CONCLUSION CHAPITRE I
En conclusion de ce chapitre, on peut tirer plusieurs
enseignements : tout d'abord que le niveau d'éducation est la meilleure
variable de mesure du statut socio-économique dans nos modèles.
Elle constitue le proxy du statut socio-économique qui impact sur la
probabilité de survenance des maladies à risque d'AVC au Maroc
mais influençable par exemple chez les hommes par le revenu. Ensuite la
présence d'au moins une maladie à risque influence sur la
probabilité d'avoir les autres. Surtout l'HTA et les MC qui sont
liées biologiquement. Nous l'avons démontré par le calcul
des OR. Comme exemple, le rapport de côte de l'HTA est très
important ce qui explique l'impact fort de cette maladie chronique sur la
probabilité de survenance des MC. Nous soulignons aussi l'impact des
comportements à risque (sédentarité et tabagisme) mais
aussi l'effet des risques non évitables (sexe et l'âge) sur la
probabilité d'avoir une ou plusieurs maladies à risque. En effet,
les maladies que nous avons étudiées sont fortement liées
à l'âge, chose qui est inévitable mais le risque peut
être minime par une meilleure prévention.
Les taux de prévalence des maladies à risque au
Maroc sont certes en forte augmentation mais sont moins importants que ceux des
pays développés. Et ceci est du, d'une partie, de la
caractéristique de la population (pourcentage des jeunes au Maroc). Or
les jeunes marocains commencent à avoir un mode de vie risqué qui
pourrait changer la tendance. C'est la raison pour laquelle, le Maroc doit
mener des campagnes de sensibilisation touchant cette tranche de population.
Des actions de prévention sont aussi souhaitables, parmi elles:
- Une augmentation dans les prix de paquet de tabac
réduirait, significativement, sa consommation par les jeunes
- Mettre en oeuvre les recommandations de l'OMS concernant
l'interdiction de fumer dans les lieux publics aurait un impact sur les fumeurs
passifs.
- Donner plus d'importance à la pratique du sport au
sein des établissements scolaires (les lycées et les
universités)
Nous avons démontré que toutes ces maladies
à risque qu'on a analysé sont liées entre elles du moment
qu'elles surviennent par les même facteurs de risque. Donc, toutes
actions menées pour limiter les facteurs à risque au sein de la
population, représentent une lutte contre les maladies à risque
mais aussi une lutte indirecte contre les AVC.
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CHAPITRE II : L'IMPACT DES FACTEURS A RISQUE SUR LA
GRAVITE DES SEQUELLES DE L'AVC
SECTION I : ASPECTS THEORIQUES ET METHODES
D'EVALUATION
I.1 REVUE DES ECRITS SUR LES SEQUELLES INHERENTES AUX
AVC
La prévalence de l'invalidité après
accident vasculaire cérébral est similaire en Afrique du Sud que
dans les pays plus riches, malgré que la prévalence de l'AVC
étant, elle-même, deux ou trois fois plus faible que dans les pays
à revenu élevé. Cette différence dans les
résultats entre les pays développés et ceux en
développement est déterminée par la prise en charge en
moins bonne santé dans les pays à faible revenu
(Feigin, 2004).
L'AVC représente la cause la plus fréquente
d'invalidité, chose très répandue dans le monde entier. La
« Stroke Association » en Angleterre et au Royaume-Uni l'affirme en
précisant que l'AVC est la première cause d'handicap
sévère avec près de 350.000 personnes affectées
à un moment donné. Adamson J. et al. (2004)
confirme les propos de l'association. Il a souligné que l'AVC
représente aux Etat Unis et en Australie une des causes principales
d'invalidité à long terme chez les adultes. Les personnes ayant
subi un AVC augmentent la probabilité de déclarer un handicap
locomoteur, atteignant et d'étirements, de la dextérité,
de la vue, l'ouïe, l'incontinence, la communication et le handicap
comportemental.
L'AVC a donc été identifié comme causant
un plus grand degré d'handicap que toutes les autres maladies.
Rothwell (2001) a déclaré que par
contraste avec les maladies cardiaques et le cancer, le lourd fardeau de l'AVC
est l'incapacité chronique plutôt que la mort.
L'OMS a aussi souligné (1980) qu'avoir
un accident vasculaire cérébral augmente les risques de handicap
plus nettement que toute autres maladies chroniques. Ainsi que l'AVC provoque
une plus grande gamme de handicaps que toute autre condition.
Suite a une étude que la fondation Stroke a
effectuée sur 8863 personnes, il a été conclu que
l'incapacité suite à un AVC est très fréquente et
augmente avec l'âge ainsi que la capacité de
récupération des patients est très faible en
présence d'antécédents médicaux
(Adamson J. 2004).
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