2. Contexte de l'étude
2.1. La forêt claire et le miombo dans la
région zambézienne
2.1.1. Définitions et répartition
géographique
La région zambézienne, ainsi que son centre
d'endémisme, ont été décrits par White (1983). Elle
recouvre plusieurs pays du plateau central africain tels que l'Angola, la
Zambie, la République démocratique du Congo (RDC), le Mozambique,
la Tanzanie et le Burundi (figure 1).
Figure 1 : Les territoires phytogéographiques
d'Afrique - le centre d'endémisme zambézien est en vert (II)
(Malaisse
1997)
Selon les spécialistes, le centre d'endémisme
zambézien a la plus grande diversité floristique parmi les
différents centres d'endémisme africains (White 1983; Malaisse
1997; Mittermeier, Mittermeier et al. 2003). En effet, la
région zambézienne possède 8 genres endémiques.
Elle est également un centre de diversité pour les genres
Brachystegia et Monotes (Shumba, Chidumayo et al.
2010). White (1983) a inventorié les espèces des principales
formations de l'Afrique sub-saharienne, inventaire revu ensuite par Linder
et al. (2005). Au vu de la grande différence de nombre
d'espèces (exemple : de 8.500 selon White à 1.725 selon Linder et
al. pour les espèces de flore dans le centre
d'endémisme), les différences de taxonomie entre les deux
périodes peuvent également influencer cette différence.
Néanmoins, une diminution d'espèces est visible, que ce soit en
général, ou
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uniquement pour les espèces endémiques. Le
maintien de la faune et de la flore de cette région est donc primordial
pour conserver sa biodiversité.
Selon la FAO (Bellefontaine, Gaston et al. 1997), les
forêts claires (woodlands) sont « des peuplements ouverts avec des
arbres de petite et moyenne taille, dont les cimes sont plus ou moins
jointives, l'ensemble du couvert laissant largement filtrer la lumière.
Ils sont pourvus d'un tapis graminéen couvrant plus ou moins
partiellement le sol et d'une strate arborescente pratiquement continue (10-20
m et 40 à 60 % de couvert). Les essences sont très
grégaires, ce qui différencie ces forêts des savanes
arborées.»
La zone de répartition de la forêt claire va de
l'Afrique de l'Est et du Sud, de 4°Nord à 22°Sud, et du niveau
de la mer jusqu'à une altitude de 1.600 mètres. Cette zone de
répartition correspondrait aux limites de résistance de
Brachystegia spiciformis : 48°C pour ses feuilles et bourgeons et
-2°C pour les tiges (Ernst 1971). La pluviosité y est de 600 mm
à 1.200 mm par an, réparties en une seule saison des pluies et la
température varie entre les valeurs 17,2 et 26,4°C (Malaisse 1979;
Bellefontaine, Gaston et al. 1997).
Figure 2: Répartition géographique du
miombo en Afrique (Smith and Allen 2004)
Le miombo est un type de forêt claire constitué
d'arbres à larges feuilles caduques et caractérisé par la
prédominance des espèces du genre Brachystegia,
Julbernardia et Isoberlinia (Timberlake, Chidumayo et al.
2010). Sa répartition géographique est
représentée à la figure 2.
Malaisse (1987) considère que le miombo
représente plus de 50 % des forêts claires de la région
zambézienne. L'appellation vient du terme « muombo » qui
désigne les arbres du genre Brachystegia dans plusieurs langues
du plateau central d'Afrique australe (Smith and Allen 2004).
Au vu de sa grande distribution, le miombo est
subdivisé en deux types : le miombo sec (dry miombo) et le miombo humide
(wet miombo). Le miombo sec se trouve dans les
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régions où la précipitation annuelle ne
dépasse pas les 1.000 mm, la canopée est
généralement d'une hauteur inférieure à 15 m et les
espèces dominantes sont B. spiciformis, B. boehmii et
J. globiflora. Le miombo humide, quant à lui, se situe dans des
zones où la précipitation annuelle est supérieure à
1.000 mm/an, la canopée supérieure à 15 m et les
espèces dominantes sont B. floribunda, B. longiflora,
J. paniculata et Isoberlinia (Timberlake, Chidumayo et
al. 2010).
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