3.2 Analyse des résultats et recommandations
Toutes les estimations étant faites aux chapitres
précédents, nous allons à présent procéder
aux analyses des résultats afin de pouvoir formuler quelques
recommandations.
3.2.1 Analyse des résultats
Dans cette étude, nous cherchons à
étudier l'efficience des dépenses sociales(en éducation et
en santé) et analyser son impact sur la production nationale. Il s'agit
principalement de voir si les dépenses socio-publiques
d'éducation et de santé sont efficientes au point de stimuler une
croissance plus vite que le volume des dépenses engagées.
3.2.1.1 Les scores d'efficience
De façon globale, les résultats de l'annexe (A)
montrent que, même si les degrés d'efficience ne sont pas
très faibles, les services socio-publics ne sont pas efficients dans les
pays de l'UEMOA sur la période considérée, qu'il s'agisse
du secteur de l'éducation ou de la santé.
En effet, pour le secteur de l'éducation, les
résultats montrent un degré moyen d'efficience de 0.73 sur toute
la période. Ce qui veut dire que sur toute la période des 35 ans,
27% (en moyenne) des dépenses sociales en éducation sont
gaspillées et ne contribuent en effet pas efficacement au financement
des services sociaux d'éducation de l'Union. Les pays de l'espace UEMOA,
pris globalement, pouvaient donc réduire ses dépenses sociales
d'éducation d'environ 27% pour avoir les mêmes performances,
c'est-à-dire les mêmes niveaux de taux de scolarisation dans les
trois ordres d'enseignement considérés. En d'autres termes, les
gouvernements des pays concernés pouvaient allouer moins de ressources
au secteur de l'éducation sans réduire les taux de
scolarisation.
Dans le domaine de la santé, les résultats sont
encore beaucoup plus décevant puisque le score moyen d'efficience tombe
en dessous des 50% (0.45 soit 45%), ce qui signifie que près de 55% (en
moyenne) des dépenses sociales de santé sont gaspillées et
ne contribuent en effet pas efficacement au financement des services sociaux
sanitaires de l'espace UEMOA.
En considérant les scores moyens d'efficience pays par
pays durant toute la période, les tableaux (3.8) et (3.7) montrent que
:
TABLEAU 3.7 - Scores moyens d'efficience en
Santé
Scores d'efficience
Pays moyenne
|
Nbre d'années d'efficiences
|
Bénin 0.493 9
Burkina-Faso 0.56 13
Côte d'Ivoire 0.479 8
Guinée 0.466 8
Mali 0.442 10
Niger 0.39 7
Sénégal 0.347 3
Togo 0.45 9
Moyenne 0.453
· Dans le domaine de la santé, le
Burkina-Faso, le Bénin et la Côte d'Ivoire viennent en tête
avec 0.56; 0.493 et 0.479 respectivement comme scores d'efficience. Le
Sénégal est le pays le plus inefficient dans ce domaine avec un
score d'efficience de 35% en moyenne. Ce qui signifie que le
Sénégal gaspille à près de 65% les ressources
allouées au secteur de la santé. De plus, ce pays n'a
réalisé que trois (03) années d'efficience sur les 35
années considérées. Ce qui veut dire que le secteur de la
santé reste encore, au Sénégal, un secteur très peu
maîtrisé.
TABLEAU 3.8 - Scores moyens d'efficience en
éducation
Pays Scores d'efficience Nbre
d'années
moyenne d'efficience
Bénin 0,725 9
Burkina 0,717 7
Côte d'Ivoire 0,71 7
Guinée 0,735 8
Mali 0,722 8
Niger 0,732 10
Sénégal 0,77 17
Togo 0,745 16
Moyenne 0,732 -
· Dans le domaine de l'éducation, le
Sénégal vient cette fois-ci en tête avec un score moyen
d'efficience de 77% avec 18 années d'efficience. Paradoxalement,
malgré l'instabilité socio-politique qui a régné au
Togo pendant la période considérée, ce pays se classe
deuxième dans l'utilisation des ressources consacrées à
l'éducation avec un score d'efficience de 75% en moyenne pour 16
années d'efficience sur les 35 considérées. Le Burkina et
la Côte d'Ivoire sont les derniers dans ce secteur avec seulement 07
années d'efficience sur les 35.
En comparant les scores d'efficience dans ces deux domaines,
il apparaît que le secteur de la santé enregistre les plus faibles
degrés d'efficience et qu'en moyenne près de 55% des
dépenses dans ce secteur sont gaspillées contre 27% seulement
dans le domaine de l'éducation. Ce qui veut dire que dans l'espace
UEMOA, le secteur de la santé, pourtant très sensible, est
très peu maîtrisé et doit en conséquence susciter
beaucoup lpus d'attention de la part des autorités de l'Union.
En somme, même si les degrés d'efficience ne sont
pas très faibles, on peut dire que les dépenses socio-publiques
d'éducation et de santé ne sont pas efficientes dans l'espace
UEMOA et qu'environ 27% et 55% en moyenne des dépenses sociales
respectivement dans ces deux secteurs sont gaspillées. La
première hypothèse de recherche vient ainsi d'être
infirmée.
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