Il s'agit des différentes politiques mises en oeuvre
par l'Etat à travers ses organismes ou les collectivités locales
pour lutter contre la dégradation des sols. Ainsi, comme toutes les
communautés rurales, celle de Fandène a
bénéficié des organismes de l'Etat qui sont :
> La SODEVA
Elle est intervenue en 1989 dans la collectivité
locale avec le projet de lutte contre les nématodes. En effet,
après des études réalisées, elle a
considéré que le sol de Fandène comme partout ailleurs est
atteint de nématodes. Aussi a-t-elle mis à la disposition des
populations un produit contre ce phénomène qui coutait 30.000 f
CFA l'hectare. Ce produit était associé à l'arachide et
d'après les agents qui étaient alors chargés de la
vulgarisation, il permettait de tripler voire quadrupler la production des
terres sur une durée de quatre ans.
> Le PNVA
C'est un organisme qui dépend du Ministère de
l'Agriculture. Il a été mis en oeuvre dans les années
1990. Il est financé à 80% par la Banque Mondiale et les 20%
étant assurés par l'Etat sénégalais. Il a aussi
joué un rôle d'encadrement et de renforcement de capacités
des paysans par rapport aux techniques culturales et à la
réhabilitation des sols à travers les techniques de compostage.
Il est intervenu dans la communauté rurale entre 1992-1993 et s'est
intéressé à deux villages dans la zone Sud (Touba Peycouck
et Keur Demba Ngoye Diakhaté).
> Le POGV (phase II) est un organisme qui est sous la
tutelle du ministère de l'Agriculture et de l'Hydraulique. Son
intervention dans la zone est plus marquée dans la phase II qui
s'étale de 2001 à 2009 avec un financement de 21.500.000 de
dollars. Son objectif principal est de lutter contre la pauvreté dans le
bassin arachidier ; Kaolack, Thiès, Fatick sont ses principales zone
d'intervention. Dans la communauté rurale de Fandène, il a
participé à la réalisation de beaucoup d'infrastructures
surtout dans le domaine hydraulique mais aussi au renforcement de
capacités des populations par rapport à des techniques visant
à lutter contre la dégradation des ressources naturelles
notamment le compostage, et le renforcement des savoir-faire locaux comme les
haies vives. Ainsi, dans les villages où il intervient, pour être
éligible au projet, il faut disposer d'un champ clôturé par
des haies vives (salane). Les villages ayant bénéficié de
l'intervention du POGVII
sont : Keur Mor Ndiaye, Keur Demba Ngoye Diakhaté,
Tawa Fall (zone sud); Keur Mamarame, Keur Mory Mbaye, Same Ndiaye (zone
nord).
> L'INP dépend de l'Etat sénégalais
et s'occupe de l'étude des sols dans le territoire national. Elle s'est
impliquée dans la lutte contre la dégradation des sols dans la
communauté rurale entre 2008-2009 dans le village de Touba Peycouck. En
effet, elle a fait subir une formation aux techniques de compostage à
une dizaine de personnes sans distinction de sexe. Les participants à la
formation étaient motivés à raison de 1500f CFA la
journée.
On le voit bien que l'intervention de l'Etat est effective
dans la collectivité locale. Toutefois, l'implication des ONG dans la
lutte contre la dégradation des sols peut permettre d'avoir de meilleurs
résultats.