Les techniques spéciales d'enquête et d'investigation en Algérie( Télécharger le fichier original )par AbdelHakim Bennouar Université de Lille 2 - Master 2 en cyberdroit 2009 |
CHAPITRE I-LES PRINCIPES RÉGISSANT LES TECHNIQUES SPÉCIALES D'ENQUÊTE ET LEUR MISE EN OEUVREChapitre I-Les principes régissant les techniques spéciales d'enquête et leur mise en oeuvre. Comme nous l'avons déjà signalé précédemment, en 2006 une nouvelle modification est intervenue par la loi n°06-22 du 20 décembre 2006 complétant le code de procédure pénale Algérien,14(*)qui vise pour la première fois à appréhender ces instruments procéduraux particuliers et les dispositions destinées à consolider l'efficience des enquêtes applicable à la délinquance et à la criminalité organisées, dite " de groupe " phénomène complexe, difficile à distinguer des " bandes organisées " et des " mafias ". Les bandes organisées forment l'embryon de la criminalité organisée alors que les mafias" en constituent la forme la plus aboutie. Les États ont mis longtemps à s'accorder entre eux sur un concept commun, car en adoptant une définition: -Très large, ils courent le risque d'englober des groupes criminels qui se rapprochent de la criminalité organisée sans toutefois y appartenir (par exemple les groupes terroristes); -trop étroite, ils courent le risque d'adopter une approche partielle du phénomène en n'incluant pas des organisations criminelles qui pourtant disposent de toutes les caractéristiques de la criminalité organisée (par exemple les groupes utilisant des façades légales pour blanchir l'argent issu de leurs activités criminelles).15(*) La décision-cadre du conseil européen relative à la criminalité organisée16(*) à définie dans son article premier l'organisation criminelle étant « l'association structurée, de plus de deux personnes, établie dans le temps, et agissant de façon concertée en vue de commettre des infractions punissables d'une peine privative de liberté, ou d'une mesure de sûreté privative de liberté d'un maximum d'au moins quatre ans, ou d'une peine plus grave pour en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel ». Et afin de prévenir et de combattre plus efficacement la criminalité organisée l'article 15 de la convention des Nations Unies17(*) dispose que « Chaque Etat partie, compte tenu de ses possibilités et conformément aux conditions dans sa législation interne, prend les mesures nécessaires pour permettre le recours approprié à des techniques d'enquête spéciales, en particulier aux livraisons surveillées, à la surveillance électronique ou à d'autres formes de surveillance et aux opérations d'infiltration en vue de combattre efficacement la criminalité organisée ». La recommandation du conseil européen (2005)1018(*)relative aux « techniques spéciales d'enquête » en relation avec des infractions graves y compris des actes de terrorisme a définie dans son chapitre 1er les techniques spéciales d'enquêtes comme étant «les techniques appliquées par les autorités compétentes dans le cadre d'enquêtes pénales cherchant à dépister ou à enquêter sur des infractions graves et des suspects, avec pour objectif de recueillir des informations de telle sorte que les personnes visées ne soient pas alertées». Section1- PrincipesNous allons essayer de définir le champ d'application et la mise en oeuvre de ces instruments procéduraux destinés à lutter contre cette forme de criminalité et voir comment le cadre juridique régissant l'utilisation des TSE garantit le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, le principe de subsidiarité et celui de proportionnalité? Est-ce que l'autorisation de recourir à une TSE est sujette à un délai particulier ? Quelles sont les organes et procédures mise en place pour superviser la conformité de l'utilisation des TSE avec les normes des droits de l'homme et des principes mentionnés ci-dessus ? Paragraphe 1- Les principes généraux1- La finalité La loi n° 06-22 du 20 décembre
2006 entame une évolution sérieuse de la procédure
pénale Algérienne, disposant pour objectif une prospection
d'efficience, particulièrement par l'accommodation du droit au
phénomène criminel, elle réitère avec l'extension
de la compétence territoriale du procureur de la république, du
juge d'instruction et élargit pour la première fois la
compétence territoriale des officiers de la police judiciaire sur tout
le territoire national où ils opèrent sous la surveillance du
procureur général près de la cour territorialement
compétent. La loi 06-22 a introduit des règles
procédurales ajustées à certains types d'infractions
liées aux nouvelles technologies d'information et de communication, et
prévoit des dispositions particulières en matière de
visites, perquisitions et saisies lorsqu'il s'agit d'atteintes aux
systèmes de traitement automatisés des données. Cette loi
fixe les conditions de recours a cette procédure dans l'article 65bis5
CPPA à savoir: quelle soit effectuée sur autorisation du
procureur de la république compétent, ou par le juge
d'instruction, si les nécessités de l'enquête de flagrance
ou de l'enquête préliminaire relative (entre autres) aux
infractions d'atteinte aux STAD l'exigent cette autorisation doit couvrir
les opérations suivantes: * 14 _ Loi
n° 06-22 du 20 décembre 2006 modifiant
et complétant l'ordonnance n° 66-155 du 8
juin 1966 portant code de procédure pénale.
* 15 _ Parlement européen, la lutte contre la criminalité organisée Analyse « la criminalité organisée un phénomène difficile à cerner . http://www.europarl.europa.eu/comparl/libe/elsj/zoom_in/291_fr.htm#4 * 16 _ Bruxelles, le 19.1.2005 COM(2005) 6 final 2005/0003 (CNS) Proposition de décision-cadre du Conseil européen relative à la lutte contre la criminalité organisée. http//eurlex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!CELEXnumdoc&lg=fr&numdoc=505PC0006 * 17 _ La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et des protocoles qui s'y rapportent, Palerme(Italie) du 12 au 15 décembre2000. http://www.un.org/french/events/palermo/info_participants.pdf * 18 _Recommandation Rec(2005)10 du Comité des ministres aux Etats membres relative aux « techniques spéciales d'enquête » en relation avec des infractions graves y compris des actes de terrorisme (adoptée par le comité des ministres le 20 avril 2005 lors de leur 924e réunion des Délégués des Ministres). https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=849281&BackColorInternet=9999CC&BackColorIntranet=FFBB55&BackColorLogged=FFAC75. |
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