D- Evaluation de l'intensité de la douleur
:
Reconnaître l'existence d'une douleur est
déjà tr~s important, mais l'évaluer, c'est à dire
la quantifier, est une étape essentielle et indispensable pour une prise
en charge thérapeutique efficace d'un patient douloureux.
D-1 Echelles unidimensionnelles. (Auto
évaluation) * EVA (Echelle Visuelle Analogique)
L'EVA se présente sous la forme d'une réglette
à deux faces orientées de gauche à droite sur laquelle se
déplace un curseur.
Une face est destinée au patient, avec un trait de dix
centimètres et un curseur qu'il doit déplacer entre les deux
extrêmes : la gauche (absence de douleur) et la droite (douleur maximale
imaginable).
L'autre face est destinée au soignant, qui peut alors
lire l'intensité de la douleur du patient entre 0 et 10 grâce au
curseur que le patient a positionné.
* EVS (Echelle Verbale Simple)
L'évaluation se fait par un interrogatoire oral, sur le
qualificatif de la douleur qu'il ressent. Le soignant propose une
échelle imaginaire, avec par exemple des termes croissants qualifiant la
douleur tels que « absente, faible, modérée, intense,
extrêmement intense.
C'est une échelle facilement compréhensible par le
patient, mais elle reste trop peu précise.
* EN (Echelle numérique)
Il s'agit pour le patient de donner une note à sa douleur
entre 0 (absence de douleur) et 10 (douleur maximale imaginable).
D2 Echelles multidimensionnelles (hétéro
évaluation)
* Questionnaire douleur de Saint Antoine (QDSA)
Ce document est composé de 61 mots répartis en 17
sous-classes pouvant décrire la douleur. Le patient doit d'abord cocher
les adjectifs pouvant qualifier sa douleur (approche qualitative) puis noter de
0 à 4 l'intensité ressentie de chacun des mots cochés
(approche quantitative)
Les adjectifs sont de deux types : sensoriel et affectif.
Ce questionnaire nécessite du temps pour être
rempli et interprété, et est peu utilisé dans les
services.
D3Echelles comportementales
Il s'agit d'échelles
d'hétéro-évaluation basées sur l'observation du
comportement et des attitudes du patient par les soignants. Elles sont
utilisées lorsque le patient ne communique pas ou n'est pas
coopérant. La cinétique des scores permet de suivre
l'évolution de la douleur, d'évaluer
l'efficacité du traitement antalgique et de le réadapter si
besoin.
En moyenne, il faut un peu plus de 5 minutes au soignant pour
remplir sérieusement l'échelle.
* Doloplus
Elle comporte 10 items regroupés en 3 sous-groupes : 5
items somatiques, 2 items psychomoteurs, 3 items psychosociaux. Ils sont
cotés selon 4 niveaux d'intensité progressive et exclusive,
notés de 0à3.
Il s'agit donc d'une échelle d'évaluation
quantitative de la douleur, avec un score variant au total de 0 à 30. On
admet que le patient souffre de douleur pour un score supérieur ou
égal à 5/30.
L'échelle est remplie au minimum 2 fois au cours de la
journée, notamment lors de changements de comportement. L'idéal
est de la remplir alternativement avec d'autres soignants, pour avoir une
approche globale du malade.
* ECPA (Echelle Comportementale de la douleur chez la
personne âgée)
L'échelle comporte 8 items avec 5 modalités de
réponses cotées par ordre croissant de 0 à 4,
proportionnellement à la douleur exprimée.
Le score varie alors de 0 (pas de douleur) à 32 (douleur
maximale). Il n'y a pas de seuil minimal pour affirmer une douleur.
L'ECPA est surtout utilisée avant et pendant les soins
considérés comme douloureux, tels que la réfection de
pansements.
La douleur une fois évaluée de façon la
plus précise et la plus adéquate possible, il convient alors de
la prendre en charge.
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