2.1.6. L'importance socio-économique du
miombo
Le miombo fournit de nombreux services et biens aux habitants.
Figure 6: Consommation des différents types de
bois de feu et de chauffe par pays en Afrique sub-saharienne (Malimbwi,
Chidumayo et al. 2010)
[firewood : bois de feu, charcoal : charbon de
bois]
Le miombo procure du charbon de bois et du bois combustible
pour les populations locales. Le charbon de bois est une ressource essentielle
pour les populations car elles s'en servent pour cuire leurs aliments et le
bois de feu est la principale source d'énergie pour les habitants
(Syampungani 2008). La figure 6 montre les combustibles (bois de feu ou charbon
de bois) utilisés par pays en Afrique sub-saharienne. Selon Malimbwi
(2010), le stock de biomasse potentiellement disponible pour l'énergie
dans la région zambézienne serait de 136,3 t/ha (ó =
19,52). De plus, la production de charbon de bois est une source de revenus et
d'emplois pour les habitants à la fois ruraux et urbains (Malambo and
Syampungani 1998).
Les produits forestiers non ligneux (PFNL) sont abondants dans
le miombo. Par exemple, le miombo procure aux villageois les PFNL suivants :
des fruits, des légumes, des champignons, des insectes, du miel ou
encore des plantes médicinales. (Bellefontaine, Gaston et al.
1997; Malaisse 1997; Shackleton and Gumbo 2010). Traditionnellement, les
produits du miombo composent une bonne partie de l'alimentation des personnes.
De manière générale, dans les forêts claires et
sèches de l'Afrique sub-saharienne, le prélèvement
soutenable des PFNL contribue à diminuer la pauvreté
principalement pour les populations rurales (Shackleton and Gumbo 2010).
Le miombo fournit du fourrage et des aires de pâturages
pour le bétail. Il fournit également des terres disponibles et
convertibles pour l'agriculture. Comme dit plus haut, le miombo se situe sur
des sols pauvres. L'agriculture dans les régions du miombo se fait alors
selon la technique de l'abattis-brûlis, qui consiste à abattre les
arbres (land-clearing) et les brûler afin que les nutriments retournent
au sol. Lorsque les nutriments sont épuisés, les villageois
changent de parcelles et recommencent (shifting cultivation) (Timberlake,
Chidumayo et al. 2010). Selon Mayaux et al. (2004), la
surface des forêts claires est de 4.483.380 km2
(4,48*1010 ha) dans la région zambézienne et
l'extension de l'agriculture occupe 679.700 km2 (6,79*109
ha) de cette dernière, ce qui représente 15,16 % de la surface
des forêts claires.
10
Le commerce du bois n'est pas très
développé dans le miombo mais est néanmoins
présent. Les essences les plus prisées pour ce commerce sont
Pterocarpus angolensis, Brachystegia floribunda, Afzelia
quanzensis, Erythrophleum africanum, Pterocarpus
rotundifolius, Dalbergia melanoxylon et Isoberlinia
angolensis. Cependant, cela n'empêche pas l'abattage de ces arbres
pour la production de charbon de bois dans certaines régions (Malambo
and Syampungani 1998).
2.2. Le Katanga, province de la RDC 2.2.1.
Géographie et climat
La province du Katanga est une des 11 provinces de la
République démocratique du Congo (figure 7). Elle s'y situe au
Sud-est et est comprise entre 5° et 13° degrés de latitude Sud
et entre 22° et 31° degrés de longitude Est. Sa superficie est
de 496.877 km2 (Anonymous 2005; PNUD-RDC 2009).
Figure 7 : Carte politique de la République
démocratique du Congo (Maurel 2006)
Le Katanga comprend trois bassins hydrographiques : celui du
Lualaba, de la Lufira et du Luapula (Freson, Goffinet et al. 1974). De
plus, la province abrite de très nombreux lacs, ce qui en fait « la
cuvette du Congo » (Anonymous 2005).
Le relief du Katanga se distingue en deux différentes
régions, séparées l'une de l'autre par une altitude de
1.000 mètres : celle qui nous intéresse est le Katanga des hauts
plateaux, qui occupe le Sud, le Sud-est et l'Est de la Province.
11
Les différents sols des forêts claires de
Lubumbashi et ses environs sont des latosols zonaux. Ceux-ci sont
divisés en trois séries, suivant leurs teneurs en oxydes de fer :
les sols rouges, les sols ocre-rouges et les sols jaunes. Il faut noter que la
nappe phréatique est peu profonde sous les sols jaunes (Malaisse
1979).
Les principales données climatiques du Katanga sont
reprises au tableau 2, la région de Lubumbashi étant la zone de
cette étude. Le climat (type Köppen) de cette région est Aw,
c'est-à-dire un climat tropical avec la saison sèche en hiver
(Anonymous 2005; PNUD-RDC 2009).
Tableau 2 : Données climatiques annuelles de
différentes zones administratives du Katanga
Stations/Paramètres
|
Kongolo
|
Kaniama
|
Manono
|
Kolwezi
|
Lubumbashi
|
Altitude (m)
|
561
|
949
|
633
|
1526
|
1187
|
Jours de pluie
|
194
|
216
|
162
|
160
|
149
|
Pluie (mm/an)
|
1220
|
1560
|
1138
|
1122
|
1285
|
Saison sèche - début - fin
- jours
|
|
1-mai
|
30-avr
|
13-avr
|
10-avr
|
3-avr
|
17-oct
|
24-sept
|
30-oct
|
30-oct
|
3-nov
|
129
|
117
|
167
|
172
|
197
|
Température (°C) - minimale - maximale - moyenne
|
|
19
|
17.2
|
19.3
|
13.7
|
11.6
|
31.5
|
29.3
|
32.3
|
26.6
|
28.1
|
24.2
|
22.4
|
25
|
19.4
|
19.1
|
Mois déficitaires
|
6
|
5
|
7
|
7
|
7
|
Classe Köppen
|
AW3-4
|
AW4-5
|
AW5
|
CW
|
CW
|
Selon les définitions faites au point 1 et
Timberlake et al. (2010), le sud de la RDC se situe dans la zone du
« wet miombo ».
|