CONCLUSION
Les mécanismes de transmission de la politique
monétaire, sont le processus par lequel les décisions de
politique monétaire affectent l'activité réelle. Plusieurs
visions existent, évidemment sur ces mécanismes ; mais concourent
toutes dans leur tentative d'explication, à montrer l'importance des
canaux de transmission dans les sujets économiques en
général, et monétaire en particulier. Ces visions
diffèrent également selon le rôle qu'elles font jouer aux
banques commerciales et autres institutions financières dans la
régulation de l'activité économique.
Dans se mémoire, nous avons essentiellement
focalisé notre attention sur la transmission monétaire par le
canal du taux d'intérêt réel du marché
monétaire. Ce canal, dont les manifestations s'apparentent plus à
un fonctionnement tenant compte des lois du marché, soutient que les
impositions de taux (observées dans le cas de l'utilisation du taux
d'intérêt directeur) sont à l'origine de frictions sur
plusieurs marchés et dans le secteur réel30.
L'intérêt des résultats empiriques que
nous avons obtenus, à l'aide d'une modélisation VAR,
réside dans le fait qu'ils sont affranchis d'à priori
théoriques. Ils doivent néanmoins être
interprétés avec une prudence. Pour des raisons
évoquées dans la partie limites de l'étude.
Ainsi, nous avons effectué la décomposition de
la variance de l'erreur de prévision des variables retenues dans
l'estimation, suite à un choc sur le taux d'intérêt. Cette
décomposition montre que la variance de l'erreur de prévision du
taux d'intérêt réel du marché monétaire est
expliquée à plus de 90% par ses propres innovations. Pour ce qui
est des autres variables, à l'exception de la masse monétaire M2,
ce pourcentage est relativement faible. Ceci montre combien de fois le taux
d'intérêt réel du marché monétaire explique
les variations des variables telles que le crédit au secteur
privé, l'inflation, l'investissement et le pib réel au sein de
l'UEMOA.
La fonction de réaction obtenue grâce à la
modélisation VAR vient confirmer les conclusions
précédentes. En effet, le choc sur le taux d'intérêt
réel se traduit par une réaction instantanée de la part
des autres variables du modèle. Le délai court de leurs
réactions montre la sensibilité de ces variables aux variations
du taux d'intérêt réel du marché
monétaire.
30 Nubukpo (2002)
Dans un contexte économique international de plus en
plus concurrentiel, aucune place n'est donnée aux politiques de gestion
monétaire hésitante, ainsi qu'à l'utilisation de
méthodes et instruments inappropriés à un environnement
économique de plus en plus rude et exigent. Ainsi, la formation des
unions aussi bien économique que monétaire, doit se faire
à travers des prises de décisions crédibles, rationnelles
et en phase avec les normes et exigences mondiales. L'utilisation arbitraire et
autoritaire des instruments de politiques monétaire telle que le taux
d'intérêt directeur, conduit l'économie dans un processus
de défaillance en terme de résultat et donc fait engranger des
surcoûts dommageables pour la réalisation des unions
économiques.
Pour cela, les autorités monétaires doivent
opter plus pour une utilisation d'instruments, issus d'arbitrage entre les
forces du marché comme le taux d'intérêt réel du
marché monétaire. Ceci permettra non seulement d'éliminer
ces surcoûts, mais aussi de rendre leurs économies plus
compétitives ; gage d'un développement certain et donc de la
réalisation des objectifs assignés à ces
autorités.
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