CONCLUSION CHAPITRE II
Suite à des données internationales recueillies
et analysées par l'OMS 29 , l'AVC représente la
première cause d'handicap dans le monde, car à long terme, la
moitié des survivants seront dépendants. La gravité des
séquelles associées à l'AVC sont diverses. Elles sont
liées à la présence des facteurs de risque qu'ils soient
évitables ou non. Les neurologues précisent, que les
conséquences de l'AVC sont surtout liées au type pathologique de
l'AVC (Ischémique, hémorragique) et à la rapidité
de la prise en charge (une hospitalisation et un traitement
rapides)30.
Notre analyse a porté sur les 127 cas d'AVC
avérés. Elle nous a permis d'en tirer d'importantes conclusions.
La gravité de l'handicap dans la population marocaine est plus
29 Rapport de l'OMS consacré aux pathologies
neurologiques
30 Notre base de données sur laquelle nous
travaillons manque d'informations sur l'hospitalisation après l'AVC, la
durée de prise en charge, les informations sur la
rééducation
48
importante chez les femmes âgées de plus de 65
ans avec des antécédents médicaux (HTA et diabète).
Ainsi que l'adhésion à une couverture sociale diminue fortement
la gravité des séquelles associées aux AVC, surtout dans
le milieu rural.
CONCLUSION GENERALE
L'impact des maladies non transmissibles a augmenté
dans les pays en développement de 10% à cause de la transition
épidémiologique (Lopez. Et al, 2006).
Les AVC se trouvent au premier rang dans l'épidémie de maladies
non transmissibles. D'après le rapport de l'OMS de 2004, cette
épidémie deviendrait la première cause de mortalité
en 2020 au niveau des pays à revenus faibles et intermédiaires.
Et la tendance naturelle est amenée vers l'augmentation en raison du
vieillissement de la population. L'AVC représente alors un enjeu majeur
de santé publique. L'étude AVC réalisée en
Février 2009 au Maroc est une enquête riche. Elle permettra, dans
le futur, de mettre en place une politique de santé qui vise à
stopper l'augmentation des nouveaux cas d'AVC.
Notre étude sur la base de données AVC, nous a
permis d'analyser l'amont et l'aval d'un AVC au Maroc. Dans le but de
réduire la fréquence et les gravités des séquelles
associées aux AVC. D'après nos traitements
économétriques ou nous avons modélisé la survenance
des trois maladies à risque en fonction des facteurs
socio-économiques et comportementaux des marocains. Nous avons conclus,
suite aux résultats obtenus, que la présence d'une maladie
à risque expose fortement l'individu à en avoir d'autres maladies
à risque d'AVC. Ensuite, le niveau d'éducation des femmes diminue
la probabilité d'avoir les maladies à risque, contrairement aux
hommes. Concernant l'hygiène de vie des marocains, nous l'avons
mesuré par la pratique du sport et le tabagisme (nombre de paquets
fumés). Ceci peut être compléter dans d'autres
études par l'intégration du système nutritionnel, ce qui
pourra renforcer nos résultats. Tous les facteurs à risque
étudiés sont évitables (sauf l'âge) par une
meilleure discipline sanitaire, hygiène de vie et alimentaire ce qui
pourrait ainsi baisser indirectement la prévalence de l'AVC.
Toute fois l'élimination de l'AVC n'est pas possible du
fait de la présence de facteurs de risque dont on ne pourra pas agir
(sexe et âge). Nous avons soulevé suite à notre analyse de
la base médicale (127 cas d'AVC), que les femmes marocaines
âgées de plus de 65 ans deviennent globalement dépendantes.
Et que les antécédents médicaux n'agissent pas fortement
sur la gravité des séquelles. Il s'agit donc de surveiller autant
que possible les facteurs de risque
49
contrôlables tout en ciblant les femmes
âgées. Les prendre en charge pourrait diminuer
systématiquement le degré de l'handicap et surtout la
récidive.
Nous avons bien démontré que les maladies
à risque (HTA, Diabète et les MC) agissent fortement sur la
probabilité de la survenance de l'AVC. Donc une meilleure
prévention contre cette maladie se ferait par la maitrise des facteurs
à risque évitables. Ceci diminuera fortement la mortalité
et la morbidité évitable, en particulier chez les personnes de
moins de 65 ans.
Les AVC surviennent brutalement et ses séquelles sont
d'autant moins graves que les patients sont pris en charge rapidement par des
structures spécialisées. Cet objectif ne pourra pas être
réalisé avec la présence d'une grande
inégalité régionale (entre les zones rurales et urbaines)
et les inégalités sociales en santé. Assurer
l'accès à la majorité des patients à des soins de
qualité serait un objectif parmi d'autres.
Finalement, il est clair que la mise en place d'actions
publiques et la prévention contre les facteurs de risque permettront,
non pas de réduire à zéro, mais de diminuer de
manière considérable les cas d'AVC. Certaines mesures
préventives doivent être réalisées par les
professionnels de santé tandis que d'autres peuvent être
effectuées par tout un chacun.
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