Chez les ruminants, le besoin en azote s'explique par la
nécessité de compenser les diverses pertes d'azote
observés dans les fèces, l'urine, la peau, le lait etc.
Ces pertes occasionnent des besoins en acides aminés ; la
seule forme d'azote absorbable par l'animal pour son métabolisme. Ce
besoin en acide aminé est double
chez les animaux : quantitatif et qualitatif ; cependant, chez
les ruminant le besoin qualitatif n'a de signification que chez des jeunes
animaux avant le sevrage.
L'azote apporté doit donc remplir deux rôles :
+ L'alimentation azotée de la microflore pour sa
croissance, sa multiplication et les activités métaboliques, tout
en récupérant secondairement un maximum de PDIM (WOLTER,
1997) ;
+ La couverture complémentaire des besoins
protéiques propres à la vache, sous forme de PDIA assurant
quantitativement et qualitativement la satisfaction des exigences en acides
aminés indispensables pour l'entretien et la
protéosynthèse mammaire.
Ainsi pour la vache laitière, les besoins en azote sont
les suivant :
Pendant l'entretien : PDI= 100+ (0.5X Kg de poids vif)
Pour la production : PDI= 48X kg de lait à 4 % de MG
Pour la gestation : PDI= 75g de PDI au septième mois,
135g au huitième mois et 205g de PDI au neuvième mois.
En entretien, le besoin en matières azotées
constitue un minimum à satisfaire sous peine de voir se manifester des
troubles divers : perte d'appétit, amaigrissement et fonte
musculaire.
Pendant la gestation, les besoins en azote pour assurer
l'entretien augmentent. La première gestation se produit
généralement avant que la femelle n'ait atteint l'âge
adulte ; les besoins de gestation s'ajoutent alors aux besoins d'entretien.
En début de lactation, contrairement aux
réserves énergétiques, les réserves
protéiques sont peu abondantes et dépendent peu du niveau de
production laitière. Le muscle utérin fournit l'essentiel de ces
réserves au cours de l'involution. La mobilisation des protéines
musculaires squelettiques reste tolérable, sans toutefois
dépasser un déficit PDI cumulé supérieur à
10 kg au cours du premier mois de lactation. On conçoit la faiblesse
relative de cette valeur comparée au déficit
énergétique toléré chez des vaches à haut
potentiel. Les apports recommandés sur les rations complètes
proposent une teneur en PDI de 120 g/kg MS en début de
lactation, contre 110 g/kg MS chez des vaches en milieu de
lactation (CHENAIS, 1990).
Lorsque le déficit azoté concerne l'apport en
PDI, c'est-à-dire un manque d'acides aminés absorbés, on
observe en début de lactation, une diminution de la production
laitière, expliquée par une moindre utilisation des
réserves énergétiques. Ce déficit est rare durant
le tarissement. L'excès d'azote dégradable entraîne d'une
part une sollicitation supplémentaire du foie (une
néoglucogenèse importante en postpartum et une éventuelle
stéatose, activation des processus hépatiques de
détoxification de l'ammoniac absorbé au niveau ruminal). D'autre
part, la transformation de l'ammoniac en urée est coûteuse en
énergie, ce qui n'est pas souhaitable en période de
déficit énergétique.