Ils font recours aux progestagènes et aux prostaglandines
pour la synchronisation des chaleurs.
2.1.1. Principe de l'induction hormonale des
chaleurs
Le principe consiste à bloquer momentanément la
décharge cyclique de FSH (Folliculine stimulating hormone) et de LH
(luteinizing hormone) en vue d'induire ou de synchroniser la venue des
chaleurs. L'induction des chaleurs repose donc sur deux actions :
- L'établissement d'une phase lutéale artificielle
par administration de la progestérone ou ses analogues ;
- Le raccourcissement de la phase lutéale normale par
administration des prostaglandines ou leurs analogues.
Par ailleurs, dans l'optique d'augmenter le degré de
synchronisation, de réduire l'incidence des chaleurs silencieuses, le
traitement à base des progestagènes ou des prostaglandines est
associé à l'administration d'oestrogènes, de
gonadotropines et de PMSG (Pregnant Mare Serum Gonadotropin) en vue de stimuler
l'activité ovarienne.
2.1.2. Méthode de synchronisation des
chaleurs
Deux méthodes de synchronisation de l'oestrus sont
utilisées actuellement : - l'administration de la progestérone ou
de progestagènes ;
- l'administration des prostaglandines ou de leurs
analogues.
Néanmoins, dans l'optique d'optimiser la
synchronisation des chaleurs, ces substances sont le plus souvent
utilisées en association. Ainsi, le protocole le plus utilisé
combine les progestagènes, les oestrogènes, la PG2á
(prostaglandine F 2á) et la PMSG.
· L'administration de la progestérone ou ses
analogues
Cette méthode consiste à administrer un
progestatif qui va bloquer l'évolution du cycle en phase lutéale.
La suspension du traitement provoquera l'oestrus en 2 à 3 jours. Si la
femelle n'est pas cyclée, le progestatif aura un rôle de corps
jaune artificiel et l'arrêt du traitement entraînera la maturation
folliculaire et donc l'oestrus. L'association au traitement par les
progestatifs de :
- la PMSG stimulera la maturation folliculaire et l'ovulation
;
- la PGF2á assurera la lutéolyse d'un
éventuel corps jaune.
Dans la pratique, les protocoles impliquant la spirale intra
vaginale (PRIDND) et l'implant sous cutané
(CRESTARND) sont les plus utilisés :
- La spirale vaginale ou PRID (Progesterone
Release Intra-vaginal Device) : c'est une spirale
métallique recouverte d'un élastomère siliconé dans
laquelle est incorporée da la progestérone et à laquelle
est fixée une gélule renfermant du benzoate d'oestradiol. La
spirale est placée dans le vagin à l'aide d'un applicateur de
spirale. Le retrait de la spirale s'accompagne de l'oestrus dans les 48 heures
qui suivent (DERIVAUX, 1989). En pratique, son protocole
d'utilisation est le suivant :
· J0 : pose de la spirale ;
· J10 : injection de PGF2á ;
· J12 : retrait de la spirale et injection de PMSG ;
· J14 : apparition des chaleurs et insémination.
- L'implant sous-cutané ou Norgestomet
(CRESTARND) : la mise en place derrière
l'oreille d'un implant de 3 de Norgestomet est associée à une
injection de Valérate d'oestradiol. En pratique, son protocole
d'utilisation est le suivant :
· J0 : pose d'implant et injection de valérate
d'oestradiol ;
· J7 : injection de PGF2á ;
· J9 : retrait d'implant et injection de PMSG ;
· J11 : apparition des chaleurs et insémination.
Ces protocoles sont souvent réalisés sans
utilisation de PGF2á. Dans ce cas, les animaux
bénéficieront uniquement de l'action lutéolytique de
l'oestradiol.
~ L'administration des prostaglandines naturelles ou
leurs analogues Elle s'applique aux animaux cyclés en phase
lutéale. La prostaglandine F2á entraîne la destruction du
corps jaune(CJ) ou lutéolyse ; ce qui provoque ainsi une chute de la
progestéronémie. La prostaglandine F2á n'est active que
sur le corps jaune fonctionnel. En pratique, à l'échelle du
troupeau, il est nécessaire de réaliser deux injections à
11 jours d'intervalle (PAREZ, 1993).
A la première injection, la prostaglandine assurera la
lutéolyse chez les vaches en phase lutéale (C.J > 5 jours) et
un nouveau cycle redémarrera ; alors qu'elle n'aura aucun effet chez les
vaches à corps jaune non fonctionnel. Onze jours plus tard, les deux
lots seront au même stade du cycle et la deuxième injection
entraînera la lutéolyse chez toutes les vaches et le groupage des
oestrus. En pratique, son protocole d'utilisation est le suivant :
· J0 : première injection de prostaglandines ;
· J11 : deuxième injection de prostaglandines ;
· J13 - J15 : apparition des chaleurs et
insémination.
2.1.3. Intérêts de la
synchronisation
Il existe trois principaux intérêts :
+ dans un troupeau où toutes les femelles sont
cyclées, le traitement permet de grouper les chaleurs ;
+ dans un troupeau où toutes les femelles ne sont pas
cyclées, le traitement permet d'induire et de synchroniser les oestrus
;
+ la synchronisation permet d'inséminer au jour et
à l'heure voulu afin d'éliminer l'effet de détection des
chaleurs incomplètes ou des chaleurs silencieuses (PAREZ ,1993)
et (SOW ,1997).