Abstract
While in theory, the public spending on education and health
are likely to generate productivity gains for rapid growth as predicted by the
endogenous growth models, this may not be the case in practice in some
countries due to the inefficiency of financing of these public services or poor
governance in these different forms (bribery, embezzlement, favoritism,
cronyism etc ...).
In this study, we tried to analyze over a period of 35 years
(1970-2004), the scores of efficiency of public spending on education and
health in << UEMOA >> and to determine whether the efficiency of
these services allows increased production faster than the volume of
expenditure.
To achieve this, we first proceeded to the estimation of
efficiency scores by DEA-Malmquist approach before considering the impact of
these scores estimated on growth through a model of endogenous growth.
The results show both that the public spending on education
and health have little effect in << UEMOA >> during the period and
that it is an efficient use of resources devoted to education and health is
more important than the volume of such expenditure as a factor contributing to
growth.
Key words Public spending, Efficiency,
Data envelopment analysis, DEA-Malmquist, Endogenous growth.
Liste des sigles
BAD : Banque Africaine de
Développement
BM : Banque Mondiale
DEA : Data Envelopment Analysis
DMU : Decision Making Units
FDH : Free Disposable Hull
FMI : Fonds Monétaire International
INSAE : Institut National de Statistique et
d'Analyse Economique
OCDE : Organisation pour la Coopération
et le Développement Economique
PIB : Produit Intérieur Brut
PVD : Pays en Voie de Développement
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine
Sommaire
Résumé iv
Introduction générale 2
Chapitre 1 Services publics et croissance
économique : une analyse théorique 5
1.1 Production de services socio-publics et croissance 5
1.2 Efficience économique et
généralités sur les modèles de frontière . .
. 9
Chapitre 2 Méthodologies 21
2.1 Spécification des modèles 21
2.2 Spécification et choix des variables 28
Chapitre 3 Estimation, analyse des résultats et
recommandations 32
3.1 Estimation des modèles 32
3.2 Analyse des résultats et recommandations 40
Conclusion générale 53
Annexe 60
Liste des Figures 77
Liste des Tableaux 78
Introduction générale
Dans les Pays en Voie de Développement (PVD), la
réduction de la pauvreté est une préoccupation croissante
des responsables de la politique économique. A cet égard, la mise
en oeuvre de toute politique visant à éradiquer ce fléau
implique une connaissance préalable approfondie des états sociaux
liés au bien-être des individus et des ménages. En effet,
selon les experts de la Banque Mondiale, l'accès de la population aux
services publics, en particulier à l'éducation et à la
santé, permet d'améliorer les conditions de vie,
d'accroître le bien-être, d'accélérer la croissance
et de réduire l'incidence de la pauvreté. L'acquisition de ces
actifs de capital humain constituerait donc un moyen très efficace de
promotion de la croissance, de la réduction des inégalités
et de la pauvreté. Les résultats de ces études sont
conformes aux prédictions des modèles de croissance
endogène qui assignent à l'Etat un rôle actif dans la
prestation de ces services compte tenu des externalités positives qu'ils
génèrent ainsi que d'autres imperfections de marché qui
les caractérisent.
Dans ces perspectives, l'ensemble des pays membres de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) s'est lancé,
à l'instar d'autres pays de la sous région, dans une logique de
restructuration et d'assainissement des finances publiques surtout dans les
domaines de l'éducation et de la santé.
Toutefois, si en théorie, ces services sociaux sont de
nature à générer des gains de productivité pour une
croissance rapide comme le prédisent les modèles de croissance
endogène, ce peut ne pas être le cas en pratique dans certains
pays en raison de l'inefficience du financement des services publics ou de la
mauvaise gouvernance sous ces différentes formes(corruption,
détournement, le favoritisme etc...).
En effet, il existe une vaste littérature sur les
effets de la corruption sur l'activité économique en
générale et sur la production de biens publics par l'Etat en
particulier. Les études récentes sur le sujet ont souligné
que la corruption freine la capacité d'action de l'État par
l'intermédiaire de plusieurs mécanismes. Elle réduit
l'efficacité des dépenses, induit des distorsions dans leur
répartition entre les différents postes budgétaires et
entrave l'équilibre budgétaire(CLARA DELAVALLADE,2007). Plus
particulièrement, la corruption atténue l'impact des
dépenses publiques d'éducation et de santé sur les
performances sociales (taux d'alphabétisation ou taux d'illettrisme,
taux de mortalité ou espérance de vie) et amoindrit la
qualité des services fournis (ABLO et REINIKKA, 1998). La corruption
peut donc altérer l'allocation efficiente des services publics,
réduire la quantité d'output fournie par l'État ainsi que
la qualité des projets dans lesquels l'État investit.
Réduire la corruption permettrait ainsi de
réaliser des améliorations significatives en termes de
mortalité infantile et de taux de scolarisation primaire (GUPTA ET AL.,
2001).
Dès lors, la question fondamentale qui se pose pour le
cas des pays de l'UEMOA est de savoir, si dans le contexte actuel où la
corruption rime avec le tissu « socio-politico-économique
, l'allocation des dépenses sociales est-elle optimale au point de
permettre une accumulation efficiente du capital humain. Autrement
dit, les dépenses publiques d'éducation et de santé
sont-elles efficientes dans l'espace UEMOA? .
C'est à cette interrogation que s'attelle cette
étude en vue d'y proposer des éléments de réponses
conséquents.
L'objectif général de la présente
étude est donc d'analyser l'efficience des dépenses sociales dans
la prestation des services d'éducation et de santé dans les pays
de l'UEMOA.
De façon spécifique, l'étude vise à
:
· calculer les scores d'efficience des dépenses
publiques d'éducation et de santé;
· Analyser l'impact de l'efficience sur la croissance
économique de l'union
Les deux principales hypothèses qu'il convient de
vérifier peuvent se formuler de la façon suivante :
· les dépenses publiques d'éducation et de
santé sont efficients dans l'espace UEMOA;
· le degré d'efficience de ces dépenses
permet une croissance du FIB plus rapide que le volume des dépenses
engagées.
Cette étude présente alors un double
intérêt : primo, la mesure des scores d'efficience des
dépenses publiques pour montrer la performance(ou la
médiocrité) du secteur public dans la production des biens
publics et secondo, la recherche du lien de causalité entre le
degré d'efficience et la croissance pour appréhender qu'une bonne
utilisation des ressources est source de croissance économique et donc
de réduction de la pauvreté.
La littérature économique offre un champ
particulièrement intéressant sur la question de l'efficience en
général et sur celle des dépenses publiques en
particulier. En effet plusieurs auteurs ont étudié l'efficience
des dépenses publiques sociales et analysé l'impact de cette
efficience sur la croissance économique d'un ensemble de pays (voir
infra). Mais deux points essentiels permettent de différencier le
présent travail de ceux déjà effectués :
· à notre connaissance, aucune étude n'est
encore réalisée sur l'efficience des
dépenses publiques d'éducation et de santé
dans l'espace UEMOA;
· la plupart des études réalisées dans
ce domaine sont statiques et ne prennent pas en compte l'évolution de
l'environnement économique et technologique.
Ainsi, contrairement à ces études, nous avons
non seulement étudié l'efficience de façon dynamique mais
aussi l'impact de cette efficience est recherché à partir d'un
modèle de panel.
Dans cette étude, nous nous sommes seulement
intéressés à la question de l'efficience et non à
l'efficacité même si dans la littérature ces deux notions
sont indifféremment utilisées. Il s'agit donc de voir si le peu
d'objectifs atteint en matière de politiques d'éducation et de
santé l'ont été dans un atmosphère de parfaite
rationalisation des dépenses engagées.
Enfin, nous avons dans le présent travail
utilisé différemment trois logiciels :
· le logiciel DEAF version 4.1 pour l'estimation des scores
d'efficience;
· le logiciel R version 2.9.1 pour certains tests non
programmés sur Stata;
· le logiciel Stata version 9.0 pour certains tests
pré-programmés et pour l'estimation des modèles de
croissance.
Le présent travail est subdivisé en trois
chapitres. Le premier fait une analyse théorique de la question de
l'efficience des dépenses publiques et de leur impact sur la croissance.
Le deuxième présente la méthodologie adoptée dans
cette étude et le dernier débouche sur les analyses et
principales recommandations qui en découlent.
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