CHAPITRE I
Cadre théorique de la recherche
Les dimensions théoriques de la présente
recherche sur la transmission monétaire dans l'UEMOA, analysée
par le canal du taux d'intérêt sont explorées dans ce
premier chapitre qui pose aussi la problématique et le contexte qui la
justifie. Les fondements théoriques et empiriques des mécanismes
de transmission ainsi que les différents résultats fondés
sur la modélisation VAR viendront refermer ce premier chapitre.
SECTION 1: Contexte et Problématique de la
recherche
Dans cette section, nous allons aborder le contexte dans
lequel se justifie la présente recherche, ainsi que la
problématique des mécanismes de transmission de la politique
monétaire ; ensuite nous allons dire quels sont les objectifs que vise
ce mémoire.
1-1: Contexte et justification de l'étude
La volonté de certains pays ouest africains de
réaliser l'union économique, les a conduits à créer
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Elle est
créée à partir de l'Union Monétaire Ouest Africaine
(UMOA)1 , et regroupe actuellement huit pays, à savoir le
Bénin, le Burkina Faso, la cote d'ivoire, la Guinée-Bissau, le
mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle se caractérise
par la reconnaissance d'une même unité monétaire, le franc
de la Communauté Financière d'Afrique (FCFA) dont
l'émission est confiée à un Institut monétaire
commun, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Elle
apparaît comme un espace monétaire homogène reposant sur un
ensemble de règles de base ayant trait notamment à la libre
circulation des signes monétaires et la liberté de transferts
entre les Etats membres, la centralisation des réserves de change et
l'harmonisation des législations financières, bancaires et des
changes.
La valeur de la monnaie (le franc CFA) est fondée sur
un ancrage fixe avec l'euro, constituant ainsi le pivot de l'action de la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Le dispositif de gestion de
la monnaie et du crédit, mis en oeuvre dans l'Union depuis la
1 Créée en 1962 (ANSD, Novembre 2007)
réforme des instruments de politique monétaire
en 1989, est basé sur des mécanismes indirects de
régulation de la liquidité, privilégiant les
procédures et instruments de marché, en liaison avec l'option
d'une libéralisation progressive de l'activité économique
et financière.
L'action de la Banque Centrale s'exerce à travers la
formulation d'un programme monétaire et le suivi de son
exécution. Autrefois, instrument normatif d'appui à la politique
d'encadrement du crédit, le programme monétaire constitue
aujourd'hui un cadre de détermination des objectifs
intermédiaires et de suivi de la mise en oeuvre de la politique
monétaire. En effet, il visait à l'origine (de 1975 à
1989) le contrôle de l'expansion des crédits en ajustant la
liquidité globale de l'économie en fonction de l'évolution
prévisible de la conjoncture économique, de la situation
monétaire et des objectifs d'avoirs extérieurs. Depuis la
réforme de 1975, la politique monétaire de la BCEAO a connu une
modification en octobre 1989, à travers le déplafonnement du
concours global qui est devenu ainsi un simple repère. Elle s'est
renforcée en octobre 1993. Le nouveau dispositif de gestion
monétaire de l'UEMOA se fonde sur un recours accru aux mécanismes
de marché, privilégiant ainsi les méthodes de
régulation indirecte de la liquidité.
La politique monétaire de la BCEAO repose sur
l'utilisation de taux d'intérêt directeur propres à
l'institut d'émission ; le marché monétaire
rénové et la libéralisation des conditions de banque. Des
innovations ont été adoptées et portent sur le remaniement
de la grille des taux directeurs de la BCEAO, avec l'instauration d'un taux de
prise en pension, dont l'évolution est adaptée à celle du
taux du marché monétaire. Le volume et la nature de ses
interventions sont déterminés en fonction des orientations
qu'elle se propose d'impulser au marché et au comportement des banques,
au regard de ses objectifs en matière de politique de la monnaie et du
crédit et de la situation conjoncturelle de liquidité.
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