CHAP III : LE SECTEUR
AGRICOLE CONGOLAIS
III.1 LES POTENTIALITES
AGRICOLES
La République Démocratique du Congo dispose de
80 millions d'hectares de terre arable. La diversité des climats,
appuyée par un important réseau hydrographique, permet de
pratiquer une gamme variée des spéculations agricoles.les
étendues d'herbages et de savanes sont susceptibles de supporter un
élevage de plus ou moins 40 millions de tête de gros
bétail. Les forêts tropicales occupent 125 millions d'hectares,
soit 52 % du territoire constituent du pâturage disponible à
l'élevage (AUNGE, 2007).
Le potentiel halieutique, se trouvant dans les parties
congolaises de l'océan atlantique, du fleuve Congo et l'ensemble des
lacs est estimé à 707.000 tonnes de poissons par an.
70% de la population congolaise est paysanne et vit de
l'agriculture ; il existe donc une importante disponibilité de la
main d'oeuvre pour les activités agricoles. Les femmes constituent une
part très importante de cette main d'oeuvre. (AUNGE,
op.cit).
La République Démocratique du Congo est jusqu'
à présent épargnée par les grandes calamités
naturelles qui entravent le développement de l'agriculture sous d'autres
cieux. Par sa position à cheval sur l'Equateur, le Congo jouit de
l'alternance des climats, lorsque règne la saison sèche au sud,
c'est la saison des pluies au nord et vice versa. Cette situation
exceptionnelle permettrait au Congo de produire des cultures sur toute
l'année sans connaitre de rupture d'approvisionnement sur le
marché (MOKILI DANGA, 1998).
III.2. ROLE DE L'AGRICULTURE
DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA R.D CONGO
Les secteurs miniers et manufacturiers n'ont pas joué,
à se jour, le rôle moteur dans le développement
économique du pays et ne pourront pas le faire au cours des
années qui viennent. En effet, le secteur minier souffre de plus en plus
de l'obsolescence des installations, ce qui affecte négativement sa
compétitivité internationale. Puis, le marché mondial des
matières premières est actuellement saturé et n'offre
pratiquement pas de perspectives d'évolution favorable, eu égard
à l'existence au niveau mondial de surcapacités d'extraction
minière. A cela s'ajoute l'usage de plus en plus
généralisé des techniques de recyclage et celui des
produits de substitution (DINGANGA, 2002).
Enfin, ces secteurs, fort consommateurs de capital, faible
créateur d'emplois, et souvent concentrés au tour de grandes
villes, offrent peu d'opportunité pour générer des effets
d'entrainements sur les autres secteurs de l'économie ou contribuer
à une distribution équitable des fruits de la croissance
(DINGANGA op.cit).
Par contre, le secteur agricole offre des perspectives plus
prometteuses à égard. D'énormes ressources en sols et en
sous sols et en pâturages actuellement très peu exploitées,
la répartition régulière de pluies sur l'étendue de
territoire national et la diversité climatique constituent un potentiel
extrême élevé qu'il fait absolument valoriser.
En outre, les possibilités importantes
d'amélioration des rendements et de la productivité peuvent
facilement permettre de consolider et d'élargir les avantages
comparatifs de la part des produits agricoles. De plus, les marchés des
produits agricoles au niveau national, africain et international offrent de
perspectives stratégiques d'expansion.
L'expérience du passé a montré que les
producteurs agricoles du pays et les opérateurs économiques ont
l'esprit d'initiative et le savoir -faire nécessaire pour exploiter les
possibilités lorsque les conditions pour l'épanouissement du
secteur privé ont pu être réunies.
Il est à préciser aussi qu'une croissance
élevée et soutenue de la production agricole aura comme effet
l'amélioration de revenu de la grande majorité de la population
actuellement occupé par les activités agricoles. Cette croissance
est aussi susceptible de favoriser l'épanouissement des industries
agroalimentaires fortement créatrices d'emplois en milieu rural, avec
pour résultat une importante réduction du rythme de l'exode
rural. Il devient donc impératif de créer un environnement
favorable au développement de la production de ces matières
premières destinées à l'industrie congolaise.
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