3. 5. Effet des bactéries amélioratrices
de la croissance des plantes
Parmi les microorganismes du sol, certains à effet PGPB
(plant growth promoting bacteria) ont la particularité
d'améliorer la croissance des plantes directement ou indirectement (Khan
et al., 2009).
La stimulation directe consiste à fournir des
éléments nutritifs pour la plante. Parmi ces
éléments, figurent : (i) l'azote à travers
l'activité des nitrate réductase; (ii) les phytohormones (tels
que l'acide indole acétique, la zéatine, l'acide
gibbérellique et acide abscissique); (iii) le fer
séquestré par les sidérophores bactériens; (iv) le
phosphore à travers la solubilisation d'acides organiques (Zaidi et
al., 2009).
L'action indirecte inclue : (i) la prévention des
phytopathogènes; (ii) l'allélopathie; (iii) la production
d'antibiotiques; (iv) la compétition avec les agents
délétères (Egamberdiyeva et Islam 2008).
L'inoculation avec des PGPB autre que les rhizobiums peut
améliorer la nodulation par infection avec les rhizobiums à
travers la modification de l'architecture des racines ou encore la suppression
de la biosynthèse de l'éthylène au niveau racinaire. Cet
élément qui est directement responsable de la suppression de la
formation nodulaire serait inhibé par la l'ACC
(1-aminocyclopropane-1-carboxylate) deaminase libérée par
certaines rhizobactéries.
Revue bibliographique
Dans ce sens, Shaharoona et al. (2006) ont
rapporté que la coinoculation du haricot mungo (Vigna radiata
L.) avec une PGPB associée à
Bradyrhizobium améliorait la nodulation de cette fabacée
de 48 % comparativement à celle inoculée avec Bradyrhizobium
uniquement. Selon ces auteurs, cette amélioration est due à
la diminution de la synthèse de l'éthylène sous l'action
de l'ACC deaminase de la PGPB. Shahzad et al. (2008) ont aussi
montré l'effet de l'activité de l'ACC deaminase de 3 souches
rhizobactériennes sur l'amélioration de la nodulation d'une
culture de pois chiche. Ces auteurs ont enregistré une
amélioration de la nodulation de 87 % comparativement au témoin.
Dans le même sens, Belimov et al. (2009) ont rapporté une
amélioration de la croissance d'une culture de pois en condition de
stress hydrique grâce à l'activité de l`ACC deaminase de la
bactérie Variovorax paradoxus.
3. 6. Formes et qualité des inoculums
Les formes d'inoculums peuvent être poudreuse,
granuleuse, ou encore liquide (Date, 2000; Deaker et al., 2004). La
méthode la plus conventionnelle de l'inoculation est l'application
directe sur les semences.
D'autres techniques proposent l'inoculation sur des
granulés minéraux (Wadoux, 1991), ou encore sur le lit de semence
(Hynes et al., 1995). Durant cette dernière décennie, le
développement technologique a évolué dans le sens de
l'utilisation, comme support pour les rhizobiums, de sous produits à la
fois économiques et faciles à utiliser (Ben Rebah et
al., 2007; Brockwell and Bottomley, 1995; Denton et al., 2009),
(Tableau 3).
Techniques
Description
Tableau 3: Techniques d'inoculation des
légumineuses (Brockwell, 1977; Thompson, 1988).
Inoculation des graines: Saupoudrage
Boue
Granulage de chaux ou de phosphate
Imprégnation sous vide Inoculation du sol:
Inoculum liquide Inoculation granulaire
La tourbe est mélangée avec les graines sans
remouillage.
Les graines sont mélangées avec une solution
aqueuse de tourbe souvent avec l'addition d'un adhésif
Les graines sont traitées avec un inoculum de tourbe et
boue suivie d'un ajout de phosphate ou de carbonate de calcium.
La souche de Rhizobium est introduite dans ou sous le
tégument des graines sous vide.
L'inoculum liquide est ajouté à la plante en
stade jeune plantule Des granules contenant l'inoculum sont semées
avec les graines
Revue bibliographique
Les inoculums sont produits et commercialisés dans
plusieurs pays. Leur qualité dépend du nombre, de l'efficience
ainsi que de la stabilité génétique des souches
rhizobiales contenues dans ces inoculums (Hiltbold et al., 1980;
Brockwell et Bottomley, 1995; Stephens et Rask, 2000; Amarger, 2001), mais
aussi de leur niveau de compétition avec les rhizobiums indigènes
ainsi que leur persistance dans le sol (Graham and Vance, 2003). Cette
qualité est très variable d'un pays à un autre. En effet,
il existe sur le marché des pays où les contrôles de
qualité ne sont pas pratiqués systématiquement, des
inoculums de mauvaise qualité (Catroux et al., 2001). Alors
qu'en général, les inoculums sous forme liquide ou sur support
poudreux, produits en Amérique du Nord, Europe, Australasie et certains
autres pays sont de bonne qualité.
Les inoculums de haute qualité peuvent fournir
approximativement 104 à 1011 rhizobium/g de sol.
Ce qui représente près de 1 % de la population indigène
présente dans l'horizon 0-20 cm du sol (Catroux and Amarger, 1992).
La conservation des inoculums est aussi un critère
important pour leur qualité. Boonkerd (1991) a montré que la
conservation des inoculums à des températures supérieures
à 10°C diminue considérablement leur
longévité.
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