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Evaluation des connaissances et attitudes des femmes vis-à -vis des soins prénatals dans la commune II du district de Bamako:cas du quartier de Médina-coura

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par Agossi Nelly GBESSEMEHLAN
Université de Bamako faculté de médecine, de pharmacie et d - Grade de docteur en médecine 2011
  

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3. Connaissances et attitudes des femmes sur les soins prénatals

- Par rapport à la réalisation des CPN chez les femmes enceintes, on a eu

l'excellente surprise de constater que 92,6% des femmes l'ont fait, par contre Adam a trouvé dans son étude un taux de 99,2%. Parmi la population utilisatrice des services prénatals, une large majorité ne revient plus à la prochaine visite assurer la continuité des soins. La déperdition des soins prénatals constitue ainsi un blocage à la lutte contre la mortalité maternelle et périnatale. Cette étude vise à identifier les facteurs associés à ce phénomène de façon à améliorer la santé maternelle et infantile dans la commune II du district de Bamako.

- Par rapport aux résultats des enquêtes précédentes, on constate une

amélioration régulière de la proportion de femmes ayant effectué un suivi

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prénatal. En effet, la proportion de femmes ayant effectué au moins une visite prénatale est de 92,6% dans notre étude. Ce taux était de 70% au cours l'EDSMIV.

Pour être efficace, les soins prénatals doivent être effectués à un stade précoce de la grossesse et, surtout, ils doivent se poursuivre avec une certaine régularité jusqu'à l'accouchement. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande, au moins, quatre visites prénatales, à intervalles réguliers tout au long de la grossesse. 52,6% des gestantes ont effectué au moins les quatre visites recommandées. Dans 40% des cas, elles n'ont effectué qu'une à trois visites prénatales contre 34% au cours de l'EDSM-IV et, dans 7,4% des cas, elles n'ont effectué aucune visite.

En ce qui concerne le stade de la grossesse auquel a eu lieu la première visite, on constate que dans 47% des cas, la première visite s'est déroulée à moins de trois mois de grossesse contre 30% au cours de l'EDSM-IV et dans 53% des cas elle s'est déroulée à plus de trois mois contre 70% au cours l'EDSM-IV.

- Par rapport à la connaissance des mères sur les soins prénatals, l'intérêt

des consultations prénatales en termes d'impact sur la santé de la mère et de l'enfant (prématurité, faible poids de naissance, mortinatalité) [25] est l'objet de controverses depuis quelques années. Ce travail ne vise pas à évaluer cet impact, mais essentiellement l'apport des consultations pré et post natales sur les connaissances et les pratiques préventives qui, indirectement, devraient avoir un impact sur la santé de la mère et de l'enfant. Nous avons démontré que les consultations prénatales (par le biais de l'éducation sanitaire) améliorent d'une manière significative les connaissances des mères en rapport avec l'intérêt du suivi prénatal, de la planification familiale, et des visites post natales.

De même au niveau des pratiques, les mères informées qui connaissent l'intérêt et le nombre requis des visites prénatales ont effectivement une surveillance prénatale plus adéquate que les femmes qui l'ignorent. Ces

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Thèse de Médecine - Nelly A. GBESSEMEHLAN

Evaluation des connaissances et attitudes des femmes vis-à-vis des soins prénatals dans la Commune II du District de Bamako : Cas du quartier de Médina-coura

constatations concordent avec celles d'une étude publiée en 1993 où les auteurs [26] rapportent que 83,5% des femmes qui perçoivent l'intérêt des visites prénatales, consultent au cours de leur grossesse contre 29,1% seulement des femmes qui ne perçoivent pas l'intérêt.

Pour ce qui a trait au degré de connaissances des mères, nos résultats sont similaires à ceux rapportés dans la région de Kalaâ Kébira en 1989 [27]. En effet, la population des femmes qui ignore l'intérêt des visites prénatales, est de 24,8% dans notre série et de 7,6 % dans l'étude de Kalaâ Kébira [27].

Par rapport au nombre minimum requis de visites prénatales, 46,28% des femmes de notre cohorte connaissent ce nombre minimum, une proportion de 59% a été rapportée en 1999 dans le Sahel Tunisien [28]. Une proportion similaire de 63,6 % a été rapportée en 1995 dans les circonscriptions sanitaires de Monastir et de Ksar Hellal [29]. En 1989 à Kalaâ Kébira [27] cette proportion était de 34,5%.

En matière de contraception, la majorité des femmes connaît l'intérêt de celle-ci mais seulement 35,1% de notre série adoptaient une méthode contraceptive au moment de notre enquête. Les visites des femmes dans les formations sanitaires pour une raison de santé quelconque, que ce soit pour elles-mêmes ou pour leurs enfants, constituent des occasions à ne pas manquer par les prestataires pour discuter avec elles de la planification familiale. Le niveau d'instruction apparait comme le facteur le plus déterminant de l'utilisation contraceptive.

La consultation prénatale (CPN) permet de prendre les mesures appropriées pour que l'accouchement se déroule au bon moment (programmer si nécessaire), au bon endroit (référer s'il le faut), et dans les meilleures conditions (considérer les particularités de chaque parturiente) [30].

La première CPN (CPN1) doit ainsi être faite relativement tôt en début de grossesse pour permettre une quatrième CPN actuellement proposée par la Division de la Santé de la Reproduction [31].

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Ainsi, le retard à la CPN1 constitue un facteur limitant de la surveillance correcte de la grossesse [32]. Dans notre étude 53% avaient réalisé leur CPN1 à plus de trois mois. L'influence de l'ignorance des risques pouvant survenir au cours du premier trimestre de grossesse s'explique par les croyances et pratiques qu'il importe de changer par des messages d'éducation pour la santé [28]. L'influence de la grossesse non attendue (non désirée) pourrait s'expliquer par la honte et la crainte ainsi que par l'espoir de son interruption spontanée ou clandestinement provoquée avant qu'elle ne soit visible. Elle remet à jour les besoins non satisfaits en contraception [34]. Les femmes cachent leur grossesse sur la base de concepts mystiques. Le profil social agit sur le retard de la CPN1 par l'intermédiaire de trois éléments : l'âge, le nombre d'accouchements, et l'illettrisme. L'influence de l'âge est différente selon la situation considérée. Avant 18 ans, les femmes ont en général plus de grossesses hors mariage, condamnées par la société. Après 34 ans, se pose le problème de rivalité entre coépouses, mais aussi la honte pour une femme de continuer sa vie reproductive [31]. Le nombre d'accouchements intervient par le biais du sentiment de culpabilité de la femme envers le système de santé qui prône la planification familiale [33]. L'illettrisme intervient par le biais de l'ignorance qu'il entretient [28].

Nous avons constaté par ailleurs que certaines femmes au cours de notre enquête sont demandeuses d'informations sur la santé préconceptionnelle et aussi compte tenu du retard de la CPN1 observé, cette demande doit être prise en compte.

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