Stratégies d'adaptation des paysans au changement climatique dans la sous-préfecture de Prikro en Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Kouadio Jean Emmanuel YAO Université de Bouaké en Côte d'Ivoire - Maà®trise 2009 |
SIGLE ET ACRONYMESANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural CCF : Centre Culturel Français IES : Institut Ethno-Sociologique IRD : Institut de Recherche et Développement GES : Gaz à Effet de Serre MINAGRI : Ministère de l'Agriculture. PVD : Pays en Voie de Développement USA: United States of America INTRODUCTIONEn Afrique, les répercussions climatiques s'observent au niveau de la raréfaction et la modification périodiques des saisons de pluies. L'Afrique orientale a souffert des affres de la pluie dans les mois comme Juillet, Août, Septembre faisant des milliers de morts, de sans abris et de réfugiés. Une sécheresse très marquée a engendré une famine générale principalement en Somalie. Les pays d'Afrique comme la Côte d'Ivoire sont victimes d'une exploitation abusive de leur couvert végétal. Or l'économie de la plupart de ces pays est agricole. Le volume des coupes en Côte d'Ivoire a atteint son niveau le plus élevé en 1977 (5 321 000 m3) (*) avant de décroître à (2) deux millions de m3 aujourd'hui. La forêt ivoirienne est aujourd'hui estimée à 2,5 millions d'hectares au lieu de 16 millions en 1960. Depuis le nord jusqu'au sud, la végétation ivoirienne est en transformation continue. Kouakou (E) (1990) démontre dans son étude la dégradation de la forêt caducifoliée du " V " baoulé en terres nues. La SODEFOR tente de modérer tant bien que mal l'exploitation de cette forêt. Elle initie des projets de sensibilisation de reboisement afin de pallier cette disparition car la menace est grande. Cette disparition progressive fait que la répartition des saisons sur l'étendue du pays est aujourd'hui mal maîtrisée en raison des perturbations que connaît la Côte d'Ivoire depuis une vingtaine d'année et surtout en zone de transit que constitue le centre du pays. Ces perturbations sont dues essentiellement à la baisse du niveau des précipitations et à leurs répartitions sur l'année. Ainsi, les pluies se raréfient chaque année et de surcroît dans les périodes où les paysans commencent les activités champêtres. Ces périodes se situent généralement en début Mars. Les précipitations de ces cinq dernières années vacillent et elles tournent autour de 975,42 mm de pluie de 2006 à 2010. Les saisons de pluies en fonction des mois, ne sont plus respectées. Cela témoigne de la perturbation et des difficultés des paysans à s'organiser et à gérer leur calendrier cultural. Afin d'éviter tout calcul cherchant les bonnes périodes pour faire leurs champs, ceux-ci se contentent de suivre leur calendrier habituel, quitte à ce que la récolte soit bonne ou mauvaise. Si l'agriculture nécessite une bonne et régulière pluie, aussi les récoltes témoignent de la régularité de la pluviométrie au cours de l'année agricole. Ainsi, lorsque la pluie ne tombe pas, cela se répercute sur les récoltes. Or les récoltes ont pour fonction d'une part, de nourrir les paysans et de leur donner une autosuffisance financière d'autre part. Les mauvaises récoltes drainent une famine au sein des populations. Celle-ci s'accentue particulièrement après les périodes culturales. Car, la vente d'une grande partie du riz et des produits vivriers (l'arachide) sert à la scolarisation des enfants, à l'achat des effets vestimentaires de la famille et à faire les fêtes de fin d'années. La partie restante sert à la consommation et à faire les futurs champs. Souvent, ce stock se voit diminué considérablement avant l'arrivée des périodes pour les nouveaux champs. Dans la région du N'zi Comoé et dans la Sous-préfecture de Prikro, il y a une irrégularité incessante de pluie surtout au moment des périodes culturales où s'apprêtent à faire les champs. Alors, comment ces paysans font-ils ? Comment s'adaptent-ils face à ces changements non habituels ? Ont-ils des stratégies d'adaptation ? Ainsi, cette étude se propose d'analyser les stratégies d'adaptation des paysans au changement au niveau de la pluviométrie. Pour répondre à cette préoccupation, notre travail va s'articuler autour de trois grandes parties : ü La première partie est consacrée à la présentation des caractéristiques du milieu et à la description des pratiques agricoles. Il s'agira dans cette partie de faire l'étude socio-anthropologique de la population cible et de montrer les différents pratiques agricoles des enquêtés. ü La deuxième partie servira à montrer la situation du changement climatique vécue par les paysans. Le changement climatique et ses effets sur la santé de l'homme et au plan écologique. ü La troisième partie nous permettra de montrer la perception et les stratégies d'adaptation des paysans face au changement climatique. Ce travail sera consacré à présenter les explications données par les paysans de la nouvelle situation climatique et les stratégies qu'ils adoptent pour se tirer des affres du climat. Tout travail scientifique requiert une méthodologie. Celle-ci se définit comme la voie qui conduit à la vérité scientifique. Dans ce travail, la méthodologie va s'appuyer sur le cadre théorique et pratique de la méthodologie. * www.fao.org/DOCREP/003/X6780F/X6780F03.htm. |
|