II.2.3 Impact des autres acteurs de l'environnement
proche
L'entreprise interagit avec d'autres partenaires en interne tels
que les partenaires sociaux (syndicats), en externe (banques, partenaires de la
même branche d'activités).
Six salariés de l'entreprise étaient
affiliés à la Confédération Syndicale des
Travailleurs du Cameroun, lorsque nous effectuons le diagnostic initial en
2006. Après la fête du travail du 1er mai 2008, ces derniers ont
décidé de rejoindre l'Union des Syndicats Libres du Cameroun. Ce
changement était lié, d'après ces derniers, au fait que
leur ancien syndicat ne prenait pas assez soin
d'eux pendant la fête du travail, et privilégiait
la réception des cadres du syndicat. L'entreprise compte actuellement 18
personnels syndiqués parmi lesquels 9 employés permanents et 9
employés temporaires tous à l'Union des Syndicats Libres du
Cameroun. La SMF ne disposait pas à la date du diagnostic de
représentants du personnel ou de délégués du
personnel. La présence du syndicat ne se ressentait qu'au moment de la
fête du travail et du versement des retenues syndicales. A ce sujet, G.
Balandier (1981 :256) affirme que le syndicalisme n'a pas en Asie et en
Afrique, l'efficacité que l'on aurait pu escompter, il n'est toujours
pas utilisé en fonction de buts précis. Il est fragmenté
par le jeu d'une sorte de « particularisme professionnel » en
même temps que diviser politiquement.
La SMF détient une attestation de domiciliation
bancaire à la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le
Crédit (BICEC), agence d'Edéa. Tous les versements
effectués par les clients se font à travers ce compte. De ce
fait, le chef d'agence BICEC Edéa est un partenaire clé de la
SMF. Ce dernier est omniprésent, notamment pour l'obtention de
crédits, ou les virements de salaires. En addition, la micro finance
First Investment for Financial Assistance joue un rôle majeur dans le
paiement d'une grande partie des salaires des employés. En
décembre 2006, 30 comptes chèques, représentant l'ensemble
du personnel et la gérante étaient ouverts dans les livres de
cette micro finance.
La SMF s'est affiliée en 2006, au Groupement des
Opérateurs Economiques de la Sanaga Maritime. Ce groupement,
Récépissé N°44/RDA/C18/BAPP BP 909 Edéa, n'a
pas de pouvoir réel sur l'évolution de l'entreprise. Cependant,
il a permis un rapprochement des opérateurs économiques du
département de la Sanaga Maritime avec la Chambre de Commerce
d'Industrie et des Mines du Cameroun, basée à Douala, le
Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Artisanat et de
l'Economie Sociale, et, le Ministère des Mines, de l'Industrie et du
Développement Technologique, débouchant sur la formation du
Groupement d'Intérêt Economique Sanaga Metal and
Steel42.
La gérante faisait partie du groupe Edéa
Businessmen Corporation (EBC) qui réunit les principaux hommes
d'affaires de la ville. Ce groupe se réunissait mensuellement autour
d'une tontine. L'épargne ainsi canalisée était
estimée à près de 60 000 000 FCFA d'après les
listings mis à notre disposition par la gérante en 2006. La
possibilité d'obtention de crédits qu'offrait EBC en faisait un
partenaire de premier ordre pour l'entreprise.
Nous ne pouvons clore, cette section réservée
aux autres acteurs sans mentionner l'impact des nouvelles églises sur
l'entreprise. Au début du diagnostic en 2006, l'impact de ces derniers
à travers l'église congolaise du MPEDOSSO' Ministry,
n'était pas suffisamment perceptible. En 2007, la gérante a
totalement abandonné l'église catholique, pour rejoindre cette
église réveillée. D'après les dires de la
gérante, le pasteur de cette église serait « le
conseiller spirituel de
42 Voir supra, p68 et 69, le diagnostic de
l'environnement extérieur, pour plus de détails.
l'organisation ». Elle disait à ce sujet
: « les enfants de Dieu ont besoin de quelqu'un pour prier pour eux de
jours comme de nuits ». A cet effet, après enquête et
observation, il ressort que la gérante attribuait à ce dernier
les succès au sein de l'entreprise, tandis que les échecs
provenaient d'une « main diabolique », ou, des
employés qui ne parvenaient pas à accomplir leurs tâches. A
ce sujet, J.M Ela (2006 :168) révèle que « dans un univers
« risqué » où le soupçon s'attache à
toute tentative de réussite personnelle, l'entrepreneur prend conscience
de la nécessité de s'entourer de moyens de protection. Il lui
faut trouver des « alliés » dans le monde de l'invisible pour
se mettre à l'abri des dangers qui le guettent. Dans cette quête
de sécurité, « le religieux » réinvestit
l'espace quotidien. Il en résulte une réappropriation du divin et
des aspects du système religieux d'origines diverses dans les pratiques
des affaires ».
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