4. La methodologie
La méthodologie utilisée pour élaborer ce
travail se conforme à celle qui nous a été
enseignée tout au long de « l'echafaudage » de
l'historien que nous sommes. Après avoir procédé au choix
de notre espace d'étude qui est Ouagadougou, nous nous sommes
jeté dans l'exploration des différentes sources. Sur chacune des
sources, nous avons essayé constamment d'exercer une exploitation qui
n'est pas en marge des exigences méthodologiques.
Le choix de la ville de Ouagadougou
Etudier l'oeuvre des CDR sur toute l'étendue du
territoire n'est pas chose aisée. Une telle entreprise aurait
sollicité plus de labeur, plus de temps, plus de moyens.
Prétendre à une étude dont les contours spatiaux
défient la substantialité de nos capacités
dénoterait d'une carence de réalisme scientifique et se
révélerait comme une investigation inopportune, donc
infructueuse. C'est en cela que se fonde notre choix de la ville de Ouagadougou
pour notre premier essai sur la question.
En outre, compte tenu de son statut de capitale, Ouagadougou
était le centre de conception et de déploiement de l'action
révolutionnaire. C'est d'ailleurs cette réalité qui
explique l'usage de généralités pour certains aspects du
sujet étudié. Dans ce cadre, il est impératif de faire
comprendre que notre étude par moment n'est pas exclusive sur la ville
de Ouagadougou. En effet, en fonction des aspects étudiés, la
nécessité de faire une brèche sur l'ensemble de la vie
nationale s'est souvent imposée. Par exemple, l'effervescence de la vie
syndicale, les manifestations politiques d'envergure... ont battu leur plein
dans la ville de Ouagadougou. C'est pour toutes ces raisons que sur le plan
terminologique, nous avons préféré « une approche
historique a partir de la ville de Ouagadougou » plutôt que
« dans la ville de Ouagadougou » ou encore «
l'exemple de Ouagadougou ». Après avoir organisé
l'exploitation spatiale du thème, nous avons commencé la collecte
des informations à travers des recherches bibliographiques et des
enquêtes orales.
Les recherches bibliographiques
Nos investigations ont concerné premièrement les
sources écrites. C'est ainsi que nous avons fréquenté
plusieurs centres de documentation comme le CCF, l'IRD, l'INSD, les Archives
nationales, la bibliothèque centrale universitaire ainsi que ses
filiales départementales... Nous avons fait dans le cadre de ces
recherches, la connaissance de certaines personnes dont la disponibilité
nous a permis d'avoir accès à leurs documents personnels.
Les documents consultés ont concerné des
ouvrages généraux et spécifiques dont l'apport à
notre réflexion a été très appréciable.
Egalement, nous avons pris en compte les lois, les décrets, les
ordonnances, les arrêtés, les articles, les publications
officielles et les articles de presse et de revue. Nous avons
complété nos données informatives par la consultation de
mémoires et de thèses issus des espaces universitaires.
A l'heure où les technologies de l'information et de la
communication participent considérablement à l'élaboration
des travaux scientifiques, nous avons pensé à leur utilité
pour notre travail. Pour cela, un certain nombre de sites ont été
visité sur le net afin de renforcer notre capital d'informations sur le
sujet.
Les informations recueillies des recherches bibliologiques ont
orienté la facture des questionnaires pour les enquêtes orales.
Les enquetes orales
L'intérêt des témoignages oraux pour la
reconstitution des faits historiques ne fait plus l'objet de polémique.
Malgré les difficultés liées à leur collecte et
à leur exploitation objective, ils constituent une étape
importante pour la reconstitution des faits passés. Pour ce qui est de
notre étude, les enquêtes orales ont été d'une
contribution appréciable aux réponses exigées par les
multiples questionnements soulevés.
Dans notre recherche, nous avons utilisé deux types
d'enquête orale à savoir les méthodes extensive et
intensive. La méthode extensive a consisté à une collecte
pêle-mêle de témoignages d'anciens militants CDR et de ceux
qui tant bien que mal refusaient d'entrer en lice pour la cause
révolutionnaire. Cependant, nous tenons à souligner que cette
utilisation de la méthode extensive n'a concerné que quelques
secteurs comme le 04, le 05, le 06, le 28, le 29, le 30. Les données
collectées ont fait l'objet d'un tri en fonction de la
crédibilité et du profil de leurs auteurs. Pour le reste, nous
avons mis l'accent sur l'enquête intensive. Il s'est agi pour nous de
cibler des personnes privilégiées pour un certain nombre de
points essentiels de notre étude. C'est
7 dans ce cadre que des anciens ministres, directeurs,
secrétaires... du régime révolutionnaire, des responsables
traditionnels, religieux et syndicaux, des investisseurs économiques,
ont été consultés.
Dans le souci de bien répondre aux exigences de notre
étude scientifique, nous avons effectué des recherches
d'éléments audio-visuels.
Les sources audio-visuelles
Comme nous l'annoncions, nous avons recherché des
sources audiovisuelles en rapport avec notre thème de réflexion.
Cette démarche a été une expérience très
appréciable, car elle nous a procuré des pièces
d'information dans lesquelles se trouvent associées l'oralité,
l'écriture, l'image et la gestuelle. Il faut souligner que les
éléments audiovisuels ont facilité la vérification
de certaines informations recueillies au niveau des sources bibliographiques et
orales. Ces sources audiovisuelles consultées sont surtout des films
documentaires consacrés particulièrement au président du
CNR. Par exemple : Thomas SANKARA, l'homme integre du
réalisateur belge Robin SHUFFIELD, Fratricide au BURKINA, Thomas
SANKARA et la francafrique des coréalisateurs Didier MAURO et
Thuy-Tiên HO, Quand Sankara... de Armand GbakaBREDE,
Capitaine Thomas Sankara, requiem pour un Président assassins
de Didier MAURO et de Marie Roger BILOA,... A travers ces films, nous avons
découvert comment la population à travers les CDR s'investissait
pour réaliser le projet politique du CNR.
Les renseignements que nous avons reçus à
travers les différentes recherches ont été soumis à
un traitement circonspect, ce qui a plus ou moins facilité la
rédaction de notre réflexion.
Le traitement des donnees
Nous avons dans un premier temps reporté les
informations des sources écrites, orales et audio-visuelles sur des
fiches. Chacune des fiches avait les dimensions d'une demi-feuille de frappe
(A4). Les fiches ont été constituées de façon
thématique. Après la constitution des fiches, nous les avons
classées par thèmes et par sousthèmes. Cette
opération a aidé à la construction de la charpente de
notre étude.
Les fiches ont été efficaces pour la
rédaction. Cependant, nous avons remarqué que leur
élaboration est fastidieuse ; elle impose une certaine monotonie qui
entraîne parfois l'ennui. Ce sont là quelques
éléments des difficultés qui ont entravé le bon
déroulement de notre travail.
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