III.1.3.3. Modes de gestion d'excréta
Selon un rapport de groupe d'étude de l'OMS (1987), une
évacuation hygiénique des excréta a pour but
d'éviter que ceux-ci:
· n'entrent en contact avec l'homme;
· ne contaminent les eaux souterraines ou de surface;
· ne soient accessibles aux animaux ou insectes;
· n'entrent en contact avec les aliments et;
· ne créent de nuisances publiques ou
privées.
Les tableaux qui suivent déterminent le type des
latrines aménagées par les occupants, le mode de vidange
utilisé au camp, le type des désinfectants utilisés ainsi
que la présence d'excréta à proximité
immédiate des familles militaires. Il est constaté que les
latrines aménagées soit 57 sont à fosses arabe pour la
plupart non couvertes clôturées par les rameaux ou des sacs
à moitie découverte. Des telles fosses créent des
nuisances considérables à cause des mouches et des moustiques qui
s'y reproduisent. Le tableau 9 ci-dessous présente les modes de vidange
utilisés au camp.
Tableau 9: Modes de vidange de latrines
Modes
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
On loue les services spécialisés
|
03
|
2,21
|
-
|
-
|
3
|
2,21
|
On loue les services des jeunes ou voisins
(vidange manuelle)
|
19
|
13,97
|
-
|
-
|
19
|
13,97
|
Attente de l'état
|
04
|
2,94
|
80
|
58,82
|
84
|
61,76
|
Abandon
|
-
|
-
|
30
|
22,06
|
30
|
22,06
|
Total
|
26
|
19,12
|
110
|
80,88
|
136
|
100
|
|
Il est observé malheureusement une sorte de
démission de la par des militaires qui croient à un état
providence qui doit faire presque tout à leur place. La vidange manuelle
est moins hygiénique et constitue une source de pollution du sol, de
l'eau que de l'air. Bref, de dégradation de l'environnement. Le tableau
10 montre les types des désinfectants utilisés dans les latrines
du camp.
Tableau 10: Désinfectants utilisés pour
l'hygiène des latrines
Catégorie
|
Q20
|
Q21
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Produits à base de pétrole
|
04
|
2,35
|
24
|
14,47
|
28
|
16,46
|
Créoline
|
16
|
9,41
|
44
|
25,88
|
6à
|
35,29
|
Aucun
|
05
|
2,94
|
73
|
42,94
|
78
|
45,88
|
Rafles de palmier
|
-
|
-
|
4
|
2,35
|
4
|
2,35
|
Total
|
25
|
14,7
|
145
|
85,64
|
170
|
100
|
|
Il n'y a presque pas de désinfectants mais les
nettoyages à l'eau de façon quotidienne ou hebdomadaire
organisés par les mères chefs de quartier se font. Le recours aux
désinfectants appropriés permet d'éviter les odeurs et
limites les germes pathogènes.
Par ailleurs, le tableau 11 présente la manière
selon laquelle les résidents apprécient la présence
d'excréta dans leur environnement.
Tableau 11: Présence d'excréta dans
l'environnement
Variables
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Très souvent
|
-
|
-
|
8
|
`,23
|
8
|
2,23
|
Souvent
|
-
|
-
|
32
|
16,93
|
32
|
16,99
|
Quelque fois
|
09
|
4,76
|
29
|
15,34
|
38
|
20,10
|
Jamais
|
24
|
12,7
|
87
|
46,03
|
111
|
58,73
|
Total
|
33
|
17,46
|
156
|
82,53
|
189
|
100
|
|
La présence d'excréta à des endroits non
indiquée est due au fait que les latrines sont hors d'usage et les
enfants ne disposent pas des pots appropriés. La
défécation à l'air libre entraine la dégradation de
l'environnement.
L'installation sanitaire est un élément
important des conditions de logement. Son absence ou insuffisance favorise la
propagation des maladies. Dans le tableau suivant, nous présentons les
résultats obtenus sur le nombre de latrines, nombre d'appartements et de
personnes qui les utilisent.
Tableau 12:Nombre de latrines aux quartiers
TP17
Nombre
|
Effectif
|
Observation
|
Latrine
|
238
|
|
Appartement
|
379
|
|
Personne
|
20.924
|
|
|
Au regard des effectifs, il se pose un sérieux
problème de l'environnement, de l'hygiène et de la santé.
Il y'a surpeuplement des quartiers au point que le nombre d'habitations
dépasse largement la capacité d'accueil de latrines si l'on s'en
tient aux normes de l'ONU/habitat cité par KIPELA, (2005), de 5 à
10 personnes.
Dans de telles conditions, il y'a risque de contagion par les
habitations, des eaux souterraines ou de surface ainsi que de
prolifération de vecteurs des maladies. Certains auteurs recommandent au
moins une lunette pour dix habitations et distance d'au moins 15 mètres
des habitations (DUREN H et GILLET A, 1951à. Or, les habitants des
quartiers TP17 utilisent en moyenne une latrine pour 88 personnes ou 14
ménages (3.419 ménages résident dans ces quartiers). Les
valeurs extrêmes citées par KAPELA, op.cit sont de 3 au minimum et
35 au maximum par latrine. A ce propos, CLAUDE DEJOUX, (1988), signale que
l'épidémie du cholera ayant sévi dans l'ouest de Kenya
soit en relation avec une pollution des cours d'eaux par des germes
pathogènes issus d'effluent urbain.
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