SOMMAIRE
DEDICACE................................................................................................
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3
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REMERCIEMENTS....................................................................................
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4
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LISTE DES
TABLEAUX..............................................................................
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5
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LISTE DES
FIGURES.................................................................................
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SIGLES ET
ACCRONYMES.........................................................................
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PREMIERE PARTIE : LES
CADRES DE LA RECHERCHE..............................
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CHAPITRE I: CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE........
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CHAPITRE II:CADRES PHYSIQUE ET
METHODOLOGIQUE............................
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DEUXIEME PARTIE: PRESENTATION, ANALYSE
ET INTERPRETATION DES
RESULTATS....................................................................................
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50
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CHAPITRE III: PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS........................
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51
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CHAPITRE IV: INTERPRETATION DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS............
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68
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CONCLUSION..........................................................................................
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77
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BIBLIOGRAPHIE......................................................................................
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80
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ANNEXES...............................................................................................
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TABLE DES
MATIERES.............................................................................
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92
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DEDICACE
A
mes parents Assogba Jean-Baptiste et Améyo
Béthel
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, qui est le fruit de nombreuses
discussions et de rencontres, nous avons le plaisir d'adresser nos
sincères remerciements à certaines personnes qui, de façon
directe ou indirecte ont contribué à la réalisation de ce
mémoire.
Notre reconnaissance s'adresse d'abord à M. AGBOVI
Kwassi Vincent et à M. NAPO Gbati qui ont encadré et constamment
encouragé les différentes étapes de cette recherche. Nous
les remercions très sincèrement pour leur disponibilité et
enseignement multiple, particulièrement au moment de la remise en cause
de notre travail.
Nous remercions également les membres du jury, qui ont
accepté examiné notre travail.
Nous remercions M. Sandro DI VITO TOMASSO
pour son soutien moral, financier et matériel sans lequel nous
ne saurions réaliser ce travail.
Nos remerciements vont également à :
M. AGBEMAVI Komlan Dzifanu pour tout son soutien.
M. ABIASSI Louis, M. DRAH Koffi Sétsoafia, Mlle AMOUZOU
Essi Djigbodi qui nous ont aidés à la réalisation de
l'enquête de terrain.
A nos amis OGANTO K. Ananzè, GBETANOU K. Dzidzinyo,
AGUIM Yéroutagni et tous les autres que nous ne pouvons citer, pour
tout leur soutien.
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau N° 1 : Répartition des
enquêtés selon l'âge et le sexe des enquêtés
...................51
Tableau N° 2 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et le niveau d'instruction
..................52
Tableau N° 3 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la profession
..........................53
Tableau N° 4 : Connaissance sur
l'existence du chef du village..................................53
Tableau N° 5 : Connaissance sur le
dirigeant du village...........................................54
Tableau N° 6 : Connaissance des
raisons de l'absence du chef du village.......................54
Tableau N° 6a: Répartition des
enquêtés selon qu'il n y a jamais eu d'intronisation d'un chef et
par rapport au
sexe.....................................................................................54
Tableau N° 6b: Répartition des
enquêtés selon qu'il y a mésentente sur l'intronisation
d'un chef et par rapport au
sexe..............................................................................55
Tableau N° 7 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et leur participation à
l'élection du bureau du
CVD...........................................................................................57
Tableau N° 8 : Connaissance sur
l'élection du bureau du CVD..................................58
Tableau N° 9 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont d'accord sur l'élection du
bureau du
CVD....................................................................................................58
Tableau N° 10 : Connaissance sur la
représentativité du bureau du CVD........................59
Tableau N° 11 : Les principales
activités génératrices de revenu du
milieu.....................59
Tableau N°12 : Répartition des
enquêtés selon la nature du mur et le type de
toit..........................................................................................................60
Tableau N° 13 : Couverture des besoins
alimentaires des enquêtés.............................61
Tableau N° 14 : Répartition
des enquêtés selon le lieu où ils se soignent en cas de
maladie.....................................................................................................61
Tableau N° 15 : Répartition
des enquêtés selon le nombre d'enfants scolarisés et selon
qu'ils parviennent à payer leur
scolarité......................................................................63
Tableau N° 16 : Connaissance des
besoins de la communauté.................................64
Tableau N° 17 : Participation de la
communauté aux phases de mise en oeuvre du
projet.......................................................................................................66
Tableau N° 18 : Nature de la
contribution locale de la population au projet.................66
LISTE DES FIGURES
Figure N°1 : Pyramide des besoins de
Maslow .....................................................35
Figure N°2 : participation de la
population aux convocations du dirigeant du
village......................................................................................................55
Figure N°3 : Respect des
décisions du dirigeant du
village........................................56
Figure N°4 : Besoin de financement des
activités génératrices de revenu de la
communauté...............................................................................................60
Figure N°5 : Proportion des
enquêtés qui parviennent à payer les produits prescrits par
l'infirmier en cas de
maladie...........................................................................62
Figure N°6 : Proportion des
enquêtés satisfaits et non satisfaits par la construction du
bâtiment
scolaire..........................................................................................65
Figure N°9 : Participation de la
population aux séances de sensibilisation du
CVD........................................................................................................67
SIGLES ET ACCRONYMES
ACDI Agence Canadienne de
Développement International
AGAIB/RM Agence d'Appui Aux Initiatives de
Base
AGR Activités
Génératrices de Revenu
BM Banque Mondiale
CICIBA Centre International de Civilisation
Bantou
CVD Comité Villageois de
Développement
CCF Centre Culturel Français
DGSCN Direction Générale de la
Statistique et de la Comptabilité Nationale
EAMAU Ecole Africaine des Métiers de
l'Architecture et de l'Urbanisme
EPC Ecole Primaire Catholique
EPP Ecole Primaire Publique
FLESH Faculté des Lettres et Sciences
Humaines
FONGTO Fédération des
Organisations Non Gouvernementales du Togo
IDA International Development
Association
ISC Infrastructures Socio-Collectives
IESC Infrastructures et Equipements
Socio-Collectives
NTIC Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication
OCDE Organisation pour le Coopération
et le Développement Economique
OMD Objectif du Millénaire pour le
Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
PAV Plan d'Action Villageois
PDC Projets de Développement
Communautaire
PIB Produit Intérieur Brute
PMI Project Management Institut
PNUD Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPMR Plan Pluriannuel de
Microréalisation
PVD Pays en Voie de Développement
SPSS Statistical
Package for Social Science.
UE Union Européenne
URD Unité de Recherche
Démographique
URSS Union des Républiques
Socialistes et Soviétiques
USP Unité de Soin
Préventive
INTRODUCTION
Les modèles de développement auxquels ont
opté les pays africains après leur indépendance ont
révélé leur limite au fil du temps et suite à la
crise économique et financière des années 1970, plongeant
ainsi ces pays dans une situation d'impasse avec pour conséquence le
chômage, la précarité, l'endettement et creusant le
fossé de la pauvreté entre les pays en voie de
développement et les pays développés.
La nécessité de repenser et de redéfinir
de nouvelles politiques de développement s'avère donc imminente.
Cette situation a interpellé les économistes et les grandes
instances internationales à réfléchir sur les
modèles de développement en cours, en vue de redéfinir et
de donner une nouvelle orientation aux programmes de développement.
A cet effet, de multiples rencontres et conférences se
sont succédées (Réunion de haut niveau sur les OMD tenue
en septembre 2008 à New-York ; sommet de Rio de Janéiro
(1992) et de Johannesburg (2002)) pour déterminer de nouvelles
politiques de développement. A ces rencontres, les participants en sont
convaincus de la prise en compte de la dimension humaine dans les programmes de
développement en donnant plus la chance à la
société civile et aux institutions privées de
développement qui s'intéressent au bien être de la personne
humaine.
Les grandes institutions internationales à l'image de
la Banque mondiale (BM) et du Fond Monétaire International (FMI)
désormais pour une souplesse dans leurs politiques de
développement en finançant des Etats qui acceptent de mettre en
place leurs propres politiques et stratégies de réduction de la
pauvreté après consultation de la société
civile.
Il s'agit pour ces institutions de discuter avec les Etats et
les associations de la société civile comme les Organisations Non
Gouvernementales sur la question de la réduction de la
pauvreté.
La nouvelle approche de développement qui vit le jour
suite à ces discussions vise à conférer le pouvoir de
décision aux pays concernés par le développement pour
permettre à ces populations de participer directement à la
création de leur propre richesse et à s'intéresser sur
leur auto-promotion. De nouveaux programmes de développement verront le
jour, dont les projets de développement communautaire.
Destinés à répondre aux besoins des
populations socio-économiquement les plus démunies, en
l'occurrence les populations à la base, les projets de
développement communautaire apparaissent de nos jours, comme un choix
judicieux de réduction de la pauvreté. Ils apportent aux
communautés cibles des moyens techniques et financiers pour promouvoir
leur auto-promotion économique et sociale. Ils sont une composante de la
nouvelle approche du développement, le développement local, qui
vise à faire participer les populations au développement
national.
Au Togo, dans le cadre de la réduction de la
pauvreté, le gouvernement a reçu en 2008 un don de l'IDA
(International Development Association). Le Projet de Développement
Communautaire (PDC) est ainsi initié par le gouvernement Togolais et la
Banque Mondiale pour apporter un appui aux communautés pauvres. Le PDC a
pour objectif de fournir un accès amélioré en
infrastructures communautaires aux populations pauvres, d'améliorer
leurs revenus et de renforcer leur capacité en matière de gestion
de leur propre développement.
Les projets de développement sont mis en oeuvre par les
Agences d'Appui aux Initiatives de Base (les AGAIB), qui sont des structures de
type associatif. Les AGAIB sont des structures régionales non
étatiques, mais conçues de manière à regrouper les
différents acteurs de développement au niveau régional.
Ils ont pour objet de financer des actions ayant pour but la réduction
de la pauvreté, notamment des infrastructures socio-collectives de base,
des microprojets productifs et des activités de renforcement des
capacités en vue de contribuer au développement économique
et social durable au niveau local.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du PDC, la
communauté d'Anamé-Gbaganmé a
bénéficié d'un appui financier d'AGAIB/Région
Maritime, pour la construction de bâtiments scolaires dans ladite
localité. Pour assurer une bonne mise en oeuvre des microprojets, les
AGAIB apportent leurs soutiens financiers aux ONG de développement qui
sont des intermédiaires chargées d'appuyer et d'accompagner les
membres des communautés bénéficiaires des
microprojets ; tel est le cas de l'ONG ASDEB dans le cadre de son
appui-accompagnement à la communauté
d'Anamé-Gbaganmé.
Afin de permettre aux populations bénéficiaires
des projets d'assurer leur autopromotion, l'approche participative est ainsi
privilégiée. Mais les conditions d'une participation volontaire
des populations ne sont malheureusement pas remplies dans de nombreux projets
et actions de développement. Sur le terrain, l'approche participative se
heurte à des facteurs limitant considérablement son impact sur
les populations.
Cette recherche dont le thème s'intitule :
« Les entraves au processus d'animation dans les projets de
développement à la base au Togo : Cas du projet de
construction de bâtiments scolaires à Anamé-Gbaganmé
dans la préfecture des lacs au Togo » est entreprise dans le
cadre des travaux pratiques de recherche sur le terrain sanctionnant la fin du
deuxième cycle dans le système universitaire du Togo et plus
particulièrement dans les disciplines de sciences humaines et sociales.
Cette recherche est une modeste contribution à la
réflexion commune sur la question de l'implication des populations
bénéficiaires dans la mise en oeuvre des projets de
développement communautaire. L'étude tente de mettre en relief
les difficultés liées au processus d'animation dans les projets
de développement à la base.
Le document est subdivisé en deux parties. La
première partie intitulée « Les cadres de la
recherche » présente les cadres théorique et conceptuel
de la recherche (chapitre 1), le cadre physique et méthodologique
(chapitre 2).
Le premier chapitre expose le bien fondé de la
recherche, les hypothèses ainsi que les objectifs poursuivis. Le second
présente le site de l'étude et décrit l'ensemble des
règles, étapes et procédures utilisées lors de
cette recherche pour atteindre les objectifs poursuivis.
La deuxième partie est intitulée «
Présentation, analyse et interprétation des
résultats ». Cette partie comporte le troisième et le
quatrième chapitre. Le troisième présente à travers
les tableaux et graphiques, les résultats de l'enquête sur le
terrain tout en les analysant. Ensuite, le quatrième procède
à l'interprétation des résultats c'est-à-dire
explicite le sens caché des données du chapitre
précédent et expose par la suite, des mesures dont la mise en
oeuvre pourrait contribuer positivement à l'amélioration de
situation problème.
PREMIERE PARTIE :
LES CADRES DE LA RECHERCHE
CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE
ET CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE
1- CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
Cette partie comporte en premier lieu la justification et la
pertinence du choix du sujet, la problématique, les hypothèses
et les objectifs de la recherche et en second lieu, la revue critique de la
littérature et la définition des concepts.
1.1- Justification du choix du sujet
1.1.1-Motivations et pertinence du sujet
Nous sommes intéressé à étudier
les entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo, compte tenu des préoccupations majeures que le
développement à la base des villes et villages constituent de nos
jours pour le continent africain et en particulier pour le Togo.
Le choix de ce thème nous est pertinent vu les
difficultés que rencontrent les agents de développement qui
interviennent sur le terrain auprès des communautés rurales dans
la mise en oeuvre des projets de développement communautaire.
En effet, Au Togo, les principales priorités pour les
communautés les plus pauvres, les plus démunies sont d'ordres
divers : l'accès à l'éducation, l'accès aux
soins de santé, l'accès à l'eau potable, le
désenclavement des villages, le besoin d'avoir accès à des
ressources pour des Activités Génératrices de Revenus
(AGR). La réduction de la pauvreté exige que l'on s'attaque aux
principaux problèmes de développement à la base, en
d'autre terme il faut pouvoir satisfaire les besoins prioritaires qui ont
été identifiés par les communautés pauvres
elles-mêmes pour avoir plus d'impact.
Pour ce faire, la participation des populations rurales aux
projets de développement communautaire s'avère donc
nécessaire et évidente. Mais en référence aux
expériences personnelles que nous avons eues avec l'ONG ASDEB sur le
terrain, soit en tant qu'animateur ou en tant que prestataire de service
d'appui accompagnement des communautés rurales des villages
d'Anamé - Gbaganmé, de Kéta - Abatèkopé, de
Togokomé et d'Anfoin pour ne citer que celles-là, dans le cadre
des microprojets de construction de bâtiments scolaires, de
bibliothèque et de réhabilitation de pistes rurales, les
populations affichent une certaine indifférence aux projets qui
s'exécutent. Selon un autre cas de figure, les
bénéficiaires cherchent uniquement à profiter des
avantages immédiats de ces projets comme par exemple vendre leurs forces
de travail.
Devant cette réalité, les acteurs de
développement qui interviennent sur le terrain à l'image des
agents de développement ou des animateurs des communautés rurales
connaissent beaucoup de difficultés dans leurs missions.
Nous soulignons que l'étude s'intéresse
spécifiquement au projet de construction de bâtiments scolaires
à Anamé - Gbaganmé dans la préfecture des lacs au
Togo. C'est un microprojet financé par l'Agence d'Appui Aux Initiatives
de Base (AGAIB/Maritime); agence qui finance les Projets de
Développement Communautaire (PDC) pour les communautés rurales de
la région maritime au Togo.
1.1.2- Pertinence scientifique du sujet
Dans la mesure où les résultats de cette
recherche se révèlent onéreux, ils seront d'une importance
capitale pour les autres chercheurs en sciences sociales pour leur recherche
scientifique.
Par ailleurs, évoquer les entraves au processus
d'animation dans les projets de développement à la base au Togo,
présente un intérêt à bien des égards car
nous espérons que les résultats de l'étude serviront de
support, de guide aux pouvoirs publics, aux institutions internationales, aux
agences de développement, aux ONG dans leurs interventions en
matière de développement communautaire au niveau des
communautés rurales afin de définir des méthodes pour une
bonne implication des populations rurales aux projets qui s'exécutent et
de surcroît les amener à prendre en main leur développement
local.
1.1.3- Pertinence sociale du sujet
La pertinence sociale du thème se révèle
par le fait que l'animation rurale est devenue une pratique entravant pour les
agents de développement dans l'exercice de leur travail social
auprès des communautés rurales compte tenu de l'approche
participative adoptée par ces derniers.
Les querelles entre les fils d'une même
communauté, le manque de cohésion, l'absence de participation des
communauté dans la mise en exécution des projets de
développement, présentent un intérêt pour une
recherche sociologique afin de mieux comprendre les difficultés
rencontrées par les agents de développement dans le processus
d'animation dans les projets de développement à la base au
Togo.
1.2- Problématique de l'étude
De la fin de la Seconde Guerre Mondiale (1945) à
aujourd'hui, l'ordre économique mondial a fait de grands progrès
grâce au développement qu'ont connu de nombreux pays notamment de
l'Europe et de l'Asie suite à l'industrialisation.
En effet, de 1950 à 1998, le produit intérieur
brut (PIB) mondial a été multiplié par six (OCDE,
2001)1(*). La mondialisation et les Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC) sont venues débusquer les
contraintes politico-commerciales et physiques par la transformation de notre
planète en une communauté avec une plus grande
liberté de circulation (personnes, services, biens, capitaux, ...), des
moyens très efficaces d'exploration et d'exploitation de tous les types
de ressources où qu'elles puissent se trouver, permettant ainsi aux
peuples de s'affirmer et d'améliorer leurs conditions d'existence.
Malgré tous ces progrès économiques et
technologiques, la problématique de la pauvreté demeure critique
pour une grande partie de la population mondiale. Selon la Banque mondiale
citée par l'ONU lors de la réunion de haut niveau sur les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) tenue en
septembre 2008 à New York, 1,4 milliards de personnes dans le monde en
développement vivaient dans l'extrême pauvreté en 2005.
Depuis la signature, en l'an 2000, de la déclaration
sur les OMD constituant le cadre de référence mondiale pour les
décideurs internationaux et nationaux et dont l'objectif numéro
un (1) est « réduire l'extrême pauvreté et la
faim d'ici 2015 », les avis sur l'amélioration du cadre
de vie de la population sont mitigés. Le contexte mondial, devenant de
plus en plus difficile à cause des crises alimentaire et
financière de 2008-2009, contribue à augmenter le niveau
d'insécurité alimentaire dans le monde et enfoncer davantage de
gens dans la pauvreté ; 53 millions de personnes
supplémentaires devraient être touchées par la
pauvreté selon la BM2(*). Ce qui permet de dire qu'aujourd'hui l'enjeu est de
taille par rapport à l'atteinte des OMD qui semblent être de plus
en plus utopiques.
Aussi, demeure-t-il une évidence que la question du
développement des pays pauvres reste toujours un défi, un but
à atteindre. Les statistiques sur l'état de la pauvreté
dans le monde d'aujourd'hui sont alarmantes; en 2004, environ 2,5
milliards2(*) de personnes
devraient se retrouver en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins
de 2 dollars US par jour selon la BM rapportée par l'ACDI. La
majorité de ces pauvres se trouve dans les pays en voie de
développement de l'Afrique subsaharienne et de l'Asie du Sud. Pourtant,
dans son « Rapport de suivi mondial 2007 », la BM
relate une légère réduction de la pauvreté en 2004
en comparaison à l'année 1990 ; ce qui serait un bon signe
pour la projection relative au premier objectif des OMD,
« Réduire de moitié l'extrême pauvreté
dans le monde » d'ici 2015.
Les projets de développement communautaires demeurent
une opportunité pouvant permettre aux populations pauvres d'aspirer
à un mieux être. Ils pourraient être un moyen efficace dans
la lutte contre la pauvreté et la faim. En effet, ils s'adressent aux
communautés marginalisées en leur offrant la possibilité
de valoriser les ressources de leur espace. Ils sont en outre un moyen de
renforcer les organisations locales, lesquelles constituent le potentiel qui
doit constituer la base même du développement à plus grande
échelle, le développement national.
Dans l'optique du développement au Togo, le milieu
rural semble être le plus déshérité et qui souffre
de l'insuffisance et même de l'inexistence d'infrastructures socio -
collectives telles : structures éducatives, Unités de Soins
Préventives (USP), pistes rurales etc...
Par souci de contribuer à l'amélioration des
conditions de vie des populations de ces milieux défavorisés en
leur donnant un meilleur accès aux services sociaux de base, des projets
de développement ont vu le jour en leur faveur. Ces projets sont souvent
exécutés par les structures de développement à la
base qui reçoivent du financement de la part des institutions
internationales à l'image de la Banque Mondiale (BM), du Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD) et bien d'autres institutions
internationales ou soit de la part du gouvernement.
Toute en acceptant de financer les projets de
développement, ces institutions ont compris qu'il faut aussi
réorienter les politiques de développement en donnant beaucoup
plus de pouvoirs à la société civile par une
décentralisation des pôles de décision permettant ainsi aux
communautés à la base de prendre en charge et de participer
à la mise en oeuvre des projets. La participation des
bénéficiaires de ces projets de développement
s'avère donc incontournable. Selon Belloncle, G. (1985) Il n'y a pas de
promoteur sérieux de développement rural qui n'ait, à une
rubrique de sa proposition de projet, un volet de méthode participative.
La participation et l'animation rurale sont une des voies vers le
développement. En tant que mode opératoire d'action, elles
apportent une solution technique précise et solide au problème de
développement.
Pour cela Meister A. (1977 : 128) souligne que :
« Le développement d'un pays ne
résulte pas seulement de mesures purement économiques.
L'échec est probable si la population ne se sentant pas concernée
reste passive. Son élan est l'une des clés du succès.
D'où l'importance capitale de faire entrer les plus large couches de la
société dans un processus de participation au
développement, qui peut revêtir des formes diverses :
alphabétisation, éducation des adultes, vulgarisation agricole,
travail social, développement communautaire, animation rurale
etc... »
Toutefois ces projets ne répondent pas très
souvent aux priorités des populations bénéficiaires compte
tenue de certains manquements observés au tout début du processus
d'exécution des projets.
L'approche participative développée par les
structures d'appui auprès de ces communautés à la base,
semble rencontrer beaucoup de contraintes tout au long de la période
d'exécution des projets. Ces manquements et ces contraintes constituent
une entrave au processus d'animation pour les agents des ONG qui interviennent
sur le terrain pour la mise en exécution des projets de
développement communautaire; tel est le cas de l'ONG ASDEB qui
intervient auprès de la communauté rurale d'Anamé -
Gbaganmé dans le cadre de l'exécution du microprojet de
construction de bâtiments scolaires à l'école primaire
catholique dudit village situé dans la préfecture des lacs au
Togo.
En effet, lors de la mise en oeuvre dudit projet, la
majorité de la communauté a refusé de donner sa
contribution en espèce et refuse de participer aux journées de
sensibilisations organisées par les agents de l'ONG et le CVD.
Lors de la mise en exécution, la communauté
affiche une indifférence au projet qui s'exécute et refuse de
fournir la main d'oeuvre locale. Quels sont les manquements et les contraintes
observés dans la mise en exécution des projets de
développement communautaire ? Où se situent les manquements
dans la mise en exécution des projets ? Comment ces manquements et
ces contraintes constituent - ils une entrave au processus d'animation dans les
projets de développement communautaire à la base ? Telles
sont, les questions fondamentales qui sous-tendent notre étude et sur
lesquelles nous essayerons d'apporter des éléments
d'éclaircissement.
1.3 - Hypothèse de la recherche
Selon N'DA, P., (2006 : 51), « c'est une
supposition ou une prédiction, fondée sur la logique de la
problématique. C'est la réponse anticipée à la
question de recherche posée ».
Cette recherche repose sur deux types
d'hypothèses : une principale et quatre secondaires.
a - Hypothèse principale
L'hypothèse principale de cette étude est la
suivante :
L'absence d'une étude du milieu au début de la
phase d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les
réalités socioculturelles des communautés constitue une
entrave au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo.
b -Hypothèses secondaires
Autour de l'hypothèse principale, nous avons
formulé les hypothèses secondaires
ci-après :
- la non implication des populations
bénéficiaires à la phase d'identification des besoins est
à la base des difficultés rencontrées sur le terrain par
les animateurs lors de l'exécution du projet.
- la méconnaissance des réalités
socioculturelles et économiques des populations
bénéficiaires constitue une entrave au processus d'animation.
- les querelles qui divisent les fils d'une même
communauté constituent une entrave au processus d'animation.
- la non représentativité du comité
villageois de développement est une entrave au processus d'animation
dans les projets de développement à la base.
1.4 - Objectifs de la recherche
Notre recherche poursuit-elles deux types d'objectifs :
une générale, caractérisant l'intention globale de cette
recherche et quatre (04) spécifiques ou opérationnels qui
découlent de l'objectif général. Ce sont les actions ou
opérations à mener pour atteindre l'objectif
général.
a - Objectif général
Dans le cadre de cette étude, l'objectif
général poursuivi est de comprendre les difficultés
rencontrées par les agents de développement dans le processus
d'animation dans les projets de développement à la base au
Togo.
b - Objectifs spécifiques
Pour atteindre cet objectif général, il
faudrait :
- relever les difficultés rencontrées par
les agents de développement dans le processus d'animation dans les
projets de développement à la base ;
- comprendre l'indifférence affichée par
les communautés d'Anamé - Gbaganmé pendant
l'exécution du projet ;
- comprendre et analyser les réalités
socioculturelles et économiques de ladite communauté ;
- attirer l'attention des promoteurs sociaux sur les
entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à base au Togo.
1.5-
REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE
Pour
mieux cerner la question que nous nous sommes fixé dans le cadre de ce
travail et pour pouvoir y répondre valablement et également
atteindre les objectifs de départ, nous nous sommes attelés
à établir un cadre théorique documenté des concepts
et éléments clefs de notre thème de travail. A ce sujet,
nous avons recherché ce que disent les spécialistes et
théoriciens du développement. Ces données secondaires
occupent une place de choix dans la démarche du chercheur pour expliquer
le phénomène qu'il soumet à l'épreuve scientifique.
1.5.1 - Problématique de la participation des
populations rurales aux processus de développement
Les populations des pays en développement vivent de
sérieux problèmes socioéconomiques. De nombreuses
communautés urbaines ou rurales n'ont pas accès aux services
sociaux de base comme l'alimentation, l'éducation, l'assainissement,
l'eau potable, les soins de santé, etc. Les petits projets de
développement, en très grande partie financés par des
agences de développement publiques, des ONG étrangères ou
des institutions internationales, ont pour but de permettre à ces
communautés de faire face à ces grandes préoccupations.
Les expériences des années 70-80 dans le
développement ont abouti à des résultats très
faibles selon les avis mitigés des acteurs. Ces projets conçus et
exécutés par des experts excluaient toute implication locale.
Blanchet (2001 : 697) affirme que « La participation des
populations, un indicateur incontournable, est à la base de
l'évolution du travail social dans les pays du Sud. »
Pourtant, bien des projets entrepris selon cette approche ont aussi
échoué. En cas d'échec et selon les causes, les effets
peuvent être très négatifs. Des communautés peuvent
manifester une certaine méfiance par rapport à d'autres
interventions futures ; un échec de projet peut être
même source de conflits internes. Ainsi toute action de
développement se conçoit sur une base participative et ne doit
pas être un facteur d'aggravation de la situation-problème.
Lors de la conférence internationale sur la
participation populaire dans le processus de redressement et du
développement en Afrique, tenue en Tanzanie, son excellence Javier
Pérez de Cuellar, l'ex-secrétaire général de l'ONU
(Février 1990 : 6) précise que « l'exigence
populaire devient en soi une nouvelle motivation pour que d'autres, dans les
pays voisins, voire éloignés expriment leur désir de
participer au gouvernement et à la gestion du développement
économique et social ». Ici, son Excellence Javier
Pérez de Cuellar montre que le développement participatif
constitue une nécessité dans toute société et
communauté.
Dans un rapport publié par le PNUD (Septembre
1994 : 7), l'accent est mis sur la nécessité de
« laisser toute la latitude aux populations pour s'impliquer
activement dans le processus de développement, de la formulation des
politiques et stratégies jusqu'à la mise en place des programmes,
leur financement et leur exécution. L'Etat devient ainsi le
collaborateur des populations, prêt à prendre en
considération leurs préoccupations, leurs aspirations et leurs
visions du bien - être ».
Dans ce rapport on déduit que la réussite d'un
projet de développement dépend d'une meilleure concordance entre
l'orientation de ce projet tel que définit par le gouvernement et la
satisfaction des besoins et des aspirations des populations.
Dupe, G. (1991 : 25) relate que
les « savoirs des paysans n'ont pas été
considérés dans la plupart des projets de
développement ». L'auteur atteste que la
participation des populations rurales lors de la prise de décision en
matière de planification des actions de développement n'est pas
souvent prise en compte.
A cet effet, il est donc fallacieux d'imputer la
responsabilité des échecs des opérations de
développement à la ``mentalité paysanne''. Ainsi,
il définit le rôle du chercheur comme celui consistant à
identifier la capacité des sociétés rurales à
s'adapter à de nouvelles contraintes et à les intégrer au
système de développement.
Abordant la question dans le même sens Ela, J-M. (1990)
montre que les paysans ne peuvent être simplement des
``assimilés'' ou des ``exécutants'' des
programmes qu'on leur impose. Il faut qu'ils participent au choix des
décisions les concernant en vue d'améliorer leurs propres
conditions d'existence. On doit permettre aux sociétés rurales
d'accéder à une autonomie d'adultes qui prennent en main
l'élaboration de leur propre avenir.
De plus Meister, A. (1997) a souligné les obstacles
susceptibles de freiner la réussite des projets de développement.
Il soutient que la négligence de la dimension humaine par les
décideurs et les promoteurs des projets serait à la base de la
non viabilité des projets. Selon l'auteur, il est indispensable que les
problèmes relatifs à un projet soient examinés par, pour
et avec la population bénéficiaire. On doit aussi inciter les
communautés à prendre part à des activités qui
concourent de près ou de loin à leur épanouissement.
L'échec est probable si la population ne se sent pas
concernée.
Quand à Giri, J. (1986), un projet échoue parce
que le modèle proposé par le projet était inacceptable en
lui-même, soit ce modèle était inacceptable dans le cadre
de la politique des gouvernements. Enfin pour Giri, J., les projets
échouent lorsqu'ils n'obéissent pas à une logique
économique des concernés.
Kouassigan, S. (1990) de son côté pense que pour
satisfaire les besoins essentiels de la société en
général et en particulier les couches sociales les plus
défavorisées de la population et pour parvenir à
l'autosuffisance ; les masses doivent être associées à
la prise de décision, à la planification et à la
définition de leurs propres besoins en matière de
développement tout en évaluant leurs capacités
économico-financières.
Lappe, M. et Collins, J. (1977) attestent que le vrai
développement passe par la mobilisation des bénéficiaires
eux-mêmes. Ceux sont les seuls capables d'identifier tous les obstacles
sur leur chemin et les seuls capables de les surmonter. D'après ces
auteurs, il s'avère indispensable de mettre en oeuvre un processus
collectif de prise en charge des problèmes et la mise en valeur des
connaissances et ressources locales. Cela nous permet donc de cerner
l'intérêt du diagnostic participatif dans la mise en oeuvre d'un
projet de développement.
Par ailleurs Diakité, S. (1970) pense que pour qu'elle
soit acceptable et acceptée, la logique technologique et
``Développementaliste'' doit savoir être à
l'écoute des gens à développer car la logique interne
des sociétés, leur système de valeur, leur degré de
perfectionnement technique et d'adaptation à des milieux
naturels,...etc., ne sont pas toujours pris en compte. C'est alors que
l'introduction d'une innovation dans ces sociétés se
révèle comme une violence, un viol, un vol et une usurpation de
mission. Forcément il doit y avoir des malentendus, conflits,
résistances et finalement rupture. C'est pourquoi l'auteur interpelle
les initiateurs de projets de développement à songer en
priorité aux sociétés à développer et non
à leur logique à eux décideurs.
Pour éviter tous ces dysfonctionnements
constatés, les auteurs exhortent tous les agents de développement
à associer les populations à tous les projets dans toutes les
différentes phases de la réalisation.
1.5.2 - Repli identitaire et conflits culturels comme
facteurs d'entrave au processus d'animation dans les projets de
développement à la base
Amouzou Essè (2009 : 21-22) atteste que le
phénomène de repli culturel ou identitaire se passe aussi et
souvent à l'intérieur des frontières nationales entre
différentes communautés vivant sur le même espace
géographique où des populations, parce que originaires d'ethnies
différentes et nourrissant de préjugés les unes envers les
autres ou encore s'attachant à des conflits séculaires de classes
sociales ou de castes, sont parfois incapables de se regrouper autour
d'activités de développement communautaire ; ceci constitue
dans une certaine mesure, en n'en point douter, l'un des facteurs majeurs
d'échec des processus de développement en Afrique.
Katagna E. (2006) a aussi démontré ce
phénomène dans son mémoire de maîtrise de sociologie
portant sur les contraintes et possibilités de la participation des
populations à la mise en oeuvre de projets sociaux.
En effet, étudiant le cas du projet d'Infrastructures
Socio-Collectives (ISC) du 4ème PPMR (Plan Pluriannuel de
Micro-Réalisation) dans le canton de Kouméa au Nord du Togo,
projet dont la mise en oeuvre met un accent particulier sur la participation
communautaire, Katagna soutient que l'entente participe dans une large mesure
à l'implication communautaire. Ainsi, seuls les villages où la
solidarité communautaire et l'entente sont fortes choisissent
véritablement les microréalisations qui leur conviennent et
enrérigistrent une forte participation populaire, ce qui n'est pas le
cas dans les villages où règnent la mésentente et
où il a été constaté par conséquent une
faible participation des communautés aux travaux de construction des
Infrastructures Socio-Collectives.
L'auteur de cette étude fort intéressante
témoigne à ce propos : « ...Cependant,
dans d'autres cas, la participation des villageois qui ne se sentent pas
concernés est très difficile à obtenir comme par exemple
la réfection des bâtiments scolaires à l'EPP Centrale
Sondè. C'est une école pour tout le canton de Kouméa, mais
seuls les habitants du village de Sondè où elle est construite se
sentant concernés ont participé. (...)
Dans le canton, il existe des conflits latents entre les
différents villages comme par exemples Sondè-Karè ou
Sondè- Sèdina qui sont de vieux conflits, mais que les
générations actuelles ravivent. Ceux-ci sont source de
mésentente entre les populations et ne favorisent pas une bonne
participation des bénéficiaires. » (Katagna,
2006 : 84)
Un autre exemple pertinent a été rapporté
par les chercheurs du Centre International des Civilisation Bantou
(CICIBA) : « Dans un projet de construction d'un pont entre
deux villages, on a constaté l'obstruction du village non enclavé
par lequel il fallait désenclaver l'autre ; l'obstruction venait du
fait que la population du village à désenclaver était
issue de relation ancienne d'esclavage avec le premier village où se
trouvait le chef des terres. » (1989 : 45)
Comme on peut le constater, les conflits séculaires de
tous les ordres qui font partie de l'héritage culturel des
communautés humaines et transmis à ce titre de
génération en génération, peuvent dans une certaine
mesure constituer des facteurs d'entrave à la réussite des
actions de développement.
1.5.3 - La non représentativité d'un CVD
d'une communauté et la confusion des rôles comme facteurs
d'entrave au processus d'animation dans les projets de développement
à la base
L'initiative de la création d'un CVD (Comité
Villageois de Développement) est en principe du ressort de la
communauté villageoise. Mais ignorant la nature et le fonctionnement
d'une telle organisation, les CVD sont souvent créés sur
l'initiative des structures d'appui. Ces structures ont des conceptions
différentes et les CVD qui sont créés semblent
répondre beaucoup plus à leurs besoins ponctuels.
Les CVD ne sont pas formés pour être de
véritables moteurs de développement local. Ces CVD se
considèrent comme le prolongement de la structure d'appui qui les a mis
en place. Parfois il arrive même qu'une commission
spécialisée se comporte comme un CVD et s'oppose de fait à
la création d'un véritable CVD chargé d'assurer le
développement harmonieux du village. Ce genre de CVD non
représentatifs de la communauté provoque plutôt des
conflits qui ont divisé les villages au lieu d'oeuvrer à leur
cohésion sociale.
Parfois la population considère que le
développement du village est l'affaire des membres du CVD et des
structures d'appui. Dans ces conditions, les membres du CVD n'arrivent pas
à mobiliser la population autour des actions de développement
communautaire ; or un CVD a pour objectifs de :
- Animer et organiser le village pour la mobilisation sociale
de la communauté en vue de sa participation active au
développement local ;
- Animer les réflexions sur les problèmes
touchant au développement du milieu, entreprendre et encourager les
activités visant la promotion du milieu en mobilisant les ressources
locales disponibles et les ressources extérieures ;
- Servir de trait d'union où de courroie de
transmission entre le village et l'ensemble des partenaires de
développement : services techniques, organisations non
gouvernementales (ONG), collectivités locales, etc...
Dans d'autres cas c'est la désignation des membres du
CVD qui ne respecte pas les principes démocratiques. Au lieu donc
d'oeuvrer à la solidarité du village, le CVD devient plutôt
un organe de conflits et de division de la population.
Cependant, la confusion des rôles entre le
président du CVD et le chef du village est aussi une source de conflit
latent et parfois ouvert qui crée un blocage à la participation
de la population au développement du village. C'est le cas des villages
où le président du CVD se substitue pratiquement au chef du
village. Dans d'autres cas, la popularité d'un bon président de
CVD effraie le chef de village qui risque de perdre son autorité. Ce
dernier finit par s'opposer aux initiatives prises par le CVD pour le
développement du village.
1.5.4 - L'incohérence et
l'incompatibilité des actions dans la satisfaction des besoins
réels des populations comme facteur d'entrave dans les projets de
développement communautaire
Les projets de développement communautaires sont une
composante de la nouvelle approche du développement, le
développement local, qui vise à faire participer les citoyens des
collectivités au développement national et d'en partager les
résultats directs. Ces projets s'orientent vers une catégorie
spécifique de la population qui a toujours été
négligée et exploitée à cause de leur situation
socio-économique marginale, de leurs moyens économiques
précaires et de leur faible pouvoir revendicatif ; les populations
rurales.
En réalité, la priorité pour ces
populations c'est d'avoir accès à des ressources pour des
Activités Génératrices de Revenu (AGR). Mais, force est de
constater que la grande partie des actions de développement s'oriente
beaucoup plus sur la réalisation des Infrastructures et Equipements
Socio - Communautaires (IESC). Bien que les IESC (bâtiments scolaires,
latrine publique, piste rurale, unité de soin préventive,
etc...) sont quasi inexistantes dans les zones rurales, leur priorité
reste la rentabilité économique.
De ce fait, on constate que les communautés rurales
adhèrent très rapidement aux projets qui ont pour objectif de
financer les bénéficiaires pour une Activité
Génératrice de Revenu. Comment peut-on chercher à
développer l'approche participative dans les projets de
développement communautaire si les bénéficiaires n'ont
jamais pu prendre part aux décisions concernant leur propre
destinée ?
Devant cette réalité, les acteurs de
développement qui interviennent sur le terrain réalisent que les
projets en cours d'exécution ne correspondent pas aux vraies attentes
des communautés cibles. Lors de la mise en exécution de ces
projets de développement, la population bénéficiaire
affiche une certaine indifférence aux projets qui s'exécutent car
ces projets ne répondent pas à leur priorité.
A cet effet, il est difficile pour les associations
villageoises de développement à l'image des Comités
Villageois de Développement (CVD) ou des animateurs des structures de
développement local qui interviennent sur le terrain, de mobiliser les
communautés bénéficiaires autour du projet. Ceci constitue
pour ces derniers une entrave en matière d'animation dans les projets de
développement à la base. C'est le cas des animateurs de l'ONG
ASDEB dans le cadre de l'exécution du projet de construction de
bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé dans la
préfecture des lacs au Togo.
Lors de l'exécution dudit projet, la population affiche
une indifférence vis-à-vis du projet car ce projet ne
répond pas à leur entente si bien que le poids du
développement du village se repose sur les membres du CVD alors que le
développement du village devrait être une affaire de toute la
population.
1.5.5 - Absence de l'autorité d'un chef et
querelles intestines comme facteurs d'entrave au processus d'animation dans les
projets de développement à la base
D'autres aspects entravant au processus d'animation dans les
projets de développement à la base sont l'absence de
l'autorité d'un chef traditionnel et les querelles intestines qui
divisent les fils d'une même communauté.
L'absence de l'autorité d'un chef traditionnel plonge
les communautés dans l'anarchie et le désordre. A Anamé -
Gbaganmé, de vielles querelles intestines liées à la
chefferie traditionnelle en est une preuve palpable.
En effet, le village d'Anamé - Gbaganmé depuis
sa création n'avait jamais connu un chef traditionnel. Le village
était dirigé par les notables du chef canton d'Anfoin (village
situé en quelques km dudit village). Suite à la politique de
décentralisation des collectivités locales entreprise par le
gouvernement Togolais, chaque village du canton d'Anfoin doit avoir son
autonomie et être dirigé par un chef traditionnel.
Deux grandes familles se disputaient le trône de la
chefferie. D'un côté, une partie de la population dudit village
soutenait la candidature d'un candidat désigné par la famille
ANANI et de l'autre, une seconde partie soutenait le candidat proposé
par la famille EKLOU-BOCON ; une candidature qui est contestée par
une grande partie de la communauté. Cette nouvelle candidature vient
bloquer la première soumise au niveau de la préfecture des Lacs.
Cette situation a provoqué une querelle qui divise les fils de ladite
communauté.
Les tentatives de réconciliation des fils de la
communauté ont été vaines. Devant cette situation la
population du village ne reconnait pas l'autorité d'un chef traditionnel
qui imposerait des normes ou des lois à respecter par la population.
Dans cette condition, le village est plongé dans le désordre et
l'anarchie et il est difficile pour le comité villageois de
développement de mobiliser la communauté autour du projet de
construction de bâtiments scolaires qui s'exécute.
1.5.6 - Critique des différents
écrits
Les auteurs des ouvrages consultés ont beaucoup mis
l'accent sur la participation des communautés rurales au processus de
développement mais ils n'ont pas parlé des difficultés que
peuvent rencontrer les agents de développement lors de la mise en oeuvre
des projets suite à l'implication des populations
bénéficiaires ou à la non implication de ces
dernières. La réussite d'un projet de développement
communautaire ne dépend pas seulement de la participation des
bénéficiaires mais aussi d'un certains nombres de facteurs tels
l'entente, la cohésion de la population et une bonne animation.
L'entente et la cohésion renforcent la
société traditionnelle et de surcroit renforcent le lien social
qui se construit à partir de groupes dans lesquels les individus
évoluent et effectuent leur apprentissage (socialisation). La
cohésion sociale est menacée si la communauté est
divisée, désunie, ou s'il y a une remise en cause de la
légitimité de certaines institutions traditionnelles entrainant
une baisse de la conscience collective. La mésentente et l'absence de
la cohésion empêchent les communautés à la base de
prendre en main leur développement local.
Par ailleurs, si l'animation rurale dans la perspective
d'autopromotion communautaire vise à amener les villageois à
réfléchir et à discuter entre eux des problèmes
dont ils souffrent, à s'informer, à se former et à
s'organiser pour les actions de développement, la réussite des
actions de développement dépend également d'une bonne
définition des méthodes d'animation des communautés
rurales. Pour cela, les agents les animateurs ou les agents de
développement, avant toute chose doivent définir une bonne
approche méthodologique d'animation sans laquelle toute action de
développement est vouée à l'échec ou emprunte de
contraintes, de difficultés.
1.5.7 - Importance de la revue de la
littérature
Dans cette étude, nous avons été
contraint à consulter certains ouvrages ou publications qui traitent des
questions de développement communautaire et qui ont trait au sujet de
recherche. Bien qu'ils traitent de la participation et de l'implication des
couches bénéficiaires aux projets de développement, ils ne
touchent pas spécifiquement, les entraves au processus d'animation dans
les projets de développement à la base. Cependant, il est
à noter que ces ouvrages ou publications ont été tout de
même utiles pour nous dans l'élaboration de nos travaux.
La revue de la littérature nous a aidé à
démontrer la pertinence du thème de recherche en
révélant des lacunes dans la littérature existante sur le
sujet de recherche; ce qui nous a offert la possibilité
d'élaborer l'objet d'étude, la problématique, l'analyse et
l'interprétation des résultats issus de l'enquête de
terrain. C'est fort de cet examen critique de ces différents
écrits ou publications que nous nous sommes amené à
effectuer cette nouvelle recherche car l'objet scientifique est transitoire et
non achevé, elle se construit à partir des ruptures, crises, des
remises en cause, elle part de ce qui a été pour se construire.
1.6 - DEFINITION DES CONCEPTS
Comme toute recherche scientifique en Sciences Sociales, il
nous importe de définir certains termes utilisés dans ce travail
de recherche. C'est dans cette optique que Durkheim, E. (1986 : 34)
s'exprimait en ces termes : « la première
démarche du sociologue doit être de définir les choses dont
il traite, afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question.
C'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et
de toute vérification ».
Ainsi, notre but n'est pas de proposer une définition
précise des termes ci-dessous mais de permettre aux lecteurs de cerner
les contours de la thématique abordée dans ce document dans le
sens d'expliciter le cadre de l'analyse afin d'avoir une mesure de la
portée des résultats.
1.6.1 - Entrave
Une entrave est un obstacle ou un gêne, une
difficulté empêchant la réalisation de quelque chose. Dans
le cadre de la formulation de notre thème de recherche, les entraves au
processus d'animation désignent les difficultés liées au
processus d'animation. C'est tout ce qui empêche le processus
d'animation.
1.6.2 - Processus
Le processus, c'est un ensemble de faits ou de
phénomènes successifs. C'est aussi un enchaînement
d'actions planifiées pour aboutir à un résultat. Dans le
cadre de la formulation de notre thème de recherche, le processus
caractérise l'enchaînement d'actions planifiées pour
aboutir à un résultat.
1.6.3 - Animation
Au sens étymologique, l'animation est définie
comme « le fait de donner vie, le mouvement ». Le
mot « animus », en latin, représente
l'esprit, l'intention de faire. Selon le dictionnaire Petit Robert, l'animation
est relative à un « ensemble de méthodes de
conduite d'un groupe qui favorisent l'intégration et la participation de
ses membres à la vie collective ».
Pour Jean François et Suzane Welsh (1970), l'animation
rurale se rapproche de l'organisation communautaire considérée
comme « (......) un processus auquel une communauté
identifie ses besoins ou ses objectifs, leur donne un ordre de priorité,
accroît sa confiance en elle et sa volonté de travailler à
satisfaire ces besoins ou ces objectifs, manifeste des attitudes et des
pratiques de coopérative et de collaboration dans la
communauté »
En d'autres termes, l'animation est un processus par lequel
une population est amenée à prendre conscience de sa situation et
de ses potentialités de développement. Ce processus aboutit
à la résolution des problèmes ou contraintes qui entravent
le développement du groupe ou de cette communauté.
Circonscrite au monde rural, l'animation rurale est donc un
processus d'identification des problèmes d'un milieu rural
débouchant sur des actions concertées avec les communautés
villageoises en vue du développement de ce milieu.
1.6.4 - Projet
D'après le « Project Management
Institut » (PMI) :
Un projet est toute activité réalisée une
seule fois, dotée d'un début et d'une fin
déterminée et qui vise à créer un produit ou un
savoir unique. Il peut nécessiter la participation d'une seule ou de
milliers de personnes. Sa durée peut être de quelques jours ou de
plusieurs années. Il peut être entrepris par une seule
organisation ou par un groupe d'organismes intéressés. Il peut
s'agir de quelque chose d'aussi simple que l'organisation d'un
événement d'une journée ou d'aussi complexe que la
construction d'un barrage sur une rivière. (p.3)
Les organismes de développement nationaux ou
internationaux ont élaboré leurs définitions
adaptées à leur contexte, selon leur politique sans être
trop différentes de celle du PMI. Pour l'UE (2004 : 8)
« Un projet est un ensemble d'activités visant à
atteindre, dans des délais fixés et avec un budget donné,
des objectifs clairement définis.»
Toutes les définitions apportées au concept
« projet » sont fondées sur ses
caractéristiques particulières ; il s'agit d'une initiative
nouvelle, inhabituelle et singulière à réaliser dans un
temps défini avec une quantité réaliste de ressources.
1.6.5 - Développement
Définition et origine
Le « développement » est
un concept polysémique utilisé dans divers domaines ; on dit
développement d'un être vivant pour expliquer l'apparition de
nouveaux organes, son évolution vers la maturité ; le
développement d'une entreprise est un processus de changement pour
rendre celle-ci plus performante, plus compétitive par des choix
stratégiques ou des innovations.
Dans le cadre de cette étude, il a plutôt une
connotation anthropo-socio-économique, c'est-à-dire qu'il se
rapporte à l'état des conditions de l'existence humaine dans un
milieu. Dans son rapport cité par Rist (2001), la Commission Sud
(1990 :329) a formulé la définition suivante :
« Le développement est un processus qui permet aux
êtres humains de développer leur personnalité, de prendre
conscience en eux-mêmes et de mener une existence digne et
épanouie. C'est un processus qui libère les populations de la
peur du besoin et de l'exploitation politique, économique et sociale.
C'est par le développement que l'indépendance politique acquiert
son sens véritable. Il se présente comme un processus de
croissance, un mouvement qui trouve sa source première dans la
société qui est elle-même en train
d'évoluer.»
La définition de cette commission des
représentants de 25 pays du sud, est particulièrement originale.
En effet, le développement est un processus endogène à la
fois économique, social et politique qui favorise
l'épanouissement et l'autonomie d'une population dans son milieu
d'évolution.
Durant de la seconde moitié du 20ème
siècle, particulièrement dès la fin de la
2ème Guerre Mondiale (1939-1945), la situation
politico-économique mondiale allait connaître un
déséquilibre sans précédent avec le déclin
de l'Europe suite aux conséquences lourdes de la guerre et la
montée en puissance des Etats-Unis. Parallèlement, d'autres
enjeux se dessinaient sur la scène politique internationale ; les
alliés devaient se protéger contre une expansion des idées
communistes sous le leadership de l'URSS, l'antipode de la vision capitaliste
occidentale. La guerre froide s'était en effet amorcée. C'est
dans ce contexte particulier de post guerre et de grands mouvements
idéologiques que le développement allait prendre une importante
dimension politique avec sa consécration par le président
américain Truman en annonçant, lors de son discours d'investiture
du 20 janvier 1949, le « Point IV » du plan
Marshal spécifique aux pays sous-développés. Cette
déclaration a fait un très grand écho, ce fut «
l'ère du Développement » (Rist, 2001).
Evolution du concept de développement
Le développement n'est pas constant mais
évolue et s'adapte aux réalités socio-économiques
et politiques changeantes des sociétés. Plusieurs raisons
expliquent cette évolution : l'inefficacité des projets entrepris
jusque dans les années 1990 pour sortir les masses de la pauvreté
(Blanchet, 2001), les retombées négatives de l'industrialisation
sur l'environnement. D'autres qualificatifs ont été
ajoutés au concept. Nous ne nous attarderons pas sur tous les attributs
qui y ont été apportés; cependant, certains
méritent d'être soulignés étant donné qu'ils
font l'actualité et constituent la ligne de mire et de propagande de
beaucoup d'organisations locales, nationales et internationales en ce
début du 21ème siècle qui réclament une autre forme
de développement, un développement durable et
équitable.
Développement durable et
équitable
De nos jours, il parait inconcevable à l'esprit des
agents de développement des actions de développement qui ne
prennent pas en compte les générations futures. Les recherches
montrent que l'industrialisation, soubassement de la modernisation, est
à l'origine de grandes perturbations environnementales au point de
mettre en péril de nombreux écosystèmes. Cependant, des
millions de gens continuent de patauger dans la misère. Les
problèmes environnementaux seront toujours présents et plus
menaçants tant que les populations doivent avoir à affronter la
misère et l'injustice (Brundtland, 1987)3(*).
Aujourd'hui, les esprits convergent plutôt vers un
développement qui touche toutes les couches sociales, un
développement avec une forme d'exploitation des richesses naturelles
avec moins d'impacts sur l'environnement et une distribution équitable
des profits sans toutefois compromettre l'existence des futures
générations.
Développement
intégré
Le développement intégré peut être
défini comme une vision globale et stratégique du
développement qui intègre tous les facteurs susceptibles
d'influencer le processus de développement de manière à
réduire au strict minimum ceux capables d'impacts négatifs. Il
s'agit d'un développement logique et rationnel qui prend en compte tous
les aspects y compris toutes les conditions nécessaires dans un but de
croissance (Morise, 1992).
Développement
participatif
Le développement participatif est né du constat
des échecs des actions entreprises par des organisations de
développement des années 1970 (Blanchet, 2001). Il consacre la
légitimité du droit des communautés à participer
dans les décisions les concernant. Selon l'OCDE, cité par Yoda
(2004).
Le développement participatif suppose davantage de
démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une
plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personne
humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles...
(Yoda idem : 15)
f - Développement local
Le développement local est une nouvelle approche du
développement fondée sur le partenariat, la mobilisation et la
participation des forces vives locales (Pecqueur, 2000). Il vise la
valorisation des ressources par des acteurs locaux organisés en
partenariat pour créer de la richesse, du travail (Boucher et al.,
2001).
Pour Mangin (1989) cité par Bonnal (1995), le
développement local c'est pour les sociétés locales la
faculté de relocaliser leur développement, en s'appuyant sur les
caractéristiques de leur espace: richesses naturelles, humaines,
spécificité de l'espace, organisation sociale propre, tradition
culturelle. Pour cela, il faut que la société
"récupère" un certain nombre de fonctions sur cet espace, mais
aussi opère une sorte de rupture avec le passé.
« Le développement local vise ainsi à
recréer un espace structuré par des pôles, relativement
autonome, capable de négocier avec l'extérieur... »4(*)
Le développement local est ainsi une voie de sortie
pour les communautés par rapport à la mondialisation (Leloup et
al., 2007).
g - Développement
communautaire
Le développement communautaire répond
spécifiquement à un besoin socio-économique des
catégories défavorisées de la population. C'est une
spécificité du développement local qui offre des
possibilités aux couches désavantagées sur un territoire
d'entreprendre et de participer à des activités en vue
d'améliorer leurs conditions socio-économiques. Douglas,
cité par André (2007), parle de développement
économique communautaire; pour lui, il est « ... un ensemble
d'actions collectives visant la satisfaction d'intérêts locaux
à caractères socio-économiques »5(*). Selon
lui, le développement communautaire conduit à ce qu'il appelle
« économie sociale ou alternative » qui se veut un
processus de développement appuyé sur « la gestion
collective, la recherche de la rentabilité sans objectif
d'enrichissement » mais dont la production répond aux vrais
besoins de la communauté.
1.6.6 - Projet de développement
communautaire
Un projet de développement communautaire peut
être défini comme une action réalisée dans un
objectif socio-économique orienté vers la satisfaction d'un
besoin collectif de base (alimentation, santé, éducation,
travail, infrastructures de base, information, connaissances, etc.) d'une
communauté d'hommes et de femmes leur permettant de s'épanouir
dignement. « Il tente d'en valoriser les qualités
(ressources, atouts, valeurs), d'en minimiser les handicaps, d'en contourner
les contrainte ». (Daniel, N. 2003 :1). Il implique des
groupes d'intérêts divers notamment des membres de la
communauté, les autorités locales et des agents externes d'appui
technique et financier.
1.6.7 - Besoin
Selon l'Encyclopaedia universalis6(*), la
notion de besoin renvoie aux termes « nécessité,
pauvreté », donc une situation de désir,
d'insatisfaction, ce qui nous permet de dire qu'il s'agit d'un indice
d'insuffisance dans les relations de l'Homme et les ressources. Les besoins ne
sont pas immédiatement accessibles, ils sont souvent peu conscients ou
inexprimés et ne sont pas toujours légitimes (Soriano, 2005).
Généralement, les besoins sont catégorisés comme
suit :
- Les besoins primaires : ce sont les besoins psychologiques
ou élémentaires indispensable à la survie de l'être
humain (se nourrir, se reproduire, être en santé, etc.) ;
- Les besoins secondaires : ils sont d'ordre matériels
(loisirs, se déplacer, etc.) ;
- Les besoins fondamentaux : c'est la catégorie la
moins indispensable ou la moins importante, ces besoins sont d'ordre
existentiel ou philosophique, ils portent sur l'envie de l'individu de
questionner, de réfléchir.
Dans sa théorie sur les besoins publiée en 1943
dans l'article original « A Theory of Human
Motivation », le psychologue américain Maslow
établit des différences entre les différents types de
besoins ; il les présente sous une forme pyramidale de cinq niveaux
comme le montre la figure suivante :
Besoins physiologiques
Besoins de sécurité
Besoins de réalisation de soi
Besoins d'actualisation de soi, de réalisation, de
perfectionnement, de création et de maximisation du potentiel
Besoins d'estime de soi, de confiance en soi, d'autonomie,
d'épanouissement, de compétence et de connaissances. Besoins de
reconnaissance, de considération et de respect.
Besoins
d'appartenance
Besoins d'affiliation, d'association, d'échange, de
partage d'amitié et d'amour.
Besoins de protection contre le danger, la menace, la privation
et l'arbitraire.
Besoins de nourriture, de repos, d'exercice et de
sexualité.
Besoins
d'estime
de soi
Caractéristiques
Source : Figure 1- Pyramide des besoins de Maslow
1.6.7 - Les besoins locaux ou
communautaires
Au niveau d'un territoire, les individus ont des besoins
divers et variés dépendamment des origines, du sexe, de
l'âge, du statut socio-économique, etc. Cette diversité des
besoins rend délicate et un peu complexe la définition des
besoins globaux dans une communauté. L'Agence Canadienne de
Développement Internationale, qui est un organisme de
développement intervenant dans divers pays sous-développés
d'Afrique et d'Amérique, fonde sa politique sur les
« besoins humains fondamentaux ». Ces derniers
comprennent, au sens de l'Agence, ceux que nous avons
précédemment identifiés comme les besoins primaires. Par
ailleurs, les besoins locaux intègrent des conditions et des moyens qui
doivent permettre l'exploitation et la valorisation des ressources du
territoire en vue de l'épanouissement des communautés qui
l'habitent.
CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIQUE
2.1 - CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE
« Toute étude qui ne se déroule pas
dans un laboratoire épouse nécessairement un cadre physique ou
milieu afin de bien circonscrire le phénomène ou
l'événement à étudier et prend en sciences humaines
le nom d'étude en milieu naturel ou sur le terrain ». (N'DA,
P., op. cit.100). C'est donc pour répondre à cette exigence
scientifique que nous avons choisis le cadre physique d'Anamé -
Gbaganmé.
2.1.1- Présentation de la
zone d'étude
Anamé-Gbaganmé est le cadre physique retenu pour
cette recherche. Ce site a été choisi en raison des contraintes
sociales du milieu en matière de développement communautaire en
rapport avec la problématique de cette étude.
2.1.1.1- Historique7(*) et situation géographique8(*)
Le village du village d'Anamé- Gbaganmé au
dire de sa population, a tiré son origine du grand Anfoin. Anamé-
Gbaganmé fut un lieu où venaient cultiver le champ, les
aïeux de la population actuelle dudit village. Compte tenue de la distance
à parcourir et la fatigue que se déplacement engendre, les
ancêtres ont préféré s'installer tout près de
leurs champs. Le village n'a jamais connu un chef. Il était sous la
domination du chef de canton d'Anfoin
Le village d'Anamé-Gbaganmé,
dans le canton d'Anfoin (Préfecture des Lacs), est situé à
9 Km de la préfecture des Lacs et à 15 km du côté
Est de la ville d'Aného. Il est limité au Nord par le village de
Logopé, au Nord - est par le village de Ganavé, au Nord- ouest
par le village d'Anamé - Kpodji, à l'Est par le village de Tokpo,
à l'Ouest par Koliafo, au Sud par Agbomédji. C'est en effet une
localité à accessibilité un peu difficile en temps de
pluies avec une population estimée environs à 1.228 habitants.
2.1.1.2 - Population9(*), tradition et religion
La population d'Anamé-Gbaganmé est
constituée en majorité de Mina. Sur la base des estimations
faites par la Direction Générale de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale (DGSCN), la population du village en 2008 est de
1228 habitants.
C'est une population dont la majorité est animiste avec
quelques minorités de chrétiens. Comme tous les habitants des
villages, la tradition est toujours vivace.
La population d'Anamé-Gbaganmé comme tous les
mina, ont comme fête traditionnelle, la fête de Ekpé
Ekpé.
2.1.1.3 - Economie
Anamé-Gbaganmé, à l'image des autres
collectivités rurales du Togo vit en grande partie de son agriculture.
On y rencontre toute une diversité de cultures agricoles dont les plus
importantes sont, en termes de cultures vivrières, le maïs, le
haricot et le manioc. On y cultive également des produits de rente tels
que le palmier à huile qui sert à la fabrication du vin de palme.
Les outils utilisés sont rudimentaires. Il s'agit principalement de la
houe et du coupe-coupe.
Les habitants d'Anamé-Gbaganmé pratiquent aussi
l'élevage de poule, de mouton et de porc. A part l'agriculture, la
population mène de petites activités génératrices
de revenu pour sa subsistance.
2.1.2 - Présentation de l'ONG ASDEB
Action Solidaire pour un Développement à la
Base (ASDEB) est association Togolaise de promotion et de
développement socioéconomique et de prise en charge des personnes
vivant avec le VIH et des Orphelins et Enfants Vulnérables.
Créée en janvier 1996, elle a pour objectif la
lutte contre la pauvreté centrée sur des programmes
d'amélioration des conditions de vie des populations s'inscrivant dans
les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
ASDEB a cinq domaines d'action prioritaires :
1- Education et formation professionnelle
2- Santé et lutte contre le VIH/SIDA
3- Micro-entreprise et promotion de l'emploi des jeunes
4- Développement communautaire
5- Renforcement des capacités institutionnelles et
opérationnelles de l'ASDEB.
Les zones d'intervention de l'ONG sont les
régions maritimes et des Plateaux. ASDEB intervient aussi bien en zone
urbaine, semi urbaine que rurale:
Région maritime et dans les préfectures
suivantes : Golfe (Lomé-commune, Baguida, Agoe,
Adidogomé), Lacs (Kpémé, Goumou-kopé,
Togokomé, Abatékopé Djassémé, Assoukondji,
Anfoin, Attitongon, Anamé-Gbaganmé,), Zio
(Boulou-Agbadomé, Wli-centre, Alagbadja-Bamé, Gati-soun) et de VO
(vo-adzidove, ameyakope).
Région des Plateaux et dans les Préfectures
suivantes : Haho (Notsè, Dafo, Melia, Zitsou) et Moyen Mono
(Tohoun, Aglamasoe, Kplékplémé, Douvihoe et Goudohoe.
Les actions de ASDEB touchent les enfants ou orphelins, les
femmes, les jeunes tous en situation de précarité et en
difficultés d'emploi et les communautés de base.
2.1.2.1 - L'Education et la formation
professionnelle :
Ø Formation scolaire
ASDEB soutient à travers des programmes de parrainage
direct ou programme intégré plus de 500 Orphelins et Enfants
Vulnérables (OEV) pour la prise en charge sociale, la formation
scolaire : inscription scolaire, fournitures scolaires, besoins sociaux
élémentaires.
Ø Formation professionnelle
ASDEB soutient la formation professionnelle de 100 OEV ayant
quitté les études en vue de leur réinsertion socio
économique. Ces OEV suivent des formations en couture, mécanique
auto, électricité auto, informatique, maçonnerie,
menuiserie, tôlerie, soudure,
Ø Renforcement des capacités des
femmes
ASDEB renforce les capacités des femmes, notamment
celles qui n'ont aucune qualification professionnelle et qui se trouvent en
situation de précarité, à acquérir des
connaissances sur la comptabilité simplifié, la création
et la gestion d'Activités Génératrices de Revenu (AGR),
leurs droits, la gestion du budget familial, l'EVF (Education à la Vie
Familiale) et la santé reproductive.
2.1.2.2 - Santé communautaire et la lutte contre
le VIH/SIDA/IST
Ø Santé publique
ASDEB, lutte contre le paludisme, la tuberculose et les
maladies de milieux insalubres à travers des campagnes de
sensibilisation, l'éducation aux problèmes de salubrité
publique et la fourniture de médicaments de base.
Ø VIH/SIDA et les IST
ASDEB mène des Actions de formation et de la paire
éducation des jeunes en milieux scolaires et extrascolaires et fait la
prise en charge médicale, psychosociale, nutritionnelle et
économique des OEV et des PVVIH ainsi que les traitements des infections
et des maladies opportunistes.
2.1.2.3 - La micro-entreprise et la promotion de
l'emploi des jeunes
Ø Soutien aux jeunes sans emploi et en
situation de précarité
ASDEB soutient les jeunes en difficulté et sans
emploi, les OEV ayant fini leur formation professionnelle à initier des
microprojets pour la création de leur propre emploi, renforce leurs
capacités de gestion et leur apporte le soutien financier pour leur
permettre une installation durable et autonome. 52 jeunes et 250 OEV ont
déjà bénéficié de cet appui.
Ø Soutien aux familles d'accueil
ASDEB soutient les familles d'accueil des OEV et les jeunes
femmes en situation de précarité dans la création des
Activités Génératrices de Revenus(AGR ) dans le but de
réduire leur dépendance économique qui les entraîne
dans des comportements à risques face au Sida et surtout de façon
à pouvoir subvenir à des besoins des enfants que ne couvre pas le
parrainage. 2800 familles et femmes ont déjà
bénéficié de cet appui de 2000 à 2009.
2.1.2.4 - Développement Communautaire
Ø Organisation Communautaire
ASDEB organise les communautés en Comité
Villageois de Développement (CVD) et renforce leurs capacités de
gestion et mise en oeuvre des projets sociaux. Les CVD sont initiés
à l'élaboration et exécution des plans villageois de
développement (PAV).
Ø Infrastructures socio-collectives
ASDEB fait la construction ou la réhabilitation des
infrastructures socio communautaires notamment les écoles, les pistes,
les cases de santé, les latrines afin de faciliter la scolarisation des
enfants dans les villages et l'épanouissement des populations.
2.1.2.5 - Renforcement des capacités et appui
institutionnel de ASDEB
Ce volet rentre dans la ligne d'appui institutionnel pour
renforcer les capacités de prestations des services d'ASDEB sur le
terrain. ASDEB recherche le renforcement de capacités de son personnel
dans ses différents domaines d'intervention afin de mieux les outiller
à répondre aux besoins des populations.
2.1.2.6 - Stratégie et approche
méthodologique de ASDEB
ASDEB travaille avec les populations à la Base, les
enfants, les femmes et les jeunes. Sa stratégie consiste à
répondre pragmatiquement aux besoins de ces groupes cibles de
façon intégrée pour donner la chance aux résultats
escomptés d'être soutenus et durables.
ASDEB détermine ses zones d'intervention sur la base
des études de milieux et des états de lieu portant sur les axes
principaux des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) et le plan d'action stratégique du pays.
Pour bien travailler dans une zone, ASDEB demande une
reconnaissance officielle dans la zone auprès des autorités
locales, y s'installent et collaborent avec les différents groupes
sociaux sans distinction de race ni de religion en s'appuyant sur les
compétences locales. ASDEB ne s'implique pas dans le débat
politique.
Le choix d'un projet se fait sur la base d'une identification
des besoins et les études de milieux ou états de lieu. Les
populations sont généralement les porteurs des projets qu'ASDEB
soutient pour la mise en oeuvre. ASDEB implique les communautés et les
groupes cibles dans l'identification de leurs propres besoins par des outils de
travail comme l'arbre à problème, le MARP et le Plan d'Action
Villageois. C'est donc une approche du bas vers le haut qui met les populations
cibles au centre de leurs préoccupations afin de favoriser
entièrement leur implication.
La mise en oeuvre des projets se fait de façon
participative tout comme l'identification. Les populations
bénéficiaires sont amenées à s'y impliquer comme
décideurs, exécutants et bénéficiaires.
Pour atteindre les résultats escomptés, ASDEB
allie son organisation en groupe d'auto soutien et renforcement des
capacités des bénéficiaires.
ASDEB met une équipe dynamique par domaine de
compétence sur les différents types de projet et participe au
renforcement périodique de leurs capacités dans le domaine de la
mise en oeuvre, du monitoring, du reporting et de l'évaluation interne.
ASDEB soumet tous les exercices à une évaluation
externe pour une meilleure orientation des actions futures et commet un audit
externe pour la certification de l'utilisation des fonds.
ASDEB produit un rapport annuel de fin d'exercices.
2.2 - CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Descartes, R. (1992 : 23), fait remarquer dans son
Discours de la méthode que l'absence de règle dans la
recherche de la connaissance et de la vérité, entraîne
indubitablement la raison, cette « puissance de
juger », dans des contradictions sans fin.
Ce chapitre se propose de décrire l'ensemble des
règles, étapes et procédures auxquelles cette recherche a
eu recours pour cerner le thème de notre étude.
2.2.1 - Techniques de collecte de données
Pour recueillir les informations sur le terrain afin de
confirmer, d'infirmer ou de nuancer l'hypothèse de recherche, nous avons
eu recours à cinq méthodes complémentaires de recherche
prescrites en sciences sociales dont voici :
2.2.1.1- La recherche
documentaire
Conformément à tout travail qui se veut d'un
fondement scientifique, nous avons effectué une bonne exploration des
connaissances théoriques et universitaires car avant nous, de nombreux
écrits portant sur les projets de développement communautaires
existaient déjà et se sont soldés par des résultats
scientifiques, unanimement acceptés et utilisés par l'ensemble
des acteurs de développement. En effet, elle a été
à la base de l'élaboration du cadre théorique et
conceptuel ainsi que de la méthodologie qui sont nécessaires pour
notre travail.
Ainsi, la documentation nous a conduit à visiter
certaines bibliothèques de la place comme la bibliothèque de
l'EAMAU, la bibliothèque du CCF, le Centre de documentation de l'URD, de
la FONGTO, la bibliothèque de la FLESH à l'Université de
Lomé où nous avons pu lire les mémoires de nos
prédécesseurs.
La lecture de ces documents couplée à nos
recherches incessantes sur différents sites Internet nous a permis de
rédiger la revue de la littérature, de constituer la
bibliographie et surtout de bien spécifier le thème de
recherche.
La recherche documentaire à elle seule est insuffisante
et ne permet pas de rendre compte de la réalité du terrain.
D'où la nécessité de faire des enquêtes sur le
terrain.
2.2.1.2 - La
pré-enquête
Elle s'est déroulée tout au long de la
période de la mise en oeuvre (Décembre 2009 à
Février 2010) du microprojet de construction de bâtiments
scolaires à Anamé-Gbaganmé. Elle nous a permis de nouer
les tous premiers contacts avec la communauté, d'avoir accès
à son organisation sociale, à son historique et surtout de
connaître les réalités du terrain avant l'enquête
proprement dite.
2.2.1.3 - Le pré-test
Il est motivé par le souci de tester
l'efficacité des outils (le questionnaire et le guide d'entretien
individuel) de collecte des données sur le terrain. Ceci a permis de
vérifier la clarté, la pertinence et la compréhension des
questions. En effet, le pré-test a été
réalisé sur un échantillon de 10 personnes dudit village.
Il nous a permis de corriger surtout le questionnaire et de mieux le structurer
pour l'enquête proprement dite.
2.2.2- METHODES DE COLLECTE DES DONNEES
2.2.2.1 - Recherche quantitative
Elle est utilisée pour quantifier les données,
dégager les tendances sur les base des chiffres parlant. La recherche
quantitative (le questionnaire) donnerait surtout l'occasion d'apprécier
l'adéquation de la pertinence des réalités auxquelles ils
sont confrontés et la perception qu'ils en ont.
2.2.2.1.1 - Technique de choix de
l'échantillon et échantillonnage
« Le propre des sociologues est, en principe,
d'étudier les ensembles sociaux (par exemple une société
globale ou des organisations concrètes dans une société
globale) comme des totalités différentes de la somme de leurs
parties. » (Quivy, R. et al. op. cit. 159)
Cependant, les contraintes en termes de temps de recherche sur
le terrain, en moyens financiers et techniques obligent les chercheurs à
restreindre le champ d'analyse en interrogeant effectivement que quelques
individus (échantillon) prélevés dans le groupe plus
élargi (population mère), et à généraliser
les résultats obtenus à l'ensemble. Toutefois,
l'échantillon doit répondre à l'exigence de la
représentativité.
Population cible
La population cible est la société ou l'ensemble
des éléments concernés par l'étude. N'DA, P. (op.
cit : 101), la définit comme « une collection
d'individus (humains ou non), c'est-à-dire un ensemble d'unités
élémentaires (une personne, un groupe, une ville, un pays) qui
partagent des caractéristiques communes précises par un ensemble
de critères ».
La population cible concernée par cette étude
est celle du village d'Anamé-Gbaganmé dans le canton d'Anfoin
(Préfecture des Lacs).
Echantillonnage
L'échantillonnage est la technique scientifique par
laquelle le chercheur prélève une fraction d'individus
(échantillon) de l'ensemble (population mère). C'est cet
échantillon, représentatif de la population mère, qui est
effectivement soumis à l'enquête.
Sur la base des estimations de la DGSCN (Direction
Générale de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale) la population du village en 2008 est de 1228 habitants.
Connaissant l'effectif de la population, la formule suivante a
été utilisée pour prélever
l'échantillon : 1228 x 10/100 = 122,8 soit sensiblement 123
enquêtés.
2.2.2.1.2 - Variables et
indicateurs
Une variable est une notion plus ou moins abstraite. Elle
découle de la question de départ formulée en début
et des hypothèses de recherche émises. Les variables étant
abstraites, donc difficile à appréhender ou cerner, certains
indicateurs y sont retenus pour rendre compte des variables. C'est en ce sens
que N'DA, P. (op.cit :55) dit : « l'indicateur est ce qui
indique, permet de reconnaître une variable, une notion plus abstraite et
vaste ». Pour Quivy, R. et al. (Op. cit : 121)
« Les indicateurs sont des manifestations objectivement
repérables et mesurables des dimensions du concept. »
Dans la présente étude, nous avons retenu deux
types de variables : une dépendante qui constitue le
phénomène ou le fait social10(*) à expliquer et d'autres indépendantes
qu'on peut mesurer et donc déterminer l'influence sur la variable
dépendante.
2.2.2.1.3 - Variable dépendante
Il s'agit des entraves au processus d'animation dans les
projets de développement à la base au Togo.
2.2.2.1.4 - Les variables
indépendantes
Elles se reposent sur des éléments pour rendre
compte de la variable dépendante qu'est les entraves au processus
d'animation dans les projets de développement à la base au
Togo.
v La participation de la communauté au
projet
La participation des bénéficiaires au projet qui
s'exécute est synonyme d'adhésion à ce projet. L'absence
de participation entraîne des obstacles à l'approche participative
que cherchent à développer les animateurs sur le terrain.
v Implication de la communauté
La non implication des bénéficiaires à
toutes les phases du projet, de l'identification des besoins à
l'évaluation du projet en passant par la conception,
l'élaboration, l'exécution et le suivi entrave le processus
d'animation.
v Indifférence de la population
L'indifférence de la population bénéficiaire
traduit la non-conformité du projet par rapport à leurs
priorités. Les sensibilisations, la mobilisation autour du projet
deviennent vaine et difficile aux animateurs.
2.2.2.1.5
- Les indicateurs
Les indicateurs sont des données observables par
lesquelles on peut appréhender les différentes dimensions
analysées, en constatant dans la réalité la
présence de tel ou tel attribut ou l'état de telle variable. Ils
visent à représenter empiriquement le concept et se
définissent par rapport à ce dernier.
Nous avons retenu pour cette étude quatre (04)
indicateurs :
v Refus de la mobilisation de la contribution
financière des bénéficiaires
Selon les exigences d'AGAIB/Maritime, Agence qui a
financé le projet, les bénéficiaires doivent mobiliser sur
un compte bancaire ouvert au nom du CVD une somme égale à 5% du
montant total du projet à titre de contribution locale. Les 95% restants
constituent le don de l'agence.
En dépit des nombreuses sensibilisations pour la
mobilisation de la contribution, la majorité de la population
bénéficiaire a refusé de contribuer. Ce refus de
mobilisation de la contribution financière par les
bénéficiaires pour le compte du projet se justifie par le fait
que la population ne voit pas en quoi les bâtiments scolaires contribuent
au développement de la communauté. Ainsi ce refus rend compte des
difficultés rencontrées par les agents de développement
lors de la mise en oeuvre du projet.
v Indifférence de la
communauté
L'animation rurale devient une pratique entravant quand la
population cible affiche une indifférence vis-à-vis du projet qui
s'exécute. L'approche participative prévoit une participation
totale des bénéficiaires dans la mise en oeuvre des projets.
v Absence de la main d'oeuvre locale
Un projet qui s'exécute dans une communauté,
doit trouver une main d'oeuvre locale au sein de ladite communauté pour
faire profiter aux jeunes désoeuvrés les avantages du projet
communautaire. L'absence de la main d'oeuvre locale rend compte des entraves
à l'animation par les agents de développement selon les
exigences de l'approche participative que cherchent à développer
ces derniers sur le terrain.
v Querelles intestines
Le développement local d'une communauté n'est
possible s'il existe une cohésion entre les fils de cette
communauté. Le manque de cohésion conduit au désordre et
à la division. La division est source de conflit empêchant les
bénéficiaires de prendre en main le développement de leur
milieu. Dans cette optique, il est difficile aux animateurs de mener à
bien la mission qui leur ait assignée.
2.2.2.1.6 - Elaboration du
questionnaire
En sciences sociales, il faut nécessairement savoir de
façon précise ce que l'on cherche, s'assurer que les questions
ont un sens pour chacun, que tous les aspects de la question ont
été abordés. Le questionnaire proprement dit ne s'est pas
constitué au hasard.
Ainsi une liste de questions a été
élaborée avant de procéder à la sélection de
celles qui sont en relation avec les objectifs, les hypothèses, les
variables et les indicateurs.
2.2.2.1.7 - L'enquête par
questionnaire
L'outil de collecte de données quantitatives en
Sciences Sociales est le questionnaire structuré ou semi
structuré. Selon Quivy, R. et al. (1995 : 190) « Elle
consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus
souvent représentatif d'une population, une série de questions
relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale,
à leurs opinions [...] ou encore sur tout autre point qui
intéresse les chercheur. »
Par souci d'avoir des données quantifiables sur les
entraves au processus d'animation dans le cadre du projet de construction de
bâtiments scolaires à Anamé - Gbaganmé, nous avons
procédé à l'administration indirecte de questions à
notre public cible aux fins de vérification des hypothèses
théoriques émises ci- haut. Cette technique se justifie par le
fait que la plupart des enquêtés ne savent ni lire ni
écrire. Il est subdivisé en quatre (04) sections et comprend au
total quarante deux (44) questions, certaines fermées et d'autres
ouvertes.
2.2.2.2 - Recherche qualitative
Pour mieux comprendre les attitudes, les
croyances, les motifs et les comportements de la population concernée
par l'étude, nous avons fait recours à l'entretien individuel et
à l'entretien de groupe. La recherche qualitative a servi d'approche
complémentaire à la recherche quantitative.
2.2.2.2.1
- Entretien individuel
Par souci de pallier les limites du questionnaire et le
caractère suggéré de certaines réponses, nous avons
opté pour une méthode laissant une marge de manoeuvre à
certains de nos enquêtés dans leurs réponses. Cette
technique n'est pas utilisée à tout l'échantillon retenu
mais seulement à des personnes ressources du milieu et avec quelques
membres du Comité Villageois de Développement (CVD). Ces
entretiens ont permis de juger de la pertinence du thème, de le
recentrer et de le reformuler.
2.2.2.2.2- Entretien de groupe
Elle s'est faite à l'aide d'un guide d'entretien parmi
un échantillon de dix personnes composé des personnes ressources
du village. Elle nous a permis de recueillir des informations pertinentes
concernant notre thème de recherche.
2.2.3 - DIFFICULTES RENCONTREES
A part les contraintes classiques inhérentes à
toute recherche scientifique en général et plus spécifique
au milieu universitaire (temps et techniques limités), la conduite de
cette recherche s'est vue confrontée à certaines
difficultés d'ordre méthodologique et pratique sur le terrain
qu'il convient de relever.
D'abord, il faut souligner que des ouvrages touchant le
développement communautaire ne portent pas directement sur les entraves
au processus d'animation. Ce qui a considérablement limité nos
marges de manoeuvre dans la constitution de la revue de la littérature.
Ensuite, sur le terrain les difficultés sont
liées à la réticence de certains enquêtés
à nous accepter soit pour des raisons politiques soit pour des raisons
personnelles.
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS11(*)
Les données recueillies sur le terrain à l'aide
des diverses techniques de collecte décrites ci-dessus, après
dépouillement, sont présentées en tableaux et en
graphiques suivis d'analyses succinctes. L'articulation de ce chapitre respecte
celle du questionnaire d'enquête mais certains tableaux et graphiques
sont le produit de croissement entre différentes sections.
Par ailleurs, il convient de signaler dans cette section que
notre échantillon étant de 123 personnes, les tableaux et les
figures où les totaux en valeur relative ou absolue sont
supérieurs à cet échantillon et qui sont le
résultat d'une question à choix multiple (QCM).
3.1- IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
Tableau 01 : Répartition des
enquêtés selon l'âge et le sexe
Sexe
Ages
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
[15-25]
|
11
|
14,9
|
7
|
14,3
|
18
|
14,6
|
[26-35]
|
15
|
20,3
|
10
|
20,4
|
25
|
20,3
|
[36-45]
|
24
|
32,4
|
14
|
28,6
|
38
|
30,9
|
[46-55]
|
14
|
18,9
|
12
|
24,5
|
26
|
21,1
|
[56-65]
|
9
|
12,1
|
3
|
6,1
|
12
|
9,8
|
[66-75]
|
1
|
1,4
|
3
|
6,1
|
4
|
3,3
|
TOTAL
|
74
|
100
|
49
|
100
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête de terrain du 08
au 11 mars 2011
La lecture du tableau N° 1 montre que 14,6 % des
enquêtés ont l'âge compris entre 15-25 ans. Les hommes
représentent 14,9 % et les femmes 14,3 %. Pour la tranche d'âge
26-35 ans, elle représente au total 20,3 % dont 20,3 % d'hommes et 20,4
% de femmes. Quant à la tranche d'âge compris entre 36-45 ans,
elle représente 30,9 % de l'échantillon avec respectivement 32,4
% d'hommes et 28,6 % de femmes. La tranche d'âge 46-55 ans
représente par ailleurs 21,1 % de l'échantillon dont 18,9 % de
représentativité pour les hommes et 24,5 % pour les femmes. Par
ailleurs, pour un total de 9,8 % pour la tranche d'âge compris entre
56-65 ans, les hommes ne représentent que 12,1 % et les femmes 6,1 %.
Enfin, la tranche d'âge de 66-75 ne représente que 3,3 % dont 1,4
% d'hommes et 6,1 % de femmes.
Cette composition montre que l'échantillon est
composé d'individus relativement matures susceptibles de donner un avis
favorable sur les entraves au processus d'animation dans les projets de
développement à la base. Les hommes et les femmes
représentent ainsi 99,7 % de l'échantillon.
Tableau 02 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et le niveau d'instruction
Sexe
Niveau
d'instruction
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Primaire
|
22
|
29,7
|
10
|
20,4
|
32
|
26
|
Collège
|
7
|
9,5
|
2
|
4,1
|
9
|
7,4
|
Lycée
|
2
|
2,7
|
-
|
-
|
2
|
1,6
|
Université
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Aucun
|
43
|
58,1
|
37
|
75,5
|
80
|
65
|
Total
|
74
|
100
|
49
|
100
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Il ressort de la lecture du tableau N° 2 que 26 % des
enquêtés estiment avoir fait le primaire regroupant ainsi 29,7 %
d'hommes et 20,4 % de femmes.
Pour le collège, on note 7,4 % des
enquêtés avec des proportions de 9,5 % d'hommes et 9 % de femmes.
1,6 % des enquêtés estiment avoir fait le lycée dont 2,7 %
d'hommes et 2 % de femmes. Par ailleurs, aucun enquêté n'a
estimé avoir fait l'université. Enfin, on enregistre au total 65
% des enquêtés qui n'ont aucun niveau d'instruction avec une
proportion de 58,1 d'hommes et 75,5 % de femmes.
De la lecture de ce tableau, il convient de dire que le niveau
d'instruction de ladite population à la base est très bas soit
57,5 % (primaire et collège) et 1,6 % pour le lycée. La grande
majorité des enquêtés sont analphabètes.
Tableau 03 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la profession
Sexe
Profession
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Agriculteur
|
49
|
66,2
|
19
|
38,8
|
68
|
55,3
|
Artisan
|
4
|
5,4
|
-
|
-
|
4
|
3,3
|
Commerçant
|
3
|
4,1
|
15
|
30,6
|
18
|
14,6
|
Enseignant
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Autres
|
18
|
24,3
|
15
|
30,6
|
33
|
26,8
|
Total
|
74
|
100
|
49
|
100
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Une lecture de ce tableau laisse voir que 3,3 % des
enquêtés sont des artisans dont respectivement 5,4 % et 0 %
d'hommes et de femmes. 14,6 % au total des enquêtés sont des
commerçants. Les hommes représentent 4,1 % de ce total et les
femmes ne représentent que 30,6 %. Une proportion de 26,8 % des
personnes interrogées classés dans « autres »
représente en fait les autres professions dont la forge, la couture, la
menuiserie et le taxi-moto. Pour ce total de 26,8% la proportion des hommes est
de 24,3 % et celle des femmes est de 30,6 %.
La grande partie des personnes interrogées soit 55,3 %
au total sont des agriculteurs dont 66,2% sont des hommes et 38,8 % sont des
femmes. Ce qui fait de l'agriculture, la principale activité de ce
milieu rural.
3.2- CONNAISSANCES DES REALITES SOCIALES DU
VILLAGE
Tableau N° 4 : Connaissance sur l'existence
du chef du village
Existence
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
-
|
-
|
Non
|
123
|
100
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
La lecture de ce tableau montre que la totalité (100%)
des personnes interrogée reconnait que le village ne dispose pas d'un
chef. Ce qui traduit l'absence de l'autorité d'un chef dans le
village.
Tableau N° 5 : Connaissance sur le dirigeant du
village
Dirigeant
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Régent
|
2
|
1,6
|
Notable
|
3
|
2,4
|
Délégué
|
118
|
95,9
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Sur un total de 123 personnes
interrogées, 1,6 % affirment que le village est sous l'autorité
d'un régent. Par contre 2,4% des estiment plutôt que le village
est dirigé par un notable. Mais la majorité des
enquêtés reconnait que le village est dirigé par un
délégué. Ce qui traduit une fois encore l'absence d'un
chef pouvant diriger le village.
Tableau 6 : Connaissance des raisons de l'absence
d'un chef du village
Tableau 6 a : Répartition des
enquêtés selon qu'il n'y a jamais eu d'intronisation d'un chef et
par rapport au sexe
Sexe
Raison
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Jamais d'intronisation
|
68
|
55,2
|
44
|
35,8
|
112
|
45,6
|
Sans réponse
|
55
|
44,8
|
79
|
64,2
|
134
|
54,4
|
Total
|
123
|
100
|
123
|
100
|
246
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Il ressort de la lecture du tableau N° 6 a, que 45,6 %
des personnes interrogées avec les proportions 55,2 % d'hommes et 35,8%
de femmes estiment qu'il n'y a jamais eu d'intronisation d'un chef du village.
Près de 54,4 % non pas donné leur avis sur la question.
Tableau 6 b : Répartition des
enquêtés selon qu'il y a mésentente sur l'intronisation
d'un chef et par rapport au sexe
Sexe
Raison
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Mésentente sur l'intronisation d'un chef
|
73
|
59,3
|
49
|
39,8
|
122
|
49,6
|
Sans réponse
|
50
|
40,7
|
74
|
60,2
|
124
|
50,4
|
Total
|
123
|
100
|
123
|
100
|
246
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
A la question de savoir pourquoi le village
ne dispose pas d'un chef, 59,3 % d'hommes et 39,8 % de femmes soit un total de
49,6 %, affirment qu'il y a mésentente sur l'intronisation d'un chef du
village. Par contre près de 50,4 % n'ont pas donné leur avis sur
la question.
La lecture des tableaux 6a et 6b, montre l'existence de
problème sur l'intronisation d'un chef pour le village.
Figure 2 : Participation de la population
aux convocations du dirigeant du village
Source: les données de
l'enquête du 08 au 11 mars 2011
La figure 2 montre la participation de la population aux
convocations du dirigeant du village pour des sensibilisations. De sa lecture,
l'on constate que 18% des enquêtés estiment qu'ils
répondent souvent aux convocations. 20 % disent qu'ils répondent
rarement et 24 % des personnes interrogées affirment qu'ils
répondent très souvent aux convocations. La grande
majorité soit 38 % ne répondent jamais aux appels du dirigeant du
village.
Figure 3 : Respect des décisions du dirigent
du village
Source: les données de l'enquête du 08 au 11
mars 2011
La figure 3 montre la fréquence des personnes
interrogées qui respectent les décisions du dirigeant du village.
Sur un total de 123 enquêtés, 27 personnes estiment respecter
souvent les décisions du dirigeant du village ; 26 autres affirment
les respecter très souvent. Par contre, 65 enquêtés disent
qu'ils respectent rarement ses décisions et 5 ont déclaré
qu'ils ne respectent jamais ses décisions.
Tableau 7 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et leur participation à
l'élection du bureau du CVD
Sexe
|
Avez-vous participez à l'élection du bureau
du CVD ?
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Oui
|
66
|
89,2
|
29
|
59,2
|
95
|
77,2
|
Non
|
8
|
10,8
|
20
|
40,8
|
28
|
22,8
|
Total
|
74
|
100
|
49
|
100
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 ars
2011
Le tableau N°7 met en exergue la participation à
l'élection du bureau du CVD du village. Il ressort de sa lecture que
89,2 % des hommes et 59,2 % des femmes interrogés estiment avoir
participé à l'élection du bureau du CVD ; soit 77,2 %
au total pour une fréquence de 95 (66 hommes et 29 femmes). Par
ailleurs, pour une fréquence de 28 (8 hommes et 20 femmes), soit 22,8 %
des enquêtés disent ne pas avoir participé à son
élection avec les proportions de 10,8 % pour les hommes et 40,8 % pour
les femmes.
On en déduit que la majorité des personnes
interrogées soit 77,2 % des enquêtés ont pris part
à l'élection du bureau du CVD contre 22,8 % qui n'en ont pas
participé.
Tableau 8 : Connaissance sur l'élection du
bureau du CVD
Election du bureau
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Lors de l'assemblée du village
|
50
|
40,7
|
Par le service des affaires sociales
|
63
|
51,2
|
Ne sait pas
|
10
|
8,1
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Le tableau 8 présente l'effectif des
enquêtés qui ont répondu à la question comment s'est
faite l'élection du bureau du CVD ? De sa lecture, 40,7 % des
enquêtés disent que l'élection dudit bureau a
été fait lors de l'assemblée du village ; 51 ,2 %
quand à eux affirment qu'elle s'est faite par le service des affaires
sociales et 8,1 % disent qu'ils ne savent pas comment elle s'est faite. Ces 8,1
% regroupent des personnes qui sont absentes du village lors de
l'élection du bureau du CVD.
Tableau 9 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont d'accord sur l'élection du
bureau du CVD
D'accord
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
90
|
73,2
|
Non
|
33
|
26,8
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Il ressort de la lecture de ce tableau que 73,2 % des
personnes interrogées estiment être d'accord sur l'élection
du bureau du CVD contre 26,8 % qui disent ne pas être d'accord sur son
élection. Il convient de dire que la majorité des
enquêtés sont donc d'accord sur l'élection du bureau.
Tableau 10 : Connaissance sur la
représentativité du bureau du CVD
Représentatif
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
122
|
99,2
|
Non
|
1
|
0,8
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Sur un total de 123 personnes interrogées, 99,2 %
affirment que le bureau du CVD est représentatif c'est-à-dire
qu'il est composé des membres issus des différents quartiers du
village. Seulement 0,8 % des enquêtés disent qu'il n'est pas
représentatif. Il convient de dire que la majorité des
enquêtés affirme qu'il est représentatif.
3.1 - CONNAISSANCE DES REALITES SOCIO-CULTURELLES ET
ECONOMIQUES DU VILLAGE
Tableau 11 : Les principales activités
génératrices de revenu du milieu
Autre activités du milieu
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Elevage
|
72
|
51.8
|
Petit commerce
|
55
|
39,6
|
Fabrication d'huile de palme
|
5
|
3,6
|
Distillation d'alcool
|
7
|
5
|
Total
|
139
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
En dehors de l'agriculture qui est
naturellement la principale activité du milieu, l'élevage et le
petit commerce sont les deux principales Activités
Génératrice de Revenu (AGR) du milieu. Elles représentent
respectivement 51,8 % et 39,6 %. La fabrication d'huile de palme (zomi en
langue locale) et la distillation d'alcool (sodabi en langue locale) viennent
ensuite avec des taux faibles respectivement de 3,6 % et 5 %.
Figure 4 : Besoin de financement des
activités génératrices de revenu de la
communauté
Source: les données de l'enquête du 08 au
09 Mars 2011
La figure 4 traduit le besoin de financement
des activités génératrices de revenu de la
communauté. Sur les 123 enquêtés, la majorité
c'est-à-dire 98 % affirment avoir besoin de financement pour leur
AGR ; la proportion des personnes interrogées qui estiment n'avoir
pas besoin de financement pour les AGR est insignifiante et on peut retrouver
parmi cette proportion les élèves.
Tableau 12 : Répartition des
enquêtés selon la nature du mur et le type de toit
|
Nature de la maison
|
Type de toit
|
Mur de ciment
|
Terre d'argile
|
Banco
|
Claie
|
Paille
|
Total
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Tôle
|
12
|
100
|
12
|
12
|
3
|
27,3
|
-
|
-
|
-
|
-
|
27
|
22
|
Tuile
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
9,1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
0,8
|
Paille
|
-
|
-
|
88
|
88
|
7
|
63,6
|
-
|
-
|
-
|
-
|
95
|
77,2
|
Total
|
12
|
100
|
100
|
100
|
11
|
100
|
-
|
-
|
-
|
-
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Le tableau 12 fait ressortir les caractéristiques de
l'habitat des enquêtés. Il apparaît à sa lecture que
100 % personnes enquêtés ont des maisons en mure de ciment et
couvertes de tôle ; 12 % en terre d'argile et couvertes de
tôle. 27,3 % des enquêtés ont leurs maisons en banco et
couvertes de tôle. Seul une personne parmi les enquêtés
possède une maison en banco et couverte en tuile. Par ailleurs, la
majorité des enquêtés a sa maison construite en terre
d'argile et couverte de paille soit un taux de 88 %. 7 autres personnes soit
63,6 % ont leur maison en banco couverte de paille. La nature de la maison et
le type de toit traduit la précarité de la situation
économique du village.
Tableau 13 : Couverture des besoins alimentaires
des enquêtés
Satisfaction des besoins alimentaires
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
21
|
17,1
|
Non
|
102
|
82,9
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11
mars 2011
Parmi les besoin essentiels des être humains, le
mangé occupe une place très importante. Le tableau 13 affiche
que seul 17,1 % des enquêtés arrivent à satisfaire
convenablement leur besoin alimentaire alors que 82,9 % n'y parviennent pas. Ce
tableau prend seulement en compte le critère quantitatif et la
régularité dans la prise du repas.
Tableau 14 : Répartition des
enquêtés selon le lieu où ils se soignent en cas de
maladie
Structure de soin
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Clinique
|
3
|
2,4
|
Hôpital du canton
|
46
|
37,4
|
Dispensaire du village voisin
|
74
|
60,2
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11
mars 2011
Il apparait de la lecture de ce tableau que le village ne
disposant pas de dispensaire, pour se soigner, la communauté se dirige
en différents lieux pour se faire soigner.
Ainsi, 2,4 % des personnes interrogées disent qu'ils se
font soigner dans une clinique ; 37,4 % se soignent à
l'hôpital du canton. Par contre, la grande majorité soit 60,2 % se
soigne au dispensaire du village voisin.
Figure 5 : Proportion des enquêtés
qui parviennent à payer les produits prescrits par l'infirmier en cas de
maladie
Source: les données de l'enquête du 08
au 11 mars 2011
Selon les données de la figure 5, sur 123
enquêtés, 24 % arrivent à payer souvent les
médicaments prescrits par l'infirmier ; 6 % parviennent à
les payer très souvent. Cependant 68 % arrivent rarement à les
payer contre 2 % qui n'arrivent jamais à s'en procurer. Cette situation
traduit le fait que les frais médicaux ne sont pas à la bourse
des communautés rurales pour la plupart des cas.
Tableau 15 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'enfants scolarisés et selon
qu'ils parviennent à payer leur scolarité
|
Arrivez-vous à payer leur frais
d'étude ?
|
Total
|
Nombre d'enfants scolarisés
|
Oui
|
Non
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Un
|
9
|
27,3
|
4
|
7,8
|
13
|
15,5
|
Deux
|
11
|
33,3
|
11
|
21,6
|
22
|
26,2
|
Trois ou plus
|
13
|
39,4
|
36
|
70,6
|
49
|
58,3
|
Total
|
33
|
100
|
51
|
100
|
84
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11
mars 2011
Le tableau 15 montre la répartition des
enquêtés qui ont des enfants scolarisés et qui arrivent ou
pas à s'occuper de leur scolarisation. De son analyse, il ressort que
27,3 % ont un enfant scolarisé et arrivent à leur payer leur
frais d'étude. 7,8 % ont un enfant et n'arrivent pas à payer leur
frais d'étude. Par ailleurs, 33,3% des personnes interrogées ont
quant à eux deux enfants scolarisés et arrivent assurer leur
frais d'étude. Par contre, 21,6 % des enquêtés qui en ont
deux ne parviennent pas à leur payer les frais d'étude. La grande
majorité des enquêtés qui ont plus de trois enfants et plus
soit 70,6 % n'arrivent pas à assurer les frais d'étude de leurs
enfants contre 39,4 % qui arrivent quand même à en assurer pour
les leurs.
Dans l'ensemble on constate que plus le nombre des enfants
sont élevés plus les parents n'arrivent pas à supporter
les frais d'étude.
3.3- IMPLICATION ET PARTICIPATION DE LA POPULATION
Tableau 16 : Connaissance des besoins de la
communauté
Besoins
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Latrine publique
|
20
|
16,3
|
forage
|
3
|
2,4
|
Dispensaire
|
34
|
27,6
|
Microcrédit
|
66
|
53,7
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11
mars 2011
Le tableau16 montre divers besoins qu'exprime la
communauté dont porte l'étude. De sa lecture on constate que sur
123 personnes interrogées, 16,3 % disent avoir besoin de latrine
publique ; 2,4 % souhaite la dotation du village en forage. Ne disposant
pas de dispensaire dans le village, 27,6 % expriment plutôt le besoin de
la construction d'un dispensaire pour le village. Cependant, la majorité
des enquêtés soit 53,7 % affirment avoir besoin de
microcrédit pour mener leur activités Génératrices
de revenu.
Il convient de dire que nombreux sont les besoins de la
communauté.
Figure 6 : Proportion des enquêtés
satisfaits et non satisfaits par la construction du bâtiment scolaire
Source: les données de l'enquête du 08 au
11 mars 2011
La figure 6 montre la proportion des enquêtés
satisfaits et non satisfaits par la construction de bâtiments scolaires.
Il convient de dire que 68 % disent être d'accord sur la construction de
bâtiments scolaires. Par contre, 32% n'en pas être d'accord.
Tableau 17 : Participation de la communauté
aux phases de mise en oeuvre du projet
Participation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Identification des besoins
|
25
|
20,3
|
Conception
|
-
|
-
|
Elaboration
|
-
|
-
|
Exécution
|
30
|
24,4
|
Suivi
|
8
|
6,5
|
Evaluation
|
-
|
-
|
Aucune
|
60
|
48,8
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Le tableau 17 nous présente l'effectif des
enquêtés ayant participé aux différentes phases de
mise en oeuvre du projet. De sa lecture, il ressort 20,3% des personnes
interrogées ont participé à la phase d'identification des
besoins ; 24,4 % et 6,5 % respectivement pour les phases
d'exécution et de suivi du projet. La grande majorité soit 48,8 %
n'ont participé en aucune phase de mise en oeuvre du projet. Il apparait
donc clair toujours de la lecture du tableau que la population
bénéficiaire du projet n'a pas participé ni
été impliquée à toutes les phases de mise en oeuvre
du projet.
Tableau 18 : Nature de la contribution locale de
la population au projet
Nature de la contribution
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Contribution en espèce
|
23
|
18,7
|
Contribution en nature
|
-
|
-
|
Main d'oeuvre locale
|
30
|
24,4
|
Aucune contribution
|
70
|
56,9
|
Total
|
123
|
100
|
Source: les données de l'enquête du 08 au 11 mars
2011
Sur 123 personnes interrogées pour connaître la
nature de la contribution locale de la population au projet, 18,7 % disent
avoir donné une contribution en espèce ; 24,4 % ont
contribué au projet à titre de main d'oeuvre locale durant la
phase d'exécution contre 56,9 % de personnes enquêtés qui
n'ont donné aucune contribution. Il convient de dire la plupart des
enquêtés n'ont pas contribué à la mise en oeuvre du
projet.
Figure 7 : Participation de la population aux
séances de sensibilisation du CVD
Source: les données de
l'enquête du 08 au 11 mars 2011
Le figure 7 nous renseigne sur la participation des
enquêtés aux sensibilisations du CVD sur les questions de
développement du village. On constate que 14,6 % des
enquêtés participent souvent à l'invitation ; 17,9 %
disent qu'ils répondent très souvent. Par contre, 35,8 % quant
à eux participent rarement aux sensibilisations contre 31,7 % qui ne
participent jamais.
CHAPITRE IV: INTERPRETATION DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS
4.1 - Interprétation des résultats
Cette partie consiste à dévoiler le contenu des
données recueillies sur le terrain. Il s'agit d'une démarche
explicative dans le contexte de l'étude et à la lumière
des travaux antérieurs. C'est également une analyse de contenu
des informations recueillies à partir des méthodes quantitatives
et qualitatives. Ceci nous permet de voir si l'hypothèse posée au
départ s'avère vraie ou fausse.
Ainsi, selon le contexte de l'étude notre
interprétation se résumera autour de deux points à
savoir : les réalités socioculturelles et économiques
du village, l'implication et la participation de la population au
microprojet.
A cet effet, nous nous réfèrerons aux travaux
d'Emile Durkheim et à deux paradigmes12(*) qui ont marqué les discours et les pratiques
du développement, dans le tiers monde en général et en
Afrique en particulier depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il s'agit
d'une part du paradigme déterministe fortement influencé par le
positivisme13(*) et
d'autre part, le paradigme interactionniste de type Weberien14(*).
4.1.1 - Les réalités socio-culturelles et
économiques du village
Il est bien connu en sciences sociales que
la monographie ou l'étude du milieu est indispensable pour la
réussite des projets de développement communautaire
destinés à répondre aux besoins des populations les plus
défavorisées se trouvant dans les milieux ruraux. En admettant
une similitude entre les réalités sociales, culturelles et
économiques des communautés à la base des pays africains,
il n'en demeure pas moins qu'elles varient également d'une
communauté à une autre, selon le contexte social dans lequel se
trouvent ces acteurs sociaux de la paysannerie africaine et qui sont
dotés d'une rationalité relative.
Autant de relativité dans les réalités
socioculturelles et économiques, autant de besoins et de
problèmes qui minent le développement des communautés
à la base. Au rang des réalités socioculturelles, on peut
citer l'analphabétisme, l'illettrisme, l'inexistence des infrastructures
socio-communautaires, les querelles intestines, les conflits identitaires pour
ne citer que ceux-là. Les réalités économiques
quant à elles sont caractérisées en majeure partie par
l'extrême pauvreté, le manque de moyens de subsistance.
La communauté d'Anamé-Gbaganmé ne fait
pas exception. A la lumière des informations recueillies sur le terrain,
la majorité des enquêtés est illettrée et
analphabète. Une minorité a une éducation primaire et
secondaire tandis que la majorité est agriculteur ; ce qui
montre que l'agriculture est la principale activité du milieu.
L'approche participative vise à associer les
populations bénéficiaires des projets de développement
afin d'assurer l'autopromotion de leur milieu. L'autopromotion des populations
à la base n'est possible s'il n'existe pas une instance suprême
qui garantit le respect des valeurs traditionnelles et des normes sociales.
Le garant de cette instance suprême est le chef du
village. L'absence de l'autorité d'un chef du village est source de
division, de désordre, d'anarchie et de situation conflictuelle entre
les fils d'une même communauté entraînant la faiblesse du
contrôle social (ensemble des moyens mis en oeuvre dans une
société ou groupe social pour faire en sorte que ses membres se
conforment aux normes et aux règles dominantes). Ce point de vue prend
appui sur les travaux d'Emile Durkheim (1893) en matière de la
cohésion sociale. Selon Emile Durkheim, la cohésion sociale
résulte de l'intériorisation de normes et valeurs communes par
les individus, par une conscience collective et par le contrôle social.
La population d'Anamé - Gbaganmé semble
connaître cette situation ou la majorité des enquêtés
affirme que le village ne dispose pas d'un chef (Tableau N°4) et reconnait
qu'il n'y a jamais eu d'intronisation d'un chef du village et que cela est
dû à une mésentente de la population sur son intronisation
(Tableau N° 6a et N° 6b). Dans cette situation, la majorité
des personnes interrogées refuse de répondre aux appels du
dirigeant du village (Figure N° 2) et respecte rarement ses
décisions (Figure N° 3).
A la lumière de ce qui précède, il
apparaît une existence de petites querelles entre les fils du village
d'Anamé - Gbaganmé. Ces querelles qui divisent la population
d'Anamé - Gbaganmé ne leur permettent pas d'être ensemble
pour prendre en main le développement local de leur village. De plus ces
querelles constituent une source de division et de mésentente entre
ladite population.
Par ailleurs, la mise en place d'une dynamique de
développement d'un milieu doit plutôt prendre appui sur les
logiques aussi bien socioculturelles qu'économiques du milieu à
développer qu'aux logiques des développeurs. S'inspirant du
paradigme déterministe : « La conception dominante du
développement est déterministe. C'est celle d'Aguste Comte, pour
qui la marche du progrès suit un cours naturel et nécessaire,
tracé par la loi de l'organisation humaine » Ce paradigme
a dominé au cours de ces trente dernière années en
Afrique, les pratiques du développement en général et du
développement communautaire en particulier, le processus du
développement se réduit, grosso modo, à une simple
question de transfert « mécanique » des facteurs
définis comme les déterminants des transformations sociales
nécessaires à « l'évolution » d'une
société sous-développée : la technologie et le
capital financier. Les perceptions, les valeurs et l'univers symbolique des
populations ne sont guère pris en considération dans les
opérations du développement. Yao Assogba (1988b).
Si l'on veut garantir l'autopromotion d'un milieu à
travers la mise en place des projets de développement communautaire, la
démarche des agents de développement communautaire doit
plutôt consister à bien analyser les relations sociales existant
entre les acteurs sociaux dans un système social, de manière
à reconstituer les intérêts, les stratégies, les
enjeux qui s'organisent par rapport aux objectifs que chaque individu ou groupe
cherchent à atteindre.
Ce type d'intervention, inspiré du paradigme
interactionniste demande à ce que les agents de développement
qu'ils fassent partie de la communauté locale ou qu'ils soient
extérieurs à celle-ci entre en contact direct avec les
populations rurales ou urbaines, d'abord pour les écouter et les
comprendre, ensuite pour chercher avec elles les voies et moyens d'une
véritable autopromotion paysanne. Les structures sociales et les valeurs
traditionnelles des villages constituent généralement le point de
départ d'une dynamique de développement. Yao Assogba (1988b).
Dans le cadre du projet de construction de bâtiments
scolaires à Anamé - Gbaganmé, cette démarche ne
semble pas être entreprise à l'étape d'identification dudit
projet, car bien que les bâtiments scolaires fassent partie des besoins
de la communauté, d'autres besoins sont plus prioritaires. Pour une
population où l'agriculture est la principale activité (tableau
N° 3), les activités génératrices de revenu (tableau
N° 11) constituent une autre source de subsistance. La majorité des
personnes interrogées expriment le besoin de financement de leurs AGR
afin qu'elle parvienne à couvrir leurs besoins alimentaires (tableau
N° 13). Cette situation explique la faible mobilisation de la
communauté autour du projet de bâtiments scolaires.
4.1.2 - L'implication et la participation de la population
au microprojet.
Selon le paradigme déterministe :
« la conception dominante du développement est
déterministe.» dans la plupart des cas de projets de
développement communautaire, le plus souvent le processus de
développement est réduit au transfert
« mécanique » de la technologie et du capital
financier, négligeant la participation effective des populations aux
différentes étapes du développement communautaire,
à savoir l'identification des besoins, la conception,
l'élaboration, l'exécution, le suivi et l'évaluation des
projets. Les intervenants ne tiennent pas souvent compte de la logique
culturelle, sociale et économique des populations (Yao Assogba
1988b).
Dans le cadre de la présente étude, il convient
de dire que les personnes interrogées n'ont pas participé ou
n'ont pas été associées à toutes les phases de mise
en oeuvre du projet. La majorité, n'a participé en aucune phase
de mise en oeuvre. L'absence de participation de la population aux phases de
mise en oeuvre du projet s'explique soit par la méthode d'intervention
utilisée par des animateurs qui exclu leur participation à
toutes les phases ou soit à un refus de participation de la part de la
population. Ce refus de participation traduit l'existence d'une situation
problème dans le village, ou encore, le projet ne répond pas aux
attentes de la population. « Nous avons besoin d'argent pour
mener une activité Génératrice de revenu »
laissent entendre une majorité des enquêtés (figure N°
4 et tableau N° 16).
Les informations recueillies sur le terrain témoignent
bien de l'existence d'une situation problème, telle que les querelles,
la mésentente sur l'intronisation d'un chef du village. pour cela, la
population refuse de participer aux sensibilisations du CVD sur les questions
liées au développement du village (figure 7) et de
surcroît, la grande majorité de la population refuse de donner sa
contribution locale, soit en espèce ou en nature ou soit en main
d'oeuvre locale (tableau 18).
4.1.3 - VERIFICATION DES VARIABLES ET DES HYPOTHESES
Rappel des
hypothèses et des variables
Pour explorer la problématique posée par cette
recherche, l'hypothèse générale émise est la
suivante : L'absence d'une étude du milieu au début de la
phase d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les
réalités socioculturelles des communautés constitue une
entrave au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo.
Les hypothèses secondaires sont les suivantes :
Ø La non implication des populations
bénéficiaires à la phase d'identification des besoins est
à la base des difficultés rencontrées sur le terrain par
les animateurs lors de l'exécution du projet.
Ø La méconnaissance des réalités
socioculturelles et économiques des populations
bénéficiaires constitue une entrave au processus d'animation.
Ø Les querelles intestines qui divisent les fils d'une
même communauté est une entrave au processus d'animation.
Ø La non représentativité du
comité villageois de développement d'une communauté est
une entrave au processus d'animation dans les projets de développement
à la base.
Quand à la variable dépendante, elle a
été déclinée comme suit : Il s'agit des
entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo.
Ainsi rappelées et sur la base des informations
recueillies à travers la pré-enquête et l'enquête
proprement dite sur le terrain, les entraves au processus d'animation dans les
projets de développement à la base au Togo se manifeste comme
suit :
Indifférence de la communauté
bénéficiaire par rapport au projet
L'approche participative exige l'association de la population
bénéficiaire à toutes les phases de mise en oeuvre du
projet ; de la phase d'identification des besoins à la phase
d'évaluation des projets, en passant par les phases de conception,
d'élaboration, d'exécution et de suivi. Lors de la mise en
exécution du projet, et surtout lors de la phase d'exécution et
de suivi, les bénéficiaires ont affiché une
indifférence totale au projet et de surcroit, un refus de fournir la
main d'oeuvre locale.
Le suivi des travaux sur le chantier était de la
responsabilité d'un comité de suivi mise en place par les
animateurs. Ce comité est composé des membres de la
communauté qui sont censés de faire un suivi rotationnel des
travaux sur le chantier, par quartier. Les membres désignés
à cet effet, on refusé de faire le suivi, qui s'est fait
finalement par quelques membres du CVD.
Refus de mobilisation de la contribution
locale
Le projet prévoit une contribution
locale de 5 % de son coût total. La grande majorité de la
population a opposé un refus de mobiliser cette contribution,
malgré les nombreuses sensibilisations faites par les animateurs et le
CVD. Les appels de la population par le CVD sur l'initiative des animateurs
sont rejetés le plus souvent par cette dernière.
4.1.4 - CONFIRMATION DES
HYPOTHESES
Avant d'entreprendre cette recherche,
certaines suppositions (hypothèses) ont été émises
par anticipation sur les résultats réels
révélés par l'enquête proprement dite sur le
terrain. De plus, pour appréhender ou expliquer les difficultés
rencontrées par les agents de développement dans le processus
d'animation dans les projets de développement à la base au Togo,
certains éléments clefs (les variables) ont été
également retenus. Il convient de faire le point au vu des
résultats obtenus et analysés puis interprétés.
Cette section a donc pour but de confronter le réel
(données du terrain) aux suppositions (hypothèses et variables)
et d'en tirer une conclusion quant à la concordance entre ces
suppositions et la réalité du terrain.
Ainsi, à travers l'analyse et l'interprétation
des résultats, l'hypothèse secondaire 1 est en partie
vérifiée. En effet, la grande majorité des
enquêtés n'a pas été associée lors du choix
du besoin prioritaire à traduire en projet. Quant à
l'hypothèse secondaire 2, elle se trouve également
vérifiée : la méconnaissance des
réalités socioculturelles et économiques des populations
bénéficiaires, constitue une entrave au processus d'animation.
Par ailleurs, l'hypothèse secondaire 3 : Les
querelles intestines qui divisent les fils d'une même communauté
sont une entrave au processus d'animation est aussi vérifiée car
selon les résultats de l'observation de groupe, des entretiens
individuels et des données de l'enquête, analysées et
interprétées, la mésentente sur l'intronisation du chef du
village divise la communauté, les empêchant ainsi de se retrouver
ensemble pour prendre en main le développement de leur village.
Par contre, l'hypothèse secondaire 4, ne se trouve pas
vérifiée puisque la totalité des enquêtés,
reconnait que le comité villageois de développement du village
d'Anamé-Gbaganmé est représentatif.
Quant à l'hypothèse générale, elle
se trouve confirmée par l'ensemble des aspects des résultats de
l'enquête et des réalités du terrain : L'absence d'une
étude du milieu au début de la phase d'identification des besoins
pour pouvoir découvrir les réalités socioculturelles des
communautés constitue une entrave au processus d'animation dans les
projets de développement à la base au Togo.
Par ailleurs, les variables retenues pour les besoins de cette
recherche sont en adéquation avec les hypothèses.
4.2 - Les suggestions
Etudiant les faits sociaux et mettant des variables sociales
à la disposition des décideurs politiques et de la
société entière, le travail du sociologue n'est pas de
résoudre les problèmes qui se posent à la
société. Ainsi, au terme de notre recherche sociologique, il
s'avère donc nécessaire de faire des suggestions, pour attirer
l'attention des décideurs politiques et des promoteurs sociaux sur les
entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à la base. Sa prise en compte pourrait contribuer à la
définition d'une bonne méthode d'intervention en matière
de développement communautaire par les agents de développement
qui interviennent sur le terrain auprès des populations à la
base.
Les agents de développement, bien avant d'initier un
projet de développement dans un milieu et plus précisément
en milieu rural, doivent définir au début du processus une bonne
méthodologie d'intervention. Et pour cela, l'étude du milieu ou
le diagnostic du milieu est d'une importance capitale.
Le diagnostic du milieu permettra aux agents de
développement, de relever les différents problèmes du
milieu. Il est alors question de voir, quels sont les besoins du milieu dans un
domaine donné pour analyser et évaluer les réalités
socioculturelles et économiques du milieu.
Chaque communauté a ses problèmes
spécifiques et il faut les découvrir, les inventorier :
analyser les causes, les effets pour mieux concevoir des solutions
appropriées. Une fois l'étude du milieu fait, l'étape
suivante doit consister à l'analyse des besoins locaux.
L'analyse des besoins locaux, que nous pourrions assimiler
à l'identification des priorités des communautés locales
en matière de développement, constitue une étape cruciale
très délicate et complexe du processus de planification et de
gestion du développement ; car la réussite même des
actions ou des projets à mettre en oeuvre, en dépend pour leur
plus grande partie. Elle demeure une étape fondamentale pour trouver un
vrai compromis entre toutes les parties prenantes autour des initiatives
à entreprendre et le moment idéal d'anticipation des facteurs
d'influence sur le déploiement de ces dernières.
L'analyse des besoins, ne doit pas être seulement
l'affaire des agents de développement et des membres du comité
villageois de développement. Elle doit être l'affaire de toute la
communauté où l'on cherche à initier le projet. Il s'agira
de donner la parole à la population de s'exprimer sur leurs
problèmes, leurs besoins urgents et d'en dégager le besoin
prioritaire.
Pour ce faire, il est nécessaire de faire voir aux
membres de la communauté à développer, la
nécessité du projet de développement en voie d'être
initié. A cet effet, il faut leur faire prendre conscience des
problèmes existants, des besoins et partant de la
nécessité d'intervenir, pour résoudre ces
problèmes, pour apporter des solutions ou des débuts de
solutions. A ce stade, il s'agira de sensibiliser la population sur ces
problèmes.
La sensibilisation ne doit pas se faire de manière
directive et rigide où seuls les agents de développement donnent
leurs points de vue du problème. Il faudra au contraire rendre la
sensibilisation non rigide, souple, afin de donner la parole aux
intéressés eux-mêmes de s'exprimer sur le
problème.
Une fois l'analyse des besoins fait, l'agent de
développement ou l'animateur, toujours avec l'aide de la
communauté, doit pouvoir établir un Plan d'Action Villageois
(PAV) de la communauté si cette dernière n'en avait pas ; en
tenant compte des moyens disponibles dans le milieu.
Ce PAV, est un compromis fait entre diverses entités
sur un territoire donné et qui contient leurs différentes
préoccupations bien hiérarchisées, bien entendu, en
fonction des urgences et des moyens possibles. A travers ce document
collectivement réalisé, les parties prenantes formulent les
solutions qu'elles jugent elles-mêmes nécessaires et sur
lesquelles, elles donnent leur engagement à supporter par des moyens
identifiés personnellement ou à travers leur
représentation. C'est en d'autres termes la formalisation d'une entente
collective sur des choix de développement du territoire
concerné.
Après l'analyse des besoins, faute de résoudre
tous les problèmes à la fois et immédiatement, il faut
alors établir un ordre de priorité dans les approches de
solutions par question, par priorité et en fonction des
réalités : il s'agit de la hiérarchisation des
besoins. De ce fait, l'animateur du projet de développement n'aura
qu'à aider ou à amener les populations à
développer, à choisir leurs priorités fondées sur
ce qu'elles trouvent comme plus urgent que d'autres.
L'animateur ou l'équipe de pilotage, doit
préparer en outre, une fiche de présentation logique des
véritables problèmes hiérarchisés,
c'est-à-dire par ordre d'importance pour la communauté ; une
fiche des contraintes et des atouts ou potentiels physico-environnementaux et
socio-économiques identifiés et enfin une fiche
détaillée des forces et faiblesses organisationnelles ou
institutionnelles de la zone. Ces fiches serviront de guide à
l'animateur ou à l'équipe de pilotage sur le terrain, car, il
connait désormais les besoins des populations ainsi que les
réalités socioculturelles du milieu.
En effet, après avoir dégagé ensemble le
besoin prioritaire, il convient d'associer la population aux autres phases de
mise en oeuvre du projet (phase de conception, d'élaboration,
d'exécution, de suivi et d'évaluation) ; puisque l'approche
participative vise à amener les populations à prendre en main
leur développement local.
Si le processus respect jusqu'alors, tout ce qui vient
d'être dit, il ne devrait pas y avoir de problèmes ou de
difficultés lors de la mise en oeuvre du projet.
Par souci de permettre à la population de s'approprier
le projet, L'animateur aidera ensuite la communauté à son
auto-organisation autour du projet pour mener à bien leur projet de
développement en se distribuant, par exemples, les rôles les
taches, d'où la mise en place des comités de suivi et de gestion
des travaux.
CONCLUSION
Destinés à répondre
aux besoins des populations les plus démunies, afin de réduire la
pauvreté, les projets de développement communautaire constituent
sans conteste un moyen mis au profit des groupes sociaux en difficulté
pour se rattraper et participer au développement local, nouvelle
approche du développement en vogue depuis les années 70.
Pour garantir l'auto-promotion de ces communautés
à la base, les ONG leurs offrent une formation de proximité dans
divers secteurs d'activités économiques et sociales. Elle
contribue de plus, à l'éveil de la conscience des
communautés défavorisées et reculées quant à
leur responsabilité dans le développement de leur propre zone et
à l'amélioration de leur environnement.
En effet, dans l'exercice de leur mission d'animation ou
d'appui-accompagnement des communautés à la base, les agents de
développement se trouvent confronter à de nombreuses
difficultés sur le terrain. Pour cette recherche, il était
question d'étudier les entraves au processus d'animation dans les
projets de développent à la base au Togo : Cas du projet de
construction de bâtiments scolaires à Anamé -
Gbaganmé dans la préfecture des lacs au Togo.
En réalisant ce travail, nous avons posé 5
hypothèses dont une (1) principale et 4 secondaires. Ainsi,
l'hypothèse principale de cette étude est la suivante :
L'absence d'une étude du milieu au début de la phase
d'identification des besoins pour pouvoir découvrir les
réalités socioculturelles des communautés constitue une
entrave au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo.
Les hypothèses secondaires sont formulées de la
façon suivante :
- la non implication des populations
bénéficiaires à la phase d'identification des besoins est
à la base des difficultés rencontrées sur le terrain par
les animateurs lors de l'exécution du projet.
- la méconnaissance des réalités
socioculturelles et économiques des populations
bénéficiaires constitue une entrave au processus d'animation.
- les querelles qui divisent les fils d'une même
communauté constituent une entrave au processus d'animation.
- la non représentativité du comité
villageois de développement est une entrave au processus d'animation
dans les projets de développement à la base.
Aussi nous avons voulu contribuer à réduire
les entraves aux processus d'animation dans les projets de développement
à la base, auxquelles se butent les agents de développement. Nous
nous sommes fixés également à cet effet comme objectif
général : comprendre les difficultés
rencontrées par les agents de développement dans le processus
d'animation dans les projets de développement à la base au
Togo.
Les objectifs spécifiques permettraient d'atteindre
l'objectif général. Pour cela, il faudrait :
- relever les difficultés rencontrées par
les agents de développement dans le processus d'animation dans les
projets de développement à la base.
- comprendre l'indifférence affichée par
les communautés d'Anamé - Gbaganmé pendant
l'exécution du projet.
- comprendre et analyser les réalités
socioculturelles et économiques de ladite communauté.
- attirer l'attention des promoteurs sociaux sur les
entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à base au Togo.
La méthodologie de recherche s'articule autour de deux
axes. D'une part, une recherche bibliographique qui nous a permis d'explorer
les écrits de ceux qui ont eu à aborder la problématique
de la participation des communautés rurales aux projets de
développement. D'autre part, à une collecte d'informations
quantitatives et qualitatives.
La recherche quantitative s'est faite grâce au choix
d'un échantillonnage, à la sélection des variables et
indicateurs à bases desquelles un questionnaire d'enquête a
été élaboré pour le recueille des données de
terrain.
La recherche qualitative a consisté à
recueillir des informations par un entretien individuel auprès des
personnes ressources du milieu et à l'entretien de groupe.
Les résultats issus de la collecte des données,
analysées et interprétées nous ont permis de voir que les
hypothèses 1, 2 et 3 sont vérifiées. Par contre
l'hypothèse 4 ne se trouve pas vérifiée. Ainsi,
l'hypothèse générale se trouve donc être
confirmée par l'ensemble des aspects des résultats de
l'enquête et des réalités du terrain.
Cependant il convient de dire que les entraves au processus
d'animation dans les projets de développement à la base au Togo
sont liées à la méconnaissance des réalités
socioculturelles et économiques des communautés, à la non
implication des populations bénéficiaires à la phase
d'identification des besoins et à des querelles liées à la
mésentente sur l'intronisation d'un chef de village. Les objectifs
assignés à notre travail de recherche sont donc atteints.
Pour avoir vécu les entraves au processus d'animation
dans les projets de développement communautaire à la base, nous
avons pensé saisir cette possibilité de réaliser un
mémoire de maîtrise pour apporter notre pierre à la
réduction des entraves que connaissent les agents de
développement auprès des communautés rurales.
Pour cela, nous n'avons abordé qu'un aspect du
problème. Aussi, sera-t-il utile que d'autres recherches et d'autres
réflexions abordent ce même problème lié aux
entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo.
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31. N'DA, P., (2006), Méthodologie
de la recherche : de la problématique à la discussion des
résultats, EDUCI, Abidjan, Collection
PEDAGOGIE, 3ème édition revue et
complétée.
32. Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique « L'économie
mondiale »
Dans[http://www.theworldeconomy.org/publications/worldeconomy/frenchpdf/MaddtabB18pdf]
(Page consultée le 15 août 2010).
33. QUIVY R. et al. (1995),
Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris.
34. Rist, Gilbert. Le
développement : Histoire d'une croyance occidentale, Paris,
Presses de Sciences Po, 2ème édition, 2001, ISBN 2-7246-0864-X
35. Soriano, Véronique. «
Fiches Méthodes : Analyse des besoins » dans
[http://www.vivea.fr/sites/internet/Pages/NousConnaitre/kaleinove.aspx#signet5],
(page consultée le 12 juin 2010).
36. Yoda, Blaise, (2004), Montage et
gestion participative des projets de développement rural: outils et
méthodes d'intervention, Mémoire de troisième cycle
en agronomie, Meknès, Ecole nationale d'Agriculture de Meknès.
ANNEXES
Annexe 1- Guide d'entretien aux personnes ressources
du village d'Anamé- Gbaganmé
Madame, Monsieur, dans le cadre de notre recherche portant sur
les entraves au processus d'animation dans les projets de développement
à la base au Togo, nous souhaiterions vous poser certaines questions.
1. Parler nous un peu de votre village : historique,
problème de chefferie du village.
2. Quels sont les raisons qui empêchent le village
d'avoir un chef ?
3. Selon vous pourquoi, la communauté refuse -t-elle de
participer au projet de construction de bâtiments scolaires ?
4. Le projet de construction de bâtiments scolaires
répond-t-il à vos attentes et celle de votre
communauté ?
Annexe 2- Questionnaire adressé à la
population
Ce questionnaire a été constitué dans le
cadre de notre recherche sur les entraves au processus d'animation dans les
projets de développement à la base au Togo : Cas du projet
de construction de bâtiments scolaires à
Anamé-Gbaganmé dans la préfecture des lacs au Togo. Dans
l'intention de parvenir à nos fins, nous avons besoin de votre soutien
indéfectible. Nous vous garantissons que ce questionnaire est
confidentiel et sera couvert par le secret scientifique. Nous vous remercions
d'avance d'avoir accepté sacrifier une partie de votre précieux
temps pour répondre à nos questions. Nous vous témoignons
notre sincère reconnaissance.
Localité----------------------------------------
Date de l'enquête -------------------------------
Nom de
l'enquêteur-----------------------------------------------------------------
SECTION 1 : IDENTIFICATION DES
ENQUETES
N°
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
Passer à
|
Q101
|
Sexe (noter le sexe sans poser la question)
|
Masculin..................................1
Feminin....................................2
|
|
Q102
|
Quel est votre âge ?
|
15 - 25 ans...............................1
26 - 35 ans...............................2
36 - 45 ans...............................3
46 - 55 ans...............................4
56 - 65 ans...............................5
66 ans et plus............................6
|
|
Q103
|
Quelle est votre situation matrimoniale ?
|
Marié (e) monogame...................1
Marié (e) polygame ....................2
Célibataire.................................3
Divorcé(e).................................4
Veuf (ve)..................................5
|
|
Q104
|
Quel est votre ethnie ?
|
Ewé ......................................1
Mina .....................................2
Fon .......................................3
Autres (à préciser) .....................4
|
|
Q105
|
Quelle religion pratiquez-vous ?
|
Animisme...............................1
Christianisme............................2
Islam.....................................3
Autres (à préciser)......................4
|
|
Q106
|
Quel est votre niveau d'instruction ?
|
Primaire..................................1
Collège....................................2
Lycée......................................3
Université................................4
Aucun....................................5
|
|
Q107
|
Quel est votre profession ?
|
Agriculteur...............................1
Artisan....................................2
Commerçant.............................3
Enseignant...............................4
Autres (à préciser)......................5
|
|
SECTION 2 : CONNAISSANCE DES REALITES SOCIALES DU
VILLAGE
N°
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
Passer à
|
Q201
|
Avez-vous un chef du village ?
|
Oui ........................................1
Non .......................................2
|
Q204
|
Q202
|
Qui dirige le village ?
|
Le régent..................................1
Le notable.................................2
Autres (à préciser).......................3
|
|
Q203
|
Pourquoi n'avez-vous pas de chef ?
|
Jamais d'intronisation..................1
Mésentente sur l'intronisation d'un chef
.......................................2
Autres (à préciser).......................3
|
|
Q204
|
Participez-vous aux convocations de celui qui dirige le
village ?
|
Souvent ...................................1
Très souvent .............................2
Rarement.................................3
Jamais ....................................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q205
|
Les décisions du dirigeant du village sont-elles
respectées ?
|
Souvent ...................................1
Très souvent .............................2
Rarement.................................3
Jamais ....................................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q206
|
Avez-vous un CVD ?
|
Oui ........................................1
Non .......................................2
|
Q208
|
Q207
|
Quel type d'association villageoise de développement
avez-vous dans le village ?
|
CDQ.......................................1
Groupement ..............................2
Autres (à préciser) ......................3
|
|
Q208
|
Avez-vous participez à l'élection du bureau du
CVD ?
|
Oui ........................................1
Non........................................2
|
|
Q209
|
Comment s'est faite l'élection du CVD / Association ?
|
Lors de l'assemblée du village.........1
Par le dirigeant du village .............2
Par le service des affaires sociales....3
Par une ONG ............................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q210
|
Etes-vous d'accord sur l'élection du bureau du CVD /
Association ?
|
Souvent ...................................1
Très souvent .............................2
Rarement.................................3
Jamais ....................................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q211
|
Le CVD/Association est il représentatif ?
|
Oui ........................................1
Non .......................................2
|
|
Q212
|
Etes-vous d'accord sur les décisions du CVD ?
|
Souvent ...................................1
Très souvent .............................2
Rarement.................................3
Jamais ....................................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q213
|
Comment appréciez-vous les activités du
CVD ?
|
Bien .......................................1
Mauvais ..................................2
Passable .................................3
Autres (à préciser) ......................4
|
|
SECTION 3 : CONNAISSANCE DES REALITES ECONOMIQUES
ET CULTURELLES DU VILLAGE
N°
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
Passer à
|
Q301
|
En dehors de l'agriculture, quelles sont les principales
activités génératrices de revenus pratiquées dans
le village ?
|
Elevage ...................................
Petit commerce........................... Fabrication d'huile de
palme..........
Distillation d'alcool.....................
|
|
Q302
|
Avez-vous besoin de financement pour votre activité
génératrice de revenu ?
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
|
Q303
|
Vivez-vous dans votre propre maison ?
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
|
Q304
|
Quelle est la nature de votre maison ?
|
En mur de ciment........................1
En terre d'argile .........................2
En banco .................................3
En claie ...................................4
En paille ..................................5
Autres (à préciser) ......................6
|
|
Q305
|
De quoi votre maison est-elle couverte ?
|
Tôle .......................................1
Tuile .......................................2
Paille ......................................3
Autres (à préciser) ......................4
|
|
Q306
|
Arrivez-vous à prendre les trois repas
règlementaires par jour ?
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
|
Q307
|
Le village dispose-t-il d'un dispensaire ?
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
Q309
|
Q308
|
Où allez-vous pour se soigner en cas de maladie ?
|
Au dispensaire du village ..............1
Dans une clinique .......................2
A l'hôpital du canton ...................3
Autres (à préciser) ......................4
|
|
Q309
|
Si oui à quelle distance est-il située par rapport
à votre maison ?
|
1 Km ......................................1
2 Km ......................................2
3 Km ......................................3
4 Km ou plus ............................4
|
|
Q310
|
En cas de maladie allez-vous au dispensaire ?
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
|
Q311
|
Parvenez-vous à payer les produits qui vous sont
prescrits?
|
Souvent ...................................1
Très souvent .............................2
Rarement.................................3
Jamais ....................................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q312
|
Avez-vous des enfants scolarisés
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
Q315
|
Q313
|
Combien d'enfants scolarisés avez-vous ?
|
Un .........................................1
Deux ......................................2
Trois ou plus .............................3
|
|
Q314
|
Arrivez-vous à payer leur frais d'étude ?
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
|
Q315
|
Avez-vous des écoles dans le village ?
|
Primaire ..................................1
Collège ...................................2
Lycée .....................................3
|
|
SECTION 4 : IMPLICATION ET PARTICIPATION DE LA
POPULATION
N°
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
Passer à
|
Q401
|
Savez-vous qui a financé le projet de construction de
bâtiments scolaires ?
|
Oui.........................................1
Non........................................2
|
|
Q402
|
Avez-vous besoin de bâtiments scolaires dans votre
village ?
|
Oui ........................................1
Non .......................................2
|
|
Q403
|
De quoi avez-vous besoin le plus à part les
bâtiments scolaires ?
|
Latrines publique........................1
Forage ....................................2
Dispensaire...............................3
Microcrédit ..............................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q404
|
Etes-vous informez de la construction de bâtiments
scolaires ?
|
Oui ........................................1
Non .......................................2
|
|
Q405
|
Etes-vous d'accord sur la construction de bâtiments
scolaires ?
|
Oui ........................................1
Non .......................................2
|
|
Q406
|
A quelles phases de mise en oeuvre du projet de bâtiments
scolaires avez-vous participé ?
|
Phase d'identification des besoins....1
Phase de conception.....................2
Phase d'élaboration.....................3
Phase d'exécution........................4
Phase de suivi............................5
Phase d'évaluation......................6
Autres (à préciser) ......................7
|
|
Q407
|
Quelle est votre contribution dans la mise en oeuvre du
projet ?
|
Contribution en espèce .................1
Contribution en nature ..................2
Main d'oeuvre locale ....................3
Autres (à préciser).......................4
|
|
Q408
|
Participez-vous aux séances de sensibilisation du
CVD/Association ?
|
Souvent ...................................1
Très souvent .............................2
Rarement.................................3
Jamais ....................................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Q409
|
Le CVD/Association vous convoque -t-il pour discuter des
questions de développement de votre village ?
|
Souvent ...................................1
Très souvent .............................2
Rarement.................................3
Jamais ....................................4
Autres (à préciser) ......................5
|
|
Annexe 3- Carte de la zone Anamé source : Notre recherche
* 1 Les statistiques disponibles
sur le site de l'OCDE [http://www.theworldeconomy.org] (page consultée
le 20 novembre 2009) montrent que le PIB mondial a évolué de
5336.101 milliards en 1950 à 33725.635 milliards en 1998 de dollars
internationaux de 1990. La croissance mondiale s'est donc accrue de plus de 6
fois en moins de 50 ans.
* 2 Source : Banque
Mondiale, 2009, dans [http://go.woldbank.org/KU5BUZ21BO] (page consulté
le 12 mars 2009)
* 2 Source : ACDI, dans
[http://www.canadiangeographic.ca/worldmap/cida/poverty.asp?language=FR&Resolution=],
(page consultée le 24 février 2009).
* 3 Madame Harlem Brundtland a
établi le lien étroit entre la pauvreté et les risques
écologiques dans le rapport de la Commission mondiale sur
l'environnement et le développement dont elle a été la
présidente. Ce rapport publié en 1987 est accessible en ligne
dans [.http://www.wikilivres.info/wiki/Rapport_Brundtland] (consulté le
25 février 2010)
* 4 BONNAL, Jean.
Participation et Risques D'exclusion - Réflexions à Partir de
Quelques Exemples Sahéliens, série « participation
populaire »..., no 9, Rome, FAO, 1995, chapitre 1, texte en
ligne dans [http://www.fao.org/docrep/003/V5370F/v5370f00.HTM] (consulté
le 17 octobre 2009).
* 5 Joyal ANDRE «
Développement local communautaire, économie sociale
alternative : quel enseignement pour le tiers-monde ? »,
dans[http://agora.qc.ca/RefText.nsf/Documents/Developpement_local_Developpement_local_communautaire_economie_sociale_par_Andre_Joyal]
(Page consultée le 25 février 2010)
* 6 Encyclopaedia universalis.
Site web :
http://www.universalis-edu.com/,
page
, [http://www.universalis.fr/test_lexique.php?mots=besoin], (page
consultée le 05/06/09)
* 7 Source orale issue de
l'entretien avec les personnes ressources du village
* 8 Source, notre recherche
* 9 Direction
Générale de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale
* 10 Selon Durkheim
« est fait social toute manière de faire, fixée ou non,
susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure ; ou
bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une
société donnée tout en ayant une existence propre,
indépendante de ses manifestations individuelles »
(1973 :14).
* 11 Les tableaux où le
total des pourcentages et des effectifs ne donne pas 100 et 123, ce sont des
tableaux comportant les résultats de questions à choix multiples
ou la combinaison de deux questions.
* 12 Pour Thomas kuhn,
dans La structure des révolutions scientifiques (1962), le
paradigme est un modèle théorique de pensée qui oriente
l'ensemble de la recherche et de la réflexion théorique dans un
domaine donné et pendant une période donnée.
* 13 Le classique du
paradigme déterministe, W.W. ROSTOW (1963). Les étapes de la
croissance économique, Paris, Seuil.
* 14 Raymond BOUDHON (1984).
La place du désordre critique des théories du changement
social, Paris, PUF.
|