4.4. Limite du système de suivi
écologique
Les activités du système de suivi
écologique ne réussissent pas toujours à atteindre les
objectifs fixés. Elles se heurtent à certaines
réalités qui constituent des freins pour leur bon cheminement,
suivant les différents axes d'intervention.
4.4.1. Le suivi de la faune dans le parc et les ZICs
Cette activité présente des limites suivantes :
Le mode opératoire : La technique
utilisée pour la reconnaissance animalière n'est pas efficiente.
Il est difficile de faire un suivi animalier simultanément avec le suivi
de la lutte contre le braconnage. Le suivi de la reconnaissance
animalière nécessite l'existence d'un trajet bien définit
(transect linéaire), ce qui n'est pas le cas pour le suivi de la lutte
contre le braconnage.
Résultats attendus : Le suivi de la
lutte contre le braconnage ne permet pas d'obtenir des résultats
efficients. On observe de plus en plus dans le parc des traces de braconnier.
Elles se matérialisent par des indicateurs d'activités
observées lors de la patrouille de lutte contre le braconnage
effectuées en juillet 2008(voir photo).
Photo 1: Peau de girafe braconnée obtenue lors de
la photo 2 : Trophée d'éland de derby obtenue
patrouille de lutte contre le braconnage : juillet 2008
pendant une patrouille : février 2000
Photos 3 : Campement des braconniers trouvé au
Photo 4 : Trophée de cobe de buffon braconnée au
PNB : patrouille de juillet 2008 PNB: juillet
2008
Ces photos illustrent une forte anthropisation du PNB. Ceci
serait dû à plusieurs facteurs à savoir :
L'insuffisance du personnel pour assurer la surveillance
permanente du parc dans toute son étendue. Le Parc National de la
Bénoué compte à ce jour 06 gardes chasse actifs contre
à 19 gardes indiqués dans la documentation.
Le manque d'équipements nécessaires pour la
surveillance. Les gardes ne disposent pas du matériel adéquat
pour l'exercice de leurs fonctions (tenue, chaussures, sac, gourde etc.). Les
derniers équipements reçus par ces derniers datent de
l'année 2000.
Le manque d'encouragement des gardes communautaires. Ceux-ci,
utilisés en complément d'effectifs, ne connaissent pas de
rémunération sous forme de prestation salariale. On note aussi la
disparition des primes de risque. Tous ceci rend l'activité du suivi de
la lutte contre le braconnage difficile et très risquée.
4.4.2. Suivi des corridors
Le suivi du fonctionnement biologique et le suivi de
l'intégrité des corridors constituent les activités de
suivi des corridors.. Les limites portent principalement sur les
résultats attendus.
L'intégrité des corridors constitue le principal
résultat attendu. Toutefois, on note de plus en plus dans les corridors
la présence des campements humains et des champs de culture. (Voir
photo)
Photo 5 : Installation des habitations dans le Photo 6 :
installation des champs dans le corridor
corridor girafe septembre 2008 girafe septembre
2008
Les corridors subissent la pression des actions anthropiques
(installations des habitations, champs). Ceci peut se justifier par de
multiples raisons:
- Les autorités traditionnelles qui autorisent
l'installation des immigrants dans les corridors de passage de la
faune,moyennant une petite rémunération.
- La surveillance est défaillante en raison de son
irrégularité. Elle donne ainsi l'occasion aux immigrants de s'y
installer.
- La non matérialisation des limites du corridor girafe et
du corridor cobe de buffon constitue un frein à la surveillance de cette
zone.
La résolution de ce problème nécessite une
sensibilisation de la population locale.
Cette sensibilisation passe par une éducation
environnementale sur l'intérêt du corridor et par une
réinstauration des primes du meilleur corridor. Afin de résoudre
le problème d'installation des immigrants, la surveillance doit
être régulière.
|