SECTION II : PROPOSITION DES MESURES D'ADAPTATION
AU SYSTEME AGRICOLE
Dans les analyses précédentes, nous avions
respectivement présenté les APE et ses principes
fondamentaux ; puis nous avions aussi évalué ses impacts ou
encore ses effets sur le système agricole centrafricain. Au terme des
évaluations que nous avions fait, nous avons pu remarquer effectivement
que l'insertion des APE en RCA va engendrer des bouleversements plus ou moins
importants sur le système agricole centrafricain par l'entremise de la
réciprocité et du démantèlement tarifaire.
Ainsi pour circonscrire les impacts négatif des APE en
vue de renforcer leurs effets positifs sur l'ensemble du système
agricole centrafricain, des actions appropriées telles que des mesures
d'adaptation doivent être proposées et prises en compte
simultanément au niveau du système de production, du
système de culture et de la compétitivité des produits
agricoles centrafricains. La prise en compte de ces mesures constitue donc
l'objet principal de cette section.
2.1. Les mesures d'adaptation au système de
production.
A titre de précision, les principales mesures
d'adaptation que nous allons ici proposer au système agricole
centrafricain, regroupent l'ensemble des stratégies et politiques
pouvant stimuler et renforcer davantage la capacité et la performance de
: l'appareil productif, du système de culture ainsi que de la
compétitivité des produits agricoles. Ceci, pour rendre
compétitif le système agricole centrafricain en vue de faire face
au nouvel environnement concurrentiel suscité par les APE.
De ce fait, en ce qui concerne le système de
production agricole, les principales mesures d'adaptation proposées sont
basées sur deux stratégies à savoir : le renforcement
de la formation du capital humain, et la modernisation des moyens, des outils
et des techniques de production.
2.1.1. Le renforcement du capital humain40(*)
Le système de production agricole centrafricaine sera
d'autant plus compétitif lorsqu'un accent particulier sera mis sur la
formation des hommes sur la connaissance des techniques culturales modernes et
l'usage des outils et moyens de productions appropriées. En effet, il a
été démontré dans la théorie de la
croissance endogène que la formation du capital humain
c'est-à-dire l'augmentation du niveau de savoir et l'accumulation des
connaissances pratiques constitue un facteur incitatif important dans la
promotion des activités économiques et agricole. Comme en RCA,
parmi les principales causes de la faiblesse de l'agriculture, figure en
premier lieu le problème de savoir et des connaissances
nécessaires susceptibles de favoriser le développement
agricole : les cultivateurs centrafricains dont 90% sont estimés
encore analphabètes utilisent souvent leur savoir pragmatique pour la
pratique des cultures. Ils ne font jamais une étude du sol de leur
culture, ni de la qualité des semences ou du climat avant de
semer. Ils préfèrent faire seulement des offrandes ou des
sacrifices aux divinités avant les compagnes agricoles en vue d'attendre
d'eux de meilleures récoltes. Ainsi, pour leur enlever cette illusion,
afin de leur donner une vraie notion de la logique de production qui est le
fait que la hausse du rendement de production agricole ou des
différentes cultures n'est rien d'autre que le résultat de
l'usage des outils performants et de l'emploi des fertilisants
appropriés, il est donc nécessaire de leur donner une base de
formation sur la connaissance des techniques modernes, rentables et moins
fatiguant dont ils peuvent utiliser pour augmenter très rapidement leurs
rendements agricoles. Pour ce faire, l'Etat centrafricain doit mettre en place
une politique de minimum de formation des cultivateurs sur des connaissances
non théoriques mais beaucoup plus pratiques et techniques pour la
conduite des cultures. Cette situation nous amène donc à proposer
à l'Etat Centrafricain des stratégies qui consistent
à :
· Former au niveau de chaque préfecture, sous
préfecture et voire même dans les communes; des cadres
compétents en matière agricole qui doivent à leur tour
montrer aux cultivateurs l'usage des techniques et outils agricoles rentables
moins pénibles pouvant favoriser le rendement agricole et le
développement des cultures pratiquées.
· Former les cultivateurs centrafricains sur les
précautions à prendre en vue de faire face aux risques naturels
ou d'éviter les dangers ou le aléas naturels qui peuvent
détruire leurs cultures.
· Instaurer dans le programme de l'enseignement primaire
et secondaire des notions sur la pratique des cultures modernes ; ceci
pourra aussi aider à l'avenir les jeunes qui n'ont pas l'aptitude de
pouvoir poursuivre leurs études jusqu'au bout afin de s'orienter vers
l'agriculture qui est aussi une véritable activité
économique dont ignore la plupart des centrafricains.
A côté de ces stratégies que nous venons
ici proposées, l'accent doit aussi être mis plus
particulièrement sur le renforcement des facteurs technologiques.
* 40 Le capital humain
désigne le stock de connaissance et savoir valorisables
économiquement incorporés aux individus. Ce sont des
qualifications. Pour plus de détails, lire le cours de croissance
économique de licence du Dr A. Mazido.
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