I.1.2. Etudes féministes
Les études féministes voient leur essor dans les
années 1970 lors de la deuxième vague des mouvements sociaux
féministes. Leur but est d'expliquer les modalités de ces
discriminations, leurs causes, leurs effets sur les femmes et la
société en général de façon à pouvoir
les surmonter. Plusieurs critiques sont émises à leur encontre.
La première est la politisation des perspectives scientifiques issues de
ces recherches provoquant une méfiance et un ralentissement de leur
institutionnalisation. La seconde est l'utilisation du « point de vue des
femmes » pour réorienter l'analyse des recherches centrées
jusqu'alors sur l'universalité et la vision masculine. La
troisième est la crainte que les travaux académiques transforment
un savoir universel en un savoir particulier. D'après les
féministes cette universalité serait toute relative car ces
vérités uniques seraient en fait situées dans le temps,
l'espace et par les personnes qui les produisent. Selon Jackson et Jones,
« le féminisme refuse de voir les inégalités entre
les femmes et les hommes comme naturelles et inévitables et entend les
questionner » (Jackson et Jones, 98). Ainsi les
féministes souhaitent questionner le savoir
historiquement dominé par le système patriarcal. Les
études femmes et féministes sont liées à la
réorientation des travaux du « point de vue des femmes », la
dénonciation des inégalités homme-femme, le questionnement
de l'universalité et du biais patriarcal au sein des
sociétés et l'analyse de la répartition des espaces en
fonction des sexes (les espaces ouverts plutôt dédiés aux
hommes et les espaces clos plutôt dédiés aux femmes).
I.1.3. Etudes de genre
Les études de genre naissent dans les années
1980 et le début des années 1990 de l'évolution des
études féministes. Cette approche souhaite questionner le rapport
entre les sexes au sein de la société sans se focaliser
spécifiquement sur les femmes. Ces études vont effectuer une
distinction entre le sexe et le genre pour s'interroger sur la construction des
rôles sociaux attribués « naturellement ». Elles vont
aussi permettre de questionner le rôle du sexe lié à des
paramètres biologiques et naturels et celui du genre lié à
une construction sociale. Comme le mentionne Rubin Gayle : le rapport entre le
sexe et le genre est une représentation « porte-manteau » du
sexe sur le corps dépendant des représentations culturelles de la
société. Les études genres sont de nature constructiviste
et vont permettre de déconstruire les catégories de
représentations du féminin et du masculin en les situant dans le
temps et l'espace par rapport aux relations de pouvoir. Egalia, une
école maternelle en Suède est un des hauts lieux de la recherche
sur l'étude des genres sexués. Cette école novatrice
ouverte en 2010 applique des mesures radicales afin de supprimer toute
influence sociétale sur les genres des éleves.
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