III.1.3.2. Analyse de quelques réalités
de l'habitat au camp
a. Phénomène d'auto
construction
L'auto construction des maisonnettes ou transformation des
pièces d'habitations à d'autres usages dans un camp compromet
l'esthétique de l'habitat.
Certains habitants s'illustrent (27,91%) dans la
transformation des garages en maisons d'habitation au quartier 20 (des
officiers) et dans l'érection des constructions de fortune à
côté des bâtisses à ceux de troupes pour
suppléer au problème crucial de logement. Ce comportement
enlaidit le milieu.
b. Présence de toiles moustiquaires dans les
habitations (fenêtre)
Les résultats montrent que, plus de la moitié
(95,85%) des maisons sont dépourvues de ce dispositif de protection
contre certains vecteurs. Cela s'explique par le manque d'intérêt
et les moyens limités.
c. Enquête sur l'ouverture des fenêtres
d'habitations
D'après nos investigations, 22 appartements soit 11,52%
n'ont pas de fenêtres ou bien celles-ci sont bloquées. Or, nous
savons que certains problèmes sanitaires surviennent dans des
habitations où la ventilation n'est pas correctement assurée. Les
experts de l'OMS (1991) indiquent que l'incidence de nombre de maladies
respiratoires, d'intoxications et de cancers peut être réduite par
une ventilation efficace éliminant les polluants
atmosphériques.
La présence d'odeurs corporelles
désagréables et d'odeurs dues aux travaux ménagers peut
être considérée comme l'indice d'une mauvaise
qualité hygiénique de l'air (GOROMOSOV, 1968). Le tableau 8
analyse cet aspect.
Tableau 8 : Sensation d'odeurs "gênantes" par les
résidents.
Types odeurs
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Ordures (décharge sauvage)
|
-
|
-
|
12
|
7,5
|
12
|
7,5
|
Odeur d'installation sanitaire
|
1
|
0,62
|
16
|
10
|
17
|
20,62
|
Odeur cuisine
|
13
|
8,12
|
15
|
9,37
|
28
|
17,49
|
Activités d'élevage
|
2
|
1,25
|
23
|
14,37
|
25
|
15,62
|
Eaux usées
|
-
|
-
|
78
|
48,99
|
78
|
48,75
|
Total
|
16
|
9,99
|
144
|
89,99
|
160
|
100
|
En analysant ces résultats, il se dégage que
l'odeur des eaux usées prédomine aux quartiers TP. Ce
phénomène est dû au dépôt des ordures de toute
nature dans les canalisations (drains) qui traversent les différents
blocs d'habitations; les latrines pleines sont sources des mauvaises odeurs.
Ces dernières peuvent engendrer des réactions
physiologiques telles que la nausée, la migraine, etc. LANOIX J N et ROY
M, (1976) signalent qu'elles peuvent aussi réduire l'appétit et
provoquer des vomissements.
d. Présence des animaux de compagnie dans les
habitations
La présence des animaux domestiques dans les camps
militaires peut favoriser des maladies en sens qu'ils jouent le double
rôle de réservoir et de vecteurs de certains agents
pathogènes.
IL est signalé que 62 ménages soit 28,14%
hébergent les animaux de compagnie. Parmi les espèces
rencontrées, le chien vient en tête suivie du chat. Ces deux
espèces prédominent respectivement à cause de leur
rôle comme gardien d'habitation et d'ennemi naturel des rongeurs.
L'encombrement déjà très prononcé entre les humains
ne permet pas l'hébergement des animaux de compagnie. Ceux-ci ne font
qu'accentuer les risques liés aux maladies.
e. Types d'insectes et bêtes nuisibles dans les
maisons
La présence d'insectes dénote parfois d'un
environnement insalubre (GOROMOSOV, 1968).
Il ressort de nos enquêtes que les moustiques (28,87%),
les cancrelats (28%), les souris (23,9%), les mouches (13,57), et les punaises
(5,56%) envahissent les maisons. Ils sont attirés par les immondices,
les excréments, les eaux polluées et les latrines hors d'usage.
Le recours aux raticides et insecticides appropriés n'est pas de mise
dans ce camp.
f. Opinions des résidents sur la pratique
d'élevage
Les enquêtes renseignent que 53,76% pratiquent
l'élevage surtout celui de la basse cour. La plupart d'habitation du
camp (91,54%) pratique le maraichage en dehors de métier des armes. Ceci
est une source de revenu supplémentaire qui leur permet de faire face
à la dure conjoncture que connait notre pays. Ils méritent un
encadrement de la part des autorités.
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