V-8 Moyens de promotion de l'Allaitement
MATERNEL
En 1981 l'assemblée mondiale de la santé a
adopté par 118 pays le code international de commercialisation de
substituts du lait maternel qui réglemente la vente des substituts du
lait maternel. Ce code doit être retranscrit par chaque pays dans sa loi
nationale (39).
En 1991 l'OMS et L'UNICEF prennent conscience des freins
à l'allaitement maternel qui existent dans les maternités et
adressent aux personnels des établissements une déclaration
conjointe qui énonce les 10 conditions pour la réussite de
l'allaitement maternel. Deux ans plus tard est mise en place l'Initiative
Hôpital Amis des Bébés (IHAB) qui consiste en la
délivrance des labels « Hôpital Amis des
Bébés » aux établissements hospitaliers qui
acceptent de se conformer à une charte qui reprend ces 10 conditions et
à ne pas distribuer des substituts de laits gratuits ou à bas
prix. Donc tous les établissements qui assurent des prestations de
maternité et de soins aux nouveau-nés doivent :
1- Adopter une politique d'allaitement maternel formulé
par écrit.
2- Donner à tous les membres du personnel soignant les
compétences nécessaires pour mettre en oeuvre cette politique
3- Informer toutes les femmes enceintes des avantages de
l'allaitement maternel.
4- Aider les mères à commencer d'allaiter leur
enfant dans la demi-heure suivant la naissance.
5- Indiquer aux mères comment pratiquer l'allaitement
au sein et comment entretenir la lactation même si elles se trouvent
séparées de leur nourrisson.
6- Ne donner aux nouveau-nés aucun aliment ni aucune
boisson autre que le lait maternel sauf indication médicale.
7- Laisser l'enfant avec sa mère 24 heures par jour.
8- Encourager l'allaitement au sein à la demande de
l'enfant.
9- Ne donner aux enfants nourris au sein aucune tétine
artificielle ou sucette
10- Encourager la constitution d'association de soutien
à l'allaitement maternel et leur adresser les mères dès
leur sortie de l'hôpital ou de la clinique.
V-9 VIH et l'allaitement maternel
Globalement en Afrique depuis deux décennies, les
pratiques de l'allaitement se sont améliorées. L'initiation de
l'allaitement maternel est devenue courante et la durée de l'allaitement
s'est allongée. Dans une moindre mesure la pratique de l'allaitement
exclusif a également progressé. Mais l'allaitement tel qu'il
était pratiqué jusqu'alors pourrait être remis en question
par l'épidémie du SIDA puisque le VIH1 peut être transmis
à l'enfant par le lait maternel (15). La transmission post-natale du VIH
par le lait maternel demeure donc un problème de santé publique
important dans les pays en développement, avec un taux de transmission
de 14% (40). Les organismes internationaux ont considérer que les
services de soins « Amis des bébés »
étaient les plus indiqués pour assurer le suivi des nourrissons
justiciables d'une alimentation artificielle sous contrôle
médical. Même exclusif l'allaitement maternel comporte un risque
de transmission du VIH, notamment pendant la période de sevrage.
L'état immunitaire de la mère constitue un facteur
déterminant du risque de transmission du VIH par l'allaitement,
l'alimentation artificiel restant indiquée pour les femmes ayant un taux
de CD4 bas et ou parvenues au stade de la maladie, même dans les pays qui
ont choisi l'allaitement exclusif avec sevrage précoce et rapide comme
stratégie nationale. D'après les travaux de Coutsoudis
et al il n'y a pas d'excès de risque de transmission par l'allaitement,
à condition que celui-ci soit exclusif pendant au moins trois mois (41).
L'allaitement maternel non exclusif serait donc le plus risqué en termes
de transmission du VIH à l'enfant.
D'après Jane et al (42) Il est bien établi que
plus de 90% des enfants infectés par le VIH ont contracté ce
virus par transmission mère-enfant (TME). Selon des estimations, 750 000
enfants sont infectés par le VIH chaque année au plan mondial et
la plupart d'entre eux vivent en Afrique sub-saharienne. La TME se fait au
cours de la grossesse par voie transplacentaire, lors de l'accouchement et par
l'intermédiaire du lait et de saignements mamelonnaires au cours de
l'allaitement. Le risque de TME exprimé en pourcentage varie selon
chacune de ces voies. En l'absence d'intervention spécifique, le taux de
TME est d'environ 15-20%, et double à 35-40% quand l'allaitement
maternel est prolongé (>6 mois). L'utilisation de substituts du lait
maternel (SLM) peut sembler être le choix évident afin de
réduire le risque de TME par l'intermédiaire du lait maternel et
des saignements mamelonnaires, mais cette option peut s'avérer nocive
pour les nourrissons nés de mères vivant dans des contextes
où les ressources sont limitées. Dans ces contextes, le risque
élevé de mortalité infantile est dû à des
diarrhées sévères et à une malnutrition liée
à une alimentation peu sûre par SLM et à un allaitement
maternel non optimal (allaitement non exclusif pendant les 6 premiers mois de
la vie). Selon des estimations présentées dans un rapport
récent de l'OMS (2006), 1,45 million de vies d'enfants de moins de 2 ans
sont globalement perdues chaque année dans les pays en
développement en raison d'un allaitement maternel non optimal,
comparativement à 242 000 décès de nourrissons liés
à la TME. Les recommandations de l'OMS concernant l'alimentation des
nourrissons dans le contexte de l'infection à VIH sont un ensemble
important de principes fondamentaux que les gouvernements, les
décisionnaires politiques et les professionnels de santé doivent
prendre en compte pour la conception de politiques et de protocoles de
prévention de la TME.
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