
les plus jeunes (80% contre 24%).
Selon une étude réalisée au Congo par le
ministère de la santé en collaboration avec l'OMS
(2004)7, la fréquence de l'HTA augmente avec
l'âge sans différence de sexe. Ce résultat a
été confirmé par Tazi M. et al.
(2009)8 dans son étude réalisée
sur la population marocaine. Il a démontré que le risque
d'hypertension est plus élevé chez les personnes
diabétiques et ceux vivant en milieu rural. Soulignant, à partir
des données de l'enquête nationale marocaine de 2000, que la
consommation de fruits frais et de poisson par semaine associée à
une marche hebdomadaire de quelques minutes (30 à 60 minutes) diminuent
le risque d'hypertension.
7 Suite à une étude préliminaire
réalisée en 1980 en milieu rural Congolais où la
prévalence de l'HTA était de 14,96%.
8 D'après «Risk factors for hypertension
among the adult Moroccan population», étude publiée dans
l'Eastern Mediterranean Health Journal, Vol. 15, No. 4, 2009
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