SECTION 2 : Résultats des simulations et
Analyse
2-1 : Estimation des paramètres du VAR(1)
Les paramètres d'un modèle VAR ne peuvent
être estimés que sur des séries chronologiques
stationnaires (sans saisonnalité et sans tendance). C'est pour cela que
les tests de stationnarité ont été effectués plus
haut. L'ordre des variables dans le VAR n'est pas indifférent pour les
simulations, puisque par hypothèse, les interactions instantanées
suivent un système récursif. Pour ce qui nous concerne, nous
avons adopté l'ordre suivant : Taux d'intérêt (INT), Masse
Monétaire (MM), Crédit à l'économie (CRDT),
Inflation (INF), Investissement privé (INV), Produit Intérieur
Brut (PIB). En plaçant le taux d'intérêt en tête,
nous supposons que les autorités monétaires fixent le taux
d'intérêt en ne tenant pas compte de l'évolution
simultanée des autres variables. Cependant, les principaux
résultats sont le plus souvent indifférents à l'ordre
retenu29.
Les résultats des estimations des paramètres du VAR
sont dans le Tableau 11 en annexe.
2-2 : Fonctions de réponse et Commentaires
A partir de la représentation VAR(1), nous allons
interpréter les fonctions de réponses impulsionnelles et la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision.
29 A. Diagne et F. B. Doucouré, 2000
En dehors du taux d'intérêt qui constitue
l'instrument de la politique monétaire de la BCEAO, nous avons choisi
également de simuler des chocs sur la masse monétaire et le
crédit à l'économie qui constituent des
variables-clés de la transmission monétaire. En effet,
étant donné l'objectif de ce mémoire, cette
démarche nous permettra de comparer l'impact sur les autres variables
d'un choc sur le d'intérêt, à celui de ces deux autres
(masse monétaire et crédit). Aussi, nous avons montré dans
la revue de littérature qu'en dehors du taux d'intérêt, ce
sont la masse monétaire et le crédit à l'économie
qui sont considérés comme les autres plus actifs canaux de
transmission de la politique monétaire dans l'UEMOA.
Les graphiques suivants représentent les
réponses à des chocs sur les résidus structurels des 6
variables du modèle. Pour chaque variable, le choc est égal
à l'écart-type de ses résidus. L'horizon temporel des
réponses est fixé 10 ans. Cet horizon représente le
délai nécessaire pour que les variables retrouvent leurs niveaux
de long terme.
2-2-1 : Choc sur le taux d'intérêt
· Un choc positif sur le taux d'intérêt se
traduit par une baisse de ce dernier durant les sept premières
années. Cet effet devient ensuite avant de retrouver son niveau de long
terme. Les effets d'une augmentation du taux d'intérêt réel
sur les autres variables se produisent instantanément
· L'effet obtenu sur la masse monétaire est
fortement négatif. On note néanmoins une légère
reprise de la masse monétaire avant qu'elle ne retrouve son niveau de
long terme.
· Un positif sur le taux d'intérêt
réel se traduit par un effet positif sur le crédit à
l'économie au cours des deux premières années. Cet effet
devient négatif à partir de la sixième année avant
de retrouver son niveau de long terme.
· L'inflation réagit instantanément
à une augmentation du taux d'intérêt réel. Cette
réaction est négative. En effet, les prix baissent lorsque le
choc est opéré. On note une augmentation des prix à partir
de la quatrième année jusqu'au niveau de long terme.
· L'investissement réagit négativement
suite à choc positif sur le taux d'intérêt réel. Il
diminue fortement dès le choc jusqu'à la cinquième
année. Ensuite, il augmente à partir de la sixième
année avant de retrouver son niveau de long terme.
· Le PIB aussi diminue pendant cinq ans suite à
un choc positif sur le taux d'intérêt réel. Il commence par
augmenter à partir de la sixième année avant de retrouver
son niveau de long terme.
Graphique 5 : Fonction de
réponse suite à un choc sur le taux d'intérêt
|