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Les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à  la base au Togo: cas du projet de construction de bà¢timents scolaires à  Anamé-Gbaganmé dans la Préfecture des lacs au Togo

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par Kossi Mawulé ATCHOTIN
Université de Lomé - Matrise en sciences humaines, option sociologie 2011
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE

DEDICACE................................................................................................

3

REMERCIEMENTS....................................................................................

4

LISTE DES TABLEAUX..............................................................................

5

LISTE DES FIGURES.................................................................................

6

SIGLES ET ACCRONYMES.........................................................................

7

 
 

PREMIERE PARTIE : LES CADRES DE LA RECHERCHE..............................

12

 
 

CHAPITRE I: CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE........

13

 
 

CHAPITRE II:CADRES PHYSIQUE ET METHODOLOGIQUE............................

37

 
 

DEUXIEME PARTIE: PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS....................................................................................

50

 
 

CHAPITRE III: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS........................

51

 
 

CHAPITRE IV: INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS............

68

 
 

CONCLUSION..........................................................................................

77

 
 

BIBLIOGRAPHIE......................................................................................

80

 
 

ANNEXES...............................................................................................

84

 
 

TABLE DES MATIERES.............................................................................

92

DEDICACE

A

mes parents Assogba Jean-Baptiste et Améyo Béthel

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, qui est le fruit de nombreuses discussions et de rencontres, nous avons le plaisir d'adresser nos sincères remerciements à certaines personnes qui, de façon directe ou indirecte ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

Notre reconnaissance s'adresse d'abord à M. AGBOVI Kwassi Vincent et à M. NAPO Gbati qui ont encadré et constamment encouragé les différentes étapes de cette recherche. Nous les remercions très sincèrement pour leur disponibilité et enseignement multiple, particulièrement au moment de la remise en cause de notre travail.

Nous remercions également les membres du jury, qui ont accepté examiné notre travail.

Nous remercions M. Sandro DI VITO TOMASSO pour son soutien moral, financier et matériel sans lequel nous ne saurions réaliser ce travail.

Nos remerciements vont également à :

M. AGBEMAVI Komlan Dzifanu pour tout son soutien.

M. ABIASSI Louis, M. DRAH Koffi Sétsoafia, Mlle AMOUZOU Essi Djigbodi qui nous ont aidés à la réalisation de l'enquête de terrain.

A nos amis OGANTO K. Ananzè, GBETANOU K. Dzidzinyo, AGUIM Yéroutagni et tous les autres que nous ne pouvons citer, pour tout leur soutien.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N° 1 : Répartition des enquêtés selon l'âge et le sexe des enquêtés ...................51

Tableau N° 2 : Répartition des enquêtés selon le sexe et le niveau d'instruction ..................52

Tableau N° 3 : Répartition des enquêtés selon le sexe et la profession ..........................53

Tableau N° 4 : Connaissance sur l'existence du chef du village..................................53

Tableau N° 5 : Connaissance sur le dirigeant du village...........................................54

Tableau N° 6 : Connaissance des raisons de l'absence du chef du village.......................54

Tableau N° 6a: Répartition des enquêtés selon qu'il n y a jamais eu d'intronisation d'un chef et par rapport au sexe.....................................................................................54

Tableau N° 6b: Répartition des enquêtés selon qu'il y a mésentente sur l'intronisation d'un chef et par rapport au sexe..............................................................................55

Tableau N° 7 : Répartition des enquêtés selon le sexe et leur participation à l'élection du bureau du CVD...........................................................................................57

Tableau N° 8 : Connaissance sur l'élection du bureau du CVD..................................58

Tableau N° 9 : Répartition des enquêtés selon qu'ils sont d'accord sur l'élection du bureau du CVD....................................................................................................58

Tableau N° 10 : Connaissance sur la représentativité du bureau du CVD........................59

Tableau N° 11 : Les principales activités génératrices de revenu du milieu.....................59

Tableau N°12 : Répartition des enquêtés selon la nature du mur et le type de toit..........................................................................................................60

Tableau N° 13 : Couverture des besoins alimentaires des enquêtés.............................61

Tableau N° 14 : Répartition des enquêtés selon le lieu où ils se soignent en cas de maladie.....................................................................................................61

Tableau N° 15 : Répartition des enquêtés selon le nombre d'enfants scolarisés et selon qu'ils parviennent à payer leur scolarité......................................................................63

Tableau N° 16 : Connaissance des besoins de la communauté.................................64

Tableau N° 17 : Participation de la communauté aux phases de mise en oeuvre du projet.......................................................................................................66

Tableau N° 18 : Nature de la contribution locale de la population au projet.................66

LISTE DES FIGURES

Figure N°1 : Pyramide des besoins de Maslow .....................................................35

Figure N°2 : participation de la population aux convocations du dirigeant du village......................................................................................................55

Figure N°3 : Respect des décisions du dirigeant du village........................................56

Figure N°4 : Besoin de financement des activités génératrices de revenu de la communauté...............................................................................................60

Figure N°5 : Proportion des enquêtés qui parviennent à payer les produits prescrits par l'infirmier en cas de maladie...........................................................................62

Figure N°6 : Proportion des enquêtés satisfaits et non satisfaits par la construction du bâtiment scolaire..........................................................................................65

Figure N°9 : Participation de la population aux séances de sensibilisation du CVD........................................................................................................67

SIGLES ET ACCRONYMES

ACDI Agence Canadienne de Développement International

AGAIB/RM Agence d'Appui Aux Initiatives de Base

AGR Activités Génératrices de Revenu

BM Banque Mondiale

CICIBA Centre International de Civilisation Bantou

CVD Comité Villageois de Développement

CCF Centre Culturel Français

DGSCN Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale

EAMAU Ecole Africaine des Métiers de l'Architecture et de l'Urbanisme

EPC Ecole Primaire Catholique

EPP Ecole Primaire Publique

FLESH Faculté des Lettres et Sciences Humaines

FONGTO Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Togo

IDA International Development Association

ISC Infrastructures Socio-Collectives

IESC Infrastructures et Equipements Socio-Collectives

NTIC Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

OCDE Organisation pour le Coopération et le Développement Economique

OMD Objectif du Millénaire pour le Développement

ONG Organisation Non Gouvernementale

ONU Organisation des Nations Unies

PAV Plan d'Action Villageois

PDC Projets de Développement Communautaire

PIB Produit Intérieur Brute

PMI Project Management Institut

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PPMR Plan Pluriannuel de Microréalisation

PVD Pays en Voie de Développement

SPSS Statistical Package for Social Science.

UE Union Européenne

URD Unité de Recherche Démographique

URSS Union des Républiques Socialistes et Soviétiques

USP Unité de Soin Préventive

INTRODUCTION

Les modèles de développement auxquels ont opté les pays africains après leur indépendance ont révélé leur limite au fil du temps et suite à la crise économique et financière des années 1970, plongeant ainsi ces pays dans une situation d'impasse avec pour conséquence le chômage, la précarité, l'endettement et creusant le fossé de la pauvreté entre les pays en voie de développement et les pays développés.

La nécessité de repenser et de redéfinir de nouvelles politiques de développement s'avère donc imminente. Cette situation a interpellé les économistes et les grandes instances internationales à réfléchir sur les modèles de développement en cours, en vue de redéfinir et de donner une nouvelle orientation aux programmes de développement.

A cet effet, de multiples rencontres et conférences se sont succédées (Réunion de haut niveau sur les OMD tenue en septembre 2008 à New-York ; sommet de Rio de Janéiro (1992) et de Johannesburg (2002)) pour déterminer de nouvelles politiques de développement. A ces rencontres, les participants en sont convaincus de la prise en compte de la dimension humaine dans les programmes de développement en donnant plus la chance à la société civile et aux institutions privées de développement qui s'intéressent au bien être de la personne humaine.

Les grandes institutions internationales à l'image de la Banque mondiale (BM) et du Fond Monétaire International (FMI) désormais pour une souplesse dans leurs politiques de développement en finançant des Etats qui acceptent de mettre en place leurs propres politiques et stratégies de réduction de la pauvreté après consultation de la société civile.

Il s'agit pour ces institutions de discuter avec les Etats et les associations de la société civile comme les Organisations Non Gouvernementales sur la question de la réduction de la pauvreté.

La nouvelle approche de développement qui vit le jour suite à ces discussions vise à conférer le pouvoir de décision aux pays concernés par le développement pour permettre à ces populations de participer directement à la création de leur propre richesse et à s'intéresser sur leur auto-promotion. De nouveaux programmes de développement verront le jour, dont les projets de développement communautaire.

Destinés à répondre aux besoins des populations socio-économiquement les plus démunies, en l'occurrence les populations à la base, les projets de développement communautaire apparaissent de nos jours, comme un choix judicieux de réduction de la pauvreté. Ils apportent aux communautés cibles des moyens techniques et financiers pour promouvoir leur auto-promotion économique et sociale. Ils sont une composante de la nouvelle approche du développement, le développement local, qui vise à faire participer les populations au développement national.

Au Togo, dans le cadre de la réduction de la pauvreté, le gouvernement a reçu en 2008 un don de l'IDA (International Development Association). Le Projet de Développement Communautaire (PDC) est ainsi initié par le gouvernement Togolais et la Banque Mondiale pour apporter un appui aux communautés pauvres. Le PDC a pour objectif de fournir un accès amélioré en infrastructures communautaires aux populations pauvres, d'améliorer leurs revenus et de renforcer leur capacité en matière de gestion de leur propre développement.

Les projets de développement sont mis en oeuvre par les Agences d'Appui aux Initiatives de Base (les AGAIB), qui sont des structures de type associatif. Les AGAIB sont des structures régionales non étatiques, mais conçues de manière à regrouper les différents acteurs de développement au niveau régional. Ils ont pour objet de financer des actions ayant pour but la réduction de la pauvreté, notamment des infrastructures socio-collectives de base, des microprojets productifs et des activités de renforcement des capacités en vue de contribuer au développement économique et social durable au niveau local.

Dans le cadre de la mise en oeuvre du PDC, la communauté d'Anamé-Gbaganmé a bénéficié d'un appui financier d'AGAIB/Région Maritime, pour la construction de bâtiments scolaires dans ladite localité. Pour assurer une bonne mise en oeuvre des microprojets, les AGAIB apportent leurs soutiens financiers aux ONG de développement qui sont des intermédiaires chargées d'appuyer et d'accompagner les membres des communautés bénéficiaires des microprojets ; tel est le cas de l'ONG ASDEB dans le cadre de son appui-accompagnement à la communauté d'Anamé-Gbaganmé.

Afin de permettre aux populations bénéficiaires des projets d'assurer leur autopromotion, l'approche participative est ainsi privilégiée. Mais les conditions d'une participation volontaire des populations ne sont malheureusement pas remplies dans de nombreux projets et actions de développement. Sur le terrain, l'approche participative se heurte à des facteurs limitant considérablement son impact sur les populations.

Cette recherche dont le thème s'intitule : « Les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo : Cas du projet de construction de bâtiments scolaires à Anamé-Gbaganmé dans la préfecture des lacs au Togo » est entreprise dans le cadre des travaux pratiques de recherche sur le terrain sanctionnant la fin du deuxième cycle dans le système universitaire du Togo et plus particulièrement dans les disciplines de sciences humaines et sociales.

Cette recherche est une modeste contribution à la réflexion commune sur la question de l'implication des populations bénéficiaires dans la mise en oeuvre des projets de développement communautaire. L'étude tente de mettre en relief les difficultés liées au processus d'animation dans les projets de développement à la base.

Le document est subdivisé en deux parties. La première partie intitulée « Les cadres de la recherche » présente les cadres théorique et conceptuel de la recherche (chapitre 1), le cadre physique et méthodologique (chapitre 2).

Le premier chapitre expose le bien fondé de la recherche, les hypothèses ainsi que les objectifs poursuivis. Le second présente le site de l'étude et décrit l'ensemble des règles, étapes et procédures utilisées lors de cette recherche pour atteindre les objectifs poursuivis.

La deuxième partie est intitulée « Présentation, analyse et interprétation des résultats ». Cette partie comporte le troisième et le quatrième chapitre. Le troisième présente à travers les tableaux et graphiques, les résultats de l'enquête sur le terrain tout en les analysant. Ensuite, le quatrième procède à l'interprétation des résultats c'est-à-dire explicite le sens caché des données du chapitre précédent et expose par la suite, des mesures dont la mise en oeuvre pourrait contribuer positivement à l'amélioration de situation problème.

 

PREMIERE PARTIE :

LES CADRES DE LA RECHERCHE

CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE

1- CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

Cette partie comporte en premier lieu la justification et la pertinence du choix du sujet, la problématique, les hypothèses et les objectifs de la recherche et en second lieu, la revue critique de la littérature et la définition des concepts.

1.1- Justification du choix du sujet

1.1.1-Motivations et pertinence du sujet

Nous sommes intéressé à étudier les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo, compte tenu des préoccupations majeures que le développement à la base des villes et villages constituent de nos jours pour le continent africain et en particulier pour le Togo.

Le choix de ce thème nous est pertinent vu les difficultés que rencontrent les agents de développement qui interviennent sur le terrain auprès des communautés rurales dans la mise en oeuvre des projets de développement communautaire.

En effet, Au Togo, les principales priorités pour les communautés les plus pauvres, les plus démunies sont d'ordres divers : l'accès à l'éducation, l'accès aux soins de santé, l'accès à l'eau potable, le désenclavement des villages, le besoin d'avoir accès à des ressources pour des Activités Génératrices de Revenus (AGR). La réduction de la pauvreté exige que l'on s'attaque aux principaux problèmes de développement à la base, en d'autre terme il faut pouvoir satisfaire les besoins prioritaires qui ont été identifiés par les communautés pauvres elles-mêmes pour avoir plus d'impact.

Pour ce faire, la participation des populations rurales aux projets de développement communautaire s'avère donc nécessaire et évidente. Mais en référence aux expériences personnelles que nous avons eues avec l'ONG ASDEB sur le terrain, soit en tant qu'animateur ou en tant que prestataire de service d'appui accompagnement des communautés rurales des villages d'Anamé - Gbaganmé, de Kéta - Abatèkopé, de Togokomé et d'Anfoin pour ne citer que celles-là, dans le cadre des microprojets de construction de bâtiments scolaires, de bibliothèque et de réhabilitation de pistes rurales, les populations affichent une certaine indifférence aux projets qui s'exécutent. Selon un autre cas de figure, les bénéficiaires cherchent uniquement à profiter des avantages immédiats de ces projets comme par exemple vendre leurs forces de travail.

Devant cette réalité, les acteurs de développement qui interviennent sur le terrain à l'image des agents de développement ou des animateurs des communautés rurales connaissent beaucoup de difficultés dans leurs missions.

Nous soulignons que l'étude s'intéresse spécifiquement au projet de construction de bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé dans la préfecture des lacs au Togo. C'est un microprojet financé par l'Agence d'Appui Aux Initiatives de Base (AGAIB/Maritime); agence qui finance les Projets de Développement Communautaire (PDC) pour les communautés rurales de la région maritime au Togo.

1.1.2- Pertinence scientifique du sujet

Dans la mesure où les résultats de cette recherche se révèlent onéreux, ils seront d'une importance capitale pour les autres chercheurs en sciences sociales pour leur recherche scientifique.

Par ailleurs, évoquer les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo, présente un intérêt à bien des égards car nous espérons que les résultats de l'étude serviront de support, de guide aux pouvoirs publics, aux institutions internationales, aux agences de développement, aux ONG dans leurs interventions en matière de développement communautaire au niveau des communautés rurales afin de définir des méthodes pour une bonne implication des populations rurales aux projets qui s'exécutent et de surcroît les amener à prendre en main leur développement local.

1.1.3- Pertinence sociale du sujet

La pertinence sociale du thème se révèle par le fait que l'animation rurale est devenue une pratique entravant pour les agents de développement dans l'exercice de leur travail social auprès des communautés rurales compte tenu de l'approche participative adoptée par ces derniers.

Les querelles entre les fils d'une même communauté, le manque de cohésion, l'absence de participation des communauté dans la mise en exécution des projets de développement, présentent un intérêt pour une recherche sociologique afin de mieux comprendre les difficultés rencontrées par les agents de développement dans le processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

1.2- Problématique de l'étude

De la fin de la Seconde Guerre Mondiale (1945) à aujourd'hui, l'ordre économique mondial a fait de grands progrès grâce au développement qu'ont connu de nombreux pays notamment de l'Europe et de l'Asie suite à l'industrialisation.

En effet, de 1950 à 1998, le produit intérieur brut (PIB) mondial a été multiplié par six (OCDE, 2001)1(*). La mondialisation et les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) sont venues débusquer les contraintes politico-commerciales et physiques par la transformation de notre planète en une communauté avec une plus grande liberté de circulation (personnes, services, biens, capitaux, ...), des moyens très efficaces d'exploration et d'exploitation de tous les types de ressources où qu'elles puissent se trouver, permettant ainsi aux peuples de s'affirmer et d'améliorer leurs conditions d'existence.

Malgré tous ces progrès économiques et technologiques, la problématique de la pauvreté demeure critique pour une grande partie de la population mondiale. Selon la Banque mondiale citée par l'ONU lors de la réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) tenue en septembre 2008 à New York, 1,4 milliards de personnes dans le monde en développement vivaient dans l'extrême pauvreté en 2005.

Depuis la signature, en l'an 2000, de la déclaration sur les OMD constituant le cadre de référence mondiale pour les décideurs internationaux et nationaux et dont l'objectif numéro un (1) est « réduire l'extrême pauvreté et la faim d'ici 2015 », les avis sur l'amélioration du cadre de vie de la population sont mitigés. Le contexte mondial, devenant de plus en plus difficile à cause des crises alimentaire et financière de 2008-2009, contribue à augmenter le niveau d'insécurité alimentaire dans le monde et enfoncer davantage de gens dans la pauvreté ; 53 millions de personnes supplémentaires devraient être touchées par la pauvreté selon la BM2(*). Ce qui permet de dire qu'aujourd'hui l'enjeu est de taille par rapport à l'atteinte des OMD qui semblent être de plus en plus utopiques.

Aussi, demeure-t-il une évidence que la question du développement des pays pauvres reste toujours un défi, un but à atteindre. Les statistiques sur l'état de la pauvreté dans le monde d'aujourd'hui sont alarmantes; en 2004, environ 2,5 milliards2(*) de personnes devraient se retrouver en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 2 dollars US par jour selon la BM rapportée par l'ACDI. La majorité de ces pauvres se trouve dans les pays en voie de développement de l'Afrique subsaharienne et de l'Asie du Sud. Pourtant, dans son « Rapport de suivi mondial 2007 », la BM relate une légère réduction de la pauvreté en 2004 en comparaison à l'année 1990 ; ce qui serait un bon signe pour la projection relative au premier objectif des OMD, « Réduire de moitié l'extrême pauvreté dans le monde » d'ici 2015.

Les projets de développement communautaires demeurent une opportunité pouvant permettre aux populations pauvres d'aspirer à un mieux être. Ils pourraient être un moyen efficace dans la lutte contre la pauvreté et la faim. En effet, ils s'adressent aux communautés marginalisées en leur offrant la possibilité de valoriser les ressources de leur espace. Ils sont en outre un moyen de renforcer les organisations locales, lesquelles constituent le potentiel qui doit constituer la base même du développement à plus grande échelle, le développement national.

Dans l'optique du développement au Togo, le milieu rural semble être le plus déshérité et qui souffre de l'insuffisance et même de l'inexistence d'infrastructures socio - collectives telles : structures éducatives, Unités de Soins Préventives (USP), pistes rurales etc...

Par souci de contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations de ces milieux défavorisés en leur donnant un meilleur accès aux services sociaux de base, des projets de développement ont vu le jour en leur faveur. Ces projets sont souvent exécutés par les structures de développement à la base qui reçoivent du financement de la part des institutions internationales à l'image de la Banque Mondiale (BM), du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et bien d'autres institutions internationales ou soit de la part du gouvernement.

Toute en acceptant de financer les projets de développement, ces institutions ont compris qu'il faut aussi réorienter les politiques de développement en donnant beaucoup plus de pouvoirs à la société civile par une décentralisation des pôles de décision permettant ainsi aux communautés à la base de prendre en charge et de participer à la mise en oeuvre des projets. La participation des bénéficiaires de ces projets de développement s'avère donc incontournable. Selon Belloncle, G. (1985) Il n'y a pas de promoteur sérieux de développement rural qui n'ait, à une rubrique de sa proposition de projet, un volet de méthode participative. La participation et l'animation rurale sont une des voies vers le développement. En tant que mode opératoire d'action, elles apportent une solution technique précise et solide au problème de développement. 

Pour cela Meister A. (1977 : 128) souligne que :

« Le développement d'un pays ne résulte pas seulement de mesures purement économiques. L'échec est probable si la population ne se sentant pas concernée reste passive. Son élan est l'une des clés du succès. D'où l'importance capitale de faire entrer les plus large couches de la société dans un processus de participation au développement, qui peut revêtir des formes diverses : alphabétisation, éducation des adultes, vulgarisation agricole, travail social, développement communautaire, animation rurale etc... » 

Toutefois ces projets ne répondent pas très souvent aux priorités des populations bénéficiaires compte tenue de certains manquements observés au tout début du processus d'exécution des projets.

L'approche participative développée par les structures d'appui auprès de ces communautés à la base, semble rencontrer beaucoup de contraintes tout au long de la période d'exécution des projets. Ces manquements et ces contraintes constituent une entrave au processus d'animation pour les agents des ONG qui interviennent sur le terrain pour la mise en exécution des projets de développement communautaire; tel est le cas de l'ONG ASDEB qui intervient auprès de la communauté rurale d'Anamé - Gbaganmé dans le cadre de l'exécution du microprojet de construction de bâtiments scolaires à l'école primaire catholique dudit village situé dans la préfecture des lacs au Togo.

En effet, lors de la mise en oeuvre dudit projet, la majorité de la communauté a refusé de donner sa contribution en espèce et refuse de participer aux journées de sensibilisations organisées par les agents de l'ONG et le CVD.

Lors de la mise en exécution, la communauté affiche une indifférence au projet qui s'exécute et refuse de fournir la main d'oeuvre locale. Quels sont les manquements et les contraintes observés dans la mise en exécution des projets de développement communautaire ? Où se situent les manquements dans la mise en exécution des projets ? Comment ces manquements et ces contraintes constituent - ils une entrave au processus d'animation dans les projets de développement communautaire à la base ? Telles sont, les questions fondamentales qui sous-tendent notre étude et sur lesquelles nous essayerons d'apporter des éléments d'éclaircissement.

1.3 - Hypothèse de la recherche

Selon N'DA, P., (2006 : 51), « c'est une supposition ou une prédiction, fondée sur la logique de la problématique. C'est la réponse anticipée à la question de recherche posée ».

Cette recherche repose sur deux types d'hypothèses : une principale et quatre secondaires.

a - Hypothèse principale

L'hypothèse principale de cette étude est la suivante :

L'absence d'une étude du milieu au début de la phase d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les réalités socioculturelles des communautés constitue une entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

b -Hypothèses secondaires

Autour de l'hypothèse principale, nous avons formulé les hypothèses secondaires

ci-après :

- la non implication des populations bénéficiaires à la phase d'identification des besoins est à la base des difficultés rencontrées sur le terrain par les animateurs lors de l'exécution du projet.

- la méconnaissance des réalités socioculturelles et économiques des populations bénéficiaires constitue une entrave au processus d'animation.

- les querelles qui divisent les fils d'une même communauté constituent une entrave au processus d'animation.

- la non représentativité du comité villageois de développement est une entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base.

1.4 - Objectifs de la recherche

Notre recherche poursuit-elles deux types d'objectifs : une générale, caractérisant l'intention globale de cette recherche et quatre (04) spécifiques ou opérationnels qui découlent de l'objectif général. Ce sont les actions ou opérations à mener pour atteindre l'objectif général.

a - Objectif général

Dans le cadre de cette étude, l'objectif général poursuivi est de comprendre les difficultés rencontrées par les agents de développement dans le processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

b - Objectifs spécifiques

Pour atteindre cet objectif général, il faudrait :

- relever les difficultés rencontrées par les agents de développement dans le processus d'animation dans les projets de développement à la base ;

- comprendre l'indifférence affichée par les communautés d'Anamé - Gbaganmé pendant l'exécution du projet ;

- comprendre et analyser les réalités socioculturelles et économiques de ladite communauté ;

- attirer l'attention des promoteurs sociaux sur les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à base au Togo.

1.5- REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE

Pour mieux cerner la question que nous nous sommes fixé dans le cadre de ce travail et pour pouvoir y répondre valablement et également atteindre les objectifs de départ, nous nous sommes attelés à établir un cadre théorique documenté des concepts et éléments clefs de notre thème de travail. A ce sujet, nous avons recherché ce que disent les spécialistes et théoriciens du développement. Ces données secondaires occupent une place de choix dans la démarche du chercheur pour expliquer le phénomène qu'il soumet à l'épreuve scientifique.

1.5.1 - Problématique de la participation des populations rurales aux processus de développement

Les populations des pays en développement vivent de sérieux problèmes socioéconomiques. De nombreuses communautés urbaines ou rurales n'ont pas accès aux services sociaux de base comme l'alimentation, l'éducation, l'assainissement, l'eau potable, les soins de santé, etc. Les petits projets de développement, en très grande partie financés par des agences de développement publiques, des ONG étrangères ou des institutions internationales, ont pour but de permettre à ces communautés de faire face à ces grandes préoccupations.

Les expériences des années 70-80 dans le développement ont abouti à des résultats très faibles selon les avis mitigés des acteurs. Ces projets conçus et exécutés par des experts excluaient toute implication locale. Blanchet (2001 : 697) affirme que « La participation des populations, un indicateur incontournable, est à la base de l'évolution du travail social dans les pays du Sud. » Pourtant, bien des projets entrepris selon cette approche ont aussi échoué. En cas d'échec et selon les causes, les effets peuvent être très négatifs. Des communautés peuvent manifester une certaine méfiance par rapport à d'autres interventions futures ; un échec de projet peut être même source de conflits internes. Ainsi toute action de développement se conçoit sur une base participative et ne doit pas être un facteur d'aggravation de la situation-problème.

Lors de la conférence internationale sur la participation populaire dans le processus de redressement et du développement en Afrique, tenue en Tanzanie, son excellence Javier Pérez de Cuellar, l'ex-secrétaire général de l'ONU (Février 1990 : 6) précise que « l'exigence populaire devient en soi une nouvelle motivation pour que d'autres, dans les pays voisins, voire éloignés expriment leur désir de participer au gouvernement et à la gestion du développement économique et social ». Ici, son Excellence Javier Pérez de Cuellar montre que le développement participatif constitue une nécessité dans toute société et communauté.

Dans un rapport publié par le PNUD (Septembre 1994 : 7), l'accent est mis sur la nécessité de « laisser toute la latitude aux populations pour s'impliquer activement dans le processus de développement, de la formulation des politiques et stratégies jusqu'à la mise en place des programmes, leur financement et leur exécution. L'Etat devient ainsi le collaborateur des populations, prêt à prendre en considération leurs préoccupations, leurs aspirations et leurs visions du bien - être ».

Dans ce rapport on déduit que la réussite d'un projet de développement dépend d'une meilleure concordance entre l'orientation de ce projet tel que définit par le gouvernement et la satisfaction des besoins et des aspirations des populations.

Dupe, G. (1991 : 25) relate que les « savoirs des paysans n'ont pas été considérés dans la plupart des projets de développement ». L'auteur atteste que la participation des populations rurales lors de la prise de décision en matière de planification des actions de développement n'est pas souvent prise en compte.

A cet effet, il est donc fallacieux d'imputer la responsabilité des échecs des opérations de développement à la ``mentalité paysanne''. Ainsi, il définit le rôle du chercheur comme celui consistant à identifier la capacité des sociétés rurales à s'adapter à de nouvelles contraintes et à les intégrer au système de développement.

Abordant la question dans le même sens Ela, J-M. (1990) montre que les paysans ne peuvent être simplement des ``assimilés'' ou des ``exécutants'' des programmes qu'on leur impose. Il faut qu'ils participent au choix des décisions les concernant en vue d'améliorer leurs propres conditions d'existence. On doit permettre aux sociétés rurales d'accéder à une autonomie d'adultes qui prennent en main l'élaboration de leur propre avenir.

De plus Meister, A. (1997) a souligné les obstacles susceptibles de freiner la réussite des projets de développement. Il soutient que la négligence de la dimension humaine par les décideurs et les promoteurs des projets serait à la base de la non viabilité des projets. Selon l'auteur, il est indispensable que les problèmes relatifs à un projet soient examinés par, pour et avec la population bénéficiaire. On doit aussi inciter les communautés à prendre part à des activités qui concourent de près ou de loin à leur épanouissement. L'échec est probable si la population ne se sent pas concernée.

Quand à Giri, J. (1986), un projet échoue parce que le modèle proposé par le projet était inacceptable en lui-même, soit ce modèle était inacceptable dans le cadre de la politique des gouvernements. Enfin pour Giri, J., les projets échouent lorsqu'ils n'obéissent pas à une logique économique des concernés.

Kouassigan, S. (1990) de son côté pense que pour satisfaire les besoins essentiels de la société en général et en particulier les couches sociales les plus défavorisées de la population et pour parvenir à l'autosuffisance ; les masses doivent être associées à la prise de décision, à la planification et à la définition de leurs propres besoins en matière de développement tout en évaluant leurs capacités économico-financières.

Lappe, M. et Collins, J. (1977) attestent que le vrai développement passe par la mobilisation des bénéficiaires eux-mêmes. Ceux sont les seuls capables d'identifier tous les obstacles sur leur chemin et les seuls capables de les surmonter. D'après ces auteurs, il s'avère indispensable de mettre en oeuvre un processus collectif de prise en charge des problèmes et la mise en valeur des connaissances et ressources locales. Cela nous permet donc de cerner l'intérêt du diagnostic participatif dans la mise en oeuvre d'un projet de développement.

Par ailleurs Diakité, S. (1970) pense que pour qu'elle soit acceptable et acceptée, la logique technologique et ``Développementaliste'' doit savoir être à l'écoute des gens à développer car la logique interne des sociétés, leur système de valeur, leur degré de perfectionnement technique et d'adaptation à des milieux naturels,...etc., ne sont pas toujours pris en compte. C'est alors que l'introduction d'une innovation dans ces sociétés se révèle comme une violence, un viol, un vol et une usurpation de mission. Forcément il doit y avoir des malentendus, conflits, résistances et finalement rupture. C'est pourquoi l'auteur interpelle les initiateurs de projets de développement à songer en priorité aux sociétés à développer et non à leur logique à eux décideurs.

Pour éviter tous ces dysfonctionnements constatés, les auteurs exhortent tous les agents de développement à associer les populations à tous les projets dans toutes les différentes phases de la réalisation.

1.5.2 - Repli identitaire et conflits culturels comme facteurs d'entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base

Amouzou Essè (2009 : 21-22) atteste que le phénomène de repli culturel ou identitaire se passe aussi et souvent à l'intérieur des frontières nationales entre différentes communautés vivant sur le même espace géographique où des populations, parce que originaires d'ethnies différentes et nourrissant de préjugés les unes envers les autres ou encore s'attachant à des conflits séculaires de classes sociales ou de castes, sont parfois incapables de se regrouper autour d'activités de développement communautaire ; ceci constitue dans une certaine mesure, en n'en point douter, l'un des facteurs majeurs d'échec des processus de développement en Afrique.

Katagna E. (2006) a aussi démontré ce phénomène dans son mémoire de maîtrise de sociologie portant sur les contraintes et possibilités de la participation des populations à la mise en oeuvre de projets sociaux.

En effet, étudiant le cas du projet d'Infrastructures Socio-Collectives (ISC) du 4ème PPMR (Plan Pluriannuel de Micro-Réalisation) dans le canton de Kouméa au Nord du Togo, projet dont la mise en oeuvre met un accent particulier sur la participation communautaire, Katagna soutient que l'entente participe dans une large mesure à l'implication communautaire. Ainsi, seuls les villages où la solidarité communautaire et l'entente sont fortes choisissent véritablement les microréalisations qui leur conviennent et enrérigistrent une forte participation populaire, ce qui n'est pas le cas dans les villages où règnent la mésentente et où il a été constaté par conséquent une faible participation des communautés aux travaux de construction des Infrastructures Socio-Collectives.

L'auteur de cette étude fort intéressante témoigne à ce propos : « ...Cependant, dans d'autres cas, la participation des villageois qui ne se sentent pas concernés est très difficile à obtenir comme par exemple la réfection des bâtiments scolaires à l'EPP Centrale Sondè. C'est une école pour tout le canton de Kouméa, mais seuls les habitants du village de Sondè où elle est construite se sentant concernés ont participé. (...)

Dans le canton, il existe des conflits latents entre les différents villages comme par exemples Sondè-Karè ou Sondè- Sèdina qui sont de vieux conflits, mais que les générations actuelles ravivent. Ceux-ci sont source de mésentente entre les populations et ne favorisent pas une bonne participation des bénéficiaires. » (Katagna, 2006 : 84)

Un autre exemple pertinent a été rapporté par les chercheurs du Centre International des Civilisation Bantou (CICIBA) : « Dans un projet de construction d'un pont entre deux villages, on a constaté l'obstruction du village non enclavé par lequel il fallait désenclaver l'autre ; l'obstruction venait du fait que la population du village à désenclaver était issue de relation ancienne d'esclavage avec le premier village où se trouvait le chef des terres. » (1989 : 45)

Comme on peut le constater, les conflits séculaires de tous les ordres qui font partie de l'héritage culturel des communautés humaines et transmis à ce titre de génération en génération, peuvent dans une certaine mesure constituer des facteurs d'entrave à la réussite des actions de développement.

1.5.3 - La non représentativité d'un CVD d'une communauté et la confusion des rôles comme facteurs d'entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base

L'initiative de la création d'un CVD (Comité Villageois de Développement) est en principe du ressort de la communauté villageoise. Mais ignorant la nature et le fonctionnement d'une telle organisation, les CVD sont souvent créés sur l'initiative des structures d'appui. Ces structures ont des conceptions différentes et les CVD qui sont créés semblent répondre beaucoup plus à leurs besoins ponctuels.

Les CVD ne sont pas formés pour être de véritables moteurs de développement local. Ces CVD se considèrent comme le prolongement de la structure d'appui qui les a mis en place. Parfois il arrive même qu'une commission spécialisée se comporte comme un CVD et s'oppose de fait à la création d'un véritable CVD chargé d'assurer le développement harmonieux du village. Ce genre de CVD non représentatifs de la communauté provoque plutôt des conflits qui ont divisé les villages au lieu d'oeuvrer à leur cohésion sociale.

Parfois la population considère que le développement du village est l'affaire des membres du CVD et des structures d'appui. Dans ces conditions, les membres du CVD n'arrivent pas à mobiliser la population autour des actions de développement communautaire ; or un CVD a pour objectifs de :

- Animer et organiser le village pour la mobilisation sociale de la communauté en vue de sa participation active au développement local ;

- Animer les réflexions sur les problèmes touchant au développement du milieu, entreprendre et encourager les activités visant la promotion du milieu en mobilisant les ressources locales disponibles et les ressources extérieures ;

- Servir de trait d'union où de courroie de transmission entre le village et l'ensemble des partenaires de développement : services techniques, organisations non gouvernementales (ONG), collectivités locales, etc...

Dans d'autres cas c'est la désignation des membres du CVD qui ne respecte pas les principes démocratiques. Au lieu donc d'oeuvrer à la solidarité du village, le CVD devient plutôt un organe de conflits et de division de la population.

Cependant, la confusion des rôles entre le président du CVD et le chef du village est aussi une source de conflit latent et parfois ouvert qui crée un blocage à la participation de la population au développement du village. C'est le cas des villages où le président du CVD se substitue pratiquement au chef du village. Dans d'autres cas, la popularité d'un bon président de CVD effraie le chef de village qui risque de perdre son autorité. Ce dernier finit par s'opposer aux initiatives prises par le CVD pour le développement du village.

1.5.4 - L'incohérence et l'incompatibilité des actions dans la satisfaction des besoins réels des populations comme facteur d'entrave dans les projets de développement communautaire

Les projets de développement communautaires sont une composante de la nouvelle approche du développement, le développement local, qui vise à faire participer les citoyens des collectivités au développement national et d'en partager les résultats directs. Ces projets s'orientent vers une catégorie spécifique de la population qui a toujours été négligée et exploitée à cause de leur situation socio-économique marginale, de leurs moyens économiques précaires et de leur faible pouvoir revendicatif ; les populations rurales.

En réalité, la priorité pour ces populations c'est d'avoir accès à des ressources pour des Activités Génératrices de Revenu (AGR). Mais, force est de constater que la grande partie des actions de développement s'oriente beaucoup plus sur la réalisation des Infrastructures et Equipements Socio - Communautaires (IESC). Bien que les IESC (bâtiments scolaires, latrine publique, piste rurale, unité de soin préventive, etc...) sont quasi inexistantes dans les zones rurales, leur priorité reste la rentabilité économique.

De ce fait, on constate que les communautés rurales adhèrent très rapidement aux projets qui ont pour objectif de financer les bénéficiaires pour une Activité Génératrice de Revenu. Comment peut-on chercher à développer l'approche participative dans les projets de développement communautaire si les bénéficiaires n'ont jamais pu prendre part aux décisions concernant leur propre destinée ?

Devant cette réalité, les acteurs de développement qui interviennent sur le terrain réalisent que les projets en cours d'exécution ne correspondent pas aux vraies attentes des communautés cibles. Lors de la mise en exécution de ces projets de développement, la population bénéficiaire affiche une certaine indifférence aux projets qui s'exécutent car ces projets ne répondent pas à leur priorité.

A cet effet, il est difficile pour les associations villageoises de développement à l'image des Comités Villageois de Développement (CVD) ou des animateurs des structures de développement local qui interviennent sur le terrain, de mobiliser les communautés bénéficiaires autour du projet. Ceci constitue pour ces derniers une entrave en matière d'animation dans les projets de développement à la base. C'est le cas des animateurs de l'ONG ASDEB dans le cadre de l'exécution du projet de construction de bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé dans la préfecture des lacs au Togo.

Lors de l'exécution dudit projet, la population affiche une indifférence vis-à-vis du projet car ce projet ne répond pas à leur entente si bien que le poids du développement du village se repose sur les membres du CVD alors que le développement du village devrait être une affaire de toute la population.

1.5.5 - Absence de l'autorité d'un chef et querelles intestines comme facteurs d'entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base

D'autres aspects entravant au processus d'animation dans les projets de développement à la base sont l'absence de l'autorité d'un chef traditionnel et les querelles intestines qui divisent les fils d'une même communauté.

L'absence de l'autorité d'un chef traditionnel plonge les communautés dans l'anarchie et le désordre. A Anamé - Gbaganmé, de vielles querelles intestines liées à la chefferie traditionnelle en est une preuve palpable.

En effet, le village d'Anamé - Gbaganmé depuis sa création n'avait jamais connu un chef traditionnel. Le village était dirigé par les notables du chef canton d'Anfoin (village situé en quelques km dudit village). Suite à la politique de décentralisation des collectivités locales entreprise par le gouvernement Togolais, chaque village du canton d'Anfoin doit avoir son autonomie et être dirigé par un chef traditionnel.

Deux grandes familles se disputaient le trône de la chefferie. D'un côté, une partie de la population dudit village soutenait la candidature d'un candidat désigné par la famille ANANI et de l'autre, une seconde partie soutenait le candidat proposé par la famille EKLOU-BOCON ; une candidature qui est contestée par une grande partie de la communauté. Cette nouvelle candidature vient bloquer la première soumise au niveau de la préfecture des Lacs. Cette situation a provoqué une querelle qui divise les fils de ladite communauté.

Les tentatives de réconciliation des fils de la communauté ont été vaines. Devant cette situation la population du village ne reconnait pas l'autorité d'un chef traditionnel qui imposerait des normes ou des lois à respecter par la population. Dans cette condition, le village est plongé dans le désordre et l'anarchie et il est difficile pour le comité villageois de développement de mobiliser la communauté autour du projet de construction de bâtiments scolaires qui s'exécute.

1.5.6 - Critique des différents écrits

Les auteurs des ouvrages consultés ont beaucoup mis l'accent sur la participation des communautés rurales au processus de développement mais ils n'ont pas parlé des difficultés que peuvent rencontrer les agents de développement lors de la mise en oeuvre des projets suite à l'implication des populations bénéficiaires ou à la non implication de ces dernières. La réussite d'un projet de développement communautaire ne dépend pas seulement de la participation des bénéficiaires mais aussi d'un certains nombres de facteurs tels l'entente, la cohésion de la population et une bonne animation.

L'entente et la cohésion renforcent la société traditionnelle et de surcroit renforcent le lien social qui se construit à partir de groupes dans lesquels les individus évoluent et effectuent leur apprentissage (socialisation). La cohésion sociale est menacée si la communauté est divisée, désunie, ou s'il y a une remise en cause de la légitimité de certaines institutions traditionnelles entrainant une baisse de la conscience collective. La mésentente et l'absence de la cohésion empêchent les communautés à la base de prendre en main leur développement local.

Par ailleurs, si l'animation rurale dans la perspective d'autopromotion communautaire vise à amener les villageois à réfléchir et à discuter entre eux des problèmes dont ils souffrent, à s'informer, à se former et à s'organiser pour les actions de développement, la réussite des actions de développement dépend également d'une bonne définition des méthodes d'animation des communautés rurales. Pour cela, les agents les animateurs ou les agents de développement, avant toute chose doivent définir une bonne approche méthodologique d'animation sans laquelle toute action de développement est vouée à l'échec ou emprunte de contraintes, de difficultés.

1.5.7 - Importance de la revue de la littérature

Dans cette étude, nous avons été contraint à consulter certains ouvrages ou publications qui traitent des questions de développement communautaire et qui ont trait au sujet de recherche. Bien qu'ils traitent de la participation et de l'implication des couches bénéficiaires aux projets de développement, ils ne touchent pas spécifiquement, les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base. Cependant, il est à noter que ces ouvrages ou publications ont été tout de même utiles pour nous dans l'élaboration de nos travaux.

La revue de la littérature nous a aidé à démontrer la pertinence du thème de recherche en révélant des lacunes dans la littérature existante sur le sujet de recherche; ce qui nous a offert la possibilité d'élaborer l'objet d'étude, la problématique, l'analyse et l'interprétation des résultats issus de l'enquête de terrain. C'est fort de cet examen critique de ces différents écrits ou publications que nous nous sommes amené à effectuer cette nouvelle recherche car l'objet scientifique est transitoire et non achevé, elle se construit à partir des ruptures, crises, des remises en cause, elle part de ce qui a été pour se construire.

1.6 - DEFINITION DES CONCEPTS

Comme toute recherche scientifique en Sciences Sociales, il nous importe de définir certains termes utilisés dans ce travail de recherche. C'est dans cette optique que Durkheim, E. (1986 : 34) s'exprimait en ces termes : « la première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification ».

Ainsi, notre but n'est pas de proposer une définition précise des termes ci-dessous mais de permettre aux lecteurs de cerner les contours de la thématique abordée dans ce document dans le sens d'expliciter le cadre de l'analyse afin d'avoir une mesure de la portée des résultats.

1.6.1 - Entrave

Une entrave est un obstacle ou un gêne, une difficulté empêchant la réalisation de quelque chose. Dans le cadre de la formulation de notre thème de recherche, les entraves au processus d'animation désignent les difficultés liées au processus d'animation. C'est tout ce qui empêche le processus d'animation.

1.6.2 - Processus

Le processus, c'est un ensemble de faits ou de phénomènes successifs. C'est aussi un enchaînement d'actions planifiées pour aboutir à un résultat. Dans le cadre de la formulation de notre thème de recherche, le processus caractérise l'enchaînement d'actions planifiées pour aboutir à un résultat.

1.6.3 - Animation

Au sens étymologique, l'animation est définie comme «  le fait de donner vie, le mouvement ». Le mot « animus », en latin, représente l'esprit, l'intention de faire. Selon le dictionnaire Petit Robert, l'animation est relative à un « ensemble de méthodes de conduite d'un groupe qui favorisent l'intégration et la participation de ses membres à la vie collective ».

Pour Jean François et Suzane Welsh (1970), l'animation rurale se rapproche de l'organisation communautaire considérée comme « (......) un processus auquel une communauté identifie ses besoins ou ses objectifs, leur donne un ordre de priorité, accroît sa confiance en elle et sa volonté de travailler à satisfaire ces besoins ou ces objectifs, manifeste des attitudes et des pratiques de coopérative et de collaboration dans la communauté »

En d'autres termes, l'animation est un processus par lequel une population est amenée à prendre conscience de sa situation et de ses potentialités de développement. Ce processus aboutit à la résolution des problèmes ou contraintes qui entravent le développement du groupe ou de cette communauté.

Circonscrite au monde rural, l'animation rurale est donc un processus d'identification des problèmes d'un milieu rural débouchant sur des actions concertées avec les communautés villageoises en vue du développement de ce milieu.

1.6.4 - Projet

D'après le « Project Management Institut » (PMI) :

Un projet est toute activité réalisée une seule fois, dotée d'un début et d'une fin déterminée et qui vise à créer un produit ou un savoir unique. Il peut nécessiter la participation d'une seule ou de milliers de personnes. Sa durée peut être de quelques jours ou de plusieurs années. Il peut être entrepris par une seule organisation ou par un groupe d'organismes intéressés. Il peut s'agir de quelque chose d'aussi simple que l'organisation d'un événement d'une journée ou d'aussi complexe que la construction d'un barrage sur une rivière. (p.3)

Les organismes de développement nationaux ou internationaux ont élaboré leurs définitions adaptées à leur contexte, selon leur politique sans être trop différentes de celle du PMI. Pour l'UE (2004 : 8) « Un projet est un ensemble d'activités visant à atteindre, dans des délais fixés et avec un budget donné, des objectifs clairement définis.»

Toutes les définitions apportées au concept « projet » sont fondées sur ses caractéristiques particulières ; il s'agit d'une initiative nouvelle, inhabituelle et singulière à réaliser dans un temps défini avec une quantité réaliste de ressources.

1.6.5 - Développement

Définition et origine

Le « développement » est un concept polysémique utilisé dans divers domaines ; on dit développement d'un être vivant pour expliquer l'apparition de nouveaux organes, son évolution vers la maturité ; le développement d'une entreprise est un processus de changement pour rendre celle-ci plus performante, plus compétitive par des choix stratégiques ou des innovations.

Dans le cadre de cette étude, il a plutôt une connotation anthropo-socio-économique, c'est-à-dire qu'il se rapporte à l'état des conditions de l'existence humaine dans un milieu. Dans son rapport cité par Rist (2001), la Commission Sud (1990 :329) a formulé la définition suivante : « Le développement est un processus qui permet aux êtres humains de développer leur personnalité, de prendre conscience en eux-mêmes et de mener une existence digne et épanouie. C'est un processus qui libère les populations de la peur du besoin et de l'exploitation politique, économique et sociale. C'est par le développement que l'indépendance politique acquiert son sens véritable. Il se présente comme un processus de croissance, un mouvement qui trouve sa source première dans la société qui est elle-même en train d'évoluer

La définition de cette commission des représentants de 25 pays du sud, est particulièrement originale. En effet, le développement est un processus endogène à la fois économique, social et politique qui favorise l'épanouissement et l'autonomie d'une population dans son milieu d'évolution.

Durant de la seconde moitié du 20ème siècle, particulièrement dès la fin de la 2ème Guerre Mondiale (1939-1945), la situation politico-économique mondiale allait connaître un déséquilibre sans précédent avec le déclin de l'Europe suite aux conséquences lourdes de la guerre et la montée en puissance des Etats-Unis. Parallèlement, d'autres enjeux se dessinaient sur la scène politique internationale ; les alliés devaient se protéger contre une expansion des idées communistes sous le leadership de l'URSS, l'antipode de la vision capitaliste occidentale. La guerre froide s'était en effet amorcée. C'est dans ce contexte particulier de post guerre et de grands mouvements idéologiques que le développement allait prendre une importante dimension politique avec sa consécration par le président américain Truman en annonçant, lors de son discours d'investiture du 20 janvier 1949, le « Point IV » du plan Marshal spécifique aux pays sous-développés. Cette déclaration a fait un très grand écho, ce fut « l'ère du Développement » (Rist, 2001).

Evolution du concept de développement

Le développement n'est pas constant mais évolue et s'adapte aux réalités socio-économiques et politiques changeantes des sociétés. Plusieurs raisons expliquent cette évolution : l'inefficacité des projets entrepris jusque dans les années 1990 pour sortir les masses de la pauvreté (Blanchet, 2001), les retombées négatives de l'industrialisation sur l'environnement. D'autres qualificatifs ont été ajoutés au concept. Nous ne nous attarderons pas sur tous les attributs qui y ont été apportés; cependant, certains méritent d'être soulignés étant donné qu'ils font l'actualité et constituent la ligne de mire et de propagande de beaucoup d'organisations locales, nationales et internationales en ce début du 21ème siècle qui réclament une autre forme de développement, un développement durable et équitable.

Développement durable et équitable

De nos jours, il parait inconcevable à l'esprit des agents de développement des actions de développement qui ne prennent pas en compte les générations futures. Les recherches montrent que l'industrialisation, soubassement de la modernisation, est à l'origine de grandes perturbations environnementales au point de mettre en péril de nombreux écosystèmes. Cependant, des millions de gens continuent de patauger dans la misère. Les problèmes environnementaux seront toujours présents et plus menaçants tant que les populations doivent avoir à affronter la misère et l'injustice (Brundtland, 1987)3(*).

Aujourd'hui, les esprits convergent plutôt vers un développement qui touche toutes les couches sociales, un développement avec une forme d'exploitation des richesses naturelles avec moins d'impacts sur l'environnement et une distribution équitable des profits sans toutefois compromettre l'existence des futures générations.

Développement intégré

Le développement intégré peut être défini comme une vision globale et stratégique du développement qui intègre tous les facteurs susceptibles d'influencer le processus de développement de manière à réduire au strict minimum ceux capables d'impacts négatifs. Il s'agit d'un développement logique et rationnel qui prend en compte tous les aspects y compris toutes les conditions nécessaires dans un but de croissance (Morise, 1992).

Développement participatif

Le développement participatif est né du constat des échecs des actions entreprises par des organisations de développement des années 1970 (Blanchet, 2001). Il consacre la légitimité du droit des communautés à participer dans les décisions les concernant. Selon l'OCDE, cité par Yoda (2004).

Le développement participatif suppose davantage de démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personne humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles... (Yoda idem : 15)

f - Développement local

Le développement local est une nouvelle approche du développement fondée sur le partenariat, la mobilisation et la participation des forces vives locales (Pecqueur, 2000). Il vise la valorisation des ressources par des acteurs locaux organisés en partenariat pour créer de la richesse, du travail (Boucher et al., 2001).

Pour Mangin (1989) cité par Bonnal (1995), le développement local c'est pour les sociétés locales la faculté de relocaliser leur développement, en s'appuyant sur les caractéristiques de leur espace: richesses naturelles, humaines, spécificité de l'espace, organisation sociale propre, tradition culturelle. Pour cela, il faut que la société "récupère" un certain nombre de fonctions sur cet espace, mais aussi opère une sorte de rupture avec le passé. « Le développement local vise ainsi à recréer un espace structuré par des pôles, relativement autonome, capable de négocier avec l'extérieur... »4(*)

Le développement local est ainsi une voie de sortie pour les communautés par rapport à la mondialisation (Leloup et al., 2007).

g - Développement communautaire

Le développement communautaire répond spécifiquement à un besoin socio-économique des catégories défavorisées de la population. C'est une spécificité du développement local qui offre des possibilités aux couches désavantagées sur un territoire d'entreprendre et de participer à des activités en vue d'améliorer leurs conditions socio-économiques. Douglas, cité par André (2007), parle de développement économique communautaire; pour lui, il est « ... un ensemble d'actions collectives visant la satisfaction d'intérêts locaux à caractères socio-économiques »5(*). Selon lui, le développement communautaire conduit à ce qu'il appelle « économie sociale ou alternative » qui se veut un processus de développement appuyé sur « la gestion collective, la recherche de la rentabilité sans objectif d'enrichissement » mais dont la production répond aux vrais besoins de la communauté.

1.6.6 - Projet de développement communautaire

Un projet de développement communautaire peut être défini comme une action réalisée dans un objectif socio-économique orienté vers la satisfaction d'un besoin collectif de base (alimentation, santé, éducation, travail, infrastructures de base, information, connaissances, etc.) d'une communauté d'hommes et de femmes leur permettant de s'épanouir dignement. « Il tente d'en valoriser les qualités (ressources, atouts, valeurs), d'en minimiser les handicaps, d'en contourner les contrainte ». (Daniel, N. 2003 :1). Il implique des groupes d'intérêts divers notamment des membres de la communauté, les autorités locales et des agents externes d'appui technique et financier.

1.6.7 - Besoin

Selon l'Encyclopaedia universalis6(*), la notion de besoin renvoie aux termes « nécessité, pauvreté », donc une situation de désir, d'insatisfaction, ce qui nous permet de dire qu'il s'agit d'un indice d'insuffisance dans les relations de l'Homme et les ressources. Les besoins ne sont pas immédiatement accessibles, ils sont souvent peu conscients ou inexprimés et ne sont pas toujours légitimes (Soriano, 2005). Généralement, les besoins sont catégorisés comme suit :

- Les besoins primaires : ce sont les besoins psychologiques ou élémentaires indispensable à la survie de l'être humain (se nourrir, se reproduire, être en santé, etc.) ;

- Les besoins secondaires : ils sont d'ordre matériels (loisirs, se déplacer, etc.) ;

- Les besoins fondamentaux : c'est la catégorie la moins indispensable ou la moins importante, ces besoins sont d'ordre existentiel ou philosophique, ils portent sur l'envie de l'individu de questionner, de réfléchir.

Dans sa théorie sur les besoins publiée en 1943 dans l'article original « A Theory of Human Motivation », le psychologue américain Maslow établit des différences entre les différents types de besoins ; il les présente sous une forme pyramidale de cinq niveaux comme le montre la figure suivante :

Besoins physiologiques

Besoins de sécurité

Besoins de réalisation de soi

Besoins d'actualisation de soi, de réalisation, de perfectionnement, de création et de maximisation du potentiel

Besoins d'estime de soi, de confiance en soi, d'autonomie, d'épanouissement, de compétence et de connaissances. Besoins de reconnaissance, de considération et de respect.

Besoins

d'appartenance

Besoins d'affiliation, d'association, d'échange, de partage d'amitié et d'amour.

Besoins de protection contre le danger, la menace, la privation et l'arbitraire.

Besoins de nourriture, de repos, d'exercice et de sexualité.

Besoins

d'estime

de soi

Caractéristiques

Source : Figure 1- Pyramide des besoins de Maslow

1.6.7 - Les besoins locaux ou communautaires

Au niveau d'un territoire, les individus ont des besoins divers et variés dépendamment des origines, du sexe, de l'âge, du statut socio-économique, etc. Cette diversité des besoins rend délicate et un peu complexe la définition des besoins globaux dans une communauté. L'Agence Canadienne de Développement Internationale, qui est un organisme de développement intervenant dans divers pays sous-développés d'Afrique et d'Amérique, fonde sa politique sur les « besoins humains fondamentaux ». Ces derniers comprennent, au sens de l'Agence, ceux que nous avons précédemment identifiés comme les besoins primaires. Par ailleurs, les besoins locaux intègrent des conditions et des moyens qui doivent permettre l'exploitation et la valorisation des ressources du territoire en vue de l'épanouissement des communautés qui l'habitent.

CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIQUE

2.1 - CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE

« Toute étude qui ne se déroule pas dans un laboratoire épouse nécessairement un cadre physique ou milieu afin de bien circonscrire le phénomène ou l'événement à étudier et prend en sciences humaines le nom d'étude en milieu naturel ou sur le terrain ». (N'DA, P., op. cit.100). C'est donc pour répondre à cette exigence scientifique que nous avons choisis le cadre physique d'Anamé - Gbaganmé.

2.1.1- Présentation de la zone d'étude

Anamé-Gbaganmé est le cadre physique retenu pour cette recherche. Ce site a été choisi en raison des contraintes sociales du milieu en matière de développement communautaire en rapport avec la problématique de cette étude.

2.1.1.1- Historique7(*) et situation géographique8(*)

Le village du village d'Anamé- Gbaganmé au dire de sa population, a tiré son origine du grand Anfoin. Anamé- Gbaganmé fut un lieu où venaient cultiver le champ, les aïeux de la population actuelle dudit village. Compte tenue de la distance à parcourir et la fatigue que se déplacement engendre, les ancêtres ont préféré s'installer tout près de leurs champs. Le village n'a jamais connu un chef. Il était sous la domination du chef de canton d'Anfoin

Le village d'Anamé-Gbaganmé, dans le canton d'Anfoin (Préfecture des Lacs), est situé à 9 Km de la préfecture des Lacs et à 15 km du côté Est de la ville d'Aného. Il est limité au Nord par le village de Logopé, au Nord - est par le village de Ganavé, au Nord- ouest par le village d'Anamé - Kpodji, à l'Est par le village de Tokpo, à l'Ouest par Koliafo, au Sud par Agbomédji. C'est en effet une localité à accessibilité un peu difficile en temps de pluies avec une population estimée environs à 1.228 habitants.

2.1.1.2 - Population9(*), tradition et religion

La population d'Anamé-Gbaganmé est constituée en majorité de Mina. Sur la base des estimations faites par la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (DGSCN), la population du village en 2008 est de 1228 habitants.

C'est une population dont la majorité est animiste avec quelques minorités de chrétiens. Comme tous les habitants des villages, la tradition est toujours vivace.

La population d'Anamé-Gbaganmé comme tous les mina, ont comme fête traditionnelle, la fête de Ekpé Ekpé.

2.1.1.3 - Economie

Anamé-Gbaganmé, à l'image des autres collectivités rurales du Togo vit en grande partie de son agriculture. On y rencontre toute une diversité de cultures agricoles dont les plus importantes sont, en termes de cultures vivrières, le maïs, le haricot et le manioc. On y cultive également des produits de rente tels que le palmier à huile qui sert à la fabrication du vin de palme. Les outils utilisés sont rudimentaires. Il s'agit principalement de la houe et du coupe-coupe.

Les habitants d'Anamé-Gbaganmé pratiquent aussi l'élevage de poule, de mouton et de porc. A part l'agriculture, la population mène de petites activités génératrices de revenu pour sa subsistance.

2.1.2 - Présentation de l'ONG ASDEB

Action Solidaire pour un Développement à la Base (ASDEB) est association Togolaise de promotion et de développement socioéconomique et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH et des Orphelins et Enfants Vulnérables.

Créée en janvier 1996, elle a pour objectif la lutte contre la pauvreté centrée sur des programmes d'amélioration des conditions de vie des populations s'inscrivant dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

ASDEB a cinq domaines d'action prioritaires :

1- Education et formation professionnelle

2- Santé et lutte contre le VIH/SIDA

3- Micro-entreprise et promotion de l'emploi des jeunes

4- Développement communautaire

5- Renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles de l'ASDEB.

Les zones d'intervention  de l'ONG sont les régions maritimes et des Plateaux. ASDEB intervient aussi bien en zone urbaine, semi urbaine que rurale:

Région maritime et dans les préfectures suivantes : Golfe (Lomé-commune, Baguida, Agoe, Adidogomé), Lacs (Kpémé, Goumou-kopé, Togokomé, Abatékopé Djassémé, Assoukondji, Anfoin, Attitongon, Anamé-Gbaganmé,), Zio (Boulou-Agbadomé, Wli-centre, Alagbadja-Bamé, Gati-soun) et de VO (vo-adzidove, ameyakope).

Région des Plateaux et dans les Préfectures suivantes : Haho (Notsè, Dafo, Melia, Zitsou) et Moyen Mono (Tohoun, Aglamasoe, Kplékplémé, Douvihoe et Goudohoe.

Les actions de ASDEB touchent les enfants ou orphelins, les femmes, les jeunes tous en situation de précarité et en difficultés d'emploi et les communautés de base.

2.1.2.1 - L'Education et la formation professionnelle :

Ø Formation scolaire 

ASDEB soutient à travers des programmes de parrainage direct ou programme intégré plus de 500 Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV) pour la prise en charge sociale, la formation scolaire : inscription scolaire, fournitures scolaires, besoins sociaux élémentaires.

Ø Formation professionnelle 

ASDEB soutient la formation professionnelle de 100 OEV ayant quitté les études en vue de leur réinsertion socio économique. Ces OEV suivent des formations en couture, mécanique auto, électricité auto, informatique, maçonnerie, menuiserie, tôlerie, soudure,

Ø Renforcement des capacités des femmes

ASDEB renforce les capacités des femmes, notamment celles qui n'ont aucune qualification professionnelle et qui se trouvent en situation de précarité, à acquérir des connaissances sur la comptabilité simplifié, la création et la gestion d'Activités Génératrices de Revenu (AGR), leurs droits, la gestion du budget familial, l'EVF (Education à la Vie Familiale) et la santé reproductive.

2.1.2.2 - Santé communautaire et la lutte contre le VIH/SIDA/IST

Ø Santé publique

ASDEB, lutte contre le paludisme, la tuberculose et les maladies de milieux insalubres à travers des campagnes de sensibilisation, l'éducation aux problèmes de salubrité publique et la fourniture de médicaments de base.

Ø VIH/SIDA et les IST

ASDEB mène des Actions de formation et de la paire éducation des jeunes en milieux scolaires et extrascolaires et fait la prise en charge médicale, psychosociale, nutritionnelle et économique des OEV et des PVVIH ainsi que les traitements des infections et des maladies opportunistes.

2.1.2.3 - La micro-entreprise et la promotion de l'emploi des jeunes

Ø Soutien aux jeunes sans emploi et en situation de précarité

ASDEB soutient les jeunes en difficulté et sans emploi, les OEV ayant fini leur formation professionnelle à initier des microprojets pour la création de leur propre emploi, renforce leurs capacités de gestion et leur apporte le soutien financier pour leur permettre une installation durable et autonome. 52 jeunes et 250 OEV ont déjà bénéficié de cet appui.

Ø Soutien aux familles d'accueil

ASDEB soutient les familles d'accueil des OEV et les jeunes femmes en situation de précarité dans la création des Activités Génératrices de Revenus(AGR ) dans le but de réduire leur dépendance économique qui les entraîne dans des comportements à risques face au Sida et surtout de façon à pouvoir subvenir à des besoins des enfants que ne couvre pas le parrainage. 2800 familles et femmes ont déjà bénéficié de cet appui de 2000 à 2009.

2.1.2.4 - Développement Communautaire 

Ø Organisation Communautaire

ASDEB organise les communautés en Comité Villageois de Développement (CVD) et renforce leurs capacités de gestion et mise en oeuvre des projets sociaux. Les CVD sont initiés à l'élaboration et exécution des plans villageois de développement (PAV).

Ø Infrastructures socio-collectives

ASDEB fait la construction ou la réhabilitation des infrastructures socio communautaires notamment les écoles, les pistes, les cases de santé, les latrines afin de faciliter la scolarisation des enfants dans les villages et l'épanouissement des populations.

2.1.2.5 - Renforcement des capacités et appui institutionnel de ASDEB

Ce volet rentre dans la ligne d'appui institutionnel pour renforcer les capacités de prestations des services d'ASDEB sur le terrain. ASDEB recherche le renforcement de capacités de son personnel dans ses différents domaines d'intervention afin de mieux les outiller à répondre aux besoins des populations.

2.1.2.6 - Stratégie et approche méthodologique de ASDEB

ASDEB travaille avec les populations à la Base, les enfants, les femmes et les jeunes. Sa stratégie consiste à répondre pragmatiquement aux besoins de ces groupes cibles de façon intégrée pour donner la chance aux résultats escomptés d'être soutenus et durables.

ASDEB détermine ses zones d'intervention sur la base des études de milieux et des états de lieu portant sur les axes principaux des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et le plan d'action stratégique du pays.

Pour bien travailler dans une zone, ASDEB demande une reconnaissance officielle dans la zone auprès des autorités locales, y s'installent et collaborent avec les différents groupes sociaux sans distinction de race ni de religion en s'appuyant sur les compétences locales. ASDEB ne s'implique pas dans le débat politique.

Le choix d'un projet se fait sur la base d'une identification des besoins et les études de milieux ou états de lieu. Les populations sont généralement les porteurs des projets qu'ASDEB soutient pour la mise en oeuvre. ASDEB implique les communautés et les groupes cibles dans l'identification de leurs propres besoins par des outils de travail comme l'arbre à problème, le MARP et le Plan d'Action Villageois. C'est donc une approche du bas vers le haut qui met les populations cibles au centre de leurs préoccupations afin de favoriser entièrement leur implication.

La mise en oeuvre des projets se fait de façon participative tout comme l'identification. Les populations bénéficiaires sont amenées à s'y impliquer comme décideurs, exécutants et bénéficiaires.

Pour atteindre les résultats escomptés, ASDEB allie son organisation en groupe d'auto soutien et renforcement des capacités des bénéficiaires.

ASDEB met une équipe dynamique par domaine de compétence sur les différents types de projet et participe au renforcement périodique de leurs capacités dans le domaine de la mise en oeuvre, du monitoring, du reporting et de l'évaluation interne.

ASDEB soumet tous les exercices à une évaluation externe pour une meilleure orientation des actions futures et commet un audit externe pour la certification de l'utilisation des fonds.

ASDEB produit un rapport annuel de fin d'exercices.

2.2 - CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

Descartes, R. (1992 : 23), fait remarquer dans son Discours de la méthode que l'absence de règle dans la recherche de la connaissance et de la vérité, entraîne indubitablement la raison, cette « puissance de juger », dans des contradictions sans fin.

Ce chapitre se propose de décrire l'ensemble des règles, étapes et procédures auxquelles cette recherche a eu recours pour cerner le thème de notre étude.

2.2.1 - Techniques de collecte de données

Pour recueillir les informations sur le terrain afin de confirmer, d'infirmer ou de nuancer l'hypothèse de recherche, nous avons eu recours à cinq méthodes complémentaires de recherche prescrites en sciences sociales dont voici :

2.2.1.1- La recherche documentaire

Conformément à tout travail qui se veut d'un fondement scientifique, nous avons effectué une bonne exploration des connaissances théoriques et universitaires car avant nous, de nombreux écrits portant sur les projets de développement communautaires existaient déjà et se sont soldés par des résultats scientifiques, unanimement acceptés et utilisés par l'ensemble des acteurs de développement. En effet, elle a été à la base de l'élaboration du cadre théorique et conceptuel ainsi que de la méthodologie qui sont nécessaires pour notre travail.

Ainsi, la documentation nous a conduit à visiter certaines bibliothèques de la place comme la bibliothèque de l'EAMAU, la bibliothèque du CCF, le Centre de documentation de l'URD, de la FONGTO, la bibliothèque de la FLESH à l'Université de Lomé où nous avons pu lire les mémoires de nos prédécesseurs.

La lecture de ces documents couplée à nos recherches incessantes sur différents sites Internet nous a permis de rédiger la revue de la littérature, de constituer la bibliographie et surtout de bien spécifier le thème de recherche.

La recherche documentaire à elle seule est insuffisante et ne permet pas de rendre compte de la réalité du terrain. D'où la nécessité de faire des enquêtes sur le terrain.

2.2.1.2 - La pré-enquête

Elle s'est déroulée tout au long de la période de la mise en oeuvre (Décembre 2009 à Février 2010) du microprojet de construction de bâtiments scolaires à Anamé-Gbaganmé. Elle nous a permis de nouer les tous premiers contacts avec la communauté, d'avoir accès à son organisation sociale, à son historique et surtout de connaître les réalités du terrain avant l'enquête proprement dite.

2.2.1.3 - Le pré-test

Il est motivé par le souci de tester l'efficacité des outils (le questionnaire et le guide d'entretien individuel) de collecte des données sur le terrain. Ceci a permis de vérifier la clarté, la pertinence et la compréhension des questions. En effet, le pré-test a été réalisé sur un échantillon de 10 personnes dudit village. Il nous a permis de corriger surtout le questionnaire et de mieux le structurer pour l'enquête proprement dite.

2.2.2- METHODES DE COLLECTE DES DONNEES

2.2.2.1 - Recherche quantitative

Elle est utilisée pour quantifier les données, dégager les tendances sur les base des chiffres parlant. La recherche quantitative (le questionnaire) donnerait surtout l'occasion d'apprécier l'adéquation de la pertinence des réalités auxquelles ils sont confrontés et la perception qu'ils en ont.

2.2.2.1.1 - Technique de choix de l'échantillon et échantillonnage

« Le propre des sociologues est, en principe, d'étudier les ensembles sociaux (par exemple une société globale ou des organisations concrètes dans une société globale) comme des totalités différentes de la somme de leurs parties. » (Quivy, R. et al. op. cit. 159)

Cependant, les contraintes en termes de temps de recherche sur le terrain, en moyens financiers et techniques obligent les chercheurs à restreindre le champ d'analyse en interrogeant effectivement que quelques individus (échantillon) prélevés dans le groupe plus élargi (population mère), et à généraliser les résultats obtenus à l'ensemble. Toutefois, l'échantillon doit répondre à l'exigence de la représentativité.

Population cible

La population cible est la société ou l'ensemble des éléments concernés par l'étude. N'DA, P. (op. cit : 101), la définit comme « une collection d'individus (humains ou non), c'est-à-dire un ensemble d'unités élémentaires (une personne, un groupe, une ville, un pays) qui partagent des caractéristiques communes précises par un ensemble de critères ».

La population cible concernée par cette étude est celle du village d'Anamé-Gbaganmé dans le canton d'Anfoin (Préfecture des Lacs).

Echantillonnage

L'échantillonnage est la technique scientifique par laquelle le chercheur prélève une fraction d'individus (échantillon) de l'ensemble (population mère). C'est cet échantillon, représentatif de la population mère, qui est effectivement soumis à l'enquête.

Sur la base des estimations de la DGSCN (Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale) la population du village en 2008 est de 1228 habitants.

Connaissant l'effectif de la population, la formule suivante a été utilisée pour prélever l'échantillon : 1228 x 10/100 = 122,8 soit sensiblement 123 enquêtés.

2.2.2.1.2 - Variables et indicateurs

Une variable est une notion plus ou moins abstraite. Elle découle de la question de départ formulée en début et des hypothèses de recherche émises. Les variables étant abstraites, donc difficile à appréhender ou cerner, certains indicateurs y sont retenus pour rendre compte des variables. C'est en ce sens que N'DA, P. (op.cit :55) dit : « l'indicateur est ce qui indique, permet de reconnaître une variable, une notion plus abstraite et vaste ». Pour Quivy, R. et al. (Op. cit : 121) « Les indicateurs sont des manifestations objectivement repérables et mesurables des dimensions du concept. »

Dans la présente étude, nous avons retenu deux types de variables : une dépendante qui constitue le phénomène ou le fait social10(*) à expliquer et d'autres indépendantes qu'on peut mesurer et donc déterminer l'influence sur la variable dépendante.

2.2.2.1.3 - Variable dépendante

Il s'agit des entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

2.2.2.1.4 - Les variables indépendantes

Elles se reposent sur des éléments pour rendre compte de la variable dépendante qu'est les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

v La participation de la communauté au projet

La participation des bénéficiaires au projet qui s'exécute est synonyme d'adhésion à ce projet. L'absence de participation entraîne des obstacles à l'approche participative que cherchent à développer les animateurs sur le terrain.

v Implication de la communauté

La non implication des bénéficiaires à toutes les phases du projet, de l'identification des besoins à l'évaluation du projet en passant par la conception, l'élaboration, l'exécution et le suivi entrave le processus d'animation.

v Indifférence de la population

L'indifférence de la population bénéficiaire traduit la non-conformité du projet par rapport à leurs priorités. Les sensibilisations, la mobilisation autour du projet deviennent vaine et difficile aux animateurs.

2.2.2.1.5 - Les indicateurs

Les indicateurs sont des données observables par lesquelles on peut appréhender les différentes dimensions analysées, en constatant dans la réalité la présence de tel ou tel attribut ou l'état de telle variable. Ils visent à représenter empiriquement le concept et se définissent par rapport à ce dernier.

Nous avons retenu pour cette étude quatre (04) indicateurs :

v Refus de la mobilisation de la contribution financière des bénéficiaires

Selon les exigences d'AGAIB/Maritime, Agence qui a financé le projet, les bénéficiaires doivent mobiliser sur un compte bancaire ouvert au nom du CVD une somme égale à 5% du montant total du projet à titre de contribution locale. Les 95% restants constituent le don de l'agence.

En dépit des nombreuses sensibilisations pour la mobilisation de la contribution, la majorité de la population bénéficiaire a refusé de contribuer. Ce refus de mobilisation de la contribution financière par les bénéficiaires pour le compte du projet se justifie par le fait que la population ne voit pas en quoi les bâtiments scolaires contribuent au développement de la communauté. Ainsi ce refus rend compte des difficultés rencontrées par les agents de développement lors de la mise en oeuvre du projet.

v Indifférence de la communauté

L'animation rurale devient une pratique entravant quand la population cible affiche une indifférence vis-à-vis du projet qui s'exécute. L'approche participative prévoit une participation totale des bénéficiaires dans la mise en oeuvre des projets.

v Absence de la main d'oeuvre locale

Un projet qui s'exécute dans une communauté, doit trouver une main d'oeuvre locale au sein de ladite communauté pour faire profiter aux jeunes désoeuvrés les avantages du projet communautaire. L'absence de la main d'oeuvre locale rend compte des entraves à l'animation par les agents de développement selon les exigences de l'approche participative que cherchent à développer ces derniers sur le terrain.

v Querelles intestines

Le développement local d'une communauté n'est possible s'il existe une cohésion entre les fils de cette communauté. Le manque de cohésion conduit au désordre et à la division. La division est source de conflit empêchant les bénéficiaires de prendre en main le développement de leur milieu. Dans cette optique, il est difficile aux animateurs de mener à bien la mission qui leur ait assignée.

2.2.2.1.6 - Elaboration du questionnaire

En sciences sociales, il faut nécessairement savoir de façon précise ce que l'on cherche, s'assurer que les questions ont un sens pour chacun, que tous les aspects de la question ont été abordés. Le questionnaire proprement dit ne s'est pas constitué au hasard.

Ainsi une liste de questions a été élaborée avant de procéder à la sélection de celles qui sont en relation avec les objectifs, les hypothèses, les variables et les indicateurs.

2.2.2.1.7 - L'enquête par questionnaire

L'outil de collecte de données quantitatives en Sciences Sociales est le questionnaire structuré ou semi structuré. Selon Quivy, R. et al. (1995 : 190) « Elle consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions [...] ou encore sur tout autre point qui intéresse les chercheur. »

Par souci d'avoir des données quantifiables sur les entraves au processus d'animation dans le cadre du projet de construction de bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé, nous avons procédé à l'administration indirecte de questions à notre public cible aux fins de vérification des hypothèses théoriques émises ci- haut. Cette technique se justifie par le fait que la plupart des enquêtés ne savent ni lire ni écrire. Il est subdivisé en quatre (04) sections et comprend au total quarante deux (44) questions, certaines fermées et d'autres ouvertes.

2.2.2.2 - Recherche qualitative

Pour mieux comprendre les attitudes, les croyances, les motifs et les comportements de la population concernée par l'étude, nous avons fait recours à l'entretien individuel et à l'entretien de groupe. La recherche qualitative a servi d'approche complémentaire à la recherche quantitative.

2.2.2.2.1 - Entretien individuel

Par souci de pallier les limites du questionnaire et le caractère suggéré de certaines réponses, nous avons opté pour une méthode laissant une marge de manoeuvre à certains de nos enquêtés dans leurs réponses. Cette technique n'est pas utilisée à tout l'échantillon retenu mais seulement à des personnes ressources du milieu et avec quelques membres du Comité Villageois de Développement (CVD). Ces entretiens ont permis de juger de la pertinence du thème, de le recentrer et de le reformuler.

2.2.2.2.2- Entretien de groupe

Elle s'est faite à l'aide d'un guide d'entretien parmi un échantillon de dix personnes composé des personnes ressources du village. Elle nous a permis de recueillir des informations pertinentes concernant notre thème de recherche.

2.2.3 - DIFFICULTES RENCONTREES

A part les contraintes classiques inhérentes à toute recherche scientifique en général et plus spécifique au milieu universitaire (temps et techniques limités), la conduite de cette recherche s'est vue confrontée à certaines difficultés d'ordre méthodologique et pratique sur le terrain qu'il convient de relever.

D'abord, il faut souligner que des ouvrages touchant le développement communautaire ne portent pas directement sur les entraves au processus d'animation. Ce qui a considérablement limité nos marges de manoeuvre dans la constitution de la revue de la littérature.

Ensuite, sur le terrain les difficultés sont liées à la réticence de certains enquêtés à nous accepter soit pour des raisons politiques soit pour des raisons personnelles.

DEUXIEME PARTIE :

PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS11(*)

Les données recueillies sur le terrain à l'aide des diverses techniques de collecte décrites ci-dessus, après dépouillement, sont présentées en tableaux et en graphiques suivis d'analyses succinctes. L'articulation de ce chapitre respecte celle du questionnaire d'enquête mais certains tableaux et graphiques sont le produit de croissement entre différentes sections.

Par ailleurs, il convient de signaler dans cette section que notre échantillon étant de 123 personnes, les tableaux et les figures où les totaux en valeur relative ou absolue sont supérieurs à cet échantillon et qui sont le résultat d'une question à choix multiple (QCM).

3.1- IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

Tableau 01 : Répartition des enquêtés selon l'âge et le sexe

Sexe

Ages

Masculin

Féminin

TOTAL

effectif

%

effectif

%

Effectif

%

[15-25]

11

14,9

7

14,3

18

14,6

[26-35]

15

20,3

10

20,4

25

20,3

[36-45]

24

32,4

14

28,6

38

30,9

[46-55]

14

18,9

12

24,5

26

21,1

[56-65]

9

12,1

3

6,1

12

9,8

[66-75]

1

1,4

3

6,1

4

3,3

TOTAL

74

100

49

100

123

100

Source: les données de l'enquête de terrain du 08 au 11 mars 2011

La lecture du tableau N° 1 montre que 14,6 % des enquêtés ont l'âge compris entre 15-25 ans. Les hommes représentent 14,9 % et les femmes 14,3 %. Pour la tranche d'âge 26-35 ans, elle représente au total 20,3 % dont 20,3 % d'hommes et 20,4 % de femmes. Quant à la tranche d'âge compris entre 36-45 ans, elle représente 30,9 % de l'échantillon avec respectivement 32,4 % d'hommes et 28,6 % de femmes. La tranche d'âge 46-55 ans représente par ailleurs 21,1 % de l'échantillon dont 18,9 % de représentativité pour les hommes et 24,5 % pour les femmes. Par ailleurs, pour un total de 9,8 % pour la tranche d'âge compris entre 56-65 ans, les hommes ne représentent que 12,1 % et les femmes 6,1 %. Enfin, la tranche d'âge de 66-75 ne représente que 3,3 % dont 1,4 % d'hommes et 6,1 % de femmes.

Cette composition montre que l'échantillon est composé d'individus relativement matures susceptibles de donner un avis favorable sur les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base. Les hommes et les femmes représentent ainsi 99,7 % de l'échantillon.

Tableau 02 : Répartition des enquêtés selon le sexe et le niveau d'instruction

Sexe

Niveau

d'instruction

Masculin

Féminin

Total

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Primaire

22

29,7

10

20,4

32

26

Collège

7

9,5

2

4,1

9

7,4

Lycée

2

2,7

-

-

2

1,6

Université

-

-

-

-

-

-

Aucun

43

58,1

37

75,5

80

65

Total

74

100

49

100

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Il ressort de la lecture du tableau N° 2 que 26 % des enquêtés estiment avoir fait le primaire regroupant ainsi 29,7 % d'hommes et 20,4 % de femmes.

Pour le collège, on note 7,4 % des enquêtés avec des proportions de 9,5 % d'hommes et 9 % de femmes. 1,6 % des enquêtés estiment avoir fait le lycée dont 2,7 % d'hommes et 2 % de femmes. Par ailleurs, aucun enquêté n'a estimé avoir fait l'université. Enfin, on enregistre au total 65 % des enquêtés qui n'ont aucun niveau d'instruction avec une proportion de 58,1 d'hommes et 75,5 % de femmes.

De la lecture de ce tableau, il convient de dire que le niveau d'instruction de ladite population à la base est très bas soit 57,5 % (primaire et collège) et 1,6 % pour le lycée. La grande majorité des enquêtés sont analphabètes.

Tableau 03 : Répartition des enquêtés selon le sexe et la profession

Sexe

Profession

Masculin

Féminin

Total

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Agriculteur

49

66,2

19

38,8

68

55,3

Artisan

4

5,4

-

-

4

3,3

Commerçant

3

4,1

15

30,6

18

14,6

Enseignant

-

-

-

-

-

-

Autres

18

24,3

15

30,6

33

26,8

Total

74

100

49

100

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Une lecture de ce tableau laisse voir que 3,3 % des enquêtés sont des artisans dont respectivement 5,4 % et 0 % d'hommes et de femmes. 14,6 % au total des enquêtés sont des commerçants. Les hommes représentent 4,1 % de ce total et les femmes ne représentent que 30,6 %. Une proportion de 26,8 % des personnes interrogées classés dans « autres » représente en fait les autres professions dont la forge, la couture, la menuiserie et le taxi-moto. Pour ce total de 26,8% la proportion des hommes est de 24,3 % et celle des femmes est de 30,6 %.

La grande partie des personnes interrogées soit 55,3 % au total sont des agriculteurs dont 66,2% sont des hommes et 38,8 % sont des femmes. Ce qui fait de l'agriculture, la principale activité de ce milieu rural.

3.2- CONNAISSANCES DES REALITES SOCIALES DU VILLAGE

Tableau N° 4 : Connaissance sur l'existence du chef du village

Existence

Fréquence

Pourcentage

Oui

-

-

Non

123

100

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

La lecture de ce tableau montre que la totalité (100%) des personnes interrogée reconnait que le village ne dispose pas d'un chef. Ce qui traduit l'absence de l'autorité d'un chef dans le village.

Tableau N° 5 : Connaissance sur le dirigeant du village

Dirigeant

Fréquence

Pourcentage

Régent

2

1,6

Notable

3

2,4

Délégué

118

95,9

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Sur un total de 123 personnes interrogées, 1,6 % affirment que le village est sous l'autorité d'un régent. Par contre 2,4% des estiment plutôt que le village est dirigé par un notable. Mais la majorité des enquêtés reconnait que le village est dirigé par un délégué. Ce qui traduit une fois encore l'absence d'un chef pouvant diriger le village.

Tableau 6 : Connaissance des raisons de l'absence d'un chef du village

Tableau 6 a : Répartition des enquêtés selon qu'il n'y a jamais eu d'intronisation d'un chef et par rapport au sexe

Sexe

Raison

Masculin

Féminin

Total

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Jamais d'intronisation

68

55,2

44

35,8

112

45,6

Sans réponse

55

44,8

79

64,2

134

54,4

Total

123

100

123

100

246

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Il ressort de la lecture du tableau N° 6 a, que 45,6 % des personnes interrogées avec les proportions 55,2 % d'hommes et 35,8% de femmes estiment qu'il n'y a jamais eu d'intronisation d'un chef du village. Près de 54,4 % non pas donné leur avis sur la question.

Tableau 6 b : Répartition des enquêtés selon qu'il y a mésentente sur l'intronisation d'un chef et par rapport au sexe

Sexe

Raison

Masculin

Féminin

Total

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Mésentente sur l'intronisation d'un chef

73

59,3

49

39,8

122

49,6

Sans réponse

50

40,7

74

60,2

124

50,4

Total

123

100

123

100

246

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

A la question de savoir pourquoi le village ne dispose pas d'un chef, 59,3 % d'hommes et 39,8 % de femmes soit un total de 49,6 %, affirment qu'il y a mésentente sur l'intronisation d'un chef du village. Par contre près de 50,4 % n'ont pas donné leur avis sur la question.

La lecture des tableaux 6a et 6b, montre l'existence de problème sur l'intronisation d'un chef pour le village.

Figure 2 : Participation de la population aux convocations du dirigeant du village

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

La figure 2 montre la participation de la population aux convocations du dirigeant du village pour des sensibilisations. De sa lecture, l'on constate que 18% des enquêtés estiment qu'ils répondent souvent aux convocations. 20 % disent qu'ils répondent rarement et 24 % des personnes interrogées affirment qu'ils répondent très souvent aux convocations. La grande majorité soit 38 % ne répondent jamais aux appels du dirigeant du village.

Figure 3 : Respect des décisions du dirigent du village

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

La figure 3 montre la fréquence des personnes interrogées qui respectent les décisions du dirigeant du village. Sur un total de 123 enquêtés, 27 personnes estiment respecter souvent les décisions du dirigeant du village ; 26 autres affirment les respecter très souvent. Par contre, 65 enquêtés disent qu'ils respectent rarement ses décisions et 5 ont déclaré qu'ils ne respectent jamais ses décisions.

Tableau 7 : Répartition des enquêtés selon le sexe et leur participation à l'élection du bureau du CVD

Sexe

Avez-vous participez à l'élection du bureau du CVD ?

Total

Masculin

Féminin

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Oui

66

89,2

29

59,2

95

77,2

Non

8

10,8

20

40,8

28

22,8

Total

74

100

49

100

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 ars 2011

Le tableau N°7 met en exergue la participation à l'élection du bureau du CVD du village. Il ressort de sa lecture que 89,2 % des hommes et 59,2 % des femmes interrogés estiment avoir participé à l'élection du bureau du CVD ; soit 77,2 % au total pour une fréquence de 95 (66 hommes et 29 femmes). Par ailleurs, pour une fréquence de 28 (8 hommes et 20 femmes), soit 22,8 % des enquêtés disent ne pas avoir participé à son élection avec les proportions de 10,8 % pour les hommes et 40,8 % pour les femmes.

On en déduit que la majorité des personnes interrogées soit 77,2 % des enquêtés ont pris part à l'élection du bureau du CVD contre 22,8 % qui n'en ont pas participé.

Tableau 8 : Connaissance sur l'élection du bureau du CVD

Election du bureau

Effectif

Pourcentage

Lors de l'assemblée du village

50

40,7

Par le service des affaires sociales

63

51,2

Ne sait pas

10

8,1

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Le tableau 8 présente l'effectif des enquêtés qui ont répondu à la question comment s'est faite l'élection du bureau du CVD ? De sa lecture, 40,7 % des enquêtés disent que l'élection dudit bureau a été fait lors de l'assemblée du village ; 51 ,2 % quand à eux affirment qu'elle s'est faite par le service des affaires sociales et 8,1 % disent qu'ils ne savent pas comment elle s'est faite. Ces 8,1 % regroupent des personnes qui sont absentes du village lors de l'élection du bureau du CVD.

Tableau 9 : Répartition des enquêtés selon qu'ils sont d'accord sur l'élection du bureau du CVD

D'accord

Effectif

Pourcentage

Oui

90

73,2

Non

33

26,8

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Il ressort de la lecture de ce tableau que 73,2 % des personnes interrogées estiment être d'accord sur l'élection du bureau du CVD contre 26,8 % qui disent ne pas être d'accord sur son élection. Il convient de dire que la majorité des enquêtés sont donc d'accord sur l'élection du bureau.

Tableau 10 : Connaissance sur la représentativité du bureau du CVD

Représentatif

Effectif

Pourcentage

Oui

122

99,2

Non

1

0,8

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Sur un total de 123 personnes interrogées, 99,2 % affirment que le bureau du CVD est représentatif c'est-à-dire qu'il est composé des membres issus des différents quartiers du village. Seulement 0,8 % des enquêtés disent qu'il n'est pas représentatif. Il convient de dire que la majorité des enquêtés affirme qu'il est représentatif.

3.1 - CONNAISSANCE DES REALITES SOCIO-CULTURELLES ET ECONOMIQUES DU VILLAGE

Tableau 11 : Les principales activités génératrices de revenu du milieu

Autre activités du milieu

Effectif

Pourcentage

Elevage

72

51.8

Petit commerce

55

39,6

Fabrication d'huile de palme

5

3,6

Distillation d'alcool

7

5

Total

139

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

En dehors de l'agriculture qui est naturellement la principale activité du milieu, l'élevage et le petit commerce sont les deux principales Activités Génératrice de Revenu (AGR) du milieu. Elles représentent respectivement 51,8 % et 39,6 %. La fabrication d'huile de palme (zomi en langue locale) et la distillation d'alcool (sodabi en langue locale) viennent ensuite avec des taux faibles respectivement de 3,6 % et 5 %.

Figure 4 : Besoin de financement des activités génératrices de revenu de la communauté

Source: les données de l'enquête du 08 au 09 Mars 2011

La figure 4 traduit le besoin de financement des activités génératrices de revenu de la communauté. Sur les 123 enquêtés, la majorité c'est-à-dire 98 % affirment avoir besoin de financement pour leur AGR ; la proportion des personnes interrogées qui estiment n'avoir pas besoin de financement pour les AGR est insignifiante et on peut retrouver parmi cette proportion les élèves.

Tableau 12 : Répartition des enquêtés selon la nature du mur et le type de toit

 

Nature de la maison

Type de toit

Mur de ciment

Terre d'argile

Banco

Claie

Paille

Total

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Tôle

12

100

12

12

3

27,3

-

-

-

-

27

22

Tuile

-

-

-

-

1

9,1

-

-

-

-

1

0,8

Paille

-

-

88

88

7

63,6

-

-

-

-

95

77,2

Total

12

100

100

100

11

100

-

-

-

-

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Le tableau 12 fait ressortir les caractéristiques de l'habitat des enquêtés. Il apparaît à sa lecture que 100 % personnes enquêtés ont des maisons en mure de ciment et couvertes de tôle ; 12 % en terre d'argile et couvertes de tôle. 27,3 % des enquêtés ont leurs maisons en banco et couvertes de tôle. Seul une personne parmi les enquêtés possède une maison en banco et couverte en tuile. Par ailleurs, la majorité des enquêtés a sa maison construite en terre d'argile et couverte de paille soit un taux de 88 %. 7 autres personnes soit 63,6 % ont leur maison en banco couverte de paille. La nature de la maison et le type de toit traduit la précarité de la situation économique du village.

Tableau 13 : Couverture des besoins alimentaires des enquêtés

Satisfaction des besoins alimentaires

Effectif

Pourcentage

Oui

21

17,1

Non

102

82,9

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Parmi les besoin essentiels des être humains, le mangé occupe une place très importante. Le tableau 13 affiche que seul 17,1 % des enquêtés arrivent à satisfaire convenablement leur besoin alimentaire alors que 82,9 % n'y parviennent pas. Ce tableau prend seulement en compte le critère quantitatif et la régularité dans la prise du repas.

Tableau 14 : Répartition des enquêtés selon le lieu où ils se soignent en cas de maladie

Structure de soin

Effectif

Pourcentage

Clinique

3

2,4

Hôpital du canton

46

37,4

Dispensaire du village voisin

74

60,2

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Il apparait de la lecture de ce tableau que le village ne disposant pas de dispensaire, pour se soigner, la communauté se dirige en différents lieux pour se faire soigner.

Ainsi, 2,4 % des personnes interrogées disent qu'ils se font soigner dans une clinique ; 37,4 % se soignent à l'hôpital du canton. Par contre, la grande majorité soit 60,2 % se soigne au dispensaire du village voisin.

Figure 5 : Proportion des enquêtés qui parviennent à payer les produits prescrits par l'infirmier en cas de maladie

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Selon les données de la figure 5, sur 123 enquêtés, 24 % arrivent à payer souvent les médicaments prescrits par l'infirmier ; 6 % parviennent à les payer très souvent. Cependant 68 % arrivent rarement à les payer contre 2 % qui n'arrivent jamais à s'en procurer. Cette situation traduit le fait que les frais médicaux ne sont pas à la bourse des communautés rurales pour la plupart des cas.

Tableau 15 : Répartition des enquêtés selon le nombre d'enfants scolarisés et selon qu'ils parviennent à payer leur scolarité

 

Arrivez-vous à payer leur frais d'étude ?

Total

Nombre d'enfants scolarisés

Oui

Non

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Un

9

27,3

4

7,8

13

15,5

Deux

11

33,3

11

21,6

22

26,2

Trois ou plus

13

39,4

36

70,6

49

58,3

Total

33

100

51

100

84

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Le tableau 15 montre la répartition des enquêtés qui ont des enfants scolarisés et qui arrivent ou pas à s'occuper de leur scolarisation. De son analyse, il ressort que 27,3 % ont un enfant scolarisé et arrivent à leur payer leur frais d'étude. 7,8 % ont un enfant et n'arrivent pas à payer leur frais d'étude. Par ailleurs, 33,3% des personnes interrogées ont quant à eux deux enfants scolarisés et arrivent assurer leur frais d'étude. Par contre, 21,6 % des enquêtés qui en ont deux ne parviennent pas à leur payer les frais d'étude. La grande majorité des enquêtés qui ont plus de trois enfants et plus soit 70,6 % n'arrivent pas à assurer les frais d'étude de leurs enfants contre 39,4 % qui arrivent quand même à en assurer pour les leurs.

Dans l'ensemble on constate que plus le nombre des enfants sont élevés plus les parents n'arrivent pas à supporter les frais d'étude.

3.3- IMPLICATION ET PARTICIPATION DE LA POPULATION

Tableau 16 : Connaissance des besoins de la communauté

Besoins

Effectif

Pourcentage

Latrine publique

20

16,3

forage

3

2,4

Dispensaire

34

27,6

Microcrédit

66

53,7

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Le tableau16 montre divers besoins qu'exprime la communauté dont porte l'étude. De sa lecture on constate que sur 123 personnes interrogées, 16,3 % disent avoir besoin de latrine publique ; 2,4 % souhaite la dotation du village en forage. Ne disposant pas de dispensaire dans le village, 27,6 % expriment plutôt le besoin de la construction d'un dispensaire pour le village. Cependant, la majorité des enquêtés soit 53,7 % affirment avoir besoin de microcrédit pour mener leur activités Génératrices de revenu.

Il convient de dire que nombreux sont les besoins de la communauté.

Figure 6 : Proportion des enquêtés satisfaits et non satisfaits par la construction du bâtiment scolaire

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

La figure 6 montre la proportion des enquêtés satisfaits et non satisfaits par la construction de bâtiments scolaires. Il convient de dire que 68 % disent être d'accord sur la construction de bâtiments scolaires. Par contre, 32% n'en pas être d'accord.

Tableau 17 : Participation de la communauté aux phases de mise en oeuvre du projet

Participation

Effectif

Pourcentage

Identification des besoins

25

20,3

Conception

-

-

Elaboration

-

-

Exécution

30

24,4

Suivi

8

6,5

Evaluation

-

-

Aucune

60

48,8

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Le tableau 17 nous présente l'effectif des enquêtés ayant participé aux différentes phases de mise en oeuvre du projet. De sa lecture, il ressort 20,3% des personnes interrogées ont participé à la phase d'identification des besoins ; 24,4 % et 6,5 % respectivement pour les phases d'exécution et de suivi du projet. La grande majorité soit 48,8 % n'ont participé en aucune phase de mise en oeuvre du projet. Il apparait donc clair toujours de la lecture du tableau que la population bénéficiaire du projet n'a pas participé ni été impliquée à toutes les phases de mise en oeuvre du projet.

Tableau 18 : Nature de la contribution locale de la population au projet

Nature de la contribution

Fréquence

Pourcentage

Contribution en espèce

23

18,7

Contribution en nature

-

-

Main d'oeuvre locale

30

24,4

Aucune contribution

70

56,9

Total

123

100

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Sur 123 personnes interrogées pour connaître la nature de la contribution locale de la population au projet, 18,7 % disent avoir donné une contribution en espèce ; 24,4 % ont contribué au projet à titre de main d'oeuvre locale durant la phase d'exécution contre 56,9 % de personnes enquêtés qui n'ont donné aucune contribution. Il convient de dire la plupart des enquêtés n'ont pas contribué à la mise en oeuvre du projet.

Figure 7 : Participation de la population aux séances de sensibilisation du CVD

Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars 2011

Le figure 7 nous renseigne sur la participation des enquêtés aux sensibilisations du CVD sur les questions de développement du village. On constate que 14,6 % des enquêtés participent souvent à l'invitation ; 17,9 % disent qu'ils répondent très souvent. Par contre, 35,8 % quant à eux participent rarement aux sensibilisations contre 31,7 % qui ne participent jamais.

CHAPITRE IV: INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS

4.1 - Interprétation des résultats

Cette partie consiste à dévoiler le contenu des données recueillies sur le terrain. Il s'agit d'une démarche explicative dans le contexte de l'étude et à la lumière des travaux antérieurs. C'est également une analyse de contenu des informations recueillies à partir des méthodes quantitatives et qualitatives. Ceci nous permet de voir si l'hypothèse posée au départ s'avère vraie ou fausse.

Ainsi, selon le contexte de l'étude notre interprétation se résumera autour de deux points à savoir : les réalités socioculturelles et économiques du village, l'implication et la participation de la population au microprojet.

A cet effet, nous nous réfèrerons aux travaux d'Emile Durkheim et à deux paradigmes12(*) qui ont marqué les discours et les pratiques du développement, dans le tiers monde en général et en Afrique en particulier depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il s'agit d'une part du paradigme déterministe fortement influencé par le positivisme13(*) et d'autre part, le paradigme interactionniste de type Weberien14(*).

4.1.1 - Les réalités socio-culturelles et économiques du village

Il est bien connu en sciences sociales que la monographie ou l'étude du milieu est indispensable pour la réussite des projets de développement communautaire destinés à répondre aux besoins des populations les plus défavorisées se trouvant dans les milieux ruraux. En admettant une similitude entre les réalités sociales, culturelles et économiques des communautés à la base des pays africains, il n'en demeure pas moins qu'elles varient également d'une communauté à une autre, selon le contexte social dans lequel se trouvent ces acteurs sociaux de la paysannerie africaine et qui sont dotés d'une rationalité relative.

Autant de relativité dans les réalités socioculturelles et économiques, autant de besoins et de problèmes qui minent le développement des communautés à la base. Au rang des réalités socioculturelles, on peut citer l'analphabétisme, l'illettrisme, l'inexistence des infrastructures socio-communautaires, les querelles intestines, les conflits identitaires pour ne citer que ceux-là. Les réalités économiques quant à elles sont caractérisées en majeure partie par l'extrême pauvreté, le manque de moyens de subsistance.

La communauté d'Anamé-Gbaganmé ne fait pas exception. A la lumière des informations recueillies sur le terrain, la majorité des enquêtés est illettrée et analphabète. Une minorité a une éducation primaire et secondaire tandis que la majorité est agriculteur ; ce qui montre que l'agriculture est la principale activité du milieu.

L'approche participative vise à associer les populations bénéficiaires des projets de développement afin d'assurer l'autopromotion de leur milieu. L'autopromotion des populations à la base n'est possible s'il n'existe pas une instance suprême qui garantit le respect des valeurs traditionnelles et des normes sociales.

Le garant de cette instance suprême est le chef du village. L'absence de l'autorité d'un chef du village est source de division, de désordre, d'anarchie et de situation conflictuelle entre les fils d'une même communauté entraînant la faiblesse du contrôle social (ensemble des moyens mis en oeuvre dans une société ou groupe social pour faire en sorte que ses membres se conforment aux normes et aux règles dominantes). Ce point de vue prend appui sur les travaux d'Emile Durkheim (1893) en matière de la cohésion sociale. Selon Emile Durkheim, la cohésion sociale résulte de l'intériorisation de normes et valeurs communes par les individus, par une conscience collective et par le contrôle social.

La population d'Anamé - Gbaganmé semble connaître cette situation ou la majorité des enquêtés affirme que le village ne dispose pas d'un chef (Tableau N°4) et reconnait qu'il n'y a jamais eu d'intronisation d'un chef du village et que cela est dû à une mésentente de la population sur son intronisation (Tableau N° 6a et N° 6b). Dans cette situation, la majorité des personnes interrogées refuse de répondre aux appels du dirigeant du village (Figure N° 2) et respecte rarement ses décisions (Figure N° 3).

A la lumière de ce qui précède, il apparaît une existence de petites querelles entre les fils du village d'Anamé - Gbaganmé. Ces querelles qui divisent la population d'Anamé - Gbaganmé ne leur permettent pas d'être ensemble pour prendre en main le développement local de leur village. De plus ces querelles constituent une source de division et de mésentente entre ladite population.

Par ailleurs, la mise en place d'une dynamique de développement d'un milieu doit plutôt prendre appui sur les logiques aussi bien socioculturelles qu'économiques du milieu à développer qu'aux logiques des développeurs. S'inspirant du paradigme déterministe : « La conception dominante du développement est déterministe. C'est celle d'Aguste Comte, pour qui la marche du progrès suit un cours naturel et nécessaire, tracé par la loi de l'organisation humaine » Ce paradigme a dominé au cours de ces trente dernière années en Afrique, les pratiques du développement en général et du développement communautaire en particulier, le processus du développement se réduit, grosso modo, à une simple question de transfert « mécanique » des facteurs définis comme les déterminants des transformations sociales nécessaires à « l'évolution » d'une société sous-développée : la technologie et le capital financier. Les perceptions, les valeurs et l'univers symbolique des populations ne sont guère pris en considération dans les opérations du développement. Yao Assogba (1988b).

Si l'on veut garantir l'autopromotion d'un milieu à travers la mise en place des projets de développement communautaire, la démarche des agents de développement communautaire doit plutôt consister à bien analyser les relations sociales existant entre les acteurs sociaux dans un système social, de manière à reconstituer les intérêts, les stratégies, les enjeux qui s'organisent par rapport aux objectifs que chaque individu ou groupe cherchent à atteindre.

Ce type d'intervention, inspiré du paradigme interactionniste demande à ce que les agents de développement qu'ils fassent partie de la communauté locale ou qu'ils soient extérieurs à celle-ci entre en contact direct avec les populations rurales ou urbaines, d'abord pour les écouter et les comprendre, ensuite pour chercher avec elles les voies et moyens d'une véritable autopromotion paysanne. Les structures sociales et les valeurs traditionnelles des villages constituent généralement le point de départ d'une dynamique de développement. Yao Assogba (1988b).

Dans le cadre du projet de construction de bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé, cette démarche ne semble pas être entreprise à l'étape d'identification dudit projet, car bien que les bâtiments scolaires fassent partie des besoins de la communauté, d'autres besoins sont plus prioritaires. Pour une population où l'agriculture est la principale activité (tableau N° 3), les activités génératrices de revenu (tableau N° 11) constituent une autre source de subsistance. La majorité des personnes interrogées expriment le besoin de financement de leurs AGR afin qu'elle parvienne à couvrir leurs besoins alimentaires (tableau N° 13). Cette situation explique la faible mobilisation de la communauté autour du projet de bâtiments scolaires.

4.1.2 - L'implication et la participation de la population au microprojet.

Selon le paradigme déterministe : « la conception dominante du développement est déterministe.» dans la plupart des cas de projets de développement communautaire, le plus souvent le processus de développement est réduit au transfert « mécanique » de la technologie et du capital financier, négligeant la participation effective des populations aux différentes étapes du développement communautaire, à savoir l'identification des besoins, la conception, l'élaboration, l'exécution, le suivi et l'évaluation des projets. Les intervenants ne tiennent pas souvent compte de la logique culturelle, sociale et économique des populations (Yao Assogba 1988b).

Dans le cadre de la présente étude, il convient de dire que les personnes interrogées n'ont pas participé ou n'ont pas été associées à toutes les phases de mise en oeuvre du projet. La majorité, n'a participé en aucune phase de mise en oeuvre. L'absence de participation de la population aux phases de mise en oeuvre du projet s'explique soit par la méthode d'intervention utilisée par des animateurs qui exclu leur participation à toutes les phases ou soit à un refus de participation de la part de la population. Ce refus de participation traduit l'existence d'une situation problème dans le village, ou encore, le projet ne répond pas aux attentes de la population. « Nous avons besoin d'argent pour mener une activité Génératrice de revenu » laissent entendre une majorité des enquêtés (figure N° 4 et tableau N° 16).

Les informations recueillies sur le terrain témoignent bien de l'existence d'une situation problème, telle que les querelles, la mésentente sur l'intronisation d'un chef du village. pour cela, la population refuse de participer aux sensibilisations du CVD sur les questions liées au développement du village (figure 7) et de surcroît, la grande majorité de la population refuse de donner sa contribution locale, soit en espèce ou en nature ou soit en main d'oeuvre locale (tableau 18).

4.1.3 - VERIFICATION DES VARIABLES ET DES HYPOTHESES

Rappel des hypothèses et des variables

Pour explorer la problématique posée par cette recherche, l'hypothèse générale émise est la suivante : L'absence d'une étude du milieu au début de la phase d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les réalités socioculturelles des communautés constitue une entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

Les hypothèses secondaires sont les suivantes :

Ø La non implication des populations bénéficiaires à la phase d'identification des besoins est à la base des difficultés rencontrées sur le terrain par les animateurs lors de l'exécution du projet.

Ø La méconnaissance des réalités socioculturelles et économiques des populations bénéficiaires constitue une entrave au processus d'animation.

Ø Les querelles intestines qui divisent les fils d'une même communauté est une entrave au processus d'animation.

Ø La non représentativité du comité villageois de développement d'une communauté est une entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base.

Quand à la variable dépendante, elle a été déclinée comme suit : Il s'agit des entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

Ainsi rappelées et sur la base des informations recueillies à travers la pré-enquête et l'enquête proprement dite sur le terrain, les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo se manifeste comme suit :

Indifférence de la communauté bénéficiaire par rapport au projet

L'approche participative exige l'association de la population bénéficiaire à toutes les phases de mise en oeuvre du projet ; de la phase d'identification des besoins à la phase d'évaluation des projets, en passant par les phases de conception, d'élaboration, d'exécution et de suivi. Lors de la mise en exécution du projet, et surtout lors de la phase d'exécution et de suivi, les bénéficiaires ont affiché une indifférence totale au projet et de surcroit, un refus de fournir la main d'oeuvre locale.

Le suivi des travaux sur le chantier était de la responsabilité d'un comité de suivi mise en place par les animateurs. Ce comité est composé des membres de la communauté qui sont censés de faire un suivi rotationnel des travaux sur le chantier, par quartier. Les membres désignés à cet effet, on refusé de faire le suivi, qui s'est fait finalement par quelques membres du CVD.

Refus de mobilisation de la contribution locale

Le projet prévoit une contribution locale de 5 % de son coût total. La grande majorité de la population a opposé un refus de mobiliser cette contribution, malgré les nombreuses sensibilisations faites par les animateurs et le CVD. Les appels de la population par le CVD sur l'initiative des animateurs sont rejetés le plus souvent par cette dernière.

4.1.4 - CONFIRMATION DES HYPOTHESES

Avant d'entreprendre cette recherche, certaines suppositions (hypothèses) ont été émises par anticipation sur les résultats réels révélés par l'enquête proprement dite sur le terrain. De plus, pour appréhender ou expliquer les difficultés rencontrées par les agents de développement dans le processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo, certains éléments clefs (les variables) ont été également retenus. Il convient de faire le point au vu des résultats obtenus et analysés puis interprétés.

Cette section a donc pour but de confronter le réel (données du terrain) aux suppositions (hypothèses et variables) et d'en tirer une conclusion quant à la concordance entre ces suppositions et la réalité du terrain.

Ainsi, à travers l'analyse et l'interprétation des résultats, l'hypothèse secondaire 1 est en partie vérifiée. En effet, la grande majorité des enquêtés n'a pas été associée lors du choix du besoin prioritaire à traduire en projet. Quant à l'hypothèse secondaire 2, elle se trouve également vérifiée : la méconnaissance des réalités socioculturelles et économiques des populations bénéficiaires, constitue une entrave au processus d'animation.

Par ailleurs, l'hypothèse secondaire 3 : Les querelles intestines qui divisent les fils d'une même communauté sont une entrave au processus d'animation est aussi vérifiée car selon les résultats de l'observation de groupe, des entretiens individuels et des données de l'enquête, analysées et interprétées, la mésentente sur l'intronisation du chef du village divise la communauté, les empêchant ainsi de se retrouver ensemble pour prendre en main le développement de leur village.

Par contre, l'hypothèse secondaire 4, ne se trouve pas vérifiée puisque la totalité des enquêtés, reconnait que le comité villageois de développement du village d'Anamé-Gbaganmé est représentatif.

Quant à l'hypothèse générale, elle se trouve confirmée par l'ensemble des aspects des résultats de l'enquête et des réalités du terrain : L'absence d'une étude du milieu au début de la phase d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les réalités socioculturelles des communautés constitue une entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

Par ailleurs, les variables retenues pour les besoins de cette recherche sont en adéquation avec les hypothèses.

4.2 - Les suggestions

Etudiant les faits sociaux et mettant des variables sociales à la disposition des décideurs politiques et de la société entière, le travail du sociologue n'est pas de résoudre les problèmes qui se posent à la société. Ainsi, au terme de notre recherche sociologique, il s'avère donc nécessaire de faire des suggestions, pour attirer l'attention des décideurs politiques et des promoteurs sociaux sur les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base. Sa prise en compte pourrait contribuer à la définition d'une bonne méthode d'intervention en matière de développement communautaire par les agents de développement qui interviennent sur le terrain auprès des populations à la base.

Les agents de développement, bien avant d'initier un projet de développement dans un milieu et plus précisément en milieu rural, doivent définir au début du processus une bonne méthodologie d'intervention. Et pour cela, l'étude du milieu ou le diagnostic du milieu est d'une importance capitale.

Le diagnostic du milieu permettra aux agents de développement, de relever les différents problèmes du milieu. Il est alors question de voir, quels sont les besoins du milieu dans un domaine donné pour analyser et évaluer les réalités socioculturelles et économiques du milieu.

Chaque communauté a ses problèmes spécifiques et il faut les découvrir, les inventorier : analyser les causes, les effets pour mieux concevoir des solutions appropriées. Une fois l'étude du milieu fait, l'étape suivante doit consister à l'analyse des besoins locaux.

L'analyse des besoins locaux, que nous pourrions assimiler à l'identification des priorités des communautés locales en matière de développement, constitue une étape cruciale très délicate et complexe du processus de planification et de gestion du développement ; car la réussite même des actions ou des projets à mettre en oeuvre, en dépend pour leur plus grande partie. Elle demeure une étape fondamentale pour trouver un vrai compromis entre toutes les parties prenantes autour des initiatives à entreprendre et le moment idéal d'anticipation des facteurs d'influence sur le déploiement de ces dernières.

L'analyse des besoins, ne doit pas être seulement l'affaire des agents de développement et des membres du comité villageois de développement. Elle doit être l'affaire de toute la communauté où l'on cherche à initier le projet. Il s'agira de donner la parole à la population de s'exprimer sur leurs problèmes, leurs besoins urgents et d'en dégager le besoin prioritaire.

Pour ce faire, il est nécessaire de faire voir aux membres de la communauté à développer, la nécessité du projet de développement en voie d'être initié. A cet effet, il faut leur faire prendre conscience des problèmes existants, des besoins et partant de la nécessité d'intervenir, pour résoudre ces problèmes, pour apporter des solutions ou des débuts de solutions. A ce stade, il s'agira de sensibiliser la population sur ces problèmes.

La sensibilisation ne doit pas se faire de manière directive et rigide où seuls les agents de développement donnent leurs points de vue du problème. Il faudra au contraire rendre la sensibilisation non rigide, souple, afin de donner la parole aux intéressés eux-mêmes de s'exprimer sur le problème.

Une fois l'analyse des besoins fait, l'agent de développement ou l'animateur, toujours avec l'aide de la communauté, doit pouvoir établir un Plan d'Action Villageois (PAV) de la communauté si cette dernière n'en avait pas ; en tenant compte des moyens disponibles dans le milieu.

Ce PAV, est un compromis fait entre diverses entités sur un territoire donné et qui contient leurs différentes préoccupations bien hiérarchisées, bien entendu, en fonction des urgences et des moyens possibles. A travers ce document collectivement réalisé, les parties prenantes formulent les solutions qu'elles jugent elles-mêmes nécessaires et sur lesquelles, elles donnent leur engagement à supporter par des moyens identifiés personnellement ou à travers leur représentation. C'est en d'autres termes la formalisation d'une entente collective sur des choix de développement du territoire concerné.

Après l'analyse des besoins, faute de résoudre tous les problèmes à la fois et immédiatement, il faut alors établir un ordre de priorité dans les approches de solutions par question, par priorité et en fonction des réalités : il s'agit de la hiérarchisation des besoins. De ce fait, l'animateur du projet de développement n'aura qu'à aider ou à amener les populations à développer, à choisir leurs priorités fondées sur ce qu'elles trouvent comme plus urgent que d'autres.

L'animateur ou l'équipe de pilotage, doit préparer en outre, une fiche de présentation logique des véritables problèmes hiérarchisés, c'est-à-dire par ordre d'importance pour la communauté ; une fiche des contraintes et des atouts ou potentiels physico-environnementaux et socio-économiques identifiés et enfin une fiche détaillée des forces et faiblesses organisationnelles ou institutionnelles de la zone. Ces fiches serviront de guide à l'animateur ou à l'équipe de pilotage sur le terrain, car, il connait désormais les besoins des populations ainsi que les réalités socioculturelles du milieu.

En effet, après avoir dégagé ensemble le besoin prioritaire, il convient d'associer la population aux autres phases de mise en oeuvre du projet (phase de conception, d'élaboration, d'exécution, de suivi et d'évaluation) ; puisque l'approche participative vise à amener les populations à prendre en main leur développement local.

Si le processus respect jusqu'alors, tout ce qui vient d'être dit, il ne devrait pas y avoir de problèmes ou de difficultés lors de la mise en oeuvre du projet.

Par souci de permettre à la population de s'approprier le projet, L'animateur aidera ensuite la communauté à son auto-organisation autour du projet pour mener à bien leur projet de développement en se distribuant, par exemples, les rôles les taches, d'où la mise en place des comités de suivi et de gestion des travaux.

CONCLUSION

Destinés à répondre aux besoins des populations les plus démunies, afin de réduire la pauvreté, les projets de développement communautaire constituent sans conteste un moyen mis au profit des groupes sociaux en difficulté pour se rattraper et participer au développement local, nouvelle approche du développement en vogue depuis les années 70.

Pour garantir l'auto-promotion de ces communautés à la base, les ONG leurs offrent une formation de proximité dans divers secteurs d'activités économiques et sociales. Elle contribue de plus, à l'éveil de la conscience des communautés défavorisées et reculées quant à leur responsabilité dans le développement de leur propre zone et à l'amélioration de leur environnement.

En effet, dans l'exercice de leur mission d'animation ou d'appui-accompagnement des communautés à la base, les agents de développement se trouvent confronter à de nombreuses difficultés sur le terrain. Pour cette recherche, il était question d'étudier les entraves au processus d'animation dans les projets de développent à la base au Togo : Cas du projet de construction de bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé dans la préfecture des lacs au Togo.

En réalisant ce travail, nous avons posé 5 hypothèses dont une (1) principale et 4 secondaires. Ainsi, l'hypothèse principale de cette étude est la suivante : L'absence d'une étude du milieu au début de la phase d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les réalités socioculturelles des communautés constitue une entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

Les hypothèses secondaires sont formulées de la façon suivante :

- la non implication des populations bénéficiaires à la phase d'identification des besoins est à la base des difficultés rencontrées sur le terrain par les animateurs lors de l'exécution du projet.

- la méconnaissance des réalités socioculturelles et économiques des populations bénéficiaires constitue une entrave au processus d'animation.

- les querelles qui divisent les fils d'une même communauté constituent une entrave au processus d'animation.

- la non représentativité du comité villageois de développement est une entrave au processus d'animation dans les projets de développement à la base.

Aussi nous avons voulu contribuer à réduire les entraves aux processus d'animation dans les projets de développement à la base, auxquelles se butent les agents de développement. Nous nous sommes fixés également à cet effet comme objectif général : comprendre les difficultés rencontrées par les agents de développement dans le processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

Les objectifs spécifiques permettraient d'atteindre l'objectif général. Pour cela, il faudrait :

- relever les difficultés rencontrées par les agents de développement dans le processus d'animation dans les projets de développement à la base.

- comprendre l'indifférence affichée par les communautés d'Anamé - Gbaganmé pendant l'exécution du projet.

- comprendre et analyser les réalités socioculturelles et économiques de ladite communauté.

- attirer l'attention des promoteurs sociaux sur les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à base au Togo.

La méthodologie de recherche s'articule autour de deux axes. D'une part, une recherche bibliographique qui nous a permis d'explorer les écrits de ceux qui ont eu à aborder la problématique de la participation des communautés rurales aux projets de développement. D'autre part, à une collecte d'informations quantitatives et qualitatives.

La recherche quantitative s'est faite grâce au choix d'un échantillonnage, à la sélection des variables et indicateurs à bases desquelles un questionnaire d'enquête a été élaboré pour le recueille des données de terrain.

La recherche qualitative a consisté à recueillir des informations par un entretien individuel auprès des personnes ressources du milieu et à l'entretien de groupe.

Les résultats issus de la collecte des données, analysées et interprétées nous ont permis de voir que les hypothèses 1, 2 et 3 sont vérifiées. Par contre l'hypothèse 4 ne se trouve pas vérifiée. Ainsi, l'hypothèse générale se trouve donc être confirmée par l'ensemble des aspects des résultats de l'enquête et des réalités du terrain.

Cependant il convient de dire que les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo sont liées à la méconnaissance des réalités socioculturelles et économiques des communautés, à la non implication des populations bénéficiaires à la phase d'identification des besoins et à des querelles liées à la mésentente sur l'intronisation d'un chef de village. Les objectifs assignés à notre travail de recherche sont donc atteints.

Pour avoir vécu les entraves au processus d'animation dans les projets de développement communautaire à la base, nous avons pensé saisir cette possibilité de réaliser un mémoire de maîtrise pour apporter notre pierre à la réduction des entraves que connaissent les agents de développement auprès des communautés rurales.

Pour cela, nous n'avons abordé qu'un aspect du problème. Aussi, sera-t-il utile que d'autres recherches et d'autres réflexions abordent ce même problème lié aux entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo.

BIBLIOGRAPHIE

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19. Durkheim, E. (1978), De la division du travail social, Paris, PUF.

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23. Fontil, N. (2009), Projet de développement communautaire en Haïti : Méthodologie d'analyse des besoins locaux. Mémoire pour l'obtention du Master en Développement de l'Université Senghor.

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30. Meister, A., (1977), La participation populaire pour le développement, Editions ouvrières, Paris.

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Dans[http://www.theworldeconomy.org/publications/worldeconomy/frenchpdf/MaddtabB18pdf] (Page consultée le 15 août 2010).

33. QUIVY R. et al. (1995), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris.

34. Rist, Gilbert. Le développement : Histoire d'une croyance occidentale, Paris, Presses de Sciences Po, 2ème édition, 2001, ISBN 2-7246-0864-X

35. Soriano, Véronique. « Fiches Méthodes : Analyse des besoins » dans [http://www.vivea.fr/sites/internet/Pages/NousConnaitre/kaleinove.aspx#signet5], (page consultée le 12 juin 2010).

36. Yoda, Blaise, (2004), Montage et gestion participative des projets de développement rural: outils et méthodes d'intervention, Mémoire de troisième cycle en agronomie, Meknès, Ecole nationale d'Agriculture de Meknès.

ANNEXES

Annexe 1- Guide d'entretien aux personnes ressources du village d'Anamé- Gbaganmé

Madame, Monsieur, dans le cadre de notre recherche portant sur les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo, nous souhaiterions vous poser certaines questions.

1. Parler nous un peu de votre village : historique, problème de chefferie du village.

2. Quels sont les raisons qui empêchent le village d'avoir un chef ?

3. Selon vous pourquoi, la communauté refuse -t-elle de participer au projet de construction de bâtiments scolaires ?

4. Le projet de construction de bâtiments scolaires répond-t-il à vos attentes et celle de votre communauté ?

Annexe 2- Questionnaire adressé à la population

Ce questionnaire a été constitué dans le cadre de notre recherche sur les entraves au processus d'animation dans les projets de développement à la base au Togo : Cas du projet de construction de bâtiments scolaires à Anamé-Gbaganmé dans la préfecture des lacs au Togo. Dans l'intention de parvenir à nos fins, nous avons besoin de votre soutien indéfectible. Nous vous garantissons que ce questionnaire est confidentiel et sera couvert par le secret scientifique. Nous vous remercions d'avance d'avoir accepté sacrifier une partie de votre précieux temps pour répondre à nos questions. Nous vous témoignons notre sincère reconnaissance.

Localité---------------------------------------- Date de l'enquête -------------------------------

Nom de l'enquêteur-----------------------------------------------------------------

SECTION 1 : IDENTIFICATION DES ENQUETES

Questions et filtres

Modalités et codes

Passer à

Q101

Sexe (noter le sexe sans poser la question)

Masculin..................................1

Feminin....................................2

 

Q102

Quel est votre âge ?

15 - 25 ans...............................1

26 - 35 ans...............................2

36 - 45 ans...............................3

46 - 55 ans...............................4

56 - 65 ans...............................5

66 ans et plus............................6

 

Q103

Quelle est votre situation matrimoniale ?

Marié (e) monogame...................1

Marié (e) polygame ....................2

Célibataire.................................3

Divorcé(e).................................4

Veuf (ve)..................................5

 

Q104

Quel est votre ethnie ?

Ewé ......................................1

Mina .....................................2

Fon .......................................3

Autres (à préciser) .....................4

 

Q105

Quelle religion pratiquez-vous ?

Animisme...............................1

Christianisme............................2

Islam.....................................3

Autres (à préciser)......................4

 

Q106

Quel est votre niveau d'instruction ?

Primaire..................................1

Collège....................................2

Lycée......................................3

Université................................4

Aucun....................................5

 

Q107

Quel est votre profession ?

Agriculteur...............................1

Artisan....................................2

Commerçant.............................3

Enseignant...............................4

Autres (à préciser)......................5

 

SECTION 2 : CONNAISSANCE DES REALITES SOCIALES DU VILLAGE

Questions et filtres

Modalités et codes

Passer à

Q201

Avez-vous un chef du village ?

Oui ........................................1

Non .......................................2

Q204

Q202

Qui dirige le village ?

Le régent..................................1

Le notable.................................2

Autres (à préciser).......................3

 

Q203

Pourquoi n'avez-vous pas de chef ?

Jamais d'intronisation..................1

Mésentente sur l'intronisation d'un chef .......................................2

Autres (à préciser).......................3

 

Q204

Participez-vous aux convocations de celui qui dirige le village ?

Souvent ...................................1

Très souvent .............................2

Rarement.................................3

Jamais ....................................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q205

Les décisions du dirigeant du village sont-elles respectées ?

Souvent ...................................1

Très souvent .............................2

Rarement.................................3

Jamais ....................................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q206

Avez-vous un CVD ?

Oui ........................................1

Non .......................................2

Q208

Q207

Quel type d'association villageoise de développement avez-vous dans le village ?

CDQ.......................................1

Groupement ..............................2

Autres (à préciser) ......................3

 

Q208

Avez-vous participez à l'élection du bureau du CVD ?

Oui ........................................1

Non........................................2

 

Q209

Comment s'est faite l'élection du CVD / Association ?

Lors de l'assemblée du village.........1

Par le dirigeant du village .............2

Par le service des affaires sociales....3

Par une ONG ............................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q210

Etes-vous d'accord sur l'élection du bureau du CVD / Association ?

Souvent ...................................1

Très souvent .............................2

Rarement.................................3

Jamais ....................................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q211

Le CVD/Association est il représentatif ?

Oui ........................................1

Non .......................................2

 

Q212

Etes-vous d'accord sur les décisions du CVD ?

Souvent ...................................1

Très souvent .............................2

Rarement.................................3

Jamais ....................................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q213

Comment appréciez-vous les activités du CVD ?

Bien .......................................1

Mauvais ..................................2

Passable .................................3

Autres (à préciser) ......................4

 

SECTION 3 : CONNAISSANCE DES REALITES ECONOMIQUES ET CULTURELLES DU VILLAGE

Questions et filtres

Modalités et codes

Passer à

Q301

En dehors de l'agriculture, quelles sont les principales activités génératrices de revenus pratiquées dans le village ?

Elevage ...................................

Petit commerce........................... Fabrication d'huile de palme..........

Distillation d'alcool.....................

 

Q302

Avez-vous besoin de financement pour votre activité génératrice de revenu ?

Oui.........................................1

Non........................................2

 

Q303

Vivez-vous dans votre propre maison ?

Oui.........................................1

Non........................................2

 

Q304

Quelle est la nature de votre maison ?

En mur de ciment........................1

En terre d'argile .........................2

En banco .................................3

En claie ...................................4

En paille ..................................5

Autres (à préciser) ......................6

 

Q305

De quoi votre maison est-elle couverte ?

Tôle .......................................1

Tuile .......................................2

Paille ......................................3

Autres (à préciser) ......................4

 

Q306

Arrivez-vous à prendre les trois repas règlementaires par jour ?

Oui.........................................1

Non........................................2

 

Q307

Le village dispose-t-il d'un dispensaire ?

Oui.........................................1

Non........................................2

Q309

Q308

Où allez-vous pour se soigner en cas de maladie ?

Au dispensaire du village ..............1

Dans une clinique .......................2

A l'hôpital du canton ...................3

Autres (à préciser) ......................4

 

Q309

Si oui à quelle distance est-il située par rapport à votre maison ?

1 Km ......................................1

2 Km ......................................2

3 Km ......................................3

4 Km ou plus ............................4

 

Q310

En cas de maladie allez-vous au dispensaire ?

Oui.........................................1

Non........................................2

 

Q311

Parvenez-vous à payer les produits qui vous sont prescrits?

Souvent ...................................1

Très souvent .............................2

Rarement.................................3

Jamais ....................................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q312

Avez-vous des enfants scolarisés

Oui.........................................1

Non........................................2

Q315

Q313

Combien d'enfants scolarisés avez-vous ?

Un .........................................1

Deux ......................................2

Trois ou plus .............................3

 

Q314

Arrivez-vous à payer leur frais d'étude ?

Oui.........................................1

Non........................................2

 

Q315

Avez-vous des écoles dans le village ?

Primaire ..................................1

Collège ...................................2

Lycée .....................................3

 

SECTION 4 : IMPLICATION ET PARTICIPATION DE LA POPULATION

Questions et filtres

Modalités et codes

Passer à

Q401

Savez-vous qui a financé le projet de construction de bâtiments scolaires ?

Oui.........................................1

Non........................................2

 

Q402

Avez-vous besoin de bâtiments scolaires dans votre village ?

Oui ........................................1

Non .......................................2

 

Q403

De quoi avez-vous besoin le plus à part les bâtiments scolaires ?

Latrines publique........................1

Forage ....................................2

Dispensaire...............................3

Microcrédit ..............................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q404

Etes-vous informez de la construction de bâtiments scolaires ?

Oui ........................................1

Non .......................................2

 

Q405

Etes-vous d'accord sur la construction de bâtiments scolaires ?

Oui ........................................1

Non .......................................2

 

Q406

A quelles phases de mise en oeuvre du projet de bâtiments scolaires avez-vous participé ?

Phase d'identification des besoins....1

Phase de conception.....................2

Phase d'élaboration.....................3

Phase d'exécution........................4

Phase de suivi............................5

Phase d'évaluation......................6

Autres (à préciser) ......................7

 

Q407

Quelle est votre contribution dans la mise en oeuvre du projet ?

Contribution en espèce .................1

Contribution en nature ..................2

Main d'oeuvre locale ....................3

Autres (à préciser).......................4

 

Q408

Participez-vous aux séances de sensibilisation du CVD/Association ?

Souvent ...................................1

Très souvent .............................2

Rarement.................................3

Jamais ....................................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Q409

Le CVD/Association vous convoque -t-il pour discuter des questions de développement de votre village ?

Souvent ...................................1

Très souvent .............................2

Rarement.................................3

Jamais ....................................4

Autres (à préciser) ......................5

 

Annexe 3- Carte de la zone Anamé source : Notre recherche

* 1 Les statistiques disponibles sur le site de l'OCDE [http://www.theworldeconomy.org] (page consultée le 20 novembre 2009) montrent que le PIB mondial a évolué de 5336.101 milliards en 1950 à 33725.635 milliards en 1998 de dollars internationaux de 1990. La croissance mondiale s'est donc accrue de plus de 6 fois en moins de 50 ans.

* 2 Source : Banque Mondiale, 2009, dans [http://go.woldbank.org/KU5BUZ21BO] (page consulté le 12 mars 2009)

* 2 Source : ACDI, dans [http://www.canadiangeographic.ca/worldmap/cida/poverty.asp?language=FR&Resolution=], (page consultée le 24 février 2009).

* 3 Madame Harlem Brundtland a établi le lien étroit entre la pauvreté et les risques écologiques dans le rapport de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement dont elle a été la présidente. Ce rapport publié en 1987 est accessible en ligne dans [.http://www.wikilivres.info/wiki/Rapport_Brundtland] (consulté le 25 février 2010)

* 4 BONNAL, Jean. Participation et Risques D'exclusion - Réflexions à Partir de Quelques Exemples Sahéliens, série « participation populaire »..., no 9, Rome, FAO, 1995, chapitre 1, texte en ligne dans [http://www.fao.org/docrep/003/V5370F/v5370f00.HTM] (consulté le 17 octobre 2009).

* 5 Joyal ANDRE « Développement local communautaire, économie sociale alternative : quel enseignement pour le tiers-monde ? », dans[http://agora.qc.ca/RefText.nsf/Documents/Developpement_local_Developpement_local_communautaire_economie_sociale_par_Andre_Joyal] (Page consultée le 25 février 2010)

* 6 Encyclopaedia universalis. Site web : http://www.universalis-edu.com/, page

, [http://www.universalis.fr/test_lexique.php?mots=besoin], (page consultée le 05/06/09)

* 7 Source orale issue de l'entretien avec les personnes ressources du village

* 8 Source, notre recherche

* 9 Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale

* 10 Selon Durkheim « est fait social toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles » (1973 :14).

* 11 Les tableaux où le total des pourcentages et des effectifs ne donne pas 100 et 123, ce sont des tableaux comportant les résultats de questions à choix multiples ou la combinaison de deux questions.

* 12 Pour Thomas kuhn, dans La structure des révolutions scientifiques (1962), le paradigme est un modèle théorique de pensée qui oriente l'ensemble de la recherche et de la réflexion théorique dans un domaine donné et pendant une période donnée.

* 13 Le classique du paradigme déterministe, W.W. ROSTOW (1963). Les étapes de la croissance économique, Paris, Seuil.

* 14 Raymond BOUDHON (1984). La place du désordre critique des théories du changement social, Paris, PUF.






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