II-III Les végétaux
Il s'agit ici d'évaluer la portée des moyens mis
en place pour lutter contre la dégradation des ressources
végétales
III-1 les techniques de lutte traditionnelles
Ces méthodes traditionnelles, si elles sont
respectées, peuvent jouer un grand rôle dans la protection des
végétaux. En effet, elles ont au moins permis de protéger
les espèces qui ont une grande importance économique. Ainsi, avec
les techniques consistant à marquer les espèces à
protéger par une croix ou une corde faite de feuilles de rônier
attachées autour de la tige, beaucoup d'espèces ont pu survivre
face à l'ampleur de la dégradation anthropique. Dans la zone
centre ou ces deux techniques sont exclusivement développées, il
est facile de constater une plus grande diversité du paysage.
La protection est très souvent axée sur le
baobab, le tamarinier et le rônier. Elle a permis à ces
espèces de s'épanouir et de garder leur importante concentration
même si de manière générale elles sont gravement
atteintes par les phénomènes de dégradation. De plus,
cette protection fait qu'elles sont caractérisées par une
productivité conséquente. Ce qui permet aux populations de
développer des activités de cueillette, alors que dans les autres
zones où ces techniques sont absentes, de tels avantages sont presque
inexistants. Il est possible de croire que ces méthodes de lutte ne sont
pas étrangères à cette situation.
II-III-2 Les effets de l'intervention de l'Etat et des
organismes
Les enquêtes menées ont montré que l'Etat
à travers un cadre juridique et institutionnel, et ses organismes, a
joué une part importante dans la protection des ressources
végétales.
Ainsi, le cadre juridique avec la législation
forestière permet de disposer de lois aptes à protéger
l'environnement. De plus, le cadre institutionnel actuel avec la
décentralisation offre de plus grandes possibilités d'exercer une
surveillance beaucoup plus rigoureuse de ces ressources
végétales. Ceci est donc rendu possible par une plus grande
responsabilisation du Conseil Rural qui est en collaboration avec le service
des Eaux et Forets. Ainsi, les demandes de coupe par exemple permettent
d'exercer un contrôle efficace sur les ressources et surtout sur celles
qui sont les plus menacées. Elle a donc permis une plus grande
réglementation de l'exploitation des produits forestiers. Ainsi,
l'action néfaste des exploitants forestiers (bucherons, charbonniers...)
a été en partie maîtrisée et surtout avec
l'exploitation de l'Acacia albida (le kad), de l'Adansonia
digitata (baobab).
De même, le développement de la foresterie
rurale est une phase importante dans la communauté rurale de
Fandène, par les organismes étatiques et les ONG. Elle a permis
une meilleure implication des populations locales dans la lutte contre la
dégradation des espèces végétales. Ce
développement de la foresterie rurale a permis aux organismes
d'inculquer aux populations une culture environnementale à travers la
sensibilisation. Mais aussi de renforcer leurs capacités en technique de
pépinière. Ainsi, les paysans sont mieux outillés pour
faire face à la dégradation des ressources
végétales. Près de 80% des ménages
enquêtés pratiquent au moins le reboisement de manière
individuelle. Ceux qui ne reboisent pas, exploitent des terres qui leur sont
louées ou prêtées.
Tableau 19 : pratique du reboisement de manière
individuelle dans la communauté rurale de Fandène
Zones
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Personnes pratiquant le reboisement
|
Pas de reboisement
|
Centre
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91%
|
9%
|
Nord-est
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80%
|
20%
|
Sud
|
66,2%
|
33,8%
|
moyenne
|
79,1%
|
20,9%
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Sources : Les enquêtes de Bâ, Y. 2010
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