Conclusions générales et
perspectives
Conclusions générales et
perspectives
La prospection des potentialités symbiotiques du sulla
cultivé dans divers sites du nord de la dorsale tunisienne et la
collecte de matériel rhizobial autochtone ont permis de déceler
d'une part différentes caractéristiques d'intérêt
fonctionnel des souches et d'autre part une diversité biologique bien
développée. Une variabilité de la productivité de
la plante hôte a été observée en relation avec
l'environnement physique, et la population rhizobiale autochtone en
symbiose.
L'étude de la diversité phénotypique des
isolats collectés a révélé une influence du site
géographique sur les groupements phénotypiques. Cette
diversité est aussi corrélée à la diversité
génétique intra spécifique révélée
par Rep-PCR. L'analyse de la diversité génétique par
PCR-RFLP de l'ADNr 16S associée au séquençage du
gène 16S a confirmé la haute spécificité
symbiotique entre H. coronarium L. et R. sullae, et mis en
évidence la présence de certains endophytes non
spécifiques à cette plante à effet PGPB (Plant Growth
Promoting Bacteria).
Trois niveaux de tolérance aux stress abiotiques
(salinité, sécheresse, pH) ont été mis en
évidence entre les souches de R. sullae: souches hautement
tolérantes (400 mM NaCl et - 0,95 MPa); moyennement tolérantes
(200 mM NaCl et -0,9 MPa); et sensibles (150 mM NaCl et -0,5 MPa).
L'évaluation de l'efficience symbiotique sous quatre
régimes hydriques (100, 75, 50 et 25 % RU) des souches HC5, HC14 et HC1
classées respectivement comme hautement, moyennement tolérantes,
et sensible au stress osmotique a montré que la souche moyennement
tolérante (HC14) donne les meilleures biomasses sèches (4,75
g/plante) et protéiques (1531 mg/plante) à 100 % RU. A 75 % RU,
les souches HC14 et HC5 en symbiose avec le sulla permettent une production de
biomasses sèches similaires et équivalentes à celles
produites en condition de fertilisation azotée respective à 125
unités d'azote chimique. En condition de stress plus
sévère (50 % RU), la souche hautement tolérante au stress
HC5 a produit le maximum de protéines brutes (177 mg/ plante)
dépassant HC14 de 39 %.
Conclusions générales et
perspectives
L'inoculation du sulla par HC14 et HC5, dans deux sites,
favorable (Tunis) et défavorable (Goubellat) à la culture, a
montré l'adaptation de ces souches aux deux conditions
environnementales:
- A Tunis, où le rhizobium spécifique au sulla
est présent, l'inoculation a significativement amélioré la
masse nodulaire de 52 à 71 % respectivement avec HC14 et HC5. Cette
amélioration de la nodulation n'a toute fois pas affecté les
rendements fourragers et protéiques.
- A Goubellat, où le rhizobium spécifique au
sulla est absent, l'inoculation a fourni en première année de
culture et au stade floraison une production de biomasse sèche
équivalente à celle produite par une fertilisation chimique de 59
à 64 unités d'azote respectivement avec HC14 et HC5. En
deuxième année, la densité rhizobiale spécifique au
sulla à Goubellat est passée de 0 à 1,7 x 102
bactérie/g de sol et la production de fourrage de sulla cumulée a
été équivalente à celle d'une culture sous
régime de fertilisation chimique avec 140 unités d'azote.
En conséquence, l'efficience symbiotique des souches
HC14 et HC5 a été vérifiée et couronnée par
l'inscription d'un brevet intitulé Bio-fertilisant à base d'une
souche locale de rhizobium spécifique au sulla du nord Hedysarum
coronarium L. sous le numéro TN 2010/0310 du 02 Juillet 2010.
Du point de vue taxonomique, la recherche sur la
diversité génétique des souches nodulant le sulla
utilisant d'autres techniques moléculaires, en l'occurrence le
séquençage des gènes atpD et recA, permettrait une
meilleure classification de ces souches (analyse en cours).
Dans une étape ultérieure, l'évaluation
de l'efficience des souches testées sous de nouvelles formes de stress
biotique (champignons telluriques) ou abiotique (température) serait
particulièrement intéressante dans une conjoncture de changement
climatique.
Références bibliographiques
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