C. de la carte
traditionnelle aux « smart cards »
Dans ce panorama consacré aux outils issus des
nouvelles technologies, nous avons souhaité intégrer les cartes
à puce qui ne sont, en réalité, que le support d'un
produit.
Il apparaît nécessaire de les prendre en
considération étant donné qu'elles repoussent les limites
des établissements bancaires, en termes de gestion de l'information et
de la documentation.
Les premières émissions de cartes connues
à ce jour, par le western union en 1994, avait pour raison initiale,
l'identification de l'utilisateur. Il s'agissait d'un système de
post-paiement, d'envoi de fonds d'un client particulier ou d'une entreprise
à une autre. Dans les années 1930, est inventée la
technique de l'embossage permettant l'impression de l'identité du
porteur sur les documents.
Vers les années 1960 apparaissent les pistes
magnétiques sur les titres de paiement.
D'abord sur l'envers des tickets du métro de
Montréal puis sur des cartes de contrôle d'accès au parking
de Rungis. Les ingénieurs parviennent par la suite à placer le
pistes magnétiques au verso des cartes bancaires afin d'identifier le
client à chaque retrait d'argent dans les distributeurs automatiques de
billets.
L'arrivée de la puce, inventée par le
français Roland Moreno crée une situation de rupture en passant
d'un objet d'identification permettant d'accéder à une gamme de
services à un support, grâce à l'utilisation de bases de
données.
L'adoption de la puce par les trois grands émetteurs
internationaux (visa, Mastercard, amexcards) consacre la mondialisation de la
carte ainsi que son ouverture à de nouvelles fonctions.
Instruments de réduction de la fraude (elle se site en
dessous de 0.04% en 1996 en France) la puce est en passe d'acquérir une
capacité de mémoire qui confère des possibilités de
traitement et de gestion de l'information beaucoup plus grande. Elle s'installe
sur les réseaux ouverts et prépare l'argent électronique
anonyme. Sa miniaturisation ne cesse de progresser et, comme vient de
l'annoncer IBM, ses capacités d'augmenter.
La carte à puce, alliant sécurité et
flexibilité constitue un support de choix permettant de gérer en
même temps une application de paiement et de fidélisation de la
clientèle. La carte multiplicative n'est pas une utopie. Avec une
capacité des puces pouvant gérer jusqu'à 64 kbits des
données utilisateurs, elle offre des possibilités multiplies de
débit, crédit, un porte-monnaie électronique et bien
d'autres services.
Les relations entre les banques, les opérateurs de
télécommunication ou de logiciels, d'une part, les fournisseurs
de services sur les réseaux électroniques, d'autre part,
constitueront la clé de l'évolution des systèmes de
paiement du futur par carte à puce. Au delà du rôle de la
carte, c'est celui de la banque dans le monde de demain qui est en jeu. Le
positionnement des institutions sur le marché de la banque à
domicile ou par téléphone devient crucial. La carte à puce
peut les aider en alliant intelligence et stockage des données. Elle
permet d'harmoniser service et sécurité sur le matériel
servant de lien entre l'institution et le porteur.
Elle prépare l'arrivée d'utilisations multi
applications centralisées sur une puce unique.
La carte étend le champ de ses applications.
Pharmaciens, médecins, assurés social, seront tous demain
confrontés aux cartes à puce. Il faudra faciliter les
échanges avec tous les acteurs du marché de la santé,
privilégier la communication, alléger les procédures de
gestion et d'administration qui sont devenues trop complexes. En France,
près de 40 millions de cartes vitales devraient être
diffusées, destinées à remplacer le milliard de feuille de
soins émis chaque année. Les professionnels de la santé
seront équipés d'un lecteur qui leur permettra d'accéder
aux informations contenues dans la carte des patients.
L'accès est autorisé par la propre carte du
professionnel de santé. Il atteste préalablement de son acte
(consultation, délivrance de médicaments...) de la même
façon qu'il signait auparavant une feuille de soins.
Enfin de journée, toutes les informations sont
transmises par un modem, via la ligne téléphonique, à la
caisse d'assurance maladie qui procède ensuite au remboursement du
malade. Les assureurs complémentaires se révèlent
très intéressés. L'idée d'une carte unique
permettant en cas de tiers payant de disposer de l'ensemble des informations
nécessaires au titre de l'assurance obligatoire et de l'assurance
complémentaire, qui simplifierait les procédures, ne maque pas de
les séduire.
La carte offre des possibilités multiples liées
aux nouvelles technologies. Les banques doivent être à même
de les exploiter et de les utiliser rapidement de manière pertinente.
Cette diffusion ne va pas sans poser quelques questions de
fond : morales ou éthiques:Les garanties sur les contrôles
possibles sont elles suffisantes ? Humain :
Comment les gains de productivité vont-ils se traduire
au niveau de l'emploi ? Logistique :
Possède-t-on les équipements suffisants pour que
l'homogénéité du système soit assurée ?
Ressources humaines : les compétences existent-elles ?
Une importante utilisation des cartes à puce, demain,
sera liée au développement du porte-monnaie électronique
dont nous aurons l'occasion de parler plus loin.
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