CHAPITRE I LE VIH/SIDA
Dans cette première partie de notre étude, nous
voudrions décrire le phénomène du VIH/SIDA. Cette
démarche, que nous voulons essentiellement descriptive, se fera en trois
points. Tout d'abord, nous donnerons quelques éclaircissements sur le
phénomène du VIH/SIDA. Ensuite, nous situerons la pandémie
au niveau mondial, avec une attention particulière à la situation
du continent africain. Enfin, nous aborderons la situation du VIH/SIDA au
Rwanda ; nous tenterons de voir sa portée dans le pays à travers
des éléments quantitatifs et qualitatifs.
1. Clarifications sur le VIH/SIDA
1.1 La découverte de la maladie
C'est en 1979 aux Etats unis, en Californie et à New
York, qu'ont été décrit les premiers cas de la maladie
identifiée deux après comme le SIDA. En effet, c'est en 1981,
toujours aux Etats-Unis, que la maladie est reconnue officiellement et
désignée par le sigle AIDS, en français SIDA, signifiant
Syndrome de l'Immunodéficience Acquise. Les premiers malades
diagnostiqués sont pour la plupart homosexuels ou
héroïnomanes, et ceci pèsera beaucoup dans la perception
sociale de la maladie. Celle-ci sera considérée durant ces
premières années comme une sanction de la nature à ces
« déviants sociaux ». Mais, dans les années qui
suivront, la maladie sera aussi découverte chez des personnes
hétérosexuelles, et, en particulier, chez des sujets
hémophiles ou polytransfusés.
1.2 Caractéristiques
Ce Syndrome est causé par l'infection du VIH (Virus de
l'Immunodéficience Humaine) qui, une fois contractée, s'attaque
aux globules blancs, affaiblissant ainsi la capacité de
résistance de l'organisme aux différentes infections. Il existe
à ce jour deux types de virus : VIH-1 et VIH-2. Le premier, VIH-1, est
le plus répandu et responsable de la majorité des infections dans
le monde ; il compte au moins 10 sous-classes génétiques. Le
second, VIH-2, découvert en Afrique de l'Ouest en 1986, est beaucoup
moins virulent que le type 1 ; il n'a pas connu une expansion mondiale. Le VIH
est donc un agent
destructeur du système immunitaire qu'il affaiblit
progressivement jusqu'au développement de la maladie, le SIDA.
Ce syndrome, ensemble de plusieurs symptômes et signes,
occasionne plusieurs infections opportunistes telles que la pneumonie, la
tuberculose, la méningite, la diarrhée ou les cancers. Parmi ces
infections, la tuberculose (TB) est la plus fréquente ; elle est
responsable de la mort d'un tiers des malades du SIDA en Afrique Subsaharienne.
C'est lorsque le système immunitaire n'est plus en mesure de
maîtriser l'infection du virus que les patients avancent vers la phase
symptomatique du SIDA proprement dit.
Il est important de distinguer le virus VIH de la maladie
SIDA, il est existe en effet suffisamment de confusion quant à la
perception de ces deux réalités distinctes mais liées.
Toutefois, en partie par souci de synthèse, la combinaison VIH/SIDA est
souvent utilisée dans la littérature courante, c'est elle que
nous adopterons aussi dans cette étude.
En général, Le virus progresse lentement dans
l'organisme et se réplique pendant une dizaine d'années environ,
jusqu'à arriver au stade final de la maladie. Il y a donc une longue
période d'incubation du virus pendant laquelle la personne
infectée ne manifeste aucun symptôme de la maladie, le SIDA
n'étant pas encore déclenché. La personne est dite
séropositive c'est-à-dire que son sérum contient des
anticorps spécifiques d'un antigène donné, des anticorps
anti-VIH. La personne infectée ne soupçonne souvent rien et se
considère en bonne santé, mais elle peut déjà
infecter d'autres.
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