Chapitre2
Méthodologies
Nous présentons ici les modèles empiriques qui
nous ont servi à : - estimer les scores d'efficience ;
- évaluer l'impact des scores d'efficience sur la
croissance. Nous présentons aussi les données utilisées
ainsi que leurs sources.
2.1 Spécification des modèles
2.1.1 Services publics et efficience technique
Afin de pouvoir estimer les scores d'efficience, nous avons
utilisé la méthode DEA qui est plus générale et
plus contraignante.
Plusieurs raisons motivent ce choix :
· la méthode DEA est plus générale et
plus contraignante que la FDH.
· elle a connu ces dernières années un
grand succès à travers son utilisation, surtout après le
développement et les modifications effectuées au niveau de cette
technique par SEiFoRD et THRALL(1990) , MiLLER et NouLAS (1996) , et plus
récemment par SEMNick (2001) 1 ;
· elle est particulièrement convenable avec un
échantillon de petite taille ;
· elle n'impose pas de spécification de
coûts à priori ;
· elle permet la gestion simultanée d'inputs et
outputs et ceci grâce à sa capacité de maximiser la
relation entre eux ;
· elle est capable de distinguer entre l'inefficience
technique et l'inefficience d'échelle et d'envergure.
1Tous ces auteurs sont cités dans ANTONio
AFoNSo and MiGuEL St. AuByN (July 2007) << Assessing health efficiency
across countries with a two-step and bootstrap analysis >>.
Il existe deux versions de la méthode DEA : l'estimateur
statique et l'estimateur dynamique.
2.1.1.1 Le modèle statique
Considérons pour chaque pays i; i =
{1,... , N}2 et à chaque date t;
t = {1, ·.. , T}3, un vecteur
d'inputs Xi,t et un vecteur d'outputs Yi,t.
De façon formelle, l'estimateur DEA de la
frontière technologique est donné par le programme
linéaire suivant :
àFt(X) = max{Y
E R+/Y = XT Ai,tYi,t et Xi,t
~ XT Ai,tUi,t} (2.1)
t=1 t=1
avec U les différents facteurs (inputs)
utilisés, X = UXi,t et Y = UYi,t.
Les {Ai,t}N i=1 sont des paramètres de lissage et sont
tels que Ai,t ~ 0 et PN i=1 Ai,t = 1.
Deux cas de figure sont couramment considérés dans
la littérature :
· Si on n'impose aucune condition sur la jN i=1
Ai , alors il s'agit d'un modèle DEA avec rendements
d'échelle constants tel que développé par A. CHARNES et
AL. (1978).
· Si par contre on considère que IN i=1
Ai = 1 , on est dans le cadre d'un modèle DEA avec des
rendements d'échelle variables tel que développé par R. D.
BANKER et AL. (1984).
Dans notre travail nous avons imposé comme l'ont fait
AFONSO et ST. AUBYN (2004) cette dernière condition. Un avantage
immédiat de cette condition est qu'elle implique directement la
convexité de la frontière technique. Cette hypothèse de
convexité est nécessaire pour assurer que les scores d'efficience
DEA estimés sont convergents. Cette condition (PN t=1 Ai
= 1) nous épargne donc du test de convexité et de nous
rassurer directement de la consistance des estimations obtenues.
Résolution analytique de l'équation
(2.1)
On suppose l'existence de k inputs et de m
outputs pour m DMU4. Pour un DMUi
2Le N vaut bien entendu 8 dans le cadre de
cette étude puisqu'il s'agit des huit (8) pays de l'UEMOA.
3Dans cette étude, le T vaut 35
(années) puisque l'étude couvre une période de 35 ans
(1970 - 2004.
4Decision Making Units ou Unités de prise de
Décision en français. Techniquement, il peut s'agir d'une
unité de production ou d'un pays. Dans cette étude, DMU
représente un pays. On a donc
, yi est le vecteur en colonne des outputs et xi
est le vecteur en colonne des inputs. X(k x n)
est la matrice des inputs et Y (m x n) est la
matrice des outputs.
L'objectif de la méthode DEA est de construire une
frontière non paramétrique de telle sorte que toutes les
observations se trouvent en dessous ou sur cette courbe. D'où la
nécessité d'introduire les ratios outputs/inputs dans la
spécification. C'està-dire que pour chaque DMU, on obtient une
mesure de tous les inputs par rapport aux outputs tel que
u0yi
v0xi où u est un (m x
1) vecteur des pondérations des outputs et v est un (k
x 1)vecteur des pondérations des inputs.
Afin de sélectionner les pondérations optimales, on
spécifie le problème de programmation suivant :
S/C
u0yi
v0xi = 1 i = 1, ..., N u,v ~ 0
u et v sont des scalaires associés
à chaque DMU tel que l'efficience est maximisée et elle ne peut
pas dépasser une valeur unitaire. Néanmoins, la résolution
de ce programme peut générer une multiplicité de solutions
(par exemple si (u', v') est une
solution, alors (au' + av') l'est
aussi). Une contrainte supplémentaire est donc nécessaire pour
éviter ce problème.
Le programme (2.2) peut alors être réécrit de
la manière suivante :
|
|
max u,v u0yi
|
|
|
|
|
?
|
v'xi
|
=
|
1
|
|
|
S/C
|
?????
|
v'xi -
u0yi
|
~
|
0
|
i = 1,...,N
|
(2.3)
|
|
?????
|
u,v
|
=
|
0
|
|
|
En suivant ROMDHANE (2006) et en imposant la convexité
de la frontière d'efficience, on peut écrire la dualité du
programme (2.3) qui non seulement permet de dériver une forme
d'enveloppement de ce problème mais aussi et surtout implique moins de
contraintes que le programme (2.3) (k + m < n + 1).
Le programme (2.3) devient alors :
au total 8 DMU.
S/C
|
? ?????????
?????????
|
min 9 A° Y A -- yi
61xi --XA m1'A
A
|
~ ~
=
=
|
0 0 1 0
|
(2.4)
|
Dans le programme (2.4), 61 est un scalaire, et A
est un (m x 1) vecteur de constantes.
La contrainte m1'A = 1 du
programme (2.4) implique la convexité de la courbe (frontière)
d'efficience. En prenant chaque élément du vecteur A de
façon isolée, cette contrainte devient : IN i=1 Ai
= 1.
Le programme (2.4) doit donc être résolu N
fois afin de trouver une valeur de 61 pour chaque DMU car nous
avons au total N DMU. Chaque valeur 61i après les
N résolutions, est le score d'efficience pour un
DMUi.
Chaque valeur de 61i doit satisfaire la condition
suivante : 61i < 1. Si 61i = 1, alors on se trouve sur la
frontière d'efficience et la DMUi est techniquement
efficiente.
Cet estimateur 61i est statique et ne rend pas compte
de l'évolution des scores d'efficience dans le temps. L'estimateur
dynamique permet de rompre cette difficulté.
|