3.2.1.2 Impact de l'efficience sur la croissance
Afin d'évaluer l'ampleur des impacts des scores
d'efficience sur la production, nous avons estimé un ensemble de cinq
(5) modèles, chacun privilégiant un type donné de
variables d'intérêt.
· De façon générale, les
résultats présentés à l'annexe(D), montrent que
chacun des modèles est globalement significatif puisque la
probabilité liée à la statistique de Fisher pour chacun
d'eux est nettement inférieure à 1% (0.0000). Globalement, les
résultats montrent que pour chacun des modèles, les variables
mesurant l'investissement en capital physique (licp) et le capital humain
(ltsse) ont donné les signes attendus. En effet, les coefficients des
deux variables ltsse et licp sont tous positifs et significatifs à 1%
dans chacun des modèles. Le tableau (3.9) montre par exemple qu'une
hausse de l'investissement en capital physique de 1% produit un accroissement
de la production de 0.81%. Cette production, selon le même tableau,
augmenterait de 0.01% si le capital humain connaissait un accroissement de 1%.
Ce qui veut dire que le capital physique et le capital humain ont un impact
positif sur la croissance des pays de l'espace UEMOA conformément aux
prédictions des modèles de croissance endogène.
TABLEAU 3.9 - Résultats des estimations du
modèle 1
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8061**
(0.0175)
tpam _1.98e_07**
(1.64e-08 )
ltsse 0.0102**
(0.0018)
tc 0.0137
(0.0088)
rp -0.0007
(0.0030)
Intercept -9.1741**
(0.4352)
N 280
Log-likelihood 388.276
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
De même, la variable mesurant le taux d'accroissement de
la population (tpam) a gardé le signe négatif (significatif
à 1%) attendu dans chacun des modèles même si son impact en
terme de contribution à la croissance économique est très
faible. Les résultats montrent également que le risque politique
a un impact négatif (signe attendu) mais non significatif sur la
croissance économique des pays de l'union dans chacun des
modèles. Enfin, le modèle 1 laisse croire qu'une bonne politique
commerciale axée sur l'amélioration du solde commerciale est
source de croissance dans les pays de l'uemoa. En effet, les résultats
(tableau 3.9)montrent que le coefficient de la variable mesurant le solde
commercial (tc) a gardé le signe positif attendu dans tous les
modèles même s'il n'est pas significatif partout.
· En ce qui concerne le secteur de l'éducation,
deux spécifications sont retenues. Les dépenses publiques sont
introduites dans la première spécification en terme de niveau
(modèle 4) et dans la seconde en terme de degré d'efficience
(modèle 5). Les résultats de la régression du
modèle 4 (voir tableau 3.10) montrent l'impact positif très
faible et non significatif des dépenses publiques d'éducation sur
la croissance économique.
En effet, les résultats montrent qu'une augmentation
du volume des dépenses publiques d'éducation d'une (1)
unité ne provoque aucune amélioration significative du FIB par
tête. Néanmoins, l'introduction des scores d'efficience a permis
de dégager un résultat pertinent. En effet, à partir de la
régression du modèle 5 (Voir tableau 3.11 ), il apparaît
que le coefficient des scores d'efficience est positif et significatif à
1%. Ce qui nous permet de conclure que la croissance économique est
stimulée par l'efficience des dépenses publiques
d'éducation beaucoup plus vite que le volume des dépenses
engagées .
· D'une manière analogue, dans le domaine de la
santé, deux spécifications ont été
considérées. La première intègre le volume des
dépenses publiques de santé (modèle 2) alors que la
deuxième introduit le score d'efficience de ces dépenses
publiques (modèle 3). Les résultats empiriques issus de
l'estimation des modèles 2 et 3 (voir les tableaux 3.12 et 3.13)ne sont
pas conclusifs en terme de niveau mais sont significatifs lorsque la
performance est mesurée par l'efficience.
En effet, les résultats montrent que les
dépenses publiques de santé sont de nul effet (coefficient de la
variable ds non significatif) sur la formation du FIB alors que la prise en
compte de l'efficience de ces dépenses laisse apparaître un
résultat positif et significatif à 1%.
En résumé, nos résultats montrent que
c'est une utilisation efficiente des ressources consacrées à
l'éducation et à la santé qui est plus importante que le
volume des dépenses effectuées en tant que facteur contribuant
à la croissance. Nous pou-
TABLEAU 3.10 - Résultats des estimations du
modèle 4
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8090**
(0.0165)
tpam --2.02e-07 **
(1.52e-08 )
ltsse 0.0102**
(0.0017)
tc 0.0146
(0.0088)
de 0.0057
(0.0056)
rp -0.0009
(0.0029)
Intercept -9.2668**
(0.4105)
N 280
Log-likelihood 388.4031
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
TABLEAU 3.11 - Résultats des estimations du
modèle 5
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8080**
(0.0166)
tpam _2.01e_07**
(1.53e-08)
ltsse 0.0104**
(0.0017)
tc 0.0149
(0.0088)
see 0.0038
(0.0004)
rp -0.0008
(0.0029)
Intercept -9.2185**
(0.4123)
N 280
Log-likelihood 388.3636
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
TABLEAU 3.12 - Résulats des estimation du
modèle 2
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8049**
(0.0134)
tpam _2.23e_07**
( 1.22e-08)
tsse 0.0116**
(0.0013)
ds 0.0097
(0.0061)
tc 0.0167
(0.0101)
rp -0.0018
(0.0040)
Intercept -9.1302**
(0.3295)
N 280
Log-likelihood 359.5779
Prob > chi2 10303.3505
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
vons donc conclure que la deuxième hypothèse de
recherche selon laquelle le degré d'efficience des dépenses
d'éducation et de santé permet une croissance du PIB plus rapide
que le volume des dépenses engagées est confirmée.
TABLEAU 3.13 - Résultats des estimation du
modèle 3
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.7874**
(0.0200)
tpam --1.93e-07**
(1.76e-08)
ltsse 0.0108**
(0.0021)
tc 0.0125
(0.0089)
ses 0.0102**
(0.0018)
rp -0.0007
(0.0036)
Intercept -8.6331**
(0.5464)
N 280
Log-likelihood 378.9031
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : t : 10% * : 5% ** : 1%
Ces conclusions rejoignent celles de EBERT, SCHUKNECHT et
THONE (2005) et celle de SAOUSSEN BEN ROMDHANE (2006), qui ont montré
que si les dépenses publiques sont de bonne qualité, les services
qui en résultent sont de nature à accélérer la
croissance. Il ne suffit donc pas d'accroître ses dépenses
sociales en éducation et en santé pour espérer un
accroissement substantiel de la production nationale mais il faudra que ces
dépenses soient économiquement efficientes.
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