a - Dégradation du fait de l'homme
Le domaine est menacé par la pratique de la culture
sur brûlis et l'exploitation illicite des forêts. En effet, il nous
a été donné de constater que les paysans brûlent la
savane pour plusieurs raisons : travaux champêtres, chasse... Ces
pratiques contribuent fortement à la dégradation de tout le
paysage et affecte le site car tous les vestiges témoignant de cette
riche culture Téké sont en train de disparaître
brûlés et détruits. Il arrive que le feu de brousse tourne
au tragique et atteigne les bâtiments. D'autre part, il faut noter une
exploitation illicite et anarchique des forèts sacrées
jusqu'à une période récente ; ce qui a eu pour principale
conséquence le déboisement et la disparition des forets
sacrées.
Le second problème majeur qui se pose c'est
l'inapplication de la législation nationale et internationale sur la
protection du patrimoine culturel. En effet, les lois existent, mais se pose le
problème de leur application effective sur le terrain ; nous allons nous
atteler à cela. Par ailleurs, il faut faire remarquer que la plupart des
détenteurs de ce savoir traditionnel (médecine, chants, contes,
rites, etc.) meurent sans avoir transmis ou légué ce patrimoine ;
c'est dire que la transmission n'est pas assurée. Notons aussi que, de
nos jours, la tradition meurt, en partie, à cause de l'exode rural ; les
jeunes abandonnent les villages, et leur identité
aussi. Cette situation demeure très préoccupante
pour les communautés locales conformément à leur
attachement culturel.
Enfin, l'habitat traditionnel qui caractérisait la
culture Téké a disparu au profit des constructions modernes ;
ceci est le résultat de la modernité et de la pression
foncière car la localité de M'bé subit l'influence de la
capitale Brazzaville située à 200 Km. Aussi, la disparition
progressive de certains sachants locaux (détenteurs de connaissances,
savoir et savoir-faire traditionnels), tels que les forgerons, potiers,
tisserands, historiens/conservateurs de traditions constitue un problème
à la gestion du site. A cela s'ajoute le manque d'initiatives visant la
promotion du savoir-faire traditionnel.
b - Dégradation du fait de la nature
L'habitat traditionnel qui caractérise la culture
Téké est un type de logement fait d'un mélange de terre
battue, de bois et de paille. La nature a eu raison de ce type d'habitat car
les pluies, les tornades, le vent et les insectes constituent une réelle
menace pour cette architecture. En effet, l'eau est le principal ennemi de cet
habitat ; elle provient essentiellement des pluies abondantes ; les murs
étant en terre, ils font l'objet d'enlèvement et de
déplacement. En outre, l'humidité dans les murs entraîne la
perte de résistance avec pour conséquence la
désintégration de l'architecture.
Aussi, il faut relever le fait que les tornades causent des
dégâts par leur intensité et finissent par mettre à
nu la structure des bâtiments. Les intempéries ont eu pour
principale conséquence la disparition de cette architecture unique et
originale.
Malgré toutes ces menaces, le royaume est resté
fidèle à son mode d'organisation sociale traditionnelle et a
préservé l'originalité de sa culture malgré
l'influence de la religion chrétienne, de la mondialisation, du pouvoir
politique et des civilisations étrangères. Cette situation
nécessite des mesures de préservation et de sauvegarde urgentes
afin d'assurer la viabilité de ce royaume en général, et
de sa culture en particulier.