SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE: STATUT GENERAL DE LA STRUCTURE 10
CHAPITRE I: MODE DE CREATION DE LA STRUCTURE 12
Section 1 : présentation générale du centre
d'appui à l'innovation 14
Section 2 : Appui de l'OMPI et de l'OAPI pour la mise en place
des centres d'appui en Afrique 19
CHAPITRE II : INTRODUCTION DE L'INNOVATION SUR LE MARCHE 27
Section 1 : Rapport du centre d'appui avec le monde de
l'entreprise 28
Section 2 : Etablissement d'un plan de promotion technique et
commerciale 32
PARTIE II : NECESSITE D'UNE POLITIQUE DE PROPRIETE INTELLECTUELLE
DANS LES UNIVERSITES ET LES INSTITUTS DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT AFRICAINS
37
CHAPITREI: OBJECTIFS D'UNE POLITIQUE DE PROPRIETE
INTELLECTUELLE....40
Section 1 : Champ d'application de la politique de
propriété intellectuelle 41
Section 2 : Divulgation des inventions 47
CHAPITRE II : RELATION ENTRE LA RECHERCHE, LE DEVELOPPEMENT
TECHNOLOGIQUE ET LA PROPRIETE INTELLECTUELLE ENAFRIQUE 53
Section 1 : Avantages du système de
propriété intellectuelle pour les universités et les
instituts de recherche-développement 55 Section 2 : Les défis
posés à la recherche dans les universités et les instituts
de recherche -
développement en Afrique 59
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 66
INTRODUCTION
1) CONTEXTE GENERAL
L'histoire nous apprend que l'humanité s'est
fréquemment tournée vers des solutions techniques pour faire face
aux dangers et aux défis auxquels étaient confrontée la
société et les enjeux financiers sont considérables dans
une économie mondialisée largement fondée sur la
connaissance.
L'économie naguère fondée sur des biens
tangibles (ressources en matières premières, équipement,
capital, main-d'oeuvre, production...)
Est de plus en plus fondée sur des biens intangibles :
connaissances, innovation, portefeuille de brevets, de marques et dessins
industriels (comme l'image de marque qui établit la réputation
auprès des consommateurs) ont vu leur valeur économique
décupler au point de devenir souvent majoritaires dans les acquis d'une
entreprise. De même, les «industries culturelles», visuelles,
musicales, artistiques ou de distraction, sont devenues un volet important de
nombreuses économies.
Aux yeux de certains, il ne s'agit plus tellement, comme au
temps de la Déclaration universelle des droits de l'homme1,
de protéger un individu, inventeur ou créateur, mais de
protéger, d'encourager et donc de rémunérer l'innovation,
avec au départ un avantage aux grandes entreprises qui ont les moyens
d'investir dans la recherche-développement.
D'aucuns vont d'ailleurs jusqu'à parler de «
l'économie du savoir »2 pour souligner l'impact
indéniable des créations intellectuelles au plan macro
économique qu'au plan micro économique .
1 Art 27 déclaration des droits de l'homme
« « le droit de chacun à la protection des
intérêts moraux et matériels découlant de toute
production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur
»
2 Ibid, (p 30-38)
Comme le souligne si bien le professeur Michel Vivant dans le
préface du guide du magistrat « ...nous sommes entrés dans
l'économie de l'immatériel dont la propriété
intellectuelle est le bras armé juridique »3.
Cette économie de l'immatériel sera le leitmotiv
de notre travail car, nous nous appliquerons à démontrer comment
grâce au savoir faire de l'homme, et par ses innombrables inventions il
cherche toujours à aller plus loin dans ses recherches pour un
développement économique profitable et adapté à son
environnement. Cette recherche serait vaine si elle est juste enfouie dans le
tiroir des chercheurs et n'est pas mise à profit et à la
disponibilité du public.
Nombreux auteurs définissent l'invention comme une
solution nouvelle apportée à un problème technique dans le
domaine de l'industrie. Cependant, il ne suffit pas que la solution soit bonne
et rentable pour qu'elle soit automatiquement applicable et qu'elle suscite une
approbation générale. La solution ne présente
d'intérêt pratique que lorsqu'elle est concrétisée
par un produit ou service mis sur le marché et répondant à
un besoin du consommateur. Contrairement à une idée
généralement partagée, il existe toujours un
décalage, souvent important, entre l'idée initiale et la
concrétisation de cette idée par un produit ou un service
effectivement réalisé. Ce décalage tient aux
difficultés de mise en oeuvre, aux exigences des futurs utilisateurs ou
à l'existence, au sein d'une même entreprise, d'objectifs de
développement qui peuvent être contradictoires. Cette
démarche d'adaptation conduit à ce qu'on peut appeler
l'innovation technologique.
Ainsi, l'innovation4 technologique est
généralement définie comme : « l'ensemble des
étapes techniques et industrielles qui conduisent au lancement sur le
marché d'un produit ou d'un procédé nouveaux à
partir d'une invention ». La nouveauté du produit ou du
procédé se trouve manifestement être une condition
essentielle. La notion d'innovation s'apprécie par rapport aux notions
d'utilité, de satisfaction d'un besoin du marché,
d'investissements, de risques en
3 VIVANT M , préface du « contentieux de
la propriété intellectuelle dans l'espace OAPI » (p 5)
4 BEN SALAH A, « Entreprendre et innover dans une
économie de la connaissance », Novembre 2009, (p 15)
vue de faire un profit économique. Pour cela, elle inclut
la mise au point, l'application et la commercialisation de l'invention.
Passer de l'invention à l'innovation exige des moyens
importants qui peuvent conduire dans une situation de risques croissants
(assurer la protection, vérifier l'intérêt technique du
produit ou du procédé, optimiser son coût, le faire
connaître et garantir sa faisabilité).
Lancer un produit nouveau ou développer une nouvelle
technologie exige des moyens financiers conséquents. Innover coûte
cher, car il ne s'agit pas simplement de trouver une idée ; il faut la
mettre en oeuvre et la conduire jusqu'au stade ultime de la commercialisation.
C'est pourquoi, aux moyens mobilisés pour la recherche, il faut ajouter
les investissements pour les essais en laboratoire, la réalisation de
prototypes, des modèles de préséries, la promotion, la
diffusion du produit, etc....
2) INTERET DU SUJET
Notre thème porte sur la création d'un centre
d'appui à l'innovation , une structure qui s'inspirera essentiellement
du modèle français « OSEO /ANVAR5 » et du
« FAPI » dans la zone OAPI, pour en dégager un modèle
suis generis qui pourra servir aussi de modèle pour les autres espaces
qui ne connaissent pas encore cette expérience de centre d'appui
à l'innovation, dit aussi incubateur . S'agissant dans le cas de
l'espèce d'un concept, il est donc important d'avoir une structure
nationale capable d'assurer cet intermédiaire entre le produit
innové et sa mise sur le marché, ce qui consiste en
l'étape de la
5 Voir
www.oseo.fr
commercialisation. L'essence même de cette structure est
de fournir des services d'appui aux inventeurs, aux innovateurs, aux PME et aux
organismes de R&D parce que ces divers acteurs donnent son impulsion
à l'économie nationale. Ils sont si on peut le dire la «
poule aux oeufs d'or ».
Néanmoins, ils sont très vulnérables et
fragiles et nécessitent d'énormes apports financiers,
appuyés par une structure, il est donc impératif de mettre en
place de telles structures d'accompagnement.
Pour mieux comprendre le but même de notre centre
d'appui à l'innovation, il est préférable que nous
revenions sommairement sur l'historique de ce centre Français
OSEO/ANVAR6 qui est une vraie raison de fierté pour la
France. L'ordonnance n° 2005-722 du 29 juin 2005 relative à la
création de l'établissement public OSEO et à la
transformation de l'établissement public Agence nationale de
valorisation de la recherche en société anonyme, change ANVAR en
groupe OSEO.OSÉO Anvar est une société anonyme, filiale de
l'établissement public national à caractère industriel et
commercial OSÉO placé sous la tutelle du ministère de
l'Economie, des Finances et de l'Industrie.
OSÉO Anvar a pour mission de soutenir l'innovation et
le transfert de technologies : financement et accompagnement des projets en
direction des créateurs, PME et laboratoires. L'Anvar a
été transformée en société anonyme depuis
juillet 2005, dans le cadre de son rapprochement avec la BDPME (Banque du
développement des PME) qui a donné naissance au groupe
OSÉO, porté par une structure de tête ayant le statut
d'établissement public national à caractère industriel et
commercial.
6 La loi de régulation bancaire et
financière donne à l'établissement public OSEO (EPIC sans
personnel chapeautant en tant que holding la filiale OSEO SA.) la mission de
porter la participation de l'Etat dans OSEO SA et de piloter l'exercice des
missions d'intérêt général qui lui sont
confiées par cette même loi
OSÉO Anvar est fortement impliquée, pour les PME
innovantes, au niveau des pôles de compétitivité. Elle fait
partie du groupe de travail interministériel chargé de la mise en
oeuvre et du suivi de l'appel à projets qui a permis de labelliser, en
juillet 2005, 67 sites.
Les interventions d'OSÉO Anvar, en faveur des
pôles de compétitivité et des PME sont notamment de deux
types :
- des avances remboursables à taux renforcé,
pouvant atteindre le taux maximal de 50% si les projets de R&D
présentés par les PME s'inscrivent dans les axes de recherche
d'un pôle de compétitivité, et, dans les mêmes
conditions,
- un renforcement des soutiens en phase de faisabilité
de projets de collaboration associant acteurs de la recherche et
PME7.
OSÉO Anvar intervient là où les
financements sont les plus difficiles à mobiliser, là où
les risques sont potentiellement les plus élevés. Elle permet aux
innovateurs de faire progresser leurs projets et, dans certains cas,
intéresser des investisseurs recherchant des entreprises à fort
potentiel de croissance.
OSÉO Anvar apporte, de par son savoir-faire, aux
innovateurs (Pme-Pmi, laboratoires, créateurs d'entreprise) des services
d'ingénierie et d'accompagnement, dans le cadre d'une approche globale
du projet :
· un accompagnement8 personnalisé :
expertise et appui à la gestion de projets, recherche de partenaires,
promotion de l'innovation ;
· des outils financiers de partage du risque : avance
à taux zéro, remboursable en cas de succès;
7 La mission d'Oséo semblerait inchangée
: financer les PME et soutenir leur capacité d'innovation et
de croissance. Oséo est également récemment
en charge des prêts à la réindustrialisation
8 Agence de développement Val-de-Marne, «
les aides publiques à l'innovation », les Matinales 2ème
partie.
· des actions sur mesure : pour le
développement de nouveaux produits, procédés ou services,
la création d'entreprises innovantes, le recrutement (personnel
R&D), le transfert de technologie, la mobilisation de financements (nouveau
marché) et les partenariats européens et internationaux.
Le budget d'intervention annuel d'OSÉO Anvar est
essentiellement constitué d'une dotation de l'Etat et de remboursements
d'aides engagées antérieurement. OSÉO Anvar gère
également des financements délégués par des tiers
(concours national d'aide à la création d'entreprises de
technologies innovantes, aides au recrutement, aides régionales et
européennes) et bénéficie à ce titre de
crédits d'intervention supplémentaires issus de
ministères, de collectivités territoriales et de l'Union
européenne.
Notre étude se propose donc de démontrer combien
il y a pénurie de main- d'oeuvre qualifiée dans la
R&D9, et qu'il convient donc de mettre en place des structures
nationales de valorisation de recherches ayant des liaisons étroites
avec les entreprises et les laboratoires de recherche dans les
Universités . Un tel programme de mise en valeur de la main d'oeuvre
fournira une assise solide sur la quelle les PME et les organismes nationaux de
R&D pourront s'épanouir et être concurrentiels sur le
marché mondial du prochain millénaire.
Cette question interpelle particulièrement les
gouvernements nationaux, car il leur appartient de promouvoir et de motiver les
services d'appui à l'innovation qui sont au jour d'aujourd'hui les
éléments d'un solide programme national d'action en faveur des
techniques.
9 Oséo aurait « sauvé » de
la faillite plus de 10 000 PME (sur les 20 000 directement financées par
l'organisme) dans des secteurs clés, durant le plan de relance. À
cela s'ajoutent les 80 000 prêts garantis durant la crise. Une PME sur
trois interrogée à ce titre l'affirme
2) Plan
Notre thème étant basée sur la conception
d'une structure10 nationale d'appui à l'innovation, est
extrêmement complexe, mais nous nous appliquerons tant bien que mal en
amont de proposer un modèle de structure nationale (Ière
partie) qui pourra servir aux autres pays en Afrique désireux
de se doter d'une telle structure en vue de valoriser la recherche et en aval
proposer une politique de propriété intellectuelle dans les
Universités11 qui se révèlent de plus en plus
comme étant des vecteurs importants dans la R&D.
(IIème partie)
PREMIERE PARTIE : STATUT GENERAL DE LA STRUCTURE
10 Dans le contexte Tunisien, les
pépinières d'entreprises innovantes, constituent un vecteur
essentiel favorisant l'émergence des nouvelles entreprises supportant le
développement et la croissance économique et
générant des emplois qualifiés.
11 La collaboration entre les
universités et les entreprises ou d'autres secteurs n'est
pas un
phénomène nouveau. La nouveauté
réside peut-être dans le fait que les
universités et les instituts de
recherche-développement ont plus
largement recours à cette collaboration en tant que source
de revenus.
La création d'entreprise est l'élément
moteur de tout modèle de développement assurant croissance,
pérennité, emploi et développement économique et
social12.
Ainsi, plusieurs organismes de statuts différents sont
créés pour soutenir la création d'entreprise dans
plusieurs pays développés et émergents.
En vingt ans d'expérience, le système d'appui
à la création d'entreprise en France s'est
développé et restructuré pour répondre à des
besoins de plus en plus complexes et pour remédier à ses contres
performances.
Aujourd'hui suite à des changements structurels et
organisationnels du système, l'évaluation de sa performance est
devenue une priorité tant pour les pouvoirs publics que pour les acteurs
qui ont contribués à sa mise en place.
Dans le cas de l'espèce, les entreprises
innovantes13 créent de la valeur pour leurs actionnaires,
mais contribuent également à la vitalité économique
nationale et à la diffusion des technologies et des produits nouveaux
sur le marché et dans la société. C'est pourquoi la loi
doit leur assurer un environnement juridique stable et incitatif.
Force est de signaler que le système des brevets joue
un rôle d'instrument de politique économique visant à
encourager de nouvelles prises14 de risques dans la mise au point de
nouveaux produits et de nouvelles technologies.
Il contribue à créer un environnement qui
favorise l'application industrielle de nouvelles techniques et la mise en place
d'un cadre juridique qui encourage l'investissement.
12 Ce sont les structures qui peuvent intervenir en
amont et au cours du processus d'incubation.
13 Nous entendons par structure d'incubation tout
organisme intervenant au cours du processus de création d'entreprise.
14 CEE « Recueil de bonnes pratiques permettant
un développement fondé sur le pouvoir » ISBN :
978-92-1-216505-9, 2008.
Dans le cadre d'un transfert de technologie, le brevet
introduit un élément de sécurité permettant
à l'acquéreur de se faire une idée des principales
caractéristiques de la technologie qu'il souhaite acquérir et
d'être à l'abri, pendant la durée de vie du brevet, de la
concurrence de produits ou de services identiques. C'est pourquoi les
décideurs au niveau des pouvoirs publics, les universités et les
instituts de recherche doivent concevoir et mettre en oeuvre des politiques
dynamiques en matière de promotion de l'innovation afin d'encourager la
création, l'accumulation et l'utilisation du savoir et de l'innovation
comme outils clés du développement économique.
CHAPITRE I : MODE DE CREATION DE LA STRUCTURE
En Afrique, le grand handicap est l'absence de structures de
valorisation des inventions qui répondent aux préoccupations
techniques et financières.
Ainsi La mise en place des centres d'appui à
l'innovation est une condition nécessaire mais pas suffisante pour le
développement de l'innovation technologique dans notre continent. En
effet, désormais on accorde de plus en plus d'intérêt
à l'innovation selon SCHUMPETER15 , et il va plus loin en
accordant aux innovations la place de moteur essentiel de l'évolution
économique : « C'est l'entrepreneur innovateur qui, en rompant
avec la routine de production, fait passer l'économie d'un état
statique à un état dynamique. De même se sont les grappes
d'innovation dans l'« ouragan perpétuel de
destruction créatrice » qui sont à
l'origine de mécanismes rendant
l'activitééconomique profondément
rythmée. » L'innovation est vue comme un
levier16
de la puissance économique et du développement
commercial futur des entreprises. Elle est liée à un acteur
social, l'entrepreneur et implique une activité entrepreneuriale au sens
Schumpétérien du terme, généralement sous la forme
de nouveaux produits, de nouveaux procédés de production, de
nouvelles activités, ayant la capacité de générer
un potentiel de croissance économique ou sociale .
15 BORRELLY J, « Les organismes d'aide à
l'innovation », Une approche générale de leur soutien aux
PME de Midi-Pyrénées ,2006/2007
16 BERNASCONI Michel, MOREAU Franck, «
L'évolution du projet des jeunes entreprises technologiques innovantes
au cours des premières années : une méthode
d'appréciation du cheminement stratégique », in Revue
internationale PME (vol 16 n°3-4, 2003), pages 11 et suiv.
D'autres auteurs considèrent que l'innovation peut
être appréhendée soit en tant que « contenu »,
c'est-à-dire comme produit ou programme nouveau, soit en tant que «
processus », mais c'est avant tout, l'affaire des
entrepreneurs17.
La politique d'innovation consiste alors à positionner
l'entreprise dans un environnement qui met à sa disposition toutes les
connaissances et compétences lui permettant d'innover. Cela vise en
particulier les PME, car les grandes entreprises sont beaucoup plus autonomes
pour accéder aux sources de financements ou de connaissances qui leur
sont indispensables, d'autant plus que la survie des PME plus encore que celle
des grands groupes est conditionnée par leur aptitude à s'ajuster
vite et du premier coup à leur environnement.
Par ailleurs, et de par sa nature, l'innovation et notamment
celle d'essence technologique implique un changement qui impose à son
tour une prise de risque à l'entreprise cherchant à la
développe18r. Ce risque, lié à l'incertitude
technique, commerciale et financière quant aux réelles
possibilités de l'innovation, est inhérent au
phénomène d'innovation lui-même. Les effets de l'innovation
sur la performance sont donc loin d'être évidents et ne font pas
nécessairement l'unanimité.
A partir de ce constat, il ne semble donc pas possible
d'entreprendre sans accompagnement. La complexité du processus
d'émergence d'une entreprise, notamment innovante, appelle le
nécessaire adossement à un système dont la nature
réticulaire a été démontrée. Les
systèmes d'appui aux entrepreneurs apparaissent comme des
médiateurs sophistiqués qui confortent et renforcent
l'énergie créatrice des entrepreneurs.
17 Commissariat Général du Plan, JACQUIN Jean
(rapport du groupe présidé par), Les jeunes entreprises
innovantes : une priorité pour la croissance, Paris, éd. La
Documentation Française, avril 2003.
18 CHARLES-PAUVERS Brigitte, SCHIEB-BIENFAIT Nathalie,
URBAIN Caroline, « La compétence du créateur d'entreprise
innovante : quelles interrogations ? », in Revue internationale PME
(vol 17 n°1, 2004), pages 67 et
suiv.
C'est, entre autres, l'action de pouvoirs publics pour
soutenir la création et le développement d'entreprises innovantes
et technologiques qui permet l'émergence d'activités
économiques à haute valeur ajoutée susceptibles de
générer et d'entretenir la croissance.
De là, apparaît l'importance d'accompagner les
porteurs de projets innovants et technologiques19 par le
développement de pépinières spécialisées,
adossées aux organismes de recherche et aux établissements
d'enseignement supérieur, et qui constituent un des moyens
privilégiés pour soutenir les porteurs de projets innovants et
technologiques dès la phase de l'idée jusqu'à la
réalisation.
La démarche tunisienne en matière d'appui
entrepreneurial, à travers une politique délibérée
a été engagée au début des années 1970. Elle
a suscité l'initiative privée et favorisé une dynamique de
création d'un tissu d'entreprises manufacturières. A partir de
1995, et suite à la signature d'un accord de libre échange avec
l'Union Européenne, un grand nombre de programmes d'appui ont
été mis en oeuvre pour aider les PME à faire face à
la pression concurrentielle notamment en les aidant à intégrer de
nouvelles technologies et de nouvelles compétences, ou à se
restructurer financièrement, commercialement, bref, en leur permettant
de réaliser un véritable repositionnement stratégique .
Par ailleurs, et dans le cadre de la politique tunisienne de
recherche-innovation20, une mesure d'encouragement instaurée
a consisté à créer des pôles technologiques et des
pépinières d'entreprises innovantes dans chaque gouvernorat, pour
soutenir la création d'entreprises innovantes et technologiques. Ces
pépinières21 constituent des lieux d'accueil et
19 ONU, « Le rôle de la science de la
technologie dans la réalisation des objectifs de développement
énoncés dans la déclaration du millénaire »,
Note du Secrétariat ,Onzième session Juin.
20 CREVOISIER Olivier, AMGWERD Luc, TISSOT Nathalie,
« La propriété intellectuelle et les PME quels
enjeux et quelles pratiques ? », in Revue internationale
PME (vol 18 n°2, 2005), pages 9 et suiv.
21 PHILIPPART Pascal « Un exemple de
valorisation : La création d'entreprise par un chercheur au statut de
fonctionnaire. Approches des spécificités juridiques
françaises », in Revue internationale PME (vol 18
n°3-4, 2005), pages 149 et suiv.
d'accompagnement qui fournissent les conseils, l'appui et
l'hébergement initial aux jeunes créateurs chercheurs et
ingénieurs.
Section 1 : présentation générale
du centre d'appui à l'innovation
Comme nous avons eu à le signaler dans notre
introduction, notre source d'inspiration sera le groupe français
OSEO/ANVAR ,et s'agissant dans le cas de l'espèce d'un projet de
création de centre d'appui à l'innovation ,la présentation
pourra paraitre un peu abstraite ,mais le but précis est d'en esquisser
un modèle pour pouvoir le rendre fonctionnel après , selon les
attentes des autres pays non membres de l'OAPI, car cette dernière a su
développer des stratégies en matière de promotion de
l'innovation technologique, et a mis en place le Fonds d'Aide à la
promotion de l'Invention et de l'Innovation(FAPI).
Paragraphe 1) Constitution de la structure
L'Organisation sera constituée sous forme
d'Etablissement public à caractère Industriel et Commercial
(EPIC) et placée sous la tutelle du ministère en charge de
l'économie et de l'industrie22.
Elle sera présente sur l'ensemble du territoire
grâce à ses directions régionales. Et agira en appui tant
des politiques nationales que régionales et pourra donc se voir confier
des missions de service public ou d'intérêt
général.
22 HUET Frédéric, « Les effets
autorenforçants de la coopération et des capacités
d'innovation : une étude de PME française », in Revue
internationale PME (vol 19 n°1, 2006), pages 95 et suiv.
Plus largement, elle aura vocation à favoriser les
liens avec les pôles de compétitivité, les
universités et les pôles de recherche locaux, et à susciter
des partenariats industriels ou des rapprochements potentiels.
a) Quelles sont ses actions ?
La structure23 apporte, de par son savoir-faire,
aux innovateurs, et notamment aux créateurs d'entreprises, des services
d'ingénierie et d'accompagnement, dans le cadre d'une approche globale
du projet.
· Elaboration de la stratégie de l'entreprise
innovante24 et validation du projet de création ;
La structure peut accompagner l'entreprise, dès la
réalisation des études préalables jusqu'à sa
création formelle.
L'aide à l'innovation peut couvrir le recours à
des cabinets spécialisés pour les études de marché,
de faisabilité, de design, les conseils financiers, juridiques, fiscaux,
de propriété industrielle ainsi qu'une partie des frais du
créateur (temps passé, déplacements).
La validation de la faisabilité du projet d'innovation
et du business plan Une fois l'entreprise créée, la structure
peut soutenir les études visant à confirmer la faisabilité
du projet d'innovation et à bâtir le plan
d'entreprise25. L'aide à l'innovation peut couvrir la
conception et la définition du projet, les études de
faisabilité commerciales, techniques, juridiques et la recherche de
partenaires.
23 PHILIPPART Pascal « Un exemple de
valorisation : La création d'entreprise par un chercheur au statut de
fonctionnaire. Approches des spécificités juridiques
françaises », in Revue internationale PME (vol 18
n°3-4, 2005), pages 149 et suiv
24 WARUSFEL.B , « Entreprises innovantes et
propriété intellectuelle : Les limites de la protection juridique
du patrimoine immatériel »
25 KAHN Annie, « Transférer sa technologie est
inéluctable » (22 mars 2006), in Le Monde Dossiers &
Documents 3 (n°352 Avril 2006)
Une fois le projet d'innovation validé, la structure
peut en soutenir le développement jusqu'à la préparation
de son lancement industriel. L'aide à l'innovation peut couvrir la
réalisation et la mise au point de prototypes, maquettes,
préséries, installations pilotes ou de démonstration, la
préparation du lancement industriel de l'innovation.
b) Quels sont ses moyens ?
Le choix du mode de financement d'un projet est crucial; il doit
assurer à la structure autonomie, solvabilité et
rentabilité. Une bonne gestion financière respecte les
équilibres financiers reposant sur la durée de détention
des biens et le type de financement associé.
· Principaux outils financiers :
> Une avance, remboursable en cas de succès, à
taux zéro, pouvant
couvrir jusqu'à 50 % des dépenses retenues par
l'Organisation.
Cette aide permet de financer les étapes (formulation et
faisabilité, développement, préparation du lancement
industriel) de projets portant
sur:
- la recherche et développement de produits ou
procédés nouveaux avec des perspectives de
commercialisation,
- le développement de nouveaux services associés
à des technologies
émergeantes.
> Le contrat de développement innovation (CDI)
destiné spécifiquement aux entreprises innovantes de plus de
trois ans. Il vise à financer les besoins immatériels de
l'entreprise (frais de recrutement, marketing, communication, implantation
à l'étranger, etc.). Son montant varie de 40 000 à 300 000
euros.
> L'aide à la création d'entreprise innovante
qui aide le créateur à préciser son plan d'entreprise et
permet de valider la faisabilité économique du projet. Il s'agit
d'une subvention d'un montant maximum de 30 000 euros. Elle finance des
porteurs de PME de moins de 3ans.
Paragraphe 2) Objectifs fixés par la structure
26
La structure est appelée à assurer, de
manière permanente, une mobilisation de ressources financières et
techniques en faveur de la promotion de l'invention et de l'innovation dans
l'Etat Africain.
a) Objectifs
La structure se fixe des objectifs dès le départ en
se donnant les moyens de sa politique, ainsi donc ces objectifs consistent
à :
> Valoriser les inventions et innovations des chercheurs et
inventeurs de l'Etat ;
> promouvoir les inventions et innovations dont les
potentialités techniques et économiques auront été
établies ;
> Favoriser la création d'entreprises innovantes
(PME/PMI) par l'exploitation des inventions et innovations africaines ;
> Mobiliser les ressources financières en faveur de la
promotion de l'invention et de l'innovation ;
> Permettre aux Etats de développer des politiques et
des ressources
appropriées pour faciliter la promotion des technologies
endogènes ;
26 OAPI « Mise en place d'incubation de projets
innovants dans les Etats membres de l'OAPI : Modalités et
critères » Concertation régionale sur le renforcement du
FAPI septembre 2007 (p 7-15)
> Faire émerger et soutenir des projets de
création d'entreprises s'appuyant sur des technologies innovantes, par
le biais d'un soutien financier et d'un accompagnement approprié.
> La création ou le développement d'entreprises
innovantes dont la rentabilité aura été prouvée par
une évaluation préalable ;
b) les Bénéficiaires :
Les entreprises, qu'elles soient grandes, moyennes, petites ou
artisanales doivent se rendre compte que la préservation de leurs
marchés, ou la conquête de nouveaux marchés et de nouveaux
créneaux est une condition de leur survie. Elles ne peuvent se passer
d'améliorer sans cesse leurs produits et procédés pour
rester compétitives, augmenter leurs parts de marché et leur
rentabilité. Pour cela, elles doivent consacrer une part de leur budget
aux activités de recherche et de développement et
considérer leur capacité à renouveler leurs techniques et
produits comme une arme économique déterminante. Seront donc
considérés comme bénéficiaires des services de la
structure d'appui à l'innovation ; Les inventeurs, les chercheurs, les
innovateurs nationaux. De même que les entreprises industrielles et
artisanales existantes ou en création, installées et dont les
projets reposent sur une innovation technologique, les laboratoires publics et
privés de recherche.
Section 2 : Appui de l'OMPI et de l'OAPI pour la mise
en place des centres d'appui en Afrique
Une des différentes tâches de l'OMPI, est
d'encourager les pays en développement à créer des centres
d'appui27 à l'innovation qui soient des structures propres
à faciliter la commercialisation des investissements intellectuels, en
d'autres termes des résultats de recherche obtenus dans les laboratoires
de recherche publics ou universitaires ou par les inventeurs du pays. c'est
ainsi donc, dans son programme d'aide aux pays en voie de développement
, il a mis en place depuis l'année 2009 le concept des centres d'appui
à la technologie et à l'innovation mais il va sans dire que la
réalisation de ce concept dans nos pays en particuliers en Afrique
noire, n'est pas tache facile et les défis à relever sont
légions pour ces centres d'appui qui ont pour vocation première
de faciliter le passage de l'invention du stade de la recherche à celui
du marché. Mais de plus en plus les Etats se sentent interpellés
par cette question de la propriété intellectuelle qui
représente un investissement très important car elle assure le
progrès socio- économique d'un pays.
C'est ainsi que l'OAPI soucieux de relever ce défi
s'efforce dans la limite de ses moyens et possibilités, d'apporter sa
contribution au progrès socioéconomique dans les Etats membres et
la mise en place du projet « FONDS D'AIDE A LA PROMOTION DE L'INVENTION ET
DE L'INNOVATION » (FAPI).
Dans les Etats membres, l'expérience du
Sénégal est un modèle dans la valorisation des
résultats de recherche, et on sent une grande implication du
gouvernement quant aux questions de la propriété
intellectuelle.
27 OMPI « Besoins pour la création de
services d'appui destinés aux inventeurs ,aux innovateurs, aux PME et
aux organismes de R&D des pays Africains » Séminaire
régional, septembre 1999 (p6-13)
Paragraphe 1 : Création de la FAPI par l'OAPI
Dans sa politique de vulgarisation de la propriété
intellectuelle l'OAPI
s'est doté d'un fonds qui se voudrait au service des
inventeurs
nécessiteux de se voir accompagner dans la phase de leurs
inventions.
a) Fonctionnement
Le Fonds d'Aide à la Promotion de l'Invention et de
l'Innovation (FAPI) répond à une stratégie des Etats
membres qui vise une intégration des inventions dans leur processus de
développement économique et social. Il devrait susciter la
création de micro28, petites et moyennes
industries29, y compris des entreprises artisanales, basées
sur des inventions et des technologies endogènes, mieux adaptées
à l'environnement national et sous-régional.
Le FAPI est appelé à mettre en place un
mécanisme de financement durable et auto-renouvelable de valorisation et
de promotion des inventions et innovations dans les pays africains en
coopération avec les promoteurs industriels. Il est appelé
également à proposer à ses Etats membres des mesures
(fiscales, juridiques, etc.) dans le cadre d'une politique de promotion des
inventions et innovations susceptibles d'apporter un plus dans leur
développement économique et social. Il a ainsi donc pour mission
principale d'aider à la promotion de l'invention et de l'innovation dans
les Etats membres de l'OAPI .Il rentre dans le cadre du plan d'action et
d'orientation stratégique de l'OAPI pour 2007-20012 et s'inscrit dans
l'objectif politique de valorisation de l'intelligence des peuples, de
valorisation des matières premières locales et de
développement industriel des Etats membres de l'OAPI. Dans ce cadre, ses
nouvelles missions sont :
28 NDIAYE Anthioumane ,« Les stratégies de
l'OAPI en matière de promotion de l'innovation technologique » (p
3-11)
29 ANTIPOLIS .S « Entreprendre et innover dans
une économie de la connaissance » sixième congrès de
l'académie de l'entrepreneuriat novembre 2009
1. La promotion de l'invention et de l'innovation :
déterminer la valeur scientifique, technique et économique des
brevets déposés à l'OAPI et aider les promoteurs à
exploiter les meilleures inventions ;
2. L'appui conseil aux Etats membres de l'OAPI pour la mise
en place de l'opérationnalisation d'un organisme national de promotion
de l'invention et de l'entreprise innovante ;
3. La mobilisation des financements et des partenaires pour la
promotion de l'invention et de l'innovation,
4. La constitution et l'animation d'un reseau de competences
et de partenaires techniques en faveur de la promotion de l'invention et de
l'innovation ;
5. La formation des responsables nationaux et des chefs
d'entreprises aux mécanismes de promotion et de financement des
inventions et des industries innovantes ;
6. La veille technologique et l'alerte rapide.
b) Objectifs fixés au FAPI
Dans sa lettre de mission, le FAPI a comme attributions
principales :
> La valorisation des résultats de recherche, les
inventions et les innovations dans les Etats membres de l'OAPI à travers
des financements adaptés : études de faisabilité technique
et économique des projets innovants, réalisation de prototypes,
de maquettes, de préséries ;
> L'accompagnement des porteurs des projets d'entreprises
innovantes dont la rentabilité aura été prouvée par
une évaluation préalable ;
> La mobilisation de ressources financières et
techniques en faveur de la promotion des inventions et des innovations
technologiques dans les Etats membres.
> La détermination d'une politique de recherche de
financement adaptés sous formes de « lignes de crédits
à des taux concessionnels intéressants pour la création
d'entreprises ; subventions pour les activités d'assistance et
d'investissements » ;
> Financement des activités de renforcement des
capacités.
L'OAPI a les moyens de sa politique avec le FAPI, et se donne
d'ici 2012 pour que le Fonds soit un vrai outil d'investissement en capital de
risque et qu'il réussira à pérenniser son action et
atteindre les objectifs fixés.
Paragraphe 2 : Mise en place des centres d'appui dans un
Etat membre de l'OAPI
Aujourd'hui le Sénégal est vraiment en lice dans
les pays membres de l'OAPI qui donne à la propriété
intellectuelle une place de choix dans les stratégies économiques
du pays, en multipliant beaucoup de communication sur la question, des
débats télévisés, et des séminaires, et cela
grâce à des nombreux structures, que nous allons passer en revue
à tour avec ce qui fait leurs forces et faiblesses en
général
Nous avons donc :
> Les institutions nationales ou bilatérales de
recherche et organes centraux du Ministère de la Recherche scientifique
(Institut Sénégalais
de recherche Agricoles, Institut de Technologie Alimentaire,
Direction de la Recherche Scientifique, Direction de la Biotechnologie,
Institut de Recherche pour le Développement).
> L'université Cheikh Anta Diop de Dakar, et l'Ecole
supérieure Polytechnique.
> L'agence Sénégalaise pour l'innovation
Technologique (ASIT)
> Le campus Numérique Francophone de l'Agence
Universitaire de la Francophonie (AUF)
> Le programme de mise en place d'incubateurs dans la
région de Ziguinchor du Ministère des Mines et de l'Industrie.
a) Forces :
Ces différents points traduisent les forces de ces
institutions sénégalaises et leurs assurent un fonctionnement
assez stable ;
> Existence d'un potentiel humain de haut niveau, capable
d' emmener à bien des activités de recherche, de
rechercheDéveloppement, de vulgarisation et d'innovation technologique
;
> Disponibilité d'équipements et de
matériels permettant de procéder à la mise au point d'un
produit ou d'un procédé ;
> Optimisation de la valorisation des résultats de
recherche à travers la synergie développée entre les
centres de recherche opérant dans le Secteur agricole ou
agro-alimentaire, notamment dans le cadre du système National de
Recherche Agricole et Agro-alimentaire (SNRAA)
> Volonté manifeste des pouvoirs publics et des
institutions de recherche d'augmenter le taux d'utilisation des
résultats de recherche, (élaboration d'un projet
réglementant l'utilisation des
résultats de recherche, création d'une
entreprise chargée de l'exploitation par des privés ou porteurs
d'idées, des brevets et inventions des chercheurs) ;
> Disponibilité d'espaces et de facilités pour
accueillir des incubateurs modernes et équipés ;
> Existence d'une Association (ASPI)30 et d'une
Institution (ASIT) de promotion des inventions et innovations, surtout
technologiques.
b) Faiblesses :
Les Modes de transfert de technologie sont assez
limités et faiblement utilisés dans la valorisation des
résultats de la recherche, à travers l'incubation (incubation et
pépinière inexistants ou très peu utilisés) et cela
engendre certaines remarques ;
> Faible capacité de production de prototypes qui
pour plusieurs centres de recherche ne permet pas de disposer de suffisamment
de produits pour effectuer les tests de marché et la promotion
commerciale du produit envisagé,
> Manque de ressources humaines capables de réaliser
un business plan et de donner des informations pertinentes aux porteurs de
projets sur la réglementation et l'environnement extérieur,
> Insuffisance de la prise de conscience sur la protection des
droits de propriété intellectuelle,
30 OAPI, « Mise en place d'un système
d'incubation de projets innovants dans les Etats membres :Modalités et
critères » septembre 2007 (p 18-30)
> Inexistence d'un système bancaire approprié
pour le financement des inventions et innovations ou de la valorisation des
résultats de Recherche,
> Faible efficacité du système d'innovation mis
en place (ASIT).
Ces forces et faiblesses ont permis à l'OAPI de
dégager des axes fédérateurs pour la formulation de
critères de sélection des structures nationales
(Universités, centres de Recherche, Ecoles d'Ingénieurs) devant
abriter les incubateurs dans les Etats Membres. On remarque de plus en plus ici
et là dans les Etats membres de l'OAPI et grâce aux exhortations
de l'OMPI dans ces différents colloques, des balbutiements de
stratégies et de prise de conscience quant à la
réalisation d'un business plan de propriété
intellectuelle.
CHAPITRE II : INTRODUCTION DE L'INNOVATION31 SUR
LE MARCHE
La mondialisation des échanges démontre chaque
jour d'avantage que la survie et le développement des entreprises
notamment des PME PMI nécessitent qu'elles innovent.
Pour une entreprise32, innover c'est se doter
d'éléments durables de différentiation et de
compétitivité.les technologies et les techniques (des domaines :
scientifiques, commerciaux, financiers, juridiques, organisationnels,
sociétaux...) font partie de ceux là, et résultent pour
bon nombre d'entre elles d'applications de recherches, notamment de recherches
publiques.
Ainsi ,l'invention33 du fait qu'elle doit être
utilisable dans l'industrie ,a une valeur économique du moment
qu'elle peut permettre la fabrication de produits nouveaux ou de
rentabiliser des produits existants du simple fait de
31 Parmi toutes les définitions de l'innovation
celle du manuel d'Oslo de l'OCDE est la
meilleure : « l'innovation de produit se caractérise
par l'introduction sur le marché d'un produit ou service ,nouveau ou
nettement modifié au regard de ses caractéristiques fondamentales
,ses spécifications t techniques, des logiciels incorporés ou de
tout autre composant immatériel ainsi que de l'utilisation prévue
ou de la facilité d'usage ».
32
Chanel V « vers un renouvellement des démarches
d'accompagnement de l'innovation dans les PME - PMI » entreprises et
histoire n° 28 2001
CHELBI.A « Etat et politiques industrielles en Tunisie
» (2007)
33 La confusion reste grande, même aujourd'hui, entre
invention et innovation. En principe, particulièrement en France,
l'invention est avant tout une idée, un principe, un concept
essentiellement nouveau sans jugement sur son caractère
réalisable ou sa valeur pratique. Une invention pour qu'elle soit
acceptée ne doit pas, par exemple, avoir été
déposée comme brevet. En fait, la plupart du temps, l'invention
(ou l'inventeur) garantit en quelque sorte la transformation de l'idée
en dispositif, réalisation technologique : il s'agit bien d'une
création ou si l'on
préfère d'une découverte.
Beaucoup d'inventions ne se transforment jamais en innovation
c'est à dire en réalisation.
A contrario, toute innovation ne provient pas forcément
d'invention.
l'introduction d'une innovation34 dans la technique
de
production.il est désormais
évident que l'innovation et la créativité permettent aux
sociétés et aux pays de faire la différence sur les
marchés.la croissance
économique par habitant des pays est de plus en plus dirigée par
l'innovation et non par la masse des investissements en tant que tels.
On remarque de plus en plus que lorsque les pays et les
sociétés conçoivent de nouvelles stratégies, dans
le cadre desquelles la supériorité technique est la clé du
succès, la question de l'évaluation et de la valorisation des
droits de propriété intellectuelle (inventions, dessins et
modèles industriels, marques, savoir-faire, secrets commerciaux, etc.)
revêt une importance croissante.
Le système des brevets est probablement celui qui
contribue énormément à la croissance et au
développement économique car :
· Il incite à la création de nouvelles
techniques qui aboutissent à des nouveaux produits et de nouvelles
inventions et à l'ouverture de nouveaux débouchés
commerciaux ;
· Il contribue à créer un environnement
favorable à une bonne application industrielle des inventions et des
nouvelles techniques, et un cadre juridique visant à encourager
l'investissement ;
· Il joue le rôle catalyseur de la commercialisation
des inventions et de leur utilisation dans le circuit de la production ;
· Il joue le rôle d'instrument de planification et de
mise au point des stratégies commerciales et industrielles.
Le système des brevets doit être
considéré comme un investissement d'infrastructure à
long terme visant à développer le
marché national.car,sans système des brevets ,les inventeurs
,les entrepreneurs et
34 Dès 1912, Joseph Schumpeter décrit dans la
« Théorie de l'évolution économique »
l'Innovation comme un moteur sinon le moteur de l'Economie.
les sociétés ne bénéficient
d'aucune protection efficace contre l'imitation de leurs inventions et sont
moins enclins dans le développement et le renforcement de leurs
capacités techniques.
Section 1 : Rapport du centre d'appui avec le monde de
l'entreprise35
Un des objectifs prioritaires36 de la politique
relative à la propriété intellectuelle est de mieux tirer
parti des connaissances générées par la recherche
publique. Pour ce faire, il faut améliorer l'efficacité du
transfert de technologie du centre d'appui, des universités et des
autres établissements de recherche vers le secteur des entreprises pour
pouvoir commercialiser les résultats de la recherche37. Une
meilleure gestion de la propriété intellectuelle tant par les
établissements de recherche que par les entreprises peut contribuer
à la réalisation de cet objectif. Il est souvent
préférable d'envisager plus largement le transfe38rt
de connaissances (en y incluant les connaissances tacites, les
compétences et les savoir-faire outre les technologies brevetables).
Certains centres d'appui rencontrent des succès commerciaux
considérables grâce au transfert de connaissances. Dans
l'idéal, les institutions publiques de recherche et les entreprises
devraient nouer des relations durables, dont les deux parties retirent
35 L'innovation apparaît bien comme le facteur principal
de la croissance, comme un des éléments fondamentaux de la
concurrence ou de la course au monopole. Les causes profondes de la
capacité d'innover d'une firme ou d'un pays sont multiples.
Principalement, on trouvera le système éducatif en particulier
les Universités, les Organismes de recherche, les liaisons recherche
fondamentale /entreprises, la culture, la réglementation, la
capacité à entreprendre ou créer des
entreprises, les politiques publiques.
36 OMPI, « Le rôle de la
propriété intellectuelle pour encourager l'activité
inventive et innovation -la valeur économique de la
propriété industrielle » Novembre 1999 , (p3-11)
37 CALLON M, « L'innovation technologique et ses mythes
» Annales des Mines, Gérer et comprendre, vol 2 Mars 1994, (p
5-17)
38 Dans les grandes entreprises le processus d'innovation est
généralement très formalisé.
A l'opposé dans les petites et moyennes entreprises (PME)
le processus d'innovation résulte d'une démarche empirique. Pour
acquérir de nouvelles technologies les entreprises peuvent
procéder de plusieurs façons.
des avantages qui ne dépendent pas de la
réussite d'une initiative de recherche ou d'un projet de
développement donné. Il peut s'agir, pour les entreprises, de
pouvoir puiser dans ses institutions publiques de recherche pour recruter des
candidats doués et, pour les chercheurs de ces institutions, de mettre
à profit la collaboration avec l'industrie pour trouver de nouvelles
idées pour la recherche scientifique.
Paragraphe 1 : Quelles formes ?
Le partenariat entre la recherche et l'industrie permet des
échanges souvent très fructueux. Un tel partenariat peut se
traduire par différentes formes :
> Un contrat de collaboration : une entreprise et un
centre d'appui travaillent ensemble sur un projet de recherche dont ils fixent
ensemble les objectifs. généralement, les brevets sont
déposés en copropriété. Les couts du projet et les
retombées financières sont partagés entre l'entreprise et
l'organisme de recherche en fonction des apports intellectuels et financiers de
chacun. En cas de coopération répétée, les
conditions des collaborations peuvent être fixées par un accord
cadre.
> Un contrat de prestation : Les centres d'appui à
l'innovation disposent souvent d'équipements très
perfectionnées et couteux, et de savoir faire particuliers. Une
entreprise souhaitant bénéficier de moyen technique et
expérimental pour réaliser analyses, test, essais, où
études peut commander une prestation au centre. En contre partie
du financement de la prestation, les résultats de la
prestation et les droits de PI appartiennent à l'entreprise.
> Un contrat de licence : Les résultats de
recherche brevetés par les organismes de recherche publique sont
destinés à être valorisés par la concession de
licence à une ou plusieurs entreprises. Celles-ci exploiteront et
commercialiseront les résultats brevetés à titre exclusif
ou non, et verseront des redevances ou une somme forfaitaire.
> Une expertise : Une entreprise peut faire appel à
un chercheur qui apportera son expertise sous forme de conseils, analyse et
diagnostic, veille technologique, sans utiliser les moyens de son centre .il
s'agit d'un contrat conclu avec le chercheur, qui doit toutefois y être
préalablement autorisé par l'organisme auquel il appartient. Dans
certains cas, le chercheur est détaché dans l'entreprise pendant
quelque temps.
Paragraphe 2 : Bilan de la collaboration
La coopération concerne toutes sortes d'innovations et
d'entreprise, et de telles coopérations concernent de grands projets,
dans le domaine de la pharmacie par exemple : Pierre Potier, médaille
d'or du CNRS est un scientifique de renom, membre de l'Académie des
sciences, et titulaire de plusieurs brevets majeurs. Son laboratoire a
coopéré avec l'industrie pharmaceutique à la mise au point
de deux médicaments anticancéreux.
Certaines structures contribuent au rapprochement entre les
attentes des uns et les offres des autres et il n'est pas toujours facile
pour une entreprise d'identifier
quel centre d'appui à l'innovation, et quel chercheur
ont les compétences recherchées. Ainsi par exemple, un incubateur
d'entreprises peut offrir aux dirigeants d'entreprises les services suivants
:
· une aide pour les questions relatives au droit de la
propriété intellectuelle;
· une aide pour la préparation des plans
d'entreprise;
· des services de secrétariat et de
communication;
· des possibilités de réduction de loyer pour
les locaux industriels;
· une assistance juridique et financière;
· des services de marketing
Le bilan des activités des centres39 de
transfert de technologie existants permet de tirer les conclusions suivantes
:
Les brevets sont un outil efficace pour faire de la
recherche-développement Une source de valeur économique et pour
renforcer l'encadrement des Activités de recherche. Des centaines
d'employés d'universités et de Chercheurs ainsi que leurs
programmes de recherche .ils peuvent tirer des Revenus financiers de la
protection par brevet ou de la concession sous
Licence de leurs techniques; les brevets constituent souvent
l'outil le plus efficace de développement et de diffusion d'une
technique. Si l'invention n'est pas brevetée, on voit mal en effet
pourquoi une entreprise consentirait des investissements pour sa mise au point
et sa commercialisation. C'est ainsi que de nombreuses inventions peuvent
rester en souffrance et n'être d'aucune utilité à
quiconque.
Les brevets jouent souvent un rôle fondamental pour les
jeunes entreprises dont les activités sont fondées sur les
inventions et les découvertes.
39 BREESE.P, DE KERMADEC.Y , « La
propriété intellectuelle au service de l'innovation » ( p
132-133)
Section 2 : Etablissement d'un plan de promotion
technique et commerciale
Du point de vue de l'entreprise, la commercialisation fait
partie intégrante du processus d'innovation et peut se décrire
comme la mise en place d'un ensemble de conditions et d'éléments
ou activités que doit nécessairement rencontrer l'entreprise en
vue de générer des revenus issus des innovations de biens ou de
services introduit respectivement dans le marché et dans le
système de production.
Cette approche dite fonctionnelle ne contraint pas
l'entreprise à gérer le processus de commercialisation selon des
séquences bien précises et ordonnées dans le
temps40. Cette approche aborde le processus de commercialisation sur
la base d'activités et de fonctions sur lesquelles le client ou
l'entreprise peuvent agir et faire de la rétroaction en continue quelque
soit l'étape du processus de commercialisation.
Cette vision du processus de commercialisation offre un cadre
de manoeuvre flexible pour l'entreprise qui n'est pas assujetti à un
cheminement chronologique pour lequel la rétroaction serait plus
problématique. Elle permet d'articuler les fonctions propres au
processus de commercialisation selon le besoin et l'ordre spécifique de
l'entreprise.
Paragraphe 1 : Au plan technique
Lorsque l'on évalue les droits de
propriété intellectuelle, il est primordial d'examiner
l'ensemble des aspects d'un transfert41 dans le contexte de
40 JULIA.R , ANTOINE.R, « Rapport d'entrevues
sur la commercialisation de l'innovation » 2007 41 Le contexte
de l'innovation a profondément changé depuis vingt ans.
L`apparition et
la diffusion accélérée de nouvelles
technologies de l'information, les changements continus,
qui exigent des adaptations permanentes se
révèlent être un défi pour l'ensemble des
sociétés.
l'entreprise. Voici certaines des considérations
à prendre en compte pour l'évaluation d'une technique :
· Taille : existe-t-il un marché pour le produit
fabriqué à l'aide de cette technique ?
· Echelle : l'échelle de mise en oeuvre de la
technique est-elle adaptée à ce marché ?
· Maturité : Le marché pour cette
technique est-il déjà bien établi ou est -il
récent, et de nouvelles mises au point vont-elles être
nécessaires ?
· Obsolescence : s'agit t'il au contraire d'une
technique déjà ancienne qui est sur le point de
bénéficier de nouvelles mises au point ?
· Environnement : la technique peut elle être mise
en oeuvre de manière satisfaisante dans l'environnement, tant climatique
que culturel, du preneur de licence ?
· Pertinence : la technique est elle adaptée
à l'infrastructure disponible, en termes, notamment, de fournitures
d'énergie, de télécommunications, de transports,
d'élimination des déchets ?
Nous comprenons donc à travers ces points que,
réussir la vente d'une invention ou d'une technique revient à
mettre une nouvelle invention en adéquation avec un besoin existant
réellement. Cela
nécessite surtout une collaboration et une
coopération intenses et très étroites entre trois groupes
d''individus : ceux qui créent les inventions et les techniques, ceux
qui explorent et qui créent les débouchés et ceux qui
utilisent les inventions et les techniques.
L'inventeur ou le propriétaire de l'invention peut
envisager plusieurs façons de la commercialiser :
· Commencer lui-même la fabrication et la vente du
produit fondé sur l'invention,
· Concéder sous licence les droits sur
l'invention,
· Vendre les droits attachés au brevet,
· Adopter une solution faisant appel à une
combinaison des trois possibilités mentionnées ci -dessus.
Chaque cas particulier ici doit être analysé et
évalué en fonction de ses caractéristiques propres, compte
tenu de la nature et des propriétés de l'invention, des besoins
et des possibilités des consommateurs et des conditions du
marché, des ressources disponibles, et de la volonté de
l'inventeur de coopérer à la mise au point de son invention.
Paragraphe 2 : Au plan commercial42
La pratique a montré que pour réussir la
commercialisation43 ou la vente d'inventions, la
société aura besoin d'avoir accès à la
totalité ou à plusieurs des services suivants :
42 Les entreprises recherchent des innovations sous toutes leurs
formes car elles leur
permettent d'accroître leur compétitivité
soit par une meilleure maîtrise des coûts, soit parce qu'elles
disposent d'un monopole (temporaire ou durable) sur le marché.
L'innovation
détermine donc la stratégie de l'entreprise.
43 PATRIS. C , VALENDUC.G, WARRANT. F «
L'innovation technologique au service du développement durable »
Centre de recherche travail et technologies.
· Evaluation technique des inventions et des projets
innovants44,
· Evaluation économique et études de
marché (notamment études de rentabilité),
· Conseils et assistance juridiques,
· Expérience dans le domaine des négociations
commerciales
· Assistance dans le domaine des questions liées
à la publicité et à la préparation de campagnes
publiques...
Un bémol est mis à ce niveau, car la
commercialisation des droits de propriété intellectuelle par les
centres d'appui et les entreprise se heurte à plusieurs obstacles dont
:
· L'absence de politique claire en matière de
conseil, de transfert de technologie et de commercialisation des droits de
propriété intellectuelle;
· L'absence d'esprit d'entreprise, le manque de
compétences dans les domaines de la gestion et du droit;
· Une sensibilisation insuffisante aux questions relatives
aux droits de propriété intellectuelle;
· L'absence de politique de propriété
intellectuelle;
· Le manque de banques de données sur les
spécialistes et les résultats des instituts de
recherche-développement;
· La faiblesse des stratégies commerciales
applicables aux produits et aux services;
44 Il existe diverses manières d'attaquer le
marché avec un produit nouveau. Remarquons que certaines de ces
tactiques peuvent se combiner.
Pour les produits concernant les technologies avancées,
le choix est difficile. En principe, il y aura lieu de repérer dans un
premier temps les consommateurs friands d'innovation pour les convaincre et en
faire des prescripteurs. Le problème se pose de façon beaucoup
plus ardue lorsqu'on voudra vulgariser le
produit
· La faiblesse des relations entre le centre d'appui
à l'innovation et les entreprises45.
A la fin de la première partie de notre étude,
le constat qui s'en dégage est que les entreprises sont de plus en plus
conscientes du fait qu'assurer une maitrise dynamique et approfondie des
techniques ainsi que des nouveaux produits et procédés est la
meilleure façon de faire la différence sur le
marché46. La structure nationale doit mettre l'accent sur
l'innovation et sur la création fondée sur l'invention. Etant
donné que la compétitivité47 des produits
diminue progressivement, l'amélioration de ces produits et
l'introduction de nouveaux produits sur le marché exigent que soient
mises en oeuvre des techniques innovantes bien planifiées.
45 Parmi toutes les causes d'échecs de lancement de
produit, nous retiendrons principalement une connaissance insuffisante du
comportement du consommateur. Par ailleurs, un climat de confiance insuffisante
entre décideurs, chercheurs, responsables de l'entreprise et
interlocuteurs, est souvent la 2ème
cause la plus fréquente d'échec du lancement de
produit.
46 Bien que les processus de commercialisation et d'innovation
soient interdépendants, il faut néanmoins pour fins de
compréhension en faire la distinction basée sur le principe
suivant :
La commercialisation consiste plutôt à faire passer
la R-D du laboratoire au stade où elle peut trouver une application dans
un contexte industriel. En fait, utiliser le savoir-faire pour mettre au point
un nouveau produit serait de l'innovation.
47 UNIVERSTITE DE STRASBOURG « Guide des bonnes
pratiques de valorisation »
PARTIE II : NECESSITE D'UNE POLITIQUE DE PROPRIETE
INTELLECTUELLE DANS LES UNIVERSITES ET LES INSTITUTS DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT
AFRICAINS
Les universités et les instituts de
recherche-développement s'intéressent de plus en plus aux
questions relatives aux droits de propriété intellectuelle.
Cet intérêt s'explique notamment par le fait que
les universités souhaitent que les activités de conseil, le
transfert de technologies et la commercialisation des innovations, des
inventions et des résultats de la recherche constituent des sources de
revenus.
On constate malheureusement que les systèmes de
propriété Intellectuelle sont encore un domaine largement inconnu
pour les chercheurs des instituts de recherche-développement en
Afrique48, ce qui explique qu'universités et instituts ne
bénéficient pas encore comme il le faudrait des avantages que
peuvent leur procurer les travaux de leurs chercheurs.
Ainsi donc, les alliances Sud-Sud pour la recherche sont
importantes49 dans la mesure où elles permettent une
utilisation optimale des complémentarités et des économies
d'échelle, en particulier au niveau régional. Un exemple en est
l'Université africaine des sciences, des lettres et des partenariats
techniques qui, née de l'idée de créer une
«université africaine de classe mondiale», regroupe huit
universités d'Afrique subsaharienne pour un programme consistant
à
48 OMPI, « Brochure sur les droits de
propriété intellectuelle pour les universités et instituts
de recherche-développement des pays africains »
49 CNUCED, « Le rôle de la science et de
la technologie dans la réalisation des objectifs de développement
énoncés dans la déclaration du millénaire Note du
secrétariat de la CNUCED » 2005
accorder des bourses pour des études
spécialisées, à organiser des échanges d'assistants
et des cours de brève durée et à conduire des projets de
recherche communs sur le paludisme, le VIH/sida et la tuberculose.
Autre exemple, l'association pour le renforcement de la
recherche agricole en Afrique orientale et centrale (ASARECA) regroupe les
instituts nationaux de recherche agronomique de 10 pays d'Afrique dans le but
d'améliorer la recherche agronomique dans la région pour
favoriser une agriculture productive et viable susceptible de promouvoir la
croissance économique, la sécurité des approvisionnements
alimentaires et la compétitivité des exportations. De plus en
plus une nouvelle étape est en train de s'ouvrir pour la plupart des
universités et des instituts de recherche-développement des pays
africains, qui devrait être marquée par une coopération
accrue avec les entreprises ainsi qu'avec les organisations gouvernementales et
non gouvernementales pour tout ce qui a trait aux activités de conseil,
aux contrats de recherche et à la commercialisation des inventions, des
innovations et des résultats de la recherche.
La collaboration entre les universités et les
entreprises ou d'autres secteurs n'est pas un phénomène nouveau.
La nouveauté réside peut-être dans le fait que les
universités et les instituts de recherche-développement ont plus
largement recours à cette collaboration en tant que source de
revenus.
Les entreprises et les autres institutions publiques vont se
rendre compte, de plus en plus, que cette collaboration peut donner naissance
à de nouvelles technologies et offrir un appui de premier ordre aux
activités ayant trait à la production et à la
définition des politiques.
On s'accorde néanmoins à reconnaître le
côté «amateur» qui a jusqu'ici marqué les
relations des universités et des instituts de
recherche-développement avec les organismes qui parrainent leurs
activités. L'une des raisons de ce phénomène
tient à ce que la plupart des universités et
des instituts de recherchedéveloppement d'Afrique ne disposent pas des
politiques en matière de propriété intellectuelle qui leur
permettraient de préserver leurs intérêts dans le cadre des
activités de recherche menées en collaboration.
Les questions particulièrement sensibles sont celles
qui, dans le cas d'une invention commercialisée, touchent à la
propriété, à la divulgation et à la
répartition des revenus.
Nous allons donc nous atteler dans cette deuxième
partie de notre travail a mettre en exergue l'importance de ces questions est
d'expliquer pourquoi les universités et les instituts de
recherche-développement ont besoin de politiques en matière de
propriété intellectuelle et d'attirer l'attention sur les
questions qui peuvent se poser à ceux qui sont chargés de les
mettre en place, et comprendre quelles genres de relation entre la recherche ,
le développement technologique et la propriété
intellectuelle en Afrique ,dans l'espoir de voir les chercheurs africains se
sentir vraiment interpeler en exploitant à leur profit le système
de la propriété intellectuelle et en faisant de sorte que leurs
travaux produisent des avantages durables, à la fois financiers et
intellectuels, pour leur organisation et leur pays.
CHAPITRE I : OBJECTIFS D'UNE POLITIQUE DE
PROPRIETE INTELLECTUELLE
Une politique en matière de propriété
intellectuelle50 devrait viser à concilier harmonieusement
les intérêts divergents de tous ceux qui participent à
l'élaboration et à la commercialisation des droits de
propriété intellectuelle. D'une manière
générale, une politique en matière de
propriété intellectuelle devrait
· contribuer à créer un environnement qui
favorise et accélère la diffusion des découvertes, des
créations et des connaissances nouvelles produites par les chercheurs
pour le plus grand intérêt du public; protéger les droits
que les chercheurs et les universitaires peuvent traditionnellement exercer sur
les résultats de leurs travaux;
· veiller à ce que les bénéfices,
d'ordre commercial, financier ou autre, soient répartis d'une
manière équitable, de façon à assurer la
reconnaissance de la contribution de tous les intervenants; veiller à ce
que la propriété intellectuelle et les autres résultats de
la recherche soient mis à la disposition du public, grâce à
un transfert de technologie efficace et dûment programmé;
· promouvoir, protéger, favoriser et soutenir la
recherche scientifique; établir des normes permettant de
déterminer les droits et les obligations de
50 OMPI, « Brochure sur les droits de
propriété intellectuelle pour les universités et instituts
de recherche développement des pays africains ( p32 -60)
HAUG, U. « Profil des services et des relations avec la
clientèle instaurés dans les centres de transfert de technologie
de la Fondation Steinbeis ». Exposé présenté dans le
cadre de l'atelier sur les services d'appui à l'innovation et leur
gestion organisé par l'Organisation Mondiale de la
Propriété
Intellectuelle (OMPI) et la société Carl Duisberg,
qui s'est tenu à Aachen, Stuttgart et Munich (Allemagne) du 15 au 24 mai
2000.
OGADA, T.P.M, « Examen général des relations
entre l'éducation, la recherche, l'intérêt public et les
droits de Propriété intellectuelle ». Exposé
présenté dans le cadre du séminaire régional sur
les avantages du
Système de la propriété intellectuelle pour
les universités, les chercheurs universitaires et les instituts de
recherche qui s'est tenu à Dar-es-Salaam (Tanzanie) du 20 au 22 juin
2000
l'université ou de l'institut de
recherche-développement, des inventeurs et des bailleurs de fonds pour
tout ce qui a trait aux inventions; favoriser et soutenir
l'université51 ou l'institut de
recherche-développement et leur assurer des avantages
réciproques, ainsi qu'à ceux de leurs membres qui mettent la
propriété intellectuelle à la disposition du public;
~ Veiller au respect des législations et des
réglementations en vigueur et aider l`université ou l'institut de
recherche-développement à assurer le financement de ses travaux
à tous les niveaux de la recherche.
Une politique de propriété intellectuelle
destinée aux universités et aux Instituts de
recherche-développement et soucieuse de concilier les
intérêts divergents des divers intervenants et de réaliser
des objectifs diversifiés devrait traiter donc les questions suivantes
:
· Le champ d'application de la politique en matière
de propriété intellectuelle;
· La titularité des droits de
propriété intellectuelle;
· La divulgation des objets de propriété
intellectuelle;
· La commercialisation des brevets et la concession de
licences de brevet;
· La répartition des redevances;
· Les droits et obligations de l'inventeur et de
l'institution.
Section 1 : Champ d'application de la politique de
propriété intellectuelle
Les universités et les instituts de
recherche-développement doivent définir les principaux aspects de
la propriété intellectuelle et adopter dans ce domaine des
politiques détaillées s'inscrivant dans une approche globale.
Chaque institution décidera cependant, selon l'orientation donnée
aux activités de recherche-
51 BOUKHLIFI. F , « Structure interface
université /Entreprise :Investissement stratégique pour le
développement durable » Mémoire
développement, du type de propriété
intellectuelle devant être pris en considération par la politique
en question. Nous retiendrons les éléments suivants :
· les brevets;
· les modèles d'utilité;
· les dessins ou modèles industriels;
· le droit d'auteur sur les oeuvres littéraires;
· les marques de produits et de services;
· les obtentions végétales;
· les secrets d'affaire
Une université ou un institut de
recherche-développement peut
Normalement prétendre à la
propriété de tout objet de propriété intellectuelle
créé par un membre du personnel, un étudiant, un chercheur
invité, etc. dans l'exercice de ses fonctions et de ses attributions ou
qui fait une utilisation significative des ressources de l'institution pour la
mise au point de l'objet de propriété intellectuelle en
question.
Ce terme de ressources de l'université désigne
l'ensemble des ressources Matérielles que l'université ou
l'institut met à la disposition des inventeurs, notamment :
· Espaces et équipements de bureaux, de laboratoires
et de studios,
· Matériel, logiciels et logistique
informatiques,
· Services de secrétariat,
· Assistants de recherche, d'enseignement et de
laboratoire,
· Fournitures et services divers,
· Fonds pour la recherche et l'enseignement et prise en
charge des frais de voyage et d'autres types de dépenses.
Chaque université ou institut de
recherche-développement est invité à définir ce qui
ne constitue pas une utilisation significative des ressources. Dans certaines
universités, l'utilisation des bibliothèques et des installations
accessibles au public et l'utilisation occasionnelle du matériel de
bureau et des services du personnel peuvent être
considérées, en règle générale, comme ne
constituant pas une «utilisation significative» des installations et
du matériel de l'institution.
En outre, on considère généralement que le
chercheur ne fait pas une utilisation significative des ressources de
l'université ou de l'institut dans les cas suivants ; L'inventeur
reçoit de l'institution une approbation écrite préalable
de l'usage qu'il entend faire des ressources; l'utilisation des installations
et des équipements est réservée en priorité aux
besoins de l'enseignement ou de la recherche-développement; l'inventeur
verse à l'institut une indemnité pour l'utilisation des
installations et des équipements (d'après le prix facturé
aux utilisateurs extérieurs); l'inventeur n'utilise pas le temps de
l'institution; l'inventeur n'utilise pas les fonds fournis ou
administrés par l'institut de recherche-développement pour son
travail.
En règle générale, l'université ou
l'institut de recherche-développement sont propriétaires de tout
objet de propriété intellectuelle (y compris les travaux
universitaires exemptés au titre de l'enseignement) fabriqué,
découvert ou créé par une personne spécialement
engagée ou mandatée à cette fin, sauf si un contrat
écrit passé entre eux et cette personne en dispose autrement.
On conseille aux universités et aux instituts de
recherche-développement désireux de mettre en oeuvre une
politique de propriété intellectuelle d'élaborer et
d'adopter un accord de participation, qui confirme l'acceptation de la
politique en question par les employés, les étudiants et les
chercheurs invités et confère à l'université ou
à l'institut tous les droits qu'ils pourraient revendiquer à
l'égard de tout objet de propriété intellectuelle
Paragraphe 1 : Revendication de propriété
présentée par un bailleur de fonds
La propriété de tout objet de
propriété intellectuelle (y compris les travaux
académiques exemptés au titre de l'enseignement) fabriqué,
découvert ou créé dans le cadre d'une recherche
financée par un bailleur de fonds en vertu d'un accord de subvention ou
d'un accord de recherche, ou qui fait l'objet d'un accord de transfert de
matériel, d'un accord de confidentialité ou de toute autre
obligation légale ayant une incidence sur la titularité des
droits, est régie par les conditions d'octroi de la subvention ou de
l'accord telles qu'elles auront été approuvées par
l'institution. Toutefois, l'institution est généralement
considérée comme le titulaire des droits.
La titularité des droits sur un objet de
propriété intellectuelle fabriqué, Découvert ou
créé dans le cadre d'un financement des pouvoirs publics est
régie par la législation nationale en matière de
propriété intellectuelle. Dans certains pays (les
États-Unis d'Amérique par exemple), l'université ou
l'institut de recherche-développement sont détenteurs de l'objet
de propriété intellectuelle créé dans le cadre
d'activités de recherche subventionnées par l'État, ce
dernier se réservant toutefois la possibilité d'en revendiquer la
propriété dans certaines circonstances.
Dans certains pays, l'État est propriétaire de
tout objet de propriété Intellectuelle créé
à l'aide de ses subventions. Lorsque des contrats de ce type sont en
vigueur, l'institut de recherche-développement doit demander aux membres
du personnel qui exercent leur activité grâce aux fonds
Gouvernementaux de lui céder les droits de propriété
intellectuelle, qu'il transférera ensuite à l'État.
Lorsque l'université ou l'institut de
recherche-développement partagent la
Découverte de l'invention avec une ou plusieurs
personnes provenant d'une autre institution ou d'une entreprise et que les
revenus sont partagés entre les diverses parties prenantes, les brevets
appartiennent normalement en commun aux institutions participantes. La
répartition des redevances est en règle générale
négociée après la divulgation de l'invention, mais avant
le dépôt de la demande de brevet.
Paragraphe 2 : Revendication de propriété
présentée par un particulier
Si une université ne peut ou ne veut pas breveter
l'invention ou en concéder L'exploitation sous licence dans les
délais prévus, elle peut en transférer la
propriété à l'inventeur à la demande de ce dernier.
Cette démarche doit dans la mesure du possible être prévue
dans les accords relatifs au financement ou aux autres modalités des
travaux.
D'une manière générale, un particulier
qui met au point une invention pendant son temps libre et sans utiliser les
ressources d'une institution a le droit de breveter son invention, sans que
l'institution puisse lui demander de redevance. Si un inventeur fabrique,
crée ou découvre un objet de propriété
intellectuelle sans faire un usage significatif des ressources de l'institution
et que cet objet présente une analogie frappante avec le résultat
d'un projet de recherche exécuté par l'inventeur au sein de
l'institution, on pourra affirmer que l'objet en question a été
mis au point à l'aide des ressources de l'institution. Ce cas de figure
peut être à l'origine, entre l'institution et l'inventeur (ou
l'entreprise qui a recours aux compétences de l'inventeur) d'un conflit
relatif à la titularité des droits de propriété
intellectuelle. Le conflit sera d'autant plus aigu que les droits de
propriété intellectuelle en question ou une valeur commerciale
importante. Afin d'éviter ce genre de situation pouvant donner lieu
à litige, les membres du
personnel devraient être tenus de signaler à
l'institution pour laquelle ils travaillent toute découverte
présentant une ressemblance avec tel ou tel projet de recherche.
D'une manière générale,
l'étudiant est titulaire des droits de propriété
intellectuelle sur tout objet fabriqué, découvert ou
créé dans le cadre de ses travaux de recherche, sauf si
l'étudiant a bénéficié d'un soutien financier de
l'université ou de l'institut de recherche-développement sous
forme de rémunération, de salaire, de bourse ou de subventions
à la recherche; l'étudiant a fait une utilisation significative
des ressources de l'institut dans le cadre de ses activités de
recherche; si la recherche a été financée par un bailleur
de fonds en vertu d'un accord d'octroi de subvention ou d'un accord de
recherche, ou est régie par les dispositions d'un accord de transfert de
matériel, d'un accord de confidentialité ou par toute autre
obligation juridique ayant une incidence sur la titularité des droits de
propriété intellectuelle.
Toutes les thèses et dissertations des
étudiants, ainsi que les oeuvres auxquelles elles peuvent donner lieu,
sont considérées comme des travaux intellectuels exemptés
au titre de l'enseignement. Par conséquent, les étudiants sont
titulaires du droit d'auteur sur le travail en question, sous réserve de
la concession d'une licence à titre gracieux permettant à
l'institution de reproduire et de publier le travail en question. Les
étudiants ont normalement le droit de publier leurs thèses et
leurs dissertations sauf s'ils ont souscrit par écrit à des
dispositions excluant ou différant la publication.
Les contrats de recherche universitaire doivent
protéger le droit qu'ont les membres du corps enseignant, les
étudiants et les autres employés de publier le résultat de
leur travail, mais peuvent prévoir de courts délais pour le
dépôt des demandes de brevet ou d'autres mesures de protection de
la propriété intellectuelle.
Section 2 : Divulgation des inventions
Il est hautement souhaitable que l'université et
l'institut de recherchedéveloppement élaborent et adoptent un
accord de participation ou un accord relatif aux brevets et au droit d'auteur
régissant la divulgation des inventions. En règle
générale, tous les chercheurs seront tenus de divulguer les
inventions potentiellement brevetables conçues ou utilisées
partiellement ou totalement dans le cadre des fonctions qu'ils assument au sein
de l'institution ou grâce à une importante utilisation des
ressources de cette dernière.
La divulgation est généralement une description
précise d'une invention, faite confidentiellement par l'inventeur
à son employeur. La divulgation d'une invention fait l'objet d'un
document qui fournit des informations sur le ou les inventeurs, sur l'invention
proprement dite, sur les circonstances qui ont conduit à sa
découverte, ainsi que sur les activités auxquelles elle donnera
lieu. C'est ce document qui servira à déterminer la
brevetabilité de l'invention et, sur la base des informations techniques
qu'il contient, de rédiger une demande de brevet.
Cette divulgation est le premier signal indiquant à
l'université la découverte d'une invention. La divulgation d'une
invention sert également à signaler les techniques qui, sans
être nécessairement brevetées, peuvent être
protégées par d'autres instruments comme le droit d'auteur.
L'université et l'institut de
recherche-développement doivent mettre au point et utiliser des
formulaires de divulgation afin d'aider les inventeurs. S'ils ne disposent pas
d'une unité de transfert de technologie, un comité sera alors
chargé de recevoir et de traiter les documents de divulgation des
inventions potentiellement brevetables. Le formulaire de divulgation devrait
permettre de recueillir des informations52 essentielles telles que
le titre de l'invention, le nom
52
http://www.csuohio.edu/POLICIES/patent.html,
« Politique en matière de brevets et de droit d'auteur de
l'Université d'État de Cleveland »
des inventeurs, la description de l'invention;
l'identité de l'éventuel bailleur de fonds; les dates de
conception et de première application;
Le cas échéant, les dates (effectives ou
prévisibles) de la publication. Il est important de consigner
l'invention dans les plus brefs délais. Le rapport devrait comporter une
description écrite aussi complète et minutieuse que possible,
susceptible de permettre à toute personne qui en prendrait connaissance
de comprendre l'invention et de la reproduire. On recommandera d'utiliser
à cette fin un carnet relié aux pages numérotées et
d'écrire au stylo à encre. Il reviendra à quelqu'un qui
n'est pas inventeur de comprendre l'invention, d'en attester l'existence et de
signer le document de divulgation. Ces formalités visent à
attester la création de l'invention à une date
déterminée. La présentation d'un document de divulgation
est la première démarche officielle à accomplir pour
obtenir de l'université ou de l'institut de
recherche-développement une protection à part entière au
titre de la propriété intellectuelle.
Afin d'éviter tout risque de problème, on
conseillera vivement aux inventeurs d'effectuer cette formalité pendant
la phase initiale de mise au point de leur invention. Le document de
divulgation sera accompagné d'une description écrite de
l'invention (pour laquelle pourront suffire, en l'occurrence, un dessin
explicatif, des informations pertinentes, un abrégé et un
résumé). Cette description, qui est souvent une première
version ou un manuscrit destiné à la publication, peut être
brève, son objectif étant d'établir en quoi consiste
l'invention, ce qu'elle apporte, et de justifier l'intérêt qu'on
peut lui porter. Les croquis et diagrammes rendent à cet égard de
grands services. On pourra demander à l'inventeur de décrire les
techniques les plus pertinentes qu'il connaisse. La rédaction de cette
description doit être suffisamment détaillée pour permettre
à un chercheur ou à un spécialiste en brevets de
comprendre l'invention et d'en évaluer la brevetabilité.
Effectuer une divulgation prématurée consiste
à communiquer au public certaines informations relatives à une
invention avant d'avoir déposé une demande de brevet. Ces
informations peuvent être contenues dans un abrégé, une
affiche, une thèse en souffrance, et même une description orale de
l'invention à un quelconque auditoire, même s'il s'avère en
définitive que la divulgation n'est pas le fait de l'inventeur
Paragraphe 1 : Quelles sont les obligations de
l'université ou de l'institut de recherche développement pendant
et après la divulgation de l'invention?
L'institution est tenue d'évaluer le potentiel
commercial de tout objet de propriété intellectuelle
divulgué par un membre du personnel en vue de son éventuelle
commercialisation.
En règle générale, l'institution
considérera que les documents de divulgation de propriété
intellectuelle revêtent un caractère confidentiel.
L'université et l'institut de
recherche-développement devraient ;former leur personnel aux questions
de propriété intellectuelle; leur assurer le soutien
nécessaire ou souhaitable;
Veiller à la protection juridique de leurs biens de
propriété intellectuelle; Faciliter la mise à la
disposition du public des biens de propriété intellectuelle;
Mettre au point des mécanismes internes de concession
de licences et de gestion des techniques;
proposer un soutien juridique afin de défendre et de
protéger les intérêts des institutions et des
créateurs de propriété intellectuelle contre les
revendications des tiers ou toute utilisation non autorisée;
Signaler rapidement aux commanditaires de la recherche
l'existence de tout objet de propriété intellectuelle
créé dans le cadre de leurs
activités, conformément aux clauses des accords de recherche
et des contrats de
licence ainsi que des lois et réglementations en
vigueur; restituer la titularité des droits sur l'objet de
propriété intellectuelle à son créateur s'ils ne
peuvent ou ne souhaitent le breveter ou en concéder l'exploitation sous
licence; Instituer une procédure de règlement des litiges en cas
de conflit de propriété intellectuelle avec les bailleurs de
fonds ou les créateurs; publier les travaux relatifs à la
technique en question ou faire connaître son existence au public de la
manière qu'ils jugeront la plus judicieuse; aider le créateur
à trouver un partenaire ou un bailleur de fonds pour l'exploitation de
son invention; Essayer de négocier et d'administrer les accords les plus
favorables au créateur et à l'institution.
Paragraphe 2 : Quelles sont les obligations de l'inventeur
au moment de la divulgation de l'invention et ultérieurement?
L'inventeur d'un nouvel objet de propriété
intellectuelle doit :
· En faire en temps utile une divulgation exhaustive;
· Apporter l'assistance requise tout au long des
opérations de transfert de technologie;
· veiller à la conservation de tous les documents
et archives nécessaires à la protection des intérêts
de l'institution en matière de propriété
intellectuelle;
· se conformer aux dispositions des accords portant sur la
concession de licences, le financement de la recherche ou d'autres
questions;
· signaler rapidement à l'université les
risques de conflit d'intérêts;
· Évaluer le potentiel commercial d'une
invention;
· Révéler au plus vite l'existence de son
invention mais en différer la divulgation au public tant que la
procédure d'évaluation ne sera pas terminée et qu'un
dépôt de demande de brevet n'aura pas été
effectuée;
· Savoir que toute divulgation au public d'une
invention avant l'issue de la procédure d'évaluation et avant le
dépôt d'une demande de brevet peut empêcher l'obtention de
ce dernier et se révéler préjudiciable à la valeur
commerciale de l'invention, que l'institution sera dès lors moins
disposée à commercialiser.
La divulgation est généralement une description
précise d'une invention faite confidentiellement par l'inventeur
à son employeur. La divulgation d'une invention fait l'objet d'un
document qui fournit des informations sur le ou les inventeurs, sur l'invention
proprement dite, sur les circonstances qui ont conduit à sa
découverte, ainsi que sur les activités auxquelles elle donnera
lieu. C'est ce document qui servira à déterminer la
brevetabilité de l'invention et, sur la base des informations techniques
qu'il contient, de rédiger une demande de brevet. Cette divulgation est
le premier signal indiquant à l'université la découverte
d'une invention.
La présentation d'un document de divulgation est la
première démarche officielle à accomplir pour obtenir de
l'université ou de l'institut de recherchedéveloppement une
protection à part entière au titre de la propriété
intellectuelle. Afin d'éviter tout risque de problème, on
conseillera vivement aux inventeurs d'effectuer cette formalité pendant
la phase initiale de mise au point de leur invention. Le document de
divulgation sera accompagné d'une description écrite de
l'invention (pour laquelle pourront suffire, en l'occurrence, un dessin
explicatif, des informations pertinentes, un abrégé et un
résumé). Cette description qui est souvent une première
version ou un manuscrit destiné à la publication peut être
brève, son objectif étant d'établir en quoi consiste
l'invention, ce qu'elle apporte, et de justifier l'intérêt qu'on
peut lui porter.
CHAPITRE II : RELATION ENTRE LA RECHERCHE, LE
DEVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE ET LA PROPRIETE INTELLECTUELLE EN AFRIQUE
Selon la théorie d'Ungku Aziz 53, les pays
africains doivent franchir six étapes avant de parvenir à la
pointe de l'évolution technologique :
1. La première étape correspond à
l'acquisition de certaines compétences techniques dans le maniement et
l'utilisation des machines, comme la conduite d'un camion ou l'accomplissement
de certaines opérations simples de montage. Les fonctions
requérant de plus hautes compétences, comme l'encadrement et la
gestion, sont assurées par des employés étrangers. Les
produits semi-finis et les pièces de montage sont importés.
L'enseignement dispensé est celui des niveaux primaire et secondaire;
l'enseignement supérieur (s'il existe) est plus orienté vers les
lettres et les sciences sociales que vers la technique, la médecine et
les sciences naturelles.
2. La deuxième étape est celle de l'apprentissage
progressif des techniques d'entretien et de réparation, culminant dans
la maintenance de matériels et d'équipements lourds et de
l'outillage électronique. L'acquisition de certaines techniques
spécifiques nécessite que les habitants du pays se rendent
à l'étranger. On crée des universités et des
instituts techniques, orientés vers un enseignement technique et
scientifique dispensé essentiellement par des étrangers.
53 AZIZ. U «Must patterns of change in developing
countries follow the West? What other possible patterns »
Technological Innovation, Universités du Commonwealth,
Birmingham, août 1983
3. Les compétences techniques permettant de
réparer et de remplacer la technologie importée
s'acquièrent au cours de la troisième étape, qui
correspond également à une forte progression de la fabrication
locale du matériel nécessaire aux opérations de montage et
de production. Les universités et les instituts techniques forment des
ingénieurs, des techniciens et des cadres qui constituent une main
d'oeuvre locale apte à maîtriser les outils de plus en plus
complexes de la production technologique. On crée des instituts de
recherche, la formation des chercheurs autochtones pouvant se dérouler
à l'étranger ou dans les universités du pays.
4. L'objectif visé au cours de la quatrième
étape est d'apprendre à adapter les techniques et modes
d'organisation importés au contexte local, en prêtant une
attention toute particulière aux éléments - climat,
matières premières, main d'oeuvre qui en constituent la
spécificité ainsi qu'aux
besoins concrets des marchés local ou régional.
C'est le moment oücommencent à se tisser des liens
étroits entre les départements des
universités concernées et les entreprises
privées. Les universités commencent à faire état de
délivrances de brevets dans leurs rapports annuels.
5. La cinquième étape est celle de
l'acquisition des compétences nécessaires pour prendre en charge
l'ensemble de la production et construire les unités de production
destinées à répondre aux besoins locaux. On
développe suffisamment les activités des marchés locaux
pour obtenir une baisse des coûts unitaires de production et fournir un
large cadre approprié à la formation technique et aux ressources
de la recherchedéveloppement. Les liens entre secteurs privé et
public, universités et instituts de recherche-développement
s'approfondissent en s'appuyant sur
une collaboration de plus en plus étroite et
mutuellement avantageuse. Le système de la propriété
intellectuelle devient une composante des activités de
recherche-développement.
6. Pendant la sixième étape, on apprend à
construire les machines qui servent à en produire d'autres. On commence
à innover, on se prépare à aborder le domaine de la
technologie moderne, notamment dans les secteurs de l'informatique, de la
robotique et de la biotechnologie, à utiliser énergie et
matières premières sans nuire à l'environnement et
à exporter des produits de haute technologie. À ce stade, le
système de la propriété intellectuelle est
déjà intégré aux activités de
recherchedéveloppement.
Chacune des étapes de l'évolution technologique
susmentionnée ne peut être abordée que si l'étape
précédente a été franchie avec succès, et il
n'existe aucun procédé magique qui puisse dispenser un pays de ce
cheminement progressif et le propulser directement au faîte du
progrès. La rapidité du passage d'une étape à la
suivante peut toutefois être influencée par le type de gestion
appliquée aux ressources nationales, à l'enseignement, aux
activités de recherchedéveloppement et à l'utilisation du
système de la propriété intellectuelle.
Section 1 : Avantages du système de
propriété intellectuelle pour les universités et les
instituts de recherche-développement
Une recherche effectuée dans la documentation en
matière de brevets peut permettre de trouver des solutions à des
problèmes techniques. Les documents de brevet traitent souvent des
difficultés souvent évitables et des avantages que peuvent
présenter tel ou tel procédé ou modèle.
Ainsi donc, une recherche dans la documentation en
matière de brevets peut aider à trouver une solution qui sera
à la fois plus souhaitable, plus économique, plus efficace et
plus respectueuse de l'environnement. Les inventeurs sont extrêmement
attentifs aux aspects économiques de leur invention qu'ils les
mentionnent systématiquement dans les documents de brevet, mettant en
évidence, selon le cas, qu'elle permet d'utiliser des matériaux
plus économiques, de rationaliser les techniques de production,
d'utiliser moins de pièces, de mieux résister aux
détériorations et à l'usure. Il signale également
souvent toute possibilité d'utiliser les matériaux et les
compétences locaux.
La recherche documentaire permet d'acquérir des
connaissances techniques dans un domaine spécifique, de dénicher
de précieuses informations sur les matières premières, les
procédés de fabrication et les produits dérivés qui
permettront de déterminer les conditions les plus propices à
l'application d'une nouvelle solution ou à l'utilisation d'un
procédé existant pour résoudre un problème
légèrement différent. Ces informations auront
également une grande valeur pour les négociations concernant les
techniques et les procédés de production.
Un autre problème, étroitement relié
à la recherche de techniques de Substitution et aux négociations
relatives aux produits, est celui de l'évaluation de telle ou telle
technique qui peut être exploitée sous licence et achetée.
Cette évaluation est en effet nécessaire pour choisir entre deux
ou plusieurs techniques, sur lesquelles la recherche dans la documentation en
matière de brevets permet précisément d'obtenir de
nombreuses informations. On pourra également s'intéresser aux
techniques anciennes ou modernes, toujours utilisées ou
obsolètes, relevant de domaines semblables ou d'autres domaines.
D'où toute l'importance des services d'information en matière de
brevets pour la recherche-développement et les autres activités
commerciales.
Paragraphe 1 : Évaluation précoce de la
brevetabilité potentielle des résultats de la
recherche-développement
Lorsqu'un projet en début de réalisation est
susceptible de déboucher sur
Une innovation technique, il faut savoir que la recherche en
matière de brevets garde tout son sens, même si l'on n'a pas
encore décidé de déposer une demande de brevet ou de
garder le projet secret. En effet, c'est cette recherche qui va permettre de
savoir s'il y a effectivement innovation et, le cas échéant, si
son application risque de porter atteinte à des brevets existants.
L'étude des démarches en matière de brevets
effectuées par une entreprise sur une période de plusieurs
années, ce qui permet d'obtenir des indices de premier ordre concernant
les futures activités de cette entreprise.
Les informations sur les brevets détenus par d'autres
entreprises peuvent également permettre de connaître les
entreprises auxquelles est destiné tel
ou tel produit ou équipement; l'examen des brevets
d'inventeurs travaillant dans un domaine de recherche spécialisé
peut s'avérer utile pour la procédure de recrutement, car il
permet de repérer tout spécialiste de premier ordre dans ce
domaine dont on pourra ensuite requérir les services.
De ce fait, suivre l'évolution de la
recherche-développement et l'information en matière de brevets
permet également de suivre l'évolution des techniques ainsi que
des activités de recherche-développement de la concurrence.
Étant donné que les demandes de brevet doivent être
déposées avant toute divulgation publique et que les brevets sont
normalement publiés après 18 mois, les informations relatives au
brevet constituent autant d'indices de l'évolution des activités
d'une entreprise. Si la publication d'un seul brevet ne suffit pas en tant que
tel à fournir des indices valables sur la stratégie des
concurrents, la publication de plusieurs brevets relevant d'un même
domaine peut en revanche indiquer qu'il est fortement probable qu'une
entreprise s'apprête à commercialiser tel ou tel produit ou
procédé.
Paragraphe 2 : Règlement des litiges potentiels en
matière de brevets
Les brevets servent également à évaluer la
réussite des programmes de recherche-développement
subventionnés. On ne peut en effet juger de l'efficacité de ces
derniers sans disposer d'un critère d'appréciation, que l'on
établira en considérant le nombre et la nature des brevets
délivrés. Cela est d'autant plus vrai lorsque les chercheurs
connaissent ces critères et essayent par conséquent de breveter
des inventions valables. Pendant les démarches relatives à la
demande et à l'obtention d'un brevet, les recherches en matière
de brevets doivent être régulièrement mises à jour
afin de déceler rapidement tout risque de litige. Si celui-ci ne peut
toutefois être évité, des recherches approfondies
permettront d'évaluer la portée réelle des brevets
pertinents. Lorsqu'un nouveau projet de recherche est lancé, il est
important
D'effectuer une recherche en matière de brevets pour faire
le point sur l'état des connaissances. Cette démarche
présente un double avantage :
· elle permet au chercheur de connaître les
recherches antérieures menées dans le domaine
considéré, et permet également de savoir quels principaux
concurrents potentiels pourraient détenir des brevets en vigueur
auxquels les résultats du projet de recherche pourraient porter
atteinte.
· Connaissance des droits du domaine public
La protection conférée par les brevets est
limitée dans le temps et dans L'espace. On dit des brevets qui ne
jouissent plus d'une protection juridique qu'ils tombent dans le domaine
public, ce qui signifie que l'invention brevetée peut être
exploitée gratuitement sans l'autorisation des inventeurs. Il est facile
de connaître les droits du domaine public susceptibles d'être
exploités si l'on dispose d'un système documentaire en
matière de brevets bien conçu, pouvant être utilisé
de manière adéquate grâce à une bonne infrastructure
administrative.
Ceci est très important pour les pays africains,
où le secteur informel ainsi que les petites et moyennes entreprises
sont considérés comme les principaux moteurs de
l'évolution industrielle.
Section 2 : Les défis posés à la
recherche dans les universités et les instituts de recherche
-développement en Afrique
La nécessité de ce progrès technologique
n'est cependant pas sans poser de nombreux défis à la recherche
dans les universités et les instituts de recherchedéveloppement
des pays africains.
La première difficulté tient à ce que
pendant longtemps, l'université, inspirée par une dévotion
presque trop zélée envers le savoir et les connaissances,
considérés comme une fin en soi, était une sorte de tour
d'ivoire pratiquement coupée de la communauté dans laquelle elle
s'insérait. Or il est évident, du aux difficultés
financières croissantes et à la pénurie
généralisée des ressources que cette quête du savoir
pour le savoir est un luxe que les pays africains ne peuvent pas se
permettre.
Une université est en effet une institution dont la
création et le fonctionnement coûtent cher et représentent
généralement une forte ponction sur des ressources nationales
déjà insuffisantes. On comprend dès lors que l'État
et la communauté soient en droit d'attendre un certain nombre de
résultats positifs, susceptibles de contribuer au progrès du
pays.
Il appartient aux universités et aux instituts de
recherche-développement de fournir les connaissances et les informations
qui permettront d'encourager le développement technologique. Il leur
faut s'acquitter de cette tâche en tenant dûment compte des besoins
sociaux et aider la communauté à procéder aux
rééquilibrages politiques, sociaux et économiques requis
par les avancées technologiques. Il faut ensuite s'assurer que la
recherche donne à la collectivité
les moyens d'exploiter les ressources renouvelables et non
renouvelables de la manière la plus efficace et la plus rentable
possible. C'est la raison pour laquelle il est demandé aux
universités et aux instituts de recherche-développement de faire
partiellement concorder leurs activités avec les besoins et exigences
nationales et de justifier aux yeux de l'ensemble de la communauté
l'intérêt de l'ensemble de leurs travaux.
Il convient par ailleurs d'utiliser au mieux les techniques
de l'information (notamment les documents de brevet) qui confèrent aux
chercheurs un avantage potentiel considérable dans les activités
de recherche-développement. Il faut également savoir que les
universités vont être profondément remises en question par
l'évolution des mentalités eu égard à la
moralité et à l'opportunité de certains types de
recherches. Il n'est plus possible de penser que la science et la technologie
pourront continuer à compter sur le soutien inconditionnel de la
communauté et des pouvoirs publics. Pour chaque projet de mise en oeuvre
d'une nouvelle technologie, les universités seront invitées
à présenter des devis estimatifs complets et
détaillés qui seront soumis à l'examen et à
l'approbation de la collectivité.
Une autre difficulté tient au fait qu'il existe
souvent un décalage important, en termes d'élaboration
conceptuelle, entre le résultat d'une recherche universitaire et
l'utilisation que peuvent en faire la majorité des entreprises, comme
s'il fallait passer par un lent processus de maturation avant de pouvoir
bénéficier véritablement des fruits de la recherche. La
recherche-développement est d'abord une idée originale qui
naît dans le cadre de la recherche fondamentale, puis qui s'oriente vers
l'utilisation expérimentale par le biais de la recherche
appliquée.
On passe ensuite à la mise en place de nouveaux
procédés pendant la phase de développement, à la
conception puis à la fabrication de nouveaux produits, et
enfin à l'entretien et à la réparation des
produits commercialisés. Il importe que les universités
africaines puissent disposer
D'organisations capables d'assumer ces fonctions.
Par ailleurs, il faut souligner l'importance du rôle
des universités dans le développement des petites et moyennes
industries, typiques des pays africains. Pour exercer son influence,
l'université doit adopter une approche globale, visant à
réunir les compétences de l'ensemble des disciplines
universitaires.
Enfin, il apparaît que le succès des relations de
l'université avec les jeunes entreprises suppose que l'université
ait participé à leur planification
Et à la mise en place de leur infrastructure. Il est
fondamental qu'une structure au sein de l'université soit mise en place
pour relier les différents partenaires
Paragraphe 1 : comment pouvoir relever ces défis
?
Pour être en mesure de relever les défis que nous
venons d'énumérer, les Universités et les instituts de
recherche-développement doivent s'inspirer de L'expérience de
leurs homologues des pays développés et des pays en
développement d'Asie et d'Amérique latine, qui ont réussi
à créer des liens étroits avec les entreprises et les
administrations publiques, ont contribué efficacement au
développement de leur pays et ont su dégager des
Revenus permettant de financer l'enseignement et la recherche.
Plusieurs Éléments ont concouru à ces réussites,
notamment :
La commercialisation des innovations, des inventions et des
résultats de la recherche; les redevances et les taxes provenant des
inventions brevetées concédées sous licence; les
activités de conseil, les contrats de recherche et le financement de la
recherche; les entreprises détenues par l'institution et les
coentreprises. On a également pu observer que pour être en mesure
de
poursuivre efficacement les activités que nous venons
d'énumérer, la plupart de ces Institutions mènent de
judicieuses campagnes d'information sur les droits de propriété
intellectuelle et disposent en la matière de politiques
appropriées. Elles s'appuient également sur des structures
d'appui comme les incubateurs d'entreprises, les centres de transfert de
technologie, les offices de brevets, les complexes industriels pour le
transfert de technologie et la commercialisation des innovations, des
inventions et des résultats de la recherche.
a) Évaluation du marché
Le transfert de technologie et les initiatives de
commercialisation constituent le lieu de jonction entre la
recherche-développement et les entreprises, le carrefour où les
idées vont se métamorphoser en produits et en nouvelles
Activités commerciales. C'est dire qu'une invention
n'est d'aucune utilité si elle ne peut pas être
commercialisée. Il s'agit là d'un objectif difficile à
atteindre et exigeant, qui requiert une planification rigoureuse, une analyse
de marché et une évaluation des diverses solutions possibles. Il
faut résoudre de nombreuses questions avant de décider de
commercialiser une invention et même compte tenu de la possible
complexité des procédures d'enregistrement avant de la faire
enregistrer. Une des questions clés est de savoir si l'exploitation de
l'invention peut être source de profits, si elle a une véritable
valeur, et s'il existe des acheteurs potentiels. Cela signifie qu'il faut
essayer de s'assurer de l'existence d'un marché potentiel pour les
produits qui résulteront de l'invention et d'évaluer le cycle de
vie des produits en question. Enfin, il faut savoir que l'invention perd
beaucoup de son intérêt si elle débouche sur la
création d'une technique qui ne respecte pas l'environnement.
b) Méthodes de commercialisation de la
propriété intellectuelle
Une institution ayant découvert une invention
dotée d'une valeur économique et commerciale peut choisir parmi
les possibilités suivantes :vendre les droits attachés au brevet;
concéder sous licence les droits de propriété
intellectuelle ;fonder une coentreprise ou collaborer avec un partenaire
collaborer avec des parcs scientifiques ou des incubateurs d'entreprises;
collaborer avec des entreprises appartenant à des universités
Paragraphe 2 : Evaluation des possibilités
commerciales et concession de licences
Il est indispensable d'évaluer la portée
industrielle et le potentiel commercial
De toute invention brevetable. L'université et
l'inventeur doivent répondre aux questions suivantes :
· La technique en question permet-elle de réaliser
quelque chose à moindres frais et de façon plus efficace?
· Existe-t-il déjà des techniques semblables
et, le cas échéant, en quoi la technique en question leur
est-elle supérieure?
· L'invention en question apporte-t-elle une solution
technique à un problème?
· Est-elle susceptible de déboucher sur la
création d'un nouveau marché?
· Quels seront les investissements en capitaux et en temps
nécessaires à la commercialisation de l'invention?
· Les inventeurs ont-ils l'intention de continuer à
travailler sur l'invention?
· Peut-on évaluer la rentabilité potentielle
de l'invention pour l'entreprise qui se chargerait de l'exploiter?
Nous proposons ci-dessous une liste récapitulative des
éléments dont L'université doit tenir compte lors de la
négociation d'un accord de licence : > informations concernant les
parties;
> délimitation du territoire, et champ d'application
des brevets;
> obligations des parties;
> nature de l'accord;
> nature de l'objet de propriété
intellectuelle;
> objet de la licence ou de la cession;
> titularité des droits sur l'objet;
> définition des modalités à
établir concernant les futurs brevets, dessins et
modèles et inventions, les informations techniques et le
savoir-faire ainsi
que les améliorations susceptibles d'être
apportées à ces éléments; > nature et
étendue des droits conférés;
> nécessité d'une assistance technique;
> droit éventuel pour l'une ou l'autre des parties de
céder l'accord ou les redevances;
> situation des filiales du preneur de licence dans le cadre
de l'accord;
> droit éventuel pour le preneur de licence de
concéder des sous-licences; > forme de la sous-licence;
> mesure dans laquelle la responsabilité du preneur de
licence est engagée pour des actes accomplis par le titulaire de la
sous-licence;
> responsabilité du preneur de licence en ce qui
concerne le maintien du
caractère confidentiel des informations portant sur le
savoir-faire;
> droit éventuel pour le preneur de licence de
sous-traiter la fabrication de
produits dérivés de l'objet de la licence;
> paiements et redevances;
> dispositions à adopter pour assurer la protection du
droit d'auteur; > date d'entrée en vigueur de l'accord;
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
A) Conclusion
En somme, c'est par rapport aux différentes fonctions
indispensables à l'exploitation économique du patrimoine
immatériel54 des entreprises que l'on doit positionner les
dispositifs de propriété intellectuelle qui sont, nous l'avons
dit dans notre étude, l'une des principales réponses juridiques
aux demandes des entreprises innovantes. On peut constater, en effet, que dans
son principe, la propriété intellectuelle (toutes formes
confondues) peut favoriser plus ou moins complètement la prise en charge
des trois fonctions suivantes :
1) la capacité d'interdire aux tiers certains actes
d'exploitation sans autorisation et la protection contre la contrefaçon
qui en résulte assurent une part importante de la fonction de protection
et de sauvegarde, dans la mesure où, au regard des modèles
économiques traditionnels l'exclusivité plus ou moins grande
d'une ressource influe directement sur sa valeur économique ;
2) la reconnaissance de droits exclusifs de nature
patrimoniale sur un objet immatériel contribue aussi fortement à
son identification et à son individualisation, facilitant ainsi la
fonction d'inventaire, qui est l'inscription parmi les immobilisations du bilan
de l'entreprise ;
3) enfin, un bien juridique incorporel sur lequel son
titulaire est investi de droits exclusifs (et particulier, celui d'autoriser
d'éventuels tiers à en faire certains usages) acquiert une valeur
économique déterminable (fonction
54 La notion de "patrimoine immatériel" est aujourd'hui
couramment utilisée pour désigner l'ensemble des
éléments incorporels dont la possession est susceptible
d'apporter à une entreprise un avantage économique sur son
marché
d'évaluation et de valorisation) qui peut être
l'objet de transactions (licences, cessions, ...) et d'un véritable
marché55.
L'instrument juridique que représente la
propriété intellectuelle joue donc bien là un rôle
essentiel, non seulement comme moyen défensif mais aussi comme outil de
gestion des ressources de l'entreprise56.
Mais si dans l'abstrait, on reconnaît que la
propriété intellectuelle est un dispositif juridique
approprié pour permettre à l'entreprise d'exercer certaines des
fonctions clés qui doivent être les siennes dans l'exploitation de
son patrimoine immatériel, il faut aussi constater que cette
adéquation demeure très partielle. Et plus le champ du patrimoine
immatériel s'accroît, plus le droit de la propriété
intellectuelle montre ses limites et ses difficultés à
appréhender dans sa globalité l'importance croissante de la
dimension incorporel dans tous les domaines de la vie de l'entreprise. Donc si
le droit de la propriété intellectuelle apparaît bien dans
ses différentes composantes comme l'outil juridique principal de soutien
des innovations et des créateurs, il n'a ni la possibilité ni la
vocation à pouvoir assurer aux firmes une protection exclusive et
cohérente de l'ensemble des dimensions de leur patrimoine
immatériel. Une telle constatation n'implique pas nécessairement
loin de là, que le droit de la propriété intellectuelle
soit condamné à régresser et perde son rôle de
soutien à l'innovation économique, technique et culturelle. Bien
au contraire, la façon dont par exemple, les différents
dispositifs de propriété intellectuelle (brevets, marques, droits
d'auteur) sont en train de s'adapter au nouvel environnement technique et
55 LEGER ROBIC.R, « Valorisation du capital
intellectuel » Robic,2005
56 L'Harmattan, De l'Industrie sur les brevets et
l'innovation :"Si l'effort d'innovation pour les
entreprises est un facteur essentiel de
compétitivité, celui-ci doit impérativement pouvoir
être consolidé et valorisé par une attitude active
en matière de propriété intellectuelle. Sans protection de
son patrimoine intellectuel, en effet, l'entreprise s'expose à voir
les
résultats de sa recherche-développement
utilisés, voire appropriés, par des tiers et ses investissements
commerciaux récupérés par ses concurrents. Son attitude en
ce domaine doit être à la fois offensive et défensive."
2001 (p 46-69)
économique de l'Internet et des réseaux
numériques montre que ce droit conserve un potentiel de vitalité
et d'inventivité indiscutable. Mais il nous paraît clair
également, à la lumière de l'analyse esquissée
précédemment que s'il peut être fécond, l'avenir de
la propriété intellectuelle sera certainement dérangeant
et plein de remises en cause. D'ores et déjà, on assiste à
des tensions croissantes sur tous les dispositifs de propriété
intellectuelle, tant en ce qui concerne les titres de propriété
industrielle qu'en matière de droit d'auteur. Tous les critères
fondamentaux de ces disciplines sont attaqués et poussés à
l'extrême limite de leurs applications : limite du critère de
l'"effet technique" ou de l'effet "utile" en matière de brevet, limite
de la distinctivité en matière de marques, limite de
l'originalité formelle en matière de droit d'auteur.
A ces questions s'ajoutent le fossé grandiose qui ne
cesse de se créer entre les pays du nord et du sud en termes de
recherche et développement, qui est un facteur primordial de la
croissance économique et de l'innovation des PMA. En effet, Le
fossé technologique entre les pays est l'une des causes du fossé
socioéconomique qui sépare chaque jour davantage les riches des
pauvres. Actuellement, les pays à revenu élevé financent
plus de 80 % des travaux de recherche-développement dans le monde et
leur consacrent de 1,5 à 3,8 %57 de leur PIB, alors que la
plupart des pays en développement leur
consacrent moins de 0,5 % et certains même 0,01 % de
leur PIB. Un véritable gouffre sépare aussi les pays riches des
pays pauvres pour ce qui concerne le nombre de scientifiques et
d'ingénieurs, d'instituts de recherche, d'étudiants en sciences,
de revues scientifiques et techniques et de demandes de brevets. Parce qu'il
est de plus en plus largement admis que la technologie est essentielle à
la compétitivité industrielle mais aussi au bien-être
social. De nombreux pays ont fait une place de choix aux politiques
scientifiques dans leurs stratégies de développement. Des efforts
considérables ont été faits pour mettre au point les
57 Oxfam International website,
http://www.oxfam.org.uk/about
us/thisisoxafm/healthy/.
modèles et les stratégies les plus favorables
à l'innovation et aux applications techniques. Par exemple, les efforts
fournis pour créer des centres nationaux d'innovation et des pôles
ou districts industriels visent à mettre en évidence les
facteurs, les interactions et les relations à privilégier pour
promouvoir un environnement propice à l'innovation et à la
commercialisation des technologies.
Il est donc impératif ici que les pays en
développement fassent de cette question une priorité nationale en
créant un cadre politique qui favoriserait l'investissement dans les
infrastructures de base et offrirait des incitations aux chefs d'entreprise et
aux chercheurs. Pour en assurer la mise en place, il faudrait entre autres que
les gouvernements58 investissent dans la formation, la protection
des droits de propriété intellectuelle et le soutien aux
activités de recherchedéveloppement et encouragent aussi l'esprit
d'entreprise en s'attachant à mettre au point des systèmes
indépendants et efficaces de gestion, à promouvoir la
coopération entre les institutions, à multiplier les sources de
financement et à changer les mentalités de manière
à favoriser l'émergence d'une culture d'entreprise fondée
sur le partage.
Force est de signaler que la recherche-développement en
tant que telle prend de plus en plus d'importance avec la maturité
industrielle, même dans les pays en développement qui n'ont pas
encore atteint les «frontières» de l'innovation. Elle est
cruciale dans la mesure où elle permet d'absorber les principes qui sont
à la base de technologies de plus en plus complexes et aussi de suivre
au fur et à mesure les progrès technologiques. Ainsi donc, des
capacités importantes de recherche-développement sont
également nécessaires pour mieux diffuser les technologies
nouvelles dans l'économie car l'absence de bases scientifiques et
technologiques solides ne tient pas uniquement à la pénurie de
ressources humaines et financières mais aussi à une mauvaise
appréciation du rôle essentiel
58 Banque mondiale ,Conférence des Nations
Unies sur le commerce et le développement du 2004 Zewail, Ahmed ,
«Science for the have-nots». Macmillan Magazines Ltd 2001
que jouent la science et la technologie dans le
développement, ainsi qu'à l'incohérence des
méthodes utilisées pour établir de telles bases et des
politiques de développement des
ressources humaines et financières
nécessaires.
Il donc nécessaire que les pays africains59
créent des organismes bien financés et motivés qui seront
chargés de superviser divers services d'appui destinés aux
inventeurs ,aux innovateurs, aux PME et aux organismes de R&D et formulent
des directives claires au sujet des politiques fiscales et monétaires
grâce auxquelles est fournie une assistance à la recherche et aux
PME en introduisant une législation stricte sur les droits de
propriété intellectuelle et en assurant l'application effective
et mettre en place un cadre juridique pour les entreprises commerciales.
Nos pays doivent comprendre l'importance de mettre en valeur
les ressources humaines en matière de sciences et de techniques au moyen
de l'enseignement classique en utilisant l'appui fourni par des organismes
internationaux et autres organisations pour favoriser les activités de
formation et de recherche en sensibilisant le public aux avantages et aux
risques des technologies nouvelles et naissantes.
Il est important d'encourager les universités et les
instituts de recherche à oeuvrer pour le Développement nationale
et investir davantage dans l'enseignement des sciences au niveau
supérieur.
In fine, l'urgence s'impose aux pays en développement
pour qu'ils modifient de fond en comble leur environnement politique et
réforment leurs institutions de telle sorte que la science et la
technique soient mises au service des populations défavorisées et
jouent leur rôle d'instrument essentiel du développement.
Laisser
59 En Afrique et dans les Pvd en général, le
renforcement des DPI se fait
exclusivement au profit des industries du Nord qui, pour la
plupart, ont fait de la recherche/développement, le point central de
leur stratégie d'expansion et de conquête de nouveaux
marchés.
les choses en l'état ne ferait qu'enfoncer davantage
encore de nombreux pays en développement.
B) Recommandations
Loin d'être parfaites, nos recommandations se proposent
comme un schéma pour le mode de financement des structures d'appui
à l'innovation, et par conséquent elles peuvent être
changées selon les réalités financières de chaque
structure.
1. Critères d'éligibilité au
financement par la structure d'appui à
l'innovation.
Ainsi, pour être éligible au financement de la
structure nationale, un projet doit au minimum pouvoir remplir certaines
conditions dont :
a. Avoir pour objet le développement d'un ou de
nouveaux produits ou services, à fort contenu innovant, conduisant
à une mise sur le marché à un terme de l'ordre de 5 ans
à compter de la fin du programme de R&D, sauf exception tenant
compte de la spécificité des secteurs concernés ;
b. Etre collaboratif, en rassemblant au moins deux
entreprises et un laboratoire ou organisme de recherche public ou organisme de
formation. Dans le cadre d'une coopération internationale ;
c. Etre piloté par une entreprise de tout secteur
économique, industriel (y compris agroalimentaire) ou de services,
réalisant les travaux de R&D ;
d. Présenter des retombées économiques
pour le territoire national en termes d'emploi (accroissement, maintien de
compétences), d'investissement (renforcement de sites industriels), de
développement d'une filière ou d'anticipation de mutations
économiques ;
e. Comporter des travaux de R&D réalisés en
majorité dans le territoire national ;
f. Présenter une assiette éligible de travaux qui
ne doit pas faire ou avoir fait l'objet d'un autre financement par
l'État, les collectivités territoriales.
g. L'examen des projets de R&D par les commissions des
financeurs Etatcollectivités territoriales des comités de
coordination des pôles ne constitue pas une condition préalable
pour le dépôt des candidatures. Toutefois, la sélection des
projets s'appuiera sur les avis de ces comités.
2. Critères de sélection des projets
candidats en vue d'un financement par la structure nationale
Les projets seront sélectionnés sur la base des
critères suivants :
a) Caractère stratégique du projet pour les
entreprises impliquées dans le projet ;
b) Contenu technologique innovant, apports par rapport à
l'état de l'art ;
c) Retombées en matière de création
d'activité et d'emplois (création d'emplois de personnel de
R&D à court terme, développement de l'emploi dans la phase
d'industrialisation et déploiement commercial) dans le
périmètre du ou des pôles concernés et
éventuellement pour les filières nationales ;
d) Clarté et crédibilité des objectifs
commerciaux (marchés ou segments de marchés visés,
produits et services envisagés, parts de marchés et volumes
espérés, etc.), pertinence des hypothèses qui les
étayent ainsi que de l'analyse du positionnement des différents
acteurs sur les marchés concernés (forces et des faiblesses au
regard de la concurrence, etc.) ;
e) Intérêt manifesté et implication des
utilisateurs aux stades de la conception ou du développement des
nouveaux produits ou services ;
f) Qualité du partenariat ;
g) Cohérence avec leurs feuilles de route
stratégique ;
h) Efficacité des dispositions envisagées pour
la gestion du projet tout au long de son déroulement (ressources
consacrées à la coordination entre partenaires et
compétences en management de projet, etc.) ;
i) Complémentarité avec d'autres projets des
pôles faisant l'objet de soutiens publics ;
j) L'engagement des collectivités territoriales à
soutenir les projets constituera un critère important de
sélection.
3. Dépenses éligibles et aides susceptibles
d'être apportées aux projets candidats
Les aides des collectivités territoriales ou des agences
dont sont susceptibles de bénéficier les projets
sélectionnés s'inscrivent dans l'encadrement communautaire des
aides à la R&D (stade de développement expérimental).
Sont notamment éligibles :
· Les dépenses de personnels affectés au
projet, identifiés et appartenant aux catégories suivantes :
chercheurs, ingénieurs et techniciens ;
· Les amortissements d'équipements et de
matériels de recherche, ainsi que les travaux sous-traités
à des laboratoires publics ou privés.
Pour les laboratoires publics, les salaires et charges des
personnels statutaires ne peuvent pas être retenus dans les
dépenses éligibles, mais doivent néanmoins être
explicitées dans le dossier de candidature. Les aides accordées
font l'objet d'une convention par partenaire.
Pour les entreprises, les aides sont accordées sous forme
de subvention :
· Au taux maximal de 45 % des dépenses retenues
pour les PME (au sens communautaire) implantées dans la zone de R&D
d'un des pôles ayant labellisé le projet ;
· Au taux maximal de 25 % pour les autres
entreprises.
Pour les établissements de recherche relevant de la
sphère publique ou majoritairement financés par fonds publics,
quel que soit leur statut, et remplissant une mission d'intérêt
général en consacrant une part prépondérante de
leur activité à la R&D60, les aides sont
accordées sous forme de subventions dans la limite de 40 % des
coûts complets. Pour les laboratoires appartenant à la
sphère publique et ne disposant pas d'une comptabilité analytique
fiable, les aides peuvent être accordées sous forme de subventions
dans la limite de 100 % des coûts marginaux exposés, hors salaires
et charges des personnels statutaires. Les travaux de R&D peu importants ou
ayant une contribution faible au caractère collaboratif du projet ont
vocation à être pris en charge directement par les entreprises et
financés par le crédit d'impôt recherche.
La majeure partie des aides de chaque projet doit, en
règle générale, soutenir le volet « entreprises
» du projet.
60 Association Européenne de
l'Université ASBL, « COOPÉRATION UNIVERSITAIRE POUR LE
DÉVELOPPEMENT ENTRE L'AFRIQUE ET L'EUROPE : RELEVER LES DÉFIS
RÉGIONAUX ET GLOBAUX » Livre Blanc (2008-2009)
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
Antipolis.S, « Entreprendre et innover dans une
économie de la connaissance ,sixième congrès de
l'académie de l'entrepreneuriat, 2005.
Bensaleh.A, Entreprendre et innover dans une économie
de la connaissance, Tunisie, 2007.
Borrelly. S, Les organismes à l'innovation,
2006/2007.
Cornu,G, Vocabulaire juridique, Presses Universitaires de
France, Paris, France, 2001.
Chelbi.A, Etat et politiques industrielles en Tunisie ,
2007.
Callon.M, L'innovation technologique et ses mythes, Volume
2, 1994.
Léger.R, Valorisation du capital intellectuel ,
2005.
Warusfel.B, Entreprises innovantes et propriété
intellectuelle : Les limites de la promotion juridique du patrimoine
immatériel, l'Harmattan 2001
ARTICLES
CEE, « Recueil de bonnes pratiques permettant un
développement fondé sur le pouvoir », 2008
Chanel.V, « Vers un renouvellement des démarches
d'accompagnement de l'innovation dans les PME-PMI », Entreprise et
histoire n°28, 2001
Ndiaye.A, « Les stratégies de l'OAPI en
matière de promotion de l'innovation technologique »
OAPI, « Le contentieux de la propriété
intellectuelle dans l'espace OAPI », Guide de Magistrat et
auxiliaires de justice, première édition, 2009
OAPI, « Mise en place d'un système d'incubation
de projets innovants dans les Etats membres : Modalités et
critères », 2007
OMPI, « Besoin pour la création de services
destinés aux inventeurs, aux innovateurs, aux PME et aux organismes de
R&D des pays Africains », 1999
OMPI, « Brochure sur les droits de
propriété intellectuelle pour les universités et instituts
de recherche - développement des pays Africains », 2000
ONU, « Le rôle de la science et de la
technologie dans la réalisation des objectifs de développement
énoncés dans la déclaration du millénaire »,
Note du secrétariat, onzième session, 2005.
Université de Strasbourg, « Guide des bonnes
pratiques de valorisation »
RAPPORTS
Julia .R, Antoine. R« Rapport d'entrevues sur la
commercialisation de l'innovation », 2007
OMPI, « Rôle de la propriété
intellectuelle pour encourager l'activité inventive et l'innovation -la
valeur économique de la propriété industrielle
», 1999
Table des matières
INTRODUCTION 2
1) CONTEXTE GENERAL 2
2) INTERET DU SUJET 4
2) Plan 8
PREMIERE PARTIE : STATUT GENERAL DE LA STRUCTURE
8
CHAPITRE I : MODE DE CREATION DE LA STRUCTURE
11
Section 1 : présentation générale du
centre d'appui à l'innovation 14
Paragraphe 1) Constitution de la structure 14
a) Quelles sont ses actions ? 15
b) Quels sont ses moyens ? 16
Paragraphe 2) Objectifs fixés par la structure
17
a) Objectifs 17
b) les Bénéficiaires : 18
Section 2 : Appui de l'OMPI et de l'OAPI pour la mise en
place des centres d'appui en Afrique 19
Paragraphe 1 : Création de la FAPI par l'OAPI
20
a) Fonctionnement 20
b) Objectifs fixés au FAPI 21
Paragraphe 2 : Mise en place des centres d'appui dans un
Etat membre de l'OAPI 22
a) Forces : 23
b) Faiblesses : 24
CHAPITRE II : INTRODUCTION DE L'INNOVATION SUR LE MARCHE
26
Section 1 : Rapport du centre d'appui avec le monde de
l'entreprise 28
Paragraphe 1 : Quelles formes ? 29
Paragraphe 2 : Bilan de la collaboration 30
Section 2 : Etablissement d'un plan de promotion
technique et commerciale 32
Paragraphe 1 : Au plan technique 32
Paragraphe 2 : Au plan commercial 34
PARTIE II : NECESSITE D'UNE POLITIQUE DE PROPRIETE
INTELLECTUELLE DANS LES UNIVERSITES ET LES INSTITUTS DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT
AFRICAINS 37
CHAPITRE I : OBJECTIFS D'UNE POLITIQUE DE PROPRIETE
INTELLECTUELLE 40
Section 1 : Champ d'application de la politique de
propriété intellectuelle 41
Paragraphe 1 : Revendication de propriété
présentée par un bailleur de fonds 44
Paragraphe2 : Revendication de propriété
présentée par un particulier 45
Section 2 : Divulgation des inventions 47
Paragraphe 1 : Quelles sont les obligations de
l'université ou de l'institut de recherche développement pendant
et après la divulgation de l'invention? 49
Paragraphe 2 : Quelles sont les obligations de
l'inventeur au moment de la divulgation de l'invention et
ultérieurement? 50
CHAPITRE II : RELATION ENTRE LA RECHERCHE, LE
DEVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE ET LA PROPRIETE INTELLECTUELLE EN AFRIQUE
52
Section 1 : Avantages du système de
propriété intellectuelle pour les universités et les
instituts de recherche-développement 54
Paragraphe 1 : Évaluation précoce de la
brevetabilité potentielle des résultats de la
recherche- développement 56
Paragraphe 2 : Règlement des litiges potentiels en
matière de brevets 57
Section 2 : Les défis posés à la
recherche dans les universités et les instituts de recherche -
développement en Afrique 58
Paragraphe 1 : comment pouvoir relever ces défis ?
60
a) Évaluation du marché 61
b) Méthodes de commercialisation de la
propriété intellectuelle 62
Paragraphe 2 : Evaluation des possibilités
commerciales et concession de licences 62
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 64
A) Conclusion 64
B) Recommandations 69
1. Critères d'éligibilité au
financement par la structure d'appui à l'innovation. 69
2. Critères de sélection des projets candidats en
vue d'un financement par la structure nationale 70
3. Dépenses éligibles et aides susceptibles
d'être apportées aux projets candidats 71
|