II.4 Dysfonctions en Y
Notre dernière interrogation concerne les
déplacements antéro-postérieurs du centre de
gravité. Plusieurs études réalisées sur ce sujet
chez des patients dysphoniques mettent en évidence des
déplacements excessifs du centre de gravité sur cet axe, certains
vers l'avant, d'autres vers l'arrière. Notre dernière
hypothèse était que, dans notre population de sujets avec
troubles musculo-squelettiques, ceux avec dysphonie auraient tendance à
présenter une dysfonction en Y négatif, c'est-à-dire
à des déplacements postérieurs excessifs du centre de
gravité.
Pour objectiver notre hypothèse, nous avons trié
les sujets selon leur type de dysphonie, évalué à partir
de l'échelle de Yanaguihara, et selon leur type de dysfonction en Y,
évalué par Mme Carlier-Bailly. Parmi les sujets de notre
expérimentation, nous observons des dysfonctions en Y positif, en Y
négatif, ainsi qu'une absence de dysfonction en Y. Comme l'indique le
graphique précédent, une dysfonction en Y négatif est plus
souvent présente qu'une dysfonction en Y positif ou qu'une absence de
dysfonction en Y et ce, quel que soit le degré de dysphonie. A
première vue, notre quatrième hypothèse semble donc se
confirmer.
Cependant, la dysfonction en Y négatif est majoritaire
au sein de notre population. Il est donc logique que la proportion de sujets
avec une dysfonction en Y négatif soit également plus importante
pour chaque degré de dysphonie observée (cf graphique
ci-dessous).
Nous avons donc calculé par ailleurs, la proportion de
sujets dysphoniques, au sein de chaque groupe de dysfonction en Y
(négatif, positif ou sans dysfonction). Ces résultats sont
présentés sur les graphiques ci-dessous.
Distribution des sujets avec dysfonction en Y positif selon leur
type de dysphonie
Distribution des sujets avec dysfonction en Y négatif
selon leur type de dysphonie
Distribution des sujets sans dysfonction en Y selon leur type
de dysphonie
Il ressort de ces calculs que 91,67% des sujets, dont le
centre de gravité migre excessivement vers l'arrière,
présentent une dysphonie, et que la totalité des sujets dont le
centre de gravité migre vers l'avant présente une dysphonie. En
outre, 90% des sujets sans dysfonction en Y présentent une dysphonie
également. Même si les sujets avec une dysfonction en Y
négatif ont proportionnellement plus de dysphonies
sévères, nos résultats ne nous permettent pas de confirmer
ou d'infirmer notre dernière hypothèse. Ainsi, la dysphonie ne
semble pas corrélée à un type particulier de dysfonction
posturale sur l'axe antéro-postérieur.
Les corrélations effectuées entre les
données de l'analyse vocale objective et les données
stabilométriques indiquent elles aussi une absence de lien
spécifique entre une dysfonction posturale sur l'axe
antéro-postérieur et la présence ou non d'une dysphonie,
bien que cette dernière remarque soit à l'encontre des
données de la littérature.
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