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Accords de partenariat économique et système agricole centrafricain

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par Hermas Guy Socrate Dieu Béni DJAMAWA ENDJIKPENO
Université de Bangui République Centrafricaine - Maà®trise 2009
  

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SECTION II : LES NOUVELLES RELATIONS DE PARTENARIAT ACP-UE

Ces nouvelles relations avaient commencé très précisément avec l'accord de Cotonou en 2000. Ce dernier cherche notamment à instaurer des nouveaux accords dits accords de partenariat économique dans les relations commerciales entre les pays ACP et l'UE.

2.1 L'accord de Cotonou

Cet accord marque un nouveau tournant dans les relations de coopération ACP-UE. Signé le 23 Juin 2000 à Cotonou au Bénin entre 77 pays ACP et 15 Etats membres de l'Union Européenne. Il représente une nouvelle phase dans la coopération entre les pays ACP et l'Union Européenne qui avait débuté depuis la signature de la première convention de coopération (convention de Yaoundé) en 1963 et qui s'est poursuivie avec les quatre autres conventions de Lomé dont la dernière (Lomé IV bis) est arrivée à l'échéance le 29 février 2000.

Pour plus de détails, il convient de préciser que l'accord de Cotonou a été signé pour une durée de vingt ans et révisable tous les cinq ans. Il est centré sur l'objectif de réduction et, à terme d'éradication de la pauvreté tout en contribuant au développement durable et à l'intégration progressive des pays ACP dans l'économie mondiale. Cet accord réoriente les dispositions de la coopération ACP-UE qui doit désormais reposer sur les principes fondamentaux à savoir :

· L'égalité des partenaires et l'appropriation des stratégies de développement. Selon ce principe, il appartient donc aux Etats ACP de déterminer, avec toute souveraineté les stratégies de développement de leurs sociétés et de leurs économies ;

· La participation : outre l'Etat en tant que partenaire principal, le partenariat est ouvert aussi à d'autres acteurs (par exemple la société civile, le secteur privé et les autorités locales) ;

· Dialogue et engagements mutuels (par exemple respect du droit de l'homme);

· Différenciation et régionalisation. Les relations de coopération varieront selon le niveau de développement du partenaire, de ses besoins, de ses performances et de sa stratégie à long terme.

Enfin, l'accord de Cotonou, à la différence des autres accords précédents dispose d'une approche globale qui vise à renforcer la dimension politique, à assurer une nouvelle flexibilité et à accorder plus de responsabilité aux Etats ACP.

2.1.2.Les principaux éléments de l'accord de Cotonou

L'accord de Cotonou vise à promouvoir et à accélérer le développement économique, culturel et social des pays ACP ; à contribuer à la paix et à la sécurité ; et à promouvoir un environnement politique stable et démocratique. Cet accord repose sur cinq piliers qui résument les principales orientations du partenariat :

· Une dimension politique globale ;

· La promotion des approches participatives ;

· Des stratégies de développement et la priorité accordée à l'objectif de réduction de la pauvreté;

· La mise sur pied d'un nouveau cadre de coopération économique et commerciale ;

· La réforme de la coopération financière.

Dans chacun de ces piliers sont inscrits plusieurs politiques et stratégies de développement économique et social des pays ACP. Pour avoir une connaissance plus précise de ces politiques et stratégies nous donnerons dans les lignes qui suivent quelques détails et explications.

S'agissant de la dimension politique objet du premier pilier, l'accent a été mise plus particulièrement sur le dialogue politique, les politiques de consolidation de la paix, le respect de Droit de l'Homme, la bonne gestion des affaires publiques.

La promotion des approches participatives inscrite au deuxième pilier intègre désormais les acteurs non étatiques et la société civile dans la conception et la mise en oeuvre des stratégies et programmes de développement.

La stratégie de développement et concentration sur la réduction de la pauvreté est une approche intégrée qui constitue le troisième pilier du partenariat. Elle met l'accent sur trois domaines prioritaires à savoir : le développement économique, le développement social et humain, l'intégration et la coopération régionale.

Le quatrième pilier établit un nouveau cadre de coopération économique et commerciale. Les bases de cette coopération sont définies dans la partie III, titre II de l'accord de Cotonou. Il y est indiqué dans cette partie que "l'Union Européenne et les Etats ACP négocierons et concluront de nouveaux accords commerciaux connus sous le nom d'Accords de Partenariat Economique (APE), compatibles avec les règles de l'OMC, supprimant progressivement les entraves au commerce entre les deux parties au cours d'une période intérimaire d'au moins 12 ans et mettant ainsi fin au système des préférences commerciales non réciproques dont les Etats ACP bénéficient dans le cadre des accords précédents". Dans ce contexte, les échanges commerciaux seront donc libéraliser entre les deux parties.

Enfin, compte tenu du fait que les aides financière accordées dans le cadre des anciens accords ont manqué considérablement d'efficacité, le cinquième pilier de l'accord de Cotonou engage une reforme de la coopération financière. Selon cette reforme, désormais les ressources du Fonds Européen de Développement (FED) vont être orientées à favoriser les subventions et les investissements dans les pays ACP.

Au total, nous pouvons dire que l'accord de Cotonou marque un tournant décisif dans les relations ACP-UE privilégiées depuis les accords de Yaoundé et surtout ceux de Lomé. Contrairement à ces derniers, l'accord de Cotonou dissocie la politique commerciale et aide au développement c'est à dire que la politique commerciale ne sera désormais plus conçue comme un instrument d'aide au développement; elle devient en effet un objectif en soi. Cette dissociation a donc pour seul but de rendre la relation ACP-UE conforme aux règles de l'OMC et de supprimer aussi les avantages consentis aux pays ACP dans les relations commerciales. De ce fait, les exemptions douanières ne seront plus permises et la politique commerciale ne pourra désormais plus servir au politique de développement ; dans cette nouvelle situation, le STABEX et le SYSMIN seront aussi démantelés et vont être remplacés par des régimes de préférences réciproques qui ont pour objet d'établir des zones de libre échange (ZLE) entre les pays ACP et l'Union Européenne.

La prise en compte du libre - échange dans les relations de partenariat ACP-UE définit donc un nouveau cadre de partenariat appelé "Accords de Partenariat Economique", qui constitue donc l'objet de notre analyse qui va suivre.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus