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Diversités phénotypique et moléculaire des microsymbiotes du Sulla du nord (Hédysarum Coronarium L. ) et sélection de souches rhizobiales efficientes

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par Sana Dhane Fitouri
Institut national agronomique de Tunisie - Doctorat en sciences agronomiques 2011
  

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5. 3. Evaluation des croissances et nodulation du sulla de deuxième année dans la station de Goubellat

En deuxième année de culture, la croissance en hauteur et la surface foliaire des plants de sulla sont significativement homogènes pour l'ensemble des traitements (Figure 46, Annexe 11). Cependant, la nodulation des plants a été observée sur l'ensemble des traitements (Tableau 23).

Tableau 23: Effet de l'inoculation rhizobiale au champ sur la croissance en hauteur, la surface foliaire et la nodulation du sulla de 2ème année au stade bouton floral.

 

Hauteur de végétation
(cm)

Surface foliaire
(cm2/plante)

Nombre de nodules
(Nodules/plante)

TN

63

a

827

a

22

a

T0

61

a

827

a

20

a

HC14

58

a

888

a

24

a

HC5

61

a

789

a

19

a

LSD 5 %

 

8

118

 

6

 

5. 5. Discussions

L'inoculation rhizobiale du sulla en plein champ entraîne des effets aléatoires sur les paramètres de croissance, nodulation et rendements selon le site et la nature de l'inoculum.

Comparé à Goubellat, le site de Tunis se caractérise par une supériorité de la croissance et de la nodulation du sulla de 1ère année indépendamment de la souche utilisée. La croissance en hauteur est en moyenne 2 fois plus élevée à Tunis qu'à Goubellat. En conséquence, les rendements en biomasses sèches aériennes et protéiques se trouvent affectés. La différence du comportement agronomique du sulla dans les deux stations et selon les traitements serait liée à la présence d'une population rhizosphérique efficiente dans le site Tunis (Fitouri Dhane, 2011). De plus, l'irrégularité des pluviosités, combinée à une amplitude thermique plus importante à Goubellat durant la période d'installation et de croissance du sulla en première année de culture pourraient contribuer à une croissance limitée de la plante (Lapeyronie, 1982).

Dans les deux stations, et au stade floraison du sulla, la souche HC14 entraîne les meilleures croissances en hauteur. Concernant les paramètres de nodulation, l'inoculation avec les souches HC5 et HC14 dans le site de Tunis a permis d'améliorer le nombre (de 12 à 51 %) et le poids (de 57 à 72%) nodulaire. A Goubellat, l'inoculation avec la souche HC5, a assuré au stade floraison, la nodulation la plus élevée en nombre (12,7 nodules/plantes) et en poids (56,15 mg/plante).

De point de vue efficience symbiotique, la souche HC14, moyennement tolérante au stress abiotique, a assuré une amélioration des rendements protéiques par rapport au témoin non fertilisé (T0) de 11,4% à 272% respectivement à Tunis et Goubellat. En présence de HC5 qui est plus tolérante au stress abiotique, ces améliorations ont augmenté à 312 % dans le site Goubellat. L'adaptation des souches rhizobiales à la variation des conditions édaphiques et climatiques du milieu dépend des caractéristiques phénotypiques de celles-ci (Zahran 1999, Vinuesa et al., 2003).

Les souches HC5 et HC14 semblent aussi particulièrement compétitives dans le site Tunis où la densité rhizobiale spécifique au sulla se trouve déjà suffisante (3,2 104 bactéries/g de sol). Il a été rapporté dans ce sens que l'introduction de souches efficientes de Rhizobium favorisait la nodulation et par conséquent la fixation biologique de l'azote (Sultan et al., 2002); mais à condition, que la souche introduite soit compétitive (Graham 1994).

Cette compétitivité des souches est toute fois tributaire des sources d'énergie disponibles dans le sol (Bromfield et al.,1985; Streit et al., 1996; Murphy et al., 1987) ainsi que des interactions entre les souches de Rhizobium (Robleto et al., 1998; Oresnik et al., 1999), bactéries et champignons rhizosphériques autochtones qui peuvent être positives (Dashti et al., 1998) ou négatives (Mrabet et al., 2006).

En deuxième année de culture, la présence de nodosités racinaires fixatrices de l'azote sur l'ensemble des plants de sulla du site Goubellat ainsi que l'accroissement de la densité rhizobiale spécifique au sulla de 0 en première année à 1,7 x 102 bactéries/g de sol témoigne d'une bonne dispersion de l'inoculum dans la rhizosphère et d'une adaptation des souches introduites aux conditions environnementales de la station. En effet, après deux années de culture à Goubellat, la biomasse sèche et les protéines brutes cumulées sont semblables entre tous les traitements.

L'effet néfaste de la fertilisation azotée sur la nodulation du sulla dans le site de Tunis a été observé au stade floraison. Cet effet de l'azote sur la nodulation, a déjà été rapporté par plusieurs auteurs (El Mili, 1983; Vance et al., 1987; L'taief et al., 2008). L'augmentation de la quantité d'azote sous forme de NH4 + et NO3 - dans le sol aurait pour conséquence une inhibition de l'infection racinaire (Abdel-Wahab et al., 1996) et du développement nodulaire (Atkins, et al., 1984; Imsande, 1986; Timmers et al., 2000). Dans ce sens, Tibaoui et Zouaghi (1989) ont rapporté une réduction hautement significative de la nodulation provoquée par la fertilisation azotée, particulièrement pendant la fin du cycle végétatif du sulla.

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