2.2.Mesure d'adaptation pour le système de
culture.
Pour entrer dans le jeu concurrentiel des APE, le
système de culture centrafricain est astreint lui aussi à
plusieurs reformes dont les principales peuvent être formulée
suivant nos propositions ci après.
1) Au niveau des types de culture, le système de
culture centrafricain doit s'orienter vers l'agriculture extensive moderne et
intensive. Une agriculture est dite extensive moderne lorsqu'elle est
pratiquée sur une vaste étendue de territoire avec l'usage des
techniques moderne et l'emploi des mains d'oeuvre réduit ; tandis
qu'une agriculture intensive se caractérise par l'usage intensif des
fertilisants et des intrants qui peuvent susciter sur une petite étendue
cultivée un volume de production assez important et surtout de meilleure
qualité.
Pour être compétitif, la RCA doit donc adopter
ces deux formes de culture comme son nouveau système de culture.
2) Au niveau des productions agricoles, la RCA doit
diversifier ses productions et développer davantage des cultures dans
lesquelles elle détient des avantages comparatifs et compétitifs
sur les autres marchés (de la CEMAC, de la CEEAC, de l'UE ou des autres
régions du monde). Pour ce faire, le pays doit être
structuré et divisé, compte tenu des contraintes climatiques, en
zone agricole dans le cadre de la stratégie du pôle de
développement41(*)
afin notamment de développer dans chaque région, des types de
cultures basés sur une production agricole spécifique
cultivée et récoltée avec des techniques modernes de
manière à renforcer les arrières régions du
pays.
A titre d'exemple, la Lobaye peut se spécialiser dans
la production industrielle des bananes plantains ; le Kémo peut
exploiter et développer quant à lui la production des tomates,
des patates douces ; on peut aussi pratiquer dans la partie Est du pays la
culture du café et du coton. A l'Ouest le tabac etc.
Cette stratégie permettra certainement à la RCA
d'être en situation d'autosuffisance alimentaire et d'envisager aussi
l'exportation de l'excédent de sa production vers les marchés sur
lesquels elle détient des avantages compétitifs ou comparatifs
dans la situation d'insertion des APE dans son économie.
Le tableau ci-dessous va donc nous indiquer les
marchés sur lesquels la RCA a des avantages soit compétitifs ou
soit comparatifs concernant la vente de ses produits agricoles.
Tableau 36 : Les avantages des produits
agricoles centrafricains sur les marchés extérieurs
|
|
Avantages*
|
Libellé des produits
|
Marchés potentiels
|
Comparatifs
|
Compétitifs
|
Sucre
|
CEMAC, UE
|
X
|
|
Huile de palme
|
CEMAC, ASIE, UE
|
X
|
X
|
Légume
|
UE
|
|
X
|
Coton
|
UE
|
|
X
|
Cigarette
|
CEMAC, CEEAC
|
X
|
|
Jus de fruits
|
CEMAC, CEEAC
|
X
|
|
Fruits
|
CEMAC
|
X
|
|
Banane plantain
|
CEMAC, CEEAC
|
X
|
|
Banane desserts
|
UE
|
|
X
|
Céréales
|
CEMAC, ASIE
|
X
|
|
Haricot vert
|
CEMAC, CEEAC
|
X
|
|
Miel
|
ASIE, Afr. du Nord
|
|
X
|
Cire
|
CEMAC
|
X
|
|
Peau de bovin
|
CEMAC, Af. du Nord
|
X
|
X
|
Café
|
UE
|
|
X
|
|
Source : Nous même sur la base des informations
du ministère de commerce.
*pour faire véritable distinction entre les avantages
comparatifs et les avantages compétitifs, il est souhaitable de lire les
théories du commerce international.
Le tableau ci-dessus nous présente donc les avantages
que la RCA peut en avoir sur les différents marchés concernant la
vente de sa production agricole. Ainsi, la réussite de la politique ou
de la stratégie de diversification des productions agricoles par la
création des zones agricoles dans les différentes régions
du pays dans le contexte du pôle de développement constituera
ainsi un véritable point de départ de la
compétitivité des productions agricoles centrafricaines. Cette
politique ou stratégie doit nécessairement être
accompagnée simultanément par la mise en place des
infrastructures économiques de base devant favoriser le
désenclavement interne et externe du pays ; car l'enclavement du
pays constitue la principale contrainte de l'essor de son
économie ; cela constitue par ailleurs un véritable frein
à l'intégration régionale. Ainsi, pour faciliter le
transport et le transit (libre accès) des produits agricoles
centrafricains au marché intérieurs, régional et mondial,
nous proposons donc qu'un minimum de programme de désenclavement soit
entrepris, par exemple au plan extérieur, le corridor Bangui Douala soit
réhabilité et sécurisé ; au plan
intérieur, des investissements soient engagés afin de construire
des infrastructures permettant de connecter les principales zones de production
au corridor et aux principales zones de consommation du pays (
marchés locaux).
Ainsi, la mise en place de ces infrastructures de
désenclavement va favoriser en même temps la commercialisation des
produits agricoles centrafricains et l'approvisionnement des cultivateurs en
intrants agricoles. Ceci renforcera davantage la compétitivité du
système de culture centrafricain afin de résister et d'être
aussi compétitif pendant l'insertion des APE en RCA.
* 41 le pôle de
développement est la nouvelle stratégie de développement
initiée par l'Union Européenne qui consiste à créer
dans chaque région d'un pays donné des unités de
production devant stimuler toutes les activités économiques de la
région. Pour plus de détails, lire le cours de planification et
aménagement du territoire de maîtrise en science économie
du Dr D. Malo
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