Cette rubrique est très importante et s'est
réalisée de façon participative afin de permettre aux
bénéficiaires de relever les goulots d'étranglements qui
expliquent les faibles rendements souvent obtenus.
~ Labour et semis
Les labours effectués au niveau des différentes
parcelles d'essai ont été réalisés par les
producteurs eux-mêmes avec des écartements entre lignes de 0,75m
au lieu de 0,50m initialement prévue pour l'étude ; les
instruments de labour utilisés d'une part, la nature du terrain (cas des
sols hydromorphes de Yawa) étant les éléments de
justification. Le non respect de cet écartement entre ligne a conduit
à la restriction des écartements entre poquets qui sont
passés de 0,20 à 0,15m ; ce qui correspond à une
densité de 267.000 plants/ha .Pour ce faire, le semis a
été fait par la main suivant des fils de nylon installés
pour servir d'étalon.
Pour les parcelles inoculées, les semences ont
été d'abord enrobées avec de l'inoculum suivant la
démarche méthodologique suivante :
o Préparation d'un adhésif :
Cette étape est très importante car le simple mélange
d'inoculum et des semences sèches, ou même humidifiées ne
permet pas une bonne adhérence de l'inoculum (bactéries) sur les
graines. Ainsi, nous avons dissous (dans un récipient propre) dix
morceaux de sucre dans un volume d'eau correspondant environ au quart d'un
verre d'eau. Il faut remarquer que cette solution ainsi faite est
réalisée par producteur.
o Préparation de l'inoculum: la
quantité d'inoculum prévue par village (huit producteurs) est de
80g de tourbe humectée par 25ml de la solution de bactéries du
genre Rhizobium soit environ 10 grammes par producteur. Cette
quantité est ensuite renversée dans la solution d'adhésif
homogénéisée délicatement. Ensuite, nous avons
ajouté immédiatement les semences (0,80 kg environ) et le
mélange est fait jusqu'à ce que les semences soient totalement
enrobées et prennent la couleur noire de la tourbe (sans arracher les
téguments).
Pour des mesures de précaution, la manipulation a
été faite juste avant le semis dans un endroit frais à
l'abri du soleil afin d'éviter la mort des rhizobiums. Le semis a
été aussi réalisé en condition humide et parfois en
protégeant les semences avec les feuilles de teck en cas de soleil.
· Démariage /Resemis
Dans le but de réduire l'impact des pertes des jeunes
plants causées par les attaques de ravageurs à la levée,
nous avons auparavant procédé au semis de 4 à 5 graines
par poquets au lieu de 3. Ainsi, trois semaines après semis, nous avons
procédé au démariage à 3 plants par poquet. Mais,
pour des zones de faibles levées (présence de troués),
c'est plutôt un autre semis qui est réalisé.
· Sarclage
Deux sarclages ont été nécessaires tout
au long de l'essai ; le premier à un mois après semis et le
second à deux semaines après le premier. Il faut remarquer tout
de même qu'en lieu et place du second sarclage, c'est le buttage qui a
été réalisé à Yawa pour des raisons
préalablement évoquées.
· Epandage
Cette activité est opérée au niveau des
producteurs suivant la réussite de la levée des semences et des
perturbations d'ordre pluviométriques. Somme toutes, elle s'est
réalisée entre le 4ème et le
7ème jour après semis. Pour ce faire, nous avons
d'abord tracé sur les lits de semis des lignes dans lesquelles fut
ensuite apporté l'engrais TSP à la dose 100 kg/ha soit environ
3,26 kg d'engrais TSP pour une superficie de 150 m2 par
producteur.
· Observation et collecte de données
Les observations des parcelles d'essai ont été
échelonnées tout au long de l'expérimentation et un tour
était fait une fois par semaine dans les zones d'étude pour le
suivi et les relevées de données relatives à la croissance
et aux éventuels ennemis des cultures. Une fiche d'observation
établie à cet effet est présentée dans l'annexe
4.
A la 9ème semaine après semis (9
SAS), période de pleine floraison, nous avons procédé
à un échantillonnage de certaines plantes et au
prélèvement du sol correspondant à chaque traitement. En
effet, avant chaque prélèvement, nous procédons à
une observation minutieuse de la parcelle afin de repérer au niveau des
traitements, les zones plus ou moins homogènes et représentatives
(>50% de la surface réservée au traitement). Ensuite nous
posons un gabarie de 0,75 m2 (soit 1,5m x 0, 5m) à
l'intérieur duquel une moyenne de 18 plants est coupée (à
l'aide d'un sécateur) au ras du sol (collet des plants). Mais
auparavant, nous relevons au sein du gabarie la hauteur d'un échantillon
aléatoire de 10 plants et après nous prélevons
délicatement les racines de tous les plants coupés et un peu de
sol pour les analyses chimiques et microbiologiques.
Entre temps, des visites de supervision des sites d'essais
organisées par notre enseignant respectivement aux dates 02 et 03/09
pour la première descente et les 14-15/09 pour la seconde nous ont
été d'une grande utilité et nous ont permis de mieux
cerner certains aspects très importants de l'étude.
A quatre mois environ après semis, nous avons
procédé à un second échantillonnage des plants de
soja arrivés à maturité pour la détermination du
rendement grain. Elle a consisté d'abord au choix de trois lignes
intérieures au niveau desquelles est posé un gabarie de 2,25 m2
(soit 1m x 2,25m). Ensuite, à l'aide d'un sécateur, nous
procédons à la coupe des plants au collet, et au décompte
des échantillons de plants récoltés.
Enfin, au terme de l'essai, nous avons organisé des
entretiens avec des producteurs pour la synthèse des différentes
actions menées au cours de notre intervention et avons aussi recueilli
leur perception par rapport à l'innovation et son importance pour
l'épanouissement du monde paysan.
~ Traitement des échantillons
A la fin de chacun des ces exercices de collecte
d'échantillons, nous avons procédé à leur transport
au laboratoire des Sciences du sol de la FSA pour leur traitement.
D'abord, pour des échantillons de sols, nous avons
procédé à leur séchage suivi d'un tamisage à
2mm puis après à leur caractérisation physico-chimique.
En ce qui concerne la biomasse des plants
échantillonnés, nous avons procédé à leur
étuvage (passage à l'étuve à 65°C pendant 72
h) et à la détermination des masses de matière
sèche (MS) produite par hectare au niveau de chacun des traitements .A
cet effet, la formule ci-après à été
appliquée :
MS récolte (Kg/ha) = PF (kg) x [10.000
(m2 /ha) / surface récoltée (m2)] x [ PS
(kg) / PH (kg)
Avec MS , la masse de matière
sèche ; PF , le poids frais de biomasse
récoltée ; PS, le poids sec échantillon
et PH le poids humide de l'échantillon.
Par ailleurs, en ce qui concerne les paramètres
microbiologiques, nous avons procédé non seulement au
décompte et la prise du poids de toutes les nodosités racinaires
mais aussi à la détermination des taux d'infection des racines de
soja par les champignons mycorhiziens. Dans ce dernier cas, le traitement a
été effectué sur un échantillon de racine
fraîche suivant la méthode de Phillip et
Hayman et l'observation des structures mycorhiziennes grâce
à la méthode gradline
La méthode de philips et Hayman
consiste à :
· Prélever 1 gramme environ de racine fine
(radicelle ou poils absorbant) dans de petits flacons et ajouter 10 ml d'une
solution d'hydroxyde de potassium (KOH) à 10%
· Placer ensuite ces flacons au bain marie à
90° pendant 15min
· Enlever les flacons du bain marie après 15min et
rincer proprement les racines à l'eau de robinet.
· Ajouter 10 ml d'eau oxygénée
(H2O2 ) à 10% et laisser réagir pendant 10 min NB :
Ces traitements au KOH et à H2O2 ont pour rôle d'oxyder
la matière organique se trouvant sur la racine et de l'éclaircir
afin d'en favoriser la coloration.
· Rincer encore les racines à l'eau de robinet
puis ajouter 10ml de la solution de bleu trypan préparée en
utilisant 333 ml d'acide lactique, 333 ml de glycérol ,333 ml d'eau
distillée et 0,5g de la poudre de bleu trypan vendue dans le
commerce.
· Laisser séjourné les racines pendant au
moins 12 h dans le colorant avant de passer à l'observation. Le bleu
trypan colore les structures en bleu foncé, ce qui favorise leur
identification.
Quand à la méthode
gradline , elle consiste d'abord à identifier
au microscope photonique, à travers une préparation de racines
traitées, prélevée au hasard et placée dans une
boite de pétrie quadrillée ( figure n° VI ), des infections
mycorhiziennes observables à la figure n° VII .
Figure n° VI: Préparation de racines
traitées dans une boite de pétrie quadrillée
Figure n° VII: Aspect visible de la
préparation racinaire au microscope optique
Ensuite nous procédons à leur décompte au
niveau de chaque échantillon pour le calcul du taux de mycorhization
suivant la formule ci-après :
% de racines infectées = (Nombre de racine
infectées / nombre total de racines) x 100
Ce taux renseigne sur la disponibilité en phosphore
directement assimilable dans le sol et son évolution est fonction de
l'importance de la colonisation racinaire par les champignons.
Enfin, en ce qui concerne les rendements grain, nous avons
procédé au séchage au soleil, au battage des plants de
soja récoltés à maturité et à la
quantification de la récolte grain de soja par hectare.