CONCLUSION DE LA PARTIE 3
L'apport de fumier, terreau d'Andralanitra et compost a
augmenté d'une façon significative les rendements en maïs
grains ainsi que les productions de matières sèches par rapport
au témoin sans aucun apport organique. La fumure organique seule ne
suffit pas. Sans NPK, les rendements cumulés obtenus sur 3 ans sont de
1,1 t.ha-1 pour le témoin sans apport et 3,5 t.ha1 pour le
fumier et varient en fonction des quantités apportées de 3,0
à 7,7 t.ha-1 pour le compost, et de 2,0 à 2,7
t.ha-1 pour le terreau. Avec apport de NPK, les rendements
cumulés
sur 3 ans sont de 3,8 t.ha-1 pour le témoin
sans apport et 6,5 t.ha-1 avec apport de fumier varient en fonction
des quantités apportées de 7,0 à 11,0 t.ha-1
avec apport de compost et de 4,6 à 7,6 t.ha-1 avec apport de
terreau. L'augmentation régulière des rendements indiquent un
fort arrière effet des traitements au cours des trois années. La
combinaison de fumures organiques et minérales a crée les
meilleures conditions de production pour les cultures, car la matière
organique, en plus de l'apport des éléments nutritifs,
améliore les propriétés du sol favorables à la
croissance de la plante. Les engrais minéraux apportent aux plantes les
éléments nutritifs qui leurs sont nécessaires, mais
compensent également les phénomènes d'immobilisation des
éléments nutritifs par les microorganismes impliqués dans
la minéralisation des intrants organiques. Le compost a donné les
rendements les plus élevés, alors que le terreau d'Andralanitra
se situe au niveau des résultats obtenus avec le fumier
traditionnellement utilisé dans la région. Après 3 ans de
culture, le statut organique du sol n'a pas été atteint voire
s'est plutôt enrichi en azote total du sol. L'apport de fumure
minérale et fumure organique à forte dose a permis d'augmenter le
phosphore assimilable des sols.
Cependant, si techniquement les apports de fumure organique
apparaissent nécessaires pour obtenir une production
végétale significative, il reste à connaître la
disponibilité des produits organiques et le coût engendrés
par leur utilisation. On peut noter que le terreau d'Andralanitra pourrait
être une alternative au fumier de bovin avec des résultats sur les
rendements équivalents. Cette ressource organique existe et renforce
l'idée d'un possible transfert de « fertilité » entre
la ville et le champ.
PARTIE 4 :
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale
Au cours de cette partie, nous cherchons à
dégager les principaux résultats de notre recherche permettant
d'orienter les choix techniques des agriculteurs vers une gestion
intégrée des problèmes de fertilités des sols de
« tanety » et des gestions et utilisation de matières
organiques dans leurs systèmes de culture. Un élargissement des
recherches est proposé pour une gestion durable de ces ressources
organiques.
1. Retour aux hypothèses, limites de notre
étude et perspectives
1.1. Hypothèse 1 : Dans l'agriculture urbaine, il y
a une disponibilité des ressources organiques et une diversité
des qualités organiques.
Comme cela a été mis en évidence dans la
partie 1, différentes ressources organiques sont disponibles dans
l'agriculture urbaine, telles que les déchets d'exploitations (fumier de
bovin, fumier de volaille, fumier de porc, résidus de récoltes,
déchets vert..), les déchets industriels (cendre de tabac), les
déchets d'ordures ménagères et déchets urbains.
Dans l'agglomération d'Antananarivo, d'après la pratique
paysanne, la valeur agronomique dépend largement des matières
organiques considérées. Ces propriétés
déterminent la modalité d'apport (période ou date
d'apport, mode d'apport localisé ou épandu en surface) et les
rôles attribués des matières. D'après la perception
et l'expérience paysanne, les matières organiques brutes, non
brulées, ni broyées ont des valeurs amendantes et sont servis
comme fumure de fond dans leur parcelle, le mode d'apport est localisé
dans des trous ou canaux en fonction des cultures. Les matières
organiques à texture de poudrette ou de cendre ont des valeurs
fertilisantes et servent à substituer les engrais chimiques.
Les qualités organiques sont fonction de leurs
propriétés chimiques (teneur en carbone, azote, phosphore,..),
biologiques (taille et activité des biomasses microbiennes, dynamique de
minéralisation des matières organiques), et physique (texture).
L'indicateur de la valeur amendante de sol se construit autour des
quantités de matières organiques apportées
minéralisées (40 à 70%) en fonction de la quantité
de carbone initiale dans les matières (Corg> 20%). L'indicateur de la
valeur fertilisante se construit autour de C/N (<25) et des teneurs en azote
initial dans les matières (> 2%) (Francou, 2005). A partir donc des
résultats analytiques ainsi que des résultats d'incubations au
laboratoire des différentes matières organiques disponibles dans
l'agglomération d'Antananarivo, il est montré que le fumier de
bovin, le fumier de volaille, le compost des feuilles, et le taroka ont des
valeurs propices à l'amendement des sols c'est-à-dire ont le
potentiel d'entretien des propriétés physicochimiques des sols
à long terme. Les produits résiduaires organiques de type terreau
issus du compostage naturel de déchets municipaux, ou le produit de
Prochimad vendu comme activateur biologique du sol, ainsi que les ordures
ménagères compostées ont une valeur
amendante moindre. Par contre, le guano, le fumier de volaille,
et le compost Zinabio du Vohitra environnement sont typiquement des
matières organiques de type fertilisant.
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