2.3 Validation du modèle numérique
2.3.1 Validation par l'expérience de Gau et al.
[58]
Dans un premier temps, les résultats du présent
code numérique, élaboré en Fortran, sont comparés
avec ceux obtenus par Gau et al. [58] relatifs au problème
bidimensionnel de changement de phase en présence de la convection
naturelle dans une enceinte rectangulaire. L'enceinte utilisée dans
cette expérience est de hauteur 6,35 cm et de largeur 8,89 cm. Les
parois horizontales sont adiabatiques tandis que les deux parois verticales
sont portées à des températures constantes; la paroi
chaude est portée à 311,15 K et la paroi froide est maintenue
à 302,93 K. Initialement, la cavité est remplie de Gallium pur
à l'état solide, à la même température que la
paroi froide. Les propriétés thermo physiques du Galium sont
données dans le Tableau 2.5. La durée de l'expérience de
la fusion du Galium est égale à 20 minutes. Le code de calcul est
adapté aux conditions de cette expérience. La comparaison entre
les prédictions numériques de la position du front de fusion avec
les résultats expérimentaux est présentée à
la Figure 2.6.
Tableau 2.5: Propriétés
thermophysiques du Galium [59]
Tf (K) k ( W/m K) cp (J/kg K) ñ m
(kg/m3) ì (kg/m s) â ( K-1)
AHf (J/kg)
302,93 32 381,5 6093 1,81x10-3 1,2 x10-4
80,16x103
L'analyse de la Figure 2.6 montre que l'accord entre les
prédictions numériques et l'expérience est satisfaisant;
le faible écart observé peut être expliqué par
l'instabilité de la température des parois du montage
expérimental. En effet, Gau et al. [58] signalent que la
température des parois n'a pas pu être réellement maintenue
constante pendant l'expérience.
6 min 10 min 19 min
Expérience Numérique
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
x/l
Figure 2.6: Comparaison entre les
prédictions numériques de la position du front de fusion et les
résultats expérimentaux de Gau et al. [58].
2.3.2 Validation par l'expérience de Ju et al.
[43]
Le problème de fusion d'un MCP dans une enceinte
chauffée par trois sources de chaleur protubérantes sur une paroi
verticale (Figure 2.7) a été étudié
expérimentalement par Ju et al. [43]. Le transfert de chaleur se fait
par conduction dans les sources de chaleur et par conduction et convection
naturelle dans la phase liquide du MCP.
Tableau 2.6: Propriétés thermo
physiques du n-octadecane [61-63]
Tf (K)
|
km,s
(W/m K)
|
km,l
(W/m K)
|
(c p ) m,s
(J/kg K)
|
(c p ) m,l
(J/kg K)
|
ñm
(kg/m3)
|
ì
(kg/m s)
|
AHf
â (K-1)
(J/ kg)
|
301,16 0,38 0,15 1891 2251 771, 2 3,6x10-3
9,1x10-4 2,434x105
w
|
|
air
|
|
ec
|
|
|
|
|
l c
ã
|
n-octadecane
|
|
|
ä
|
|
l
es
Figure 2.7: Configuration expérimentale
de Ju et al. [43]
L'enceinte utilisée dans cette expérience est
similaire à celle étudiée dans le présent travail.
Elle a une hauteur, l = 0,09 m, une largeur, w = 0,06 m, et une profondeur de
0,06 m. L'enceinte est chauffée par trois sources de chaleur,
d'épaisseur, ec=0,009 m, et de hauteur,
lc=0,015 m, avec une densité de flux de 900 W/m2,
imposée à la face gauche de chaque source de chaleur. Les sources
sont protubérantes sur une paroi verticale, en Plexiglas, non
conductrice de chaleur, d'épaisseur, es=0,02 m. La
source inférieure est placée à une distance, ä =
0,0075 m, de la paroi horizontale inférieure de la cavité.
La distance entre deux sources consécutives est ã =
0,015 m. Initialement la cavité est remplie de MCP solide
(noctadecane, Tf = 28 °C) et dont les propriétés
thermophysiques sont présentées dans le Tableau 2.6. Une couche
d'air ayant une épaisseur de 1 cm, est prévue pour l'expansion
thermique du MCP liquide. Le rapport de forme de cette cavité vaut 1,5.
Le code numérique est adapté aux conditions de cette
expérience et après le raffinement du maillage (MxN = 40x60) et
du pas de
temps ( Äô = 3,5 x 10 ), une comparaison entre les
prédictions numériques du front de fusion
-4
et les résultats expérimentaux, pour
différents instants est présentée à la Figure
2.8.
Figure 2.8: Comparaison entre les
prédictions numériques (lignes continues) et les résultats
expérimentaux [43] (lignes discontinues), t1 = 25 min, t2 = 50 min, t3 =
95 min et t4 = 110 min.
Compte tenu de la complexité des
phénomènes mises en jeu lors de la fusion, l'accord entre les
résultats numériques et l'expérience est satisfaisant. La
concordance est bonne pour les instants t1 = 25 min et t2 = 50 min,
excepté pour les zones supérieure et inférieure des
sources inférieure et supérieure, respectivement. Ces sources
semblent fournir moins de chaleur au MCP que prédit la simulation. Ceci
peut être attribué aux pertes thermiques par les parois de
l'enceinte, tout au long de l'expérience, à maintenir une
densité de flux constante et uniforme pour les trois sources de chaleur
ou lors de l'enlèvement de l'isolation au cours des prises des photos
pour déterminer la position de l'interface. L'accord est satisfaisant
pour les instants t3 = 95 min et t4 = 110 min, avec une déviation
à droite du front expérimental dans la partie supérieure.
Ceci est dû à l'expansion volumique du MCP au cours de la fusion,
un effet dont le modèle ne tient pas compte. En effet, l'expansion du
MCP provoque un débordement du liquide chaud à la surface libre
du MCP solide, accélérant ainsi la fusion dans la partie
supérieure. Aussi, une partie du liquide quitte le domaine de calcul en
modifiant notablement
la condition à la limite nord (adiabatique dans le
modèle). Il est donc normal d'observer un front de fusion
`expérimental' plus avancé vers la droite.
Aussi, l'évolution temporelle de la température
moyenne de chacune des trois sources de chaleur a été
déterminée par la même expérience [43] et est
comparée avec celle prédite par le code numérique. La
comparaison est illustrée à la Figure 2.9. L'analyse d'une telle
figure montre que l'accord est satisfaisant, en particulier pour t = 50 min.
Cette période est caractérisée par la prédominance
de la conduction thermique, les sources de chaleur ont pratiquement la
même température moyenne. En effet, la puissance fournie à
chaque source ne diffuse pratiquement pas au travers le Plexiglas à
cause de sa faible conductivité thermique. En conséquence, la
puissance fournie est stockée sous forme de chaleur sensible et cause
l'accroissement des températures des sources de chaleur. Avec la
progression de la fusion, les poches liquides entourant les sources de chaleur
fusionnent et les mouvements convectifs se manifestent dans toute la
région liquide. Ainsi, la puissance fournie aux sources de chaleur est
évacuée par convection naturelle au MCP liquide; le
système atteint, ainsi, un régime quasi stationnaire
marqué par une stabilité des températures moyennes des
sources de chaleur. Il est à noter que la différence des
températures moyennes des sources de chaleur est expliquée par le
fait qu'au début de la fusion les flux de chaleur évacués
par les sources diminuent dans le sens ascendant. Ceci est dû à
l'échauffement des particules liquides dans leur mouvement ascendant
(T1= 34 °C, T2 = 35 °C et T3 = 38 °C). La Figure 2.9 montre que
le présent code numérique reproduit fidèlement ce
comportement physique. L'écart maximal enregistré entre les
prédictions numériques et les résultats
expérimentaux a été estimé à 2 %.
Figure 2.9: Evolutions temporelles des
températures moyennes expérimentales et numériques des
sources de chaleur.
Correction P' et calcul de P
Calcul de è
Calcul de U
Calcul de V
Correction U'
Correction V'
Calcul de la nouvelle fraction liquide f et sa
mise à jour
Convergence
Oui
cr
Oui Non
et
è < è
max
Fin
f
< 1
58
Non
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