II.1.2.2 La période
de 1965 à nos jours
Une fois la période de désordre (chaos)
terminée, l'investissement devient l'objet d'une négociation
entre l'Etat et les sociétés multinationales sous formes d'aide.
De 1960-1967, le Congo recourt en moyenne par an à 80 millions de
dollars d'aide économique et militaire contre 60 millions de dollars en
moyenne par an entre 1967-1980(Gaudet MBUMBA, 1997).
Cette aide a eu pour conséquence d' induire la
dépendance de l' Etat envers les fournisseurs et les investisseurs
étrangers qui veillent à ce que les postes de commande restent
entre leurs mains notamment à travers l' engagement des techniciens, la
commercialisation, la gestion technique...
Pour éviter cette dépendance dans le secteur
minier, que ni la nationalisation de l'union minière de Katanga, ni la
formation d'une société commerciale(SOZACOM) indépendante
ne pouvaient garantir, l'Etat a décidé de participer activement
soi- même dans la gestion du pays. Ce faisant, il a vu s'accroitre sa
dette extérieure de manière considérable.
Dès 1972,l' Etat recours en premier lieu aux
ressources extérieures pour financer ses opérations d'
investissement en vue de la réalisation des grands projets d'
infrastructure dans les secteurs de l' énergie(Inga- Shaba),des
transports et communication(route Kinshasa- Kikwit) et des projets industriels,
notamment la sidérurgie (de MALUKU) et les mines. Il faut ajouter
à ce répertoire les projets C.C.I.Z, la voix du Congo...
Il convient de signaler que certains grands projets tels que
la création de SOTEXKI, GOOD YEAR, CINAT, la modernisation des
installations et des équipements de la Gécamines, la CIZA... ont
été réalisées toujours avec les capitaux
extérieurs pendant la période de 1969-1972.
Au premier janvier 1972, la dette publique
s'élève, selon les prévisions de la banque du zaïre
(du Congo) à 73,839 millions de dollars contre 62,686 millions de
dollars au 31 décembre 1968(Gaudet MBUMBA op.cit).
De 1975 à 1980, le montant annuel des engagements passe
à 820, 372,350 millions de dollars en 1980. Tandis que le service de la
dette publique directe a connu une progression de 95,14 millions de dollars en
1980.cet accroissement est dû à l'exécution des accords de
consolidation signés avec les principaux créanciers
(Gaudet MBUMBA, op.cit).
La période allant de 1981 à 1987 est
caractérisée par le recours massif du Congo aux grands organismes
internationaux. C'est le cas du fonds européens du développement,
la banque mondiale et du fond monétaire international avec comme effet
la rigueur dans la gestion des capitaux empruntés.
En effet, enfin de résoudre les problèmes
auxquels l'économie du pays se trouve confrontée depuis 1974, les
autorités ont adopté des programmes d'assainissement
économique et financier soutenus par les facilités du Fond
Monétaire International, de rééchelonnement de la dette
extérieure et d'investissement publics, avec le concours des pays et
organisations donneurs d'aide.
Au 31 décembre 1990, l'encours global de la dette
extérieure publique directe est établi à 9.347,50 millions
de dollars contre 7425,80 millions de dollars à la période
correspondante de 1989 accusant ainsi un accroissement de 26%. Deux
années auparavant, cet encours s'élevait à 5439,40
millions de dollars, soit 72% de son niveau actuel. Cette augmentation des
encours, eu égard à la faiblesse des tirages enregistrés,
est essentiellement due aux effets de rééchelonnement intervenus
au cours de l'année 1989 et de l'importante accumulation des
arriérés en raison du faible niveau d'exécution du service
de la dette au cours de l'année1990.
Le service de la dette effectué au 31 décembre
1990 s'est chiffré à environ 115,0 millions de dollars dont 41,0
millions au titre de remboursement du principal et 74,0 millions de celui de
paiements des intérêts. En 1992, année
présumée pour redresser l'économie affectée par les
mouvements de sac et pillages intervenus le 23 et 24 septembre 1991 suivies par
d'autres mouvements similaires au cours du quatrième trimestre 1991,
l'encours global se chiffre à 706.446,549 millions de dollars.
En 1994, la situation sans cesse croissante de la dette
extérieure est demeurée inchangée par rapport à
celle de l'année précédente. En effet, les
difficultés économiques auxquelles se trouve confronté le
pays, n'ont pas favorisé le rétablissement de la confiance
nécessaire à l'octroi des nouveaux crédits. A fin
décembre 1994, l'encours global de la dette extérieure du Congo a
enregistré une régression de 3,3% par rapport à son niveau
de fin 1993, passant de 6907,9 millions de dollars à 6603,6 millions
(Banque du zaïre, Rapport Annuel 1994).
Cette évolution est attribuable à l'ajustement
statistique et aux effets du taux de change et à la résolution
des institutions financières internationales de réduire le poids
de la dette des pays pauvres.
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