CHAPITRE 3 : LA TERMINOLOGIE MORPHOSYNTAXIQUE
DU SUJET
L'analyse des terminologies sémantiques du sujet
que nous avons faite au chapitre précédent ne permet pas de
décrire le fonctionnement réel de ce constituant. Son
étude ne peut être totale qu'avec l'analyse des appellations
grammaticales du sujet que nous nous proposons de faire dans ce chapitre.
En fait, la grammaire structurale ne donne pas à
la notion de sujet une définition unique. Elle présente plusieurs
approches qui apportent, chacune au sujet, une terminologie propre. Plus
descriptive, la grammaire moderne a recensé les critères
d'identification du sujet. Ainsi, Dubois (1976 :17) et Petiot
(2000 :28) valident les spécificités formelles que Riegel et
alii (1994 : 136) reconnaissent de manière globale à la
fonction sujet :
la suppression du sujet rend agrammaticale la
phrase ; le sujet appartient à la catégorie du nom ; le
sujet est un constituant de la phrase, il est préposé au
verbe ; le sujet régit l'accord du verbe en nombre, en personne et
parfois en genre ; dans le passage de l'actif au passif, le sujet de la
phrase active devient complément d'agent du verbe passif...
Ces caractéristiques sont souvent
résumées sous l'unique dénomination de morphosyntaxe que
Dubois et alii (1973 : 326) perçoivent comme la description des
règles de combinaison des morphèmes pour former des mots, des
syntagmes et des phrases, et des affixes flexionnelles (conjugaison et
déclinaison). La morphosyntaxe prend en compte divers niveaux d'analyse
de la notion, entre autres la morphologie et la syntaxe. Ce chapitre a pour
ambition de faire la lumière sur les désignations du sujet
relevant de la morphologie, celles relevant de la syntaxe et pour finir montrer
l'impact de la perception morphosyntaxique sur les appellations de ce
constituant de phrase.
1. LES DONNEES MORPHOLOGIQUES DE LA TERMINOLOGIE DU
SUJET
Les données morphologiques représentent les
propriétés formelles qui ont amené les auteurs de
grammaires à donner certaines appellations au constituant sujet. Ces
formes sont liées soit à la nature du constituant qui assure dans
la phrase la fonction de sujet, soit aux variations (singulier, pluriel) qu'il
connaît dans son rapport avec le verbe. Ainsi, la nature du constituant
et les flexions qu'il subit parfois constituent des motifs susceptibles de
modifier son appellation. De ce fait, Dubois et alii (1973 :326)
expliquent la morphologie comme
[...] des formes diverses que prennent (des) mots selon la
catégorie de
nombre, du genre, de temps, de personne et selon le cas
(flexion des mots) [...]
Nous avons dénombré
deux désignations spécifiques du sujet relatives à la
morphologie : SN1 et Régent.
|