C. La structure du système sanitaire de la
RDC
Un système de santé de proximité devra,
pour bien fonctionner, comporter au moins un et de préférence
deux types de structure autres que l'hôpital. La principale condition est
la mise en place d'un réseau de centres de santé avec un
personnel composé principalement d'infirmières et de personnels
paramédicaux qualifiés.
Le système sanitaire de la RDC est organisé en
trois paliers ayant chacun son rôle spécifique :
· Le niveau central comprend le Cabinet du
Ministre, le Secrétariat Général de la Santé, les
directions centrales et les programmes spécialisés. Ces
structures jouent un rôle normatif, de coordination et d'orientation
stratégique.
· Le niveau intermédiaire est la
L'inspection provinciale de la santé et ses divisions qui ont pour
rôle un appui technique aux ZS avec des fonctions de coordination, de
formation, suivi,
supervision, monitoring, évaluation, inspection et
contrôle. Le District de Santé sert de relais entre l'inspection
Provinciale et la Zone de Santé.
· Le niveau opérationnel : c'est la Zone de
Santé, elle est l'unité de base de planification sanitaire. A ce
niveau, la RDC a opté pour un système sanitaire á deux
échelons.
Le premier échelon est un réseau de centres de
santé qui ont pour mission d'offrir á la population un paquet
minimum d'activités de prestation de Soins de Santé Primaires
(PMA), avec la participation communautaire;
Le deuxième échelon est l'hôpital
général de référence qui offre un paquet
complémentaire d'activités de soins de santé de
référence (PCA).
Les deux échelons de soins sont reliés entre eux
par un système de référence et de contre
référence.
Notons ici que Le secteur privé joue un rôle
important dans le système de santé congolaise, notamment dans les
centres urbains. Il n'est néanmoins pas en mesure de répondre
à l'essentiel des besoins - et reste hors de portée
financière pour la majeure partie de la population. Il est pourtant
important de s'assurer de son implication pleine et entière dans tous
les efforts de revitalisation du secteur.
Le secteur de la santé en RDC est marqué par
plusieurs caractéristiques importantes :
· Un faible engagement historique de l'Etat,
à la fois en termes de financement du système, de
régulation du secteur et de fourniture de services de soins
médicaux.
· Une participation importante du secteur privé,
des organisations religieuses et des ONG, qui gèrent un nombre
important de centres de santé et la moitié des hôpitaux.
· Une couverture inégale du territoire,
malgré le système de zones de santé mis en place dans les
années 1970, avec un déséquilibre sensible entre les zones
urbaines et les zones rurales, ainsi qu'entre Kinshasa et le reste du pays.
Les années de conflit ont laissé des cicatrices
durables sur le système de santé qui était
déjà sensiblement affaibli: destructions et dégradations
des bâtiments et matériels (du fait des combats, des pillages, du
manque d'entretien et du non remplacement des équipements), cruel manque
de consommables (en particulier de médicaments qui ne sont pas
disponibles à proximité pour un tiers de la population et pas
accessibles financièrement pour les deux tiers de la population), perte
ou la fuite de personnel médical et infirmier (ceux qui restent
n'étant plus payés que par intermittence avec des
conséquences importantes sur leur motivation et disponibilité),
important retard technologique.
La situation est aggravée par l'appauvrissement de la
population et la détérioration des conditions de vie - notamment
en ce qui concerne l'accès à l'eau potable et à
l'assainissement, la promiscuité dans laquelle vit une grande partie de
la population, ainsi que la propagation du VIH/SIDA.
Néanmoins, la structure du système de
santé a survécu - notamment au niveau des zones de santé -
et même pendant le conflit il a été possible de mener
à bien des programmes nationaux (telles que les Journées de
Vaccination). Ceci est largement dû au courage, au dévouement et
au sens du devoir des personnels médicaux, ainsi qu'à la
présence active d'un certain nombre de partenaires extérieurs
malgré les difficultés. C'est sur cette base que le
système de santé va pouvoir aujourd'hui être
reconstruit.
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