2.1.2 Efficience et croissance : quelle relation empirique
?
L'objectif ici est de voir comment l'efficience des
dépenses publiques peut stimuler la croissance plus vite que leur
volume(vérification de la deuxième hypothèse de travail).
Pour cela, nous développerons et estimerons un modèle de
croissance néo classique à la Solow augmenté.
2.1.2.1 Présentation du modèle de
base
Nous présentons ici le modèle
économétrique théorique qui servira de bases aux
estimations de l'impact des scores d'efficience sur la croissance
économique.
Le modèle théorique qui servira de base à
notre analyse est fondé sur le modèle de croissance de MANKIW et
AL. (1992), KNIGHT et AL. (1993), GHRA et HADJMICHAEL (1996) , DEMETRIADES et
LAW (2006)5. Ainsi comme l'ont fait ces auteurs, la fonction de
production considérée ici est de type néo
classique6 et satisfait les conditions d'INADA7.
La forme générale de notre fonction est
donnée par :
Yt = F(H, K, AL) (2.5)
oil K est le capital physique, H le capital
humain, L le travail, Y le produit national, A le
niveau de la technologie et t un indice temps.
Grâce aux rendements d'échelle constants
(propriété des fonctions néo classiques), la fonction de
production (2.5) peut s'écrire sous la forme per capita
suivante :
Yt = F(H, K, AL) =
AL.F(H, K, AL) = F(H/AL, K/AL, 1)
= AL.f(k,h)
= y_
|
Y AL
|
= f(k, h) avec f(k,h) =
f(K/AL , H/AL, 1)
|
Les facteurs k et h sont des variables par tete
ou variables en forme intensive ou encore variables par unité de travail
efficace.
2.1.2.2 Spécification
économétrique
A l'instar des auteurs sus-cités, notre point de
départ est la fonction de production Cobb-Douglass8 de la
forme générale suivante :
5Cité par OUIDADE CHATTI , NOURI CHTOUROU &
ABDELKARIM YAHYAOUI (2007) (( Governance, qualité des institutions et
croissance économique >>, Avril.
6Une fonction de production F(K, L)
est dite néo-classique si elle vérifie les deux
propriétés suivantes :
1. Productivités marginales décroissantes :
FK = aFlaK > 0 , FL = ?F/aL > 0 et
a2F7aK2 < 0 ,
a2F7aL2 < 0 , vK
> 0 , L > 0
2. Rendements d'échelle constants : F (AK,
AL) = AF(K, L), VA > 0.
7Conditions d'Inada (INADA (1963) : limK_0
FK = limL_>0 FL = oo et limK,
FK = limL_0 FL = 0
8Cette fonction satisfait bien entendu les conditions
ci-dessus
Yt = AKat Hât
L1-á-â (2.6)
t
Nous supposons que a + 0 < 1, ce qui
signifie que la recette est supposée décroissante pour tout le
capital, physique comme humain (OUIDADE CHATTI , NOURI CHTOUROU &
ABDELKARIM YAHYAOUI, Avril 2007).
Il est supposé que L et A
croîssent aux taux respectifs n et g tels que :
Lt = Loent
et At = Aoe(gt+Xø)
Oil X est un vecteur de politique et autres facteurs
pouvant affecter le niveau de la technologie et l'efficacité de
l'économie tels que le degré d'efficience des services publics,
les dépenses publiques de santé et d'éducation, le
degré d'ouverture etc..., 0 représente le vecteur des
coefficients relatifs à ces politiques et autres variables.
Si sk et sh désignent les parts du
revenu investies respectivement en capital physique et humain, les
équations d'accumulation des capitaux sont données par :
ÿkt = skyt - (n +
g + (5)kt (2.7)
ÿht = shyt - (n +
g + 8)ht (2.8)
kÿ et hÿ
désignent respectivement la variation instantanée du capital
physique et du capital humain.
Il est supposé que la même fonction de production
est appliquée au capital humain, capital physique et à la
consommation. En outre on suppose que le capital humain et le capital physique
se déprécient au même taux 8.
1 1-a-(3
(2.9)
A l'état stationnaire, les capitaux par tête sont
donnés par :
k* = [ 1-,3 ,3 1
n+g+6.
sk sh
1
a a 1 1-a- (3
[ sk sh
1--
h* = (2.10)
n + g +6.
Soit y la productivité moyenne du travail ou le
rendement par ouvrier efficace,
on a9 :
Yt AtLt
41.14 LYt
= = yt = At41.14 (2.11)
En remplaçant les équations ( 2.9 page
précédente) et ( 2.10 page précédente) dans
l'équation (2.6) et en appliquant le logarithme des deux
côtés de cette équation , la productivité
moyenne y* du travail à l'état stationnaire est
donnée par :
a
n
ln y* = ln(A0) + gt +
OX + ln(sk) + /3 ln
sh
1 -- a -- 0 1 -- a -- 13
a +0
1--a--Oln(n+g+6)
(2.12)
Nous supposons comme MANKiw et AL. (1992), que le taux
d'amélioration de l'efficacité de la technologie g est
constant au cours du temps. On peut alors regrouper ln(A0) et
g dans un meme terme constant a0.
De plus il est supposé que g
+6. = 0.05 (MANKiw et AL. (1992)).
Après arrangement de l'équation (2.12) et en
prenant en compte ces hypothèses, on obtient l'équation
d'évaluation de la relation entre l'efficience des services publics et
le produit par ouvrier :
ln y* = a0 + 'eff + a1
ln(k) + a2 ln h + a3 ln(n +
g + 6) (2.13)
oil eff est l'ensemble des facteurs pouvant affecter
le niveau de la technologie et l'efficacité de l'économie tels
que le degré d'efficience des services publics, les dépenses
publiques de santé et d'éducation, le degré d'ouverture,
le risque politique, etc..., 0 représente le vecteur des
coefficients relatifs à ces politiques et autres variables. k
est le stock de capital physique et h le stock de capital humain.
A partir de l'équation (2.13), nous pouvons formuler le
modèle économétrique qui servira de base pour les
modèles empiriques qui seront estimés :
q = a + OX + (2.14)
9
Yt AtLt
|
=
|
Kt
Hp(AtLt)1-a-0
|
|
Yt
|
( Kt r ( Ht y =
lq.hit3 AtLt ) AtLt
|
(AtLt)1-a+a-13+0
|
AtLt
|
yt =
|
Yt Yt
= At = Atki'
.hit3
Lt AtLt
|
Dans l'équation (2.14), q , le produit par
tête (PIB/tête) pris en logarithme, est la variable
endogène, X représente les exogènes et '1 les
coefficients relatifs à ces variables exogènes. désigne
les innovations supposées être indépendamment identiques de
moyenne nulle et d'écart-type oî.
Dans cette équation (2.14), X regroupe un
ensemble de neuf (09) variables exogènes qui sont introduites dans les
modèles de façon graduelle. Ces variables ainsi que leur
dénomination sont regroupées dans le tableau (2.1) :
|