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La problématique de l'aide financière internationale dans le développement des etats du tiers-monde: cas de l'aide de la Belgique en République Démocratique du Congo.

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par André TOWOSHI LOKALO
Université de Kinshasa - Licence 2010
  

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4. CADRE ÉCONOMIQUE

L'économie de la République démocratique du Congo (RDC) serait l'une des économies les moins compétitives d'Afrique61(*), ainsi la RDC faisant partie des pays les moins avancés (PMA), est classée en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du monde, sa structure économique est comparable à celle des autres pays de l'Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une guerre civile larvée et un des niveaux de corruption les plus élevés de la planète62(*).

La RDC, un des pays les plus vastes et les plus peuplés du continent africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait correspondre à ses immenses ressources naturelles (minerais, bois précieux, produits agricoles, etc.).Les inégalités y sont très marquées, environ 80 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n'ont aucun revenu. Dans son économie, elle a : le cobalt, bois, coltan, café, Cuivre, diamant, or, pétrole, le thé, le caoutchouc, le manganèse, l'uranium, la cassitérite, le Charbon...

Notons par ici que les disparités régionales sont très fortes, avec un taux de chômage très élevé avoisinant les 40 %, des salaires et des prestations sociales dérisoires dans tout le pays. Elle occupe, en 2008 selon la Banque mondiale, la 178e position, c'est-à-dire la dernière place sur la liste des pays du monde considérés d'après leurs capacités à offrir de réelles facilités de faire des affaires63(*). Avec une croissance de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009, elle a ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009.L'agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997, et occupait 66 % de la population active.64(*)

Les ressources minières constituent la principale richesse du pays, qui détient la moitié des réserves mondiales de cobalt et l'une des plus importantes réserves mondiales de cuivre.

Le conflit a eu un impact énorme à tel point que les infrastructures ont souffert d'un manque d'entretien et de dégâts physiques, de nombreuses institutions étant totalement saccagées. Des millions de personnes ont perdu leurs biens (immeubles, bétail, équipements), et de nombreuses entreprises leurs avoirs, leur personnel et leurs réseaux commerciaux. L'économie toute entière a été transformée et est désormais axée sur l'agriculture de subsistance et l'activité informelle, à cause de l'effondrement des exportations et des activités génératrices de valeur.

Depuis 2001 toutefois, avec l'appui des institutions de Betton Woods, le gouvernement a commencé à mettre en oeuvre des réformes économiques, financières et structurelles en vue de stabiliser sa situation macroéconomique et de créer un cadre propice à un développement tiré par le secteur privé. Il a réussi à mettre fin au cycle hyper-inflationniste et à stabiliser le taux de change. Le taux d'inflation qui s'établissait à 511% en 2000 est tombé à 135% en 2001, puis à 18% en 2006.

Dans l'ensemble, la situation demeure fragile, et les principaux défis de la République Démocratique du Congo pour l'avenir consistent à consolider la récente stabilité macroéconomique et les ambitieuses réformes structurelles, en cohérence avec le document de stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement, à continuer à améliorer la gouvernance et le climat des affaires, et assurer la paix et la sécurité sur toute l'étendue du territoire.

Les exportations agricoles ne représentent qu'environ 10 % du PIB en 2006, contre 40 % en 1960. Jadis florissant, avec une production plus réduite, le secteur agricole aujourd'hui de la RDC -totalement paralysé- connaît une asthénie de productivité conduisant 73 % de la population congolaise à vivre en insécurité alimentaire, les importations de denrées alimentaires (produits de première nécessité) augmentent et les exportations des produits de rente baissent.

La production s'est en effet réduite depuis quelques années à des activités de subsistance malgré des conditions naturelles favorables (environ 97 % des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans l'année. De plus, 34 % du territoire national sont de terres agricoles dont 10 % seulement sont mises en valeur).

Ce problème sectoriel, partiellement lié à la faiblesse de la productivité, relève de problèmes d'accès au marché, d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main-d'oeuvre agricole (suite aux conflits et aux maladies endémiques) et des semences de qualité, de l'utilisation de techniques inappropriées, et du manque d'instruments de travail adéquats.

L'économie de la République Démocratique du Congo est aujourd'hui bien plus pauvre qu'elle ne l'était à l'indépendance. La désorganisation de l'offre et l'érosion presque continue de la demande l'ont entraînée depuis les années 1970 dans une spirale négative, provoquant l'informatisation de secteurs entiers, voire leur « criminalisation », jusqu'à ce que le pays s'installe dans une économie de guerre à la fin des années 199065(*).

Les pillages de 1991 et 1993 ainsi que les guerres de 1996 et 1998 ainsi que les conflits armés ont également conduit à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de l'aide publique au développement, principale source de financement de l'investissement public. L'on constate à la même période un recul de l'investissement de 13 % en 1990 à 4,4 % en 2000.

Il en résulte la perte d'emplois et la baisse des revenus, suite à la fermeture d'un nombre important d'entreprises accentuant ainsi le chômage et la pauvreté dans le pays. En 2005, le taux d'activité s'est situé à 63,1 % au niveau national dont 50,8 % en milieu urbain et 68,1 % en milieu rural. La prédominance des emplois dans la petite entreprise familiale agricole met en exergue la fragilité du marché du travail et les difficultés des conditions de vie des ménages66(*).

Les Petites et moyennes entreprises sont confrontées à un environnement politique et économique défavorable ainsi qu'à un cadre réglementaire inadapté et mal appliqué. Cette situation les a mises dans un état d'essoufflement et a conduit à une forte baisse de leur activité. La plupart des PME et PMI ont été crées dans le but d'exploiter les opportunités que présente un environnement protectionniste67(*).

Par ailleurs, depuis déjà des années, le patronat congolais regroupé au sein de la Fédération des Entreprises du Congo se présente comme l'institution représentant le secteur privé congolais a fait savoir dans un Mémorandum adressé au Premier Ministre et président de l'état de climat des affaires en RDC climat qui, pour elle(FEC) ne favorise l'émergence et le développement du secteur privé68(*).

Soulignons dans le même ordre d'idée que l'accord triennal signé en décembre 2009 avec le FMI au titre de la FEC devrait déboucher sur le point d'achèvement de l'initiative PPTE en juin 2010. Ses objectifs : revigorer la croissance, réduire l'inflation, renforcer la gestion des finances publiques, accroître les réserves officielles et limiter le déficit du compte courant. Il comporte des réformes axées sur une meilleure mobilisation des ressources intérieures, l'élargissement de l'assiette fiscale, l'amélioration de la préparation et de l'exécution du budget, le développement du secteur privé par la réforme des entreprises publiques et la rationalisation du cadre réglementaire des entreprises69(*).

Les projets d'infrastructure mis en oeuvre au cours de 2009 ont nécessité une hausse des importations de biens d'équipement et de produit manufacturés. L'augmentation a continué en 2010, et Les réserves internationales, qui représentaient 1.1 semaine d'importation en octobre 2008, ne constituaient plus que 0,26 semaine d'importation en février 2009. Cette baisse des réserves de devises a affecté le volume des transactions sur le marché de change. Fin 2009, les réserves de change se sont élevées à 11.3 semaines d'importation grâce aux appuis extérieurs et aux pas-de-porte chinois.70(*)

Rappelons par ici que la RDC a reçu 1.5 milliard USD d'aide publique au développement (APD) en 2009, soit un accroissement de 48.4 % par rapport à l'année précédente. Cette aide a été déboursée dans le cadre de mesures d'urgence, d'appuis budgétaires, de projets d'infrastructure, d'allègement de la dette extérieure, pour faire face aux différentes crises que traverse le pays. Pour enrayer une partie des effets de la crise économique et financière, le FMI a accordé 200 millions USD, la Banque mondiale 94 millions et la BAD 100.9 millions.71(*)

Le FMI a aussi attribué 616 millions USD au titre de l'augmentation des allocations de droits de tirage spéciaux (DTS). Dans le cadre de l'accord sino-congolais, le pays a encaissé des pas-de-porte de 125 millions USD. Le stock de la dette extérieure est passé de 13.5 milliards USD en 2008 à 13.7 milliards en 2009, à la suite de la recapitalisation des intérêts moratoires envers le Club de Paris. Le service de la dette a été faiblement exécuté en 2009, représentant un montant de 2.9 % du PIB, contre 2.6 % en 2008. Le service exécuté correspond à 36.4 % des prévisions gouvernementales et concerne principalement le FMI (71.5 %).72(*)

Celui-ci a conclu, en décembre 2009, un accord triennal avec la RDC au titre de la FEC de 551 millions USD et une aide intérimaire de 73 millions, soit au total 624 millions USD. L'aboutissement satisfaisant de la première revue du nouveau programme devrait permettre d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE au premier semestre 2010 et de bénéficier de l'IADM. Les allègements obtenus en 2009 ont représenté 2.5 % du PIB contre 0.8 % en 2008.

* 61 Forum économique mondial sur l'Afrique, Rankings du 13 au 15 juin 2007.

* 62 Le classement de Transparence Internationale de l'indice de perception de la corruption, Paris, 2005.

* 63 Ben Clet, « Climat d'affaires » in Journal Le Potentiel, n°4289 du 7 avril 2008. Rapport 2008 de la

Banque mondiale sur le Climat d'affaire.

* 64 Braeckman, C., « Le Congo et ses amis chinois » in Le Monde diplomatique, septembre 2009

* 65 Congo 1965-1999 : Les espoirs déçus du « Brésil africain » 

* 66 République Démocratique du Congo, Document de la stratégie de croissance et de la réduction de

pauvreté, juillet 2006

* 67 Martin Enyimo, « La FEC et le ministère de tutelle se penchent sur la relance du tourisme » in Journal le

Potentiel, n°4245 du 15 février 2008

* 68 Mémorandum de la FEC au Premier Ministre le 10 Aout 2010, Kinshasa, 2010, pp.2-7

* 69 www.fmi.org

* 70 Note de la Direction du Ministère des Finances, Kinshasa, Avril 2010.

* 71 Idem

* 72 Ibidem

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo